En France, les cancers du col de l'utérus sont à l'origine d'environ un millier de morts par an. Un dépistage organisé régulier par frottis du col de l'utérus chez les femmes adultes peut diminuer la mortalité par cancer du col de l'utérus. La vaccination contre le papillomavirus diminue le risque de lésions du col, dont quelques-unes précèdent souvent les cancers du col de l'utérus. On ne connaîtra pas avant longtemps son effet sur le risque de cancer du col de l'utérus.
Depuis la commercialisation des deux vaccins contre le papillomavirus, Prescrire analyse régulièrement les signaux de pharmacovigilance de ces vaccins. En 2013, les effets indésirables connus étaient semblables à ceux de vaccins courants. En 2014 et mi-2015, il n'apparaissait pas de lien avec la survenue de maladies neurologiques ou auto-immunes (Cf. Bilan 2014 des vaccins papillomavirus... ; Une sélection commentée des principaux textes du dossier... ; Mi-2015, pas de signal de risque en cas de grossesse...)
Début 2016, selon une étude de grande ampleur menée en France, des cas de syndrome de Guillain-Barré, maladie rare mais grave touchant les nerfs périphériques, ont semblé liés à cette vaccination : environ 1 à 2 cas supplémentaires de syndrome de Guillain-Barré pour 100 000 filles vaccinées. Ce résultat est cependant fragile.
Dans ces conditions, il est raisonnable que des jeunes filles choisissent d'être vaccinées en espérant réduire le risque de cancer. Il est raisonnable aussi que d'autres choisissent de ne pas être vaccinées, redoutant le syndrome de Guillain-Barré malgré sa rareté.
©Prescrire 1er juin 2016
"Vaccins papillomavirus et syndromes de Guillain-Barré : gérer les incertitudes" Rev Prescrire 2016 ; 36 (392) : 427-432. (pdf, réservé aux abonnés)