La présence dans l'eau de résidus de médicaments sous la forme de substance active, ou de ses dérivés, a été mise en évidence à partir des années 1970. Depuis, les connaissances se sont accumulées et ont montré que tous les milieux aquatiques étaient concernés, partout dans le monde : eaux de surface (continentales et côtières) et souterraines, eaux traitées destinées à la consommation humaine.
L'introduction de résidus de médicaments à usage humain dans les milieux aquatiques provient surtout des effluents domestiques, via leur élimination urinaire ou fécale par l'organisme, ou en raison de l'élimination de médicaments non utilisés. Les principales autres sources sont les effluents de sites de fabrication des substances actives et des médicaments, l'élevage, l'aquaculture, et des rejets hospitaliers, moindres que les rejets domestiques. Les résidus de médicaments ne sont pas complètement éliminés par les stations d'épuration des eaux usées.
En France, une vingtaine de substances à usage pharmaceutique figurent dans la liste des "substances pertinentes à surveiller" dans les eaux de surface, mise à jour en 2018. La surveillance des eaux souterraines porte sur une quinzaine de résidus de médicaments.
La question de l'impact de cette pollution est d'autant plus complexe que les résidus de médicaments sont mélangés dans les eaux à d'autres micropolluants tels que des pesticides, des détergents, des plastifiants. Les possibles effets de synergie au sein de ces mélanges complexes sont difficiles à évaluer et suscitent des inquiétudes. Sans attendre l'analyse quantitative précise des risques de ces mélanges, il est possible et souhaitable de réduire les rejets de médicaments, notamment en évitant leur surconsommation, y compris en automédication, et en rapportant des médicaments non utilisés à la pharmacie.
©Prescrire 1er octobre 2019
"Résidus de médicaments dans les eaux : une pollution diffuse et complexe" Rev Prescrire 2019 ; 39 (432) : 779-781. (pdf, réservé aux abonnés)
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