La lamotrigine, utilisée dans le traitement de l'épilepsie et des troubles bipolaires, expose à des atteintes graves voire mortelles de la peau et des muqueuses, dont des syndromes de Lyell et des syndromes de Stevens-Johnson.
Ce risque d'atteintes cutanées graves est augmenté dans diverses circonstances telles que : une dose initiale trop élevée ou trop vite augmentée ; un antécédent d'éruption cutanée, même bénin, sous lamotrigine ; une association avec l'acide valproïque (Depakine° ou autre) ou un de ses dérivés, qui expose à une surdose ; le jeune âge ; certaines affections, des facteurs génétiques ou immunologiques.
La plupart des cas de syndromes de Lyell ou de Stevens-Johnson imputés à la lamotrigine sont survenus pendant les 8 premières semaines de traitement. Un des facteurs connus de syndrome de Lyell sous lamotrigine est une dose d'emblée trop élevée ou trop vite augmentée. Les doses initiales sont à augmenter progressivement sur 4 semaines, y compris chez des patients qui ont interrompu une prise de lamotrigine depuis seulement 3 jours.
Une éruption cutanée grave lors d'un traitement par lamotrigine semble plus fréquente chez les patients infectés par le HIV ou atteints d'un lupus érythémateux ou d'une polyarthrite rhumatoïde. Certains changements physiologiques (grossesse, accouchement) peuvent modifier les concentrations sanguines de lamotrigine avec un risque d'effets indésirables dose-dépendants à surveiller de près.
Les patients ont intérêt à être attentifs à l'apparition de lésions cutanées ou muqueuses, de fièvre inexpliquée, et à signaler rapidement ces troubles. Quand un syndrome de Lyell ou de Stevens-Johnson est suspecté, la lamotrigine doit être arrêtée au plus vite, car le pronostic vital en dépend très probablement.
©Prescrire 1er septembre 2019
"Lamotrigine : prévenir les effets indésirables cutanés graves" Rev Prescrire 2019 ; 39 (431) : 666-668. (pdf, réservé aux abonnés)
Partager |
|
|