En 2018, une étude française sur les atteintes cutanées graves médicamenteuses a apporté quelques éléments sur des circonstances de survenue qui les rendent évitables.
Entre 2003 et 2016, 602 observations bien documentées d'atteintes cutanées graves médicamenteuses ont été analysées, dont 57 % de syndromes de Lyell ou de Stevens-Johnson. 50 patients sont morts.
Les médicaments en cause avec une fréquence élevée par rapport à leur fréquence d'utilisation dans la population générale ont été : l'allopurinol (Zyloric° ou autre), un hypouricémiant (91 cas) ; l'association antibiotique sulfaméthoxazole + triméthoprime, alias cotrimoxazole (Bactrim° ou autre) (57 cas) ; la carbamazépine (Tégrétol° ou autre) (46 cas) et la lamotrigine (Lamictal° ou autre) (48 cas), des antiépileptiques. Les bêtalactamines (54 cas) (des antibiotiques), les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) (55 cas), les inhibiteurs de la pompe à protons (23 cas), des antiviraux anti-HIV tels que la névirapine (Viramune° ou autre) (17 cas) ont été aussi en cause.
Dans 144 cas, soit un cas sur quatre, l'effet indésirable a été considéré comme évitable. Le plus souvent il s'agissait d'une utilisation inadaptée, par exemple le cotrimoxazole en première antibiothérapie dans des cystites non compliquées chez des femmes ; ou d'une réintroduction alors qu'un premier épisode d'hypersensibilité avait déjà eu lieu (surtout avec des antibiotiques), évitable en questionnant les patients sur leurs antécédents.
©Prescrire 1er août 2018
"Atteintes cutanées graves médicamenteuses : parfois évitables" Rev Prescrire 2018 ; 38 (418) : 584. (pdf, réservé aux abonnés)
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