Les troubles de la vision des couleurs d’origine médicamenteuse sont souvent asymétriques. Ils se manifestent par une difficulté à distinguer des couleurs, ou la prédominance d’une couleur, ou une diminution de la perception des nuances, etc.
Les patients en ont conscience et signalent parfois spontanément les troubles à leur médecin ou à leur pharmacien.
Les médicaments à l’origine de troubles de la vision des couleurs appartiennent à des classes pharmacologiques diverses. Les médicaments impliqués sont notamment : les médicaments des troubles de l’érection tels que le sildénafil (Viagra°) ; la digoxine (le trouble de la vision est alors un signe de surdose, à vite signaler à son médecin) ; des anti-infectieux, tels que l’interféron alfa, l’éthambutol, le métronidazole ; des antipaludiques (quinine).
Certains médicaments entraînent des troubles de la vision des couleurs bénins et passagers. D’autres causent des lésions oculaires irréversibles, annoncées par des troubles de la vision des couleurs. Ce sont surtout des rétinopathies ou des neuropathies. Les troubles dépendent parfois de la dose et de la durée du traitement.
Quand une cause médicamenteuse est plausible, il est prudent de réagir vite et de consulter son médecin. Il peut alors décider de diminuer la posologie ou d'arrêter le médicament impliqué pour éviter des lésions graves voire irréversibles.
©Prescrire 1er février 2012
"Troubles de la vision des couleurs d'origine médicamenteuse" Rev Prescrire 2012 ;
32 (340) : 113-116. (pdf, réservé aux abonnés)