L'acide valproïque (Dépakine° ou autre) et ses dérivés (Dépakote°, Dépamide°), respectivement autorisés dans certaines épilepsies et les troubles bipolaires, sont tératogènes : ils exposent l'enfant à naître à des malformations congénitales et à des troubles graves du développement psychomoteur dans l'enfance.
Depuis 2014, des mesures de prévention ont été mises en place dans l'Union européenne et en France : recommandation de n'utiliser l'acide valproïque chez les filles et chez les femmes enceintes ou en âge de l'être qu'en l'absence d'alternative thérapeutique ; renforcement de l'information sur la nécessité d'une contraception efficace ; prescription initiale restreinte aux pédiatres, neurologues et psychiatres, avec obligation de la signature d'un accord de soins à la fois par le prescripteur et par la patiente informant sur les risques en cas de grossesse. Certaines de ces mesures sont le résultat de l'action de l'Association d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anticonvulsivant (Apesac).
Mi-2018, ces mesures ont été renforcées au niveau européen. L'acide valproïque est devenu contre-indiqué dans l'épilepsie chez les femmes enceintes, sauf situation exceptionnelle. Il est aussi contre-indiqué chez les femmes en âge de devenir enceintes, sauf si toutes les conditions du "programme de prévention de la grossesse" sont remplies : tests de grossesse avant et pendant le traitement, consultation du prescripteur quand une grossesse est souhaitée afin de discuter des options de traitement, etc.
En France, d'ici fin 2018, le seul pictogramme apposé sur les boîtes d'acide valproïque représentera un cercle rouge barré comportant la mention GROSSESSE = INTERDIT sur les plaquettes de comprimés, les sachets et les flacons.
©Prescrire 1er septembre 2018
"Acide valproïque et dérivés : renforcement des mesures de prévention des grossesses dans l'Union européenne" Rev Prescrire 2018 ; 38 (419) : 661-662 . (pdf, réservé aux abonnés)
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