Les médicaments dits à effet atropinique, du fait de leurs propriétés pharmacologiques, exposent à une diminution de plusieurs secrétions : salive, mucus bronchique, sueur, larmes. Ils sont cause de sécheresse oculaire, souvent réversible à l'arrêt du médicament. Celle-ci se manifeste par de l'inconfort, des douleurs, voire des lésions de la cornée pouvant laisser des cicatrices et entraîner une baisse de la vision. Selon un rapport de la Société française d'ophtalmologie, la sécheresse oculaire représente environ 25 % des motifs de consultation en ophtalmologie.
Les médicaments à effet atropinique sont d'usage courant dans des situations diverses et nombreuses. Pour la plupart des atropiniques utilisés dans des incontinences urinaires, la sécheresse oculaire est mentionnée comme effet indésirable fréquent, souvent dose-dépendante, et dont la fréquence est très variable et difficile à évaluer.
Certains antidépresseurs ont des effets atropiniques et sont impliqués dans des sécheresses oculaires, par baisse de la sécrétion lacrymale (imipramine (Tofranil°) et médicaments voisins) ou comme facteur de risque de sécheresse oculaire.
Beaucoup d'autres médicaments ont des effets atropiniques : certains neuroleptiques, des antihistaminiques H1, des antiparkinsoniens, des bronchodilatateurs, etc.
L'addition de plusieurs médicaments atropiniques augmente la fréquence et l'intensité des symptômes de sécheresse oculaire. La sécheresse oculaire est la cause la plus importante d'insatisfaction et d'arrêt du port des lentilles de contact.
©Prescrire 1er novembre 2019
"Atropiniques : sécheresses oculaires" Rev Prescrire 2019 ; 39 (433) : 829-831. (pdf, réservé aux abonnés)
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