Les substances pharmaceutiques utilisées en médecine humaine ou vétérinaire sont en partie rejetées dans l'environnement après consommation. Éliminées par voie urinaire ou fécale, elles sont rejetées dans les eaux usées soit sous la forme active initiale, soit sous forme de substances dérivées, actives ou non.
Les médicaments non utilisés, quand ils ne sont pas rapportés en pharmacie, rejoignent aussi parfois le milieu aquatique s'ils sont éliminés dans les toilettes.
Les stations d'épuration n'éliminent pas complètement les médicaments présents dans leseaux usées. L'efficacité des stations varie selon les procédés de traitement employés, et reste faible pour certaines substances. De nombreuses études, en France et à l'étranger, ont mis en évidence des résidus de médicaments dans les eaux usées, les eaux traitées, voire dans l'eau potable.
Le risque environnemental et sanitaire lié à la présence de micropolluants dans les eaux, dont les médicaments, est encore mal connu. Des effets de cette micropollution ont été observés sur certaines espèces aquatiques, notamment une féminisation de poissons mâles. Fin 2012, aucun effet sur les humains n'est encore connu.
Sans attendre que des risques avérés soient démontrés, la présence de médicaments dans les eaux usées et leur persistance après traitement sont des raisons supplémentaires de s'efforcer à réduire les rejets de médicaments, en évitant en particulier leur surconsommation, et d'encourager le retour des médicaments non utilisés en pharmacie d'officine.
©Prescrire 1er décembre 2012
"Médicaments dans l’eau : élimination incomplète par les stations d'épuration" Rev Prescrire 2012 ; 32 (350) : 936-938. (pdf, réservé aux abonnés)