Le plomb a des effets toxiques neurologiques, hématologiques, rénaux et cardiovasculaires, et des effets reprotoxiques, dont la plupart augmentent avec la dose d'exposition. En 2019, il est admis qu'il n'y a pas de seuil minimal connu de plombémie sans risque pour la santé. Selon une étude de cohorte d'environ 14 000 adultes aux États-Unis d'Amérique, des niveaux de plombémie considérés comme faibles sont associés à une hausse de la mortalité totale et de la mortalité cardiovasculaire, qui représenterait des centaines de milliers de décès chaque année.
Le plomb est un toxique cumulatif dont la demi-vie d'élimination chez les adultes est d'environ 10 ans à 30 ans dans l'os. Par conséquent, le niveau de plombémie des adultes résulte en partie d'expositions du passé, liées à des utilisations du plomb dont certaines ont été interdites depuis, notamment dans les peintures et dans l'essence. Le niveau de plombémie résulte aussi d'expositions en cours. L'ingestion d'aliments et d'eau contaminés par le plomb constitue généralement la principale voie d'exposition. D'autres expositions, parfois importantes, sont possibles : ingestion d'argiles médicamenteuses contaminées par le plomb telles que la diosmectite (Smecta° ou autre) ; certaines activités professionnelles ou non, dont l'usage de certains cosmétiques ou remèdes traditionnels, l'utilisation de vaisselles artisanales, la rénovation de logements anciens, la poterie, le tir à l'arme à feu, la chasse.
Réduire voire supprimer l'exposition au plomb des enfants et des adultes est un objectif de santé publique. L'enjeu ne se limite pas à la prévention indispensable du saturnisme infantile. Il est aussi de réduire une part probablement non négligeable de la mortalité cardiovasculaire, ainsi que les autres effets néfastes du plomb.
©Prescrire 1er juillet 2019
"Le plomb, facteur de risque cardiovasculaire chez les adultes, même à faible dose" Rev Prescrire 2019 ; 39 (429) : 541-543. (pdf, réservé aux abonnés)
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