Les pénuries de médicaments perturbent les soins, entraînant des pertes de temps pour les soignants. À cela s'ajoutent les préjudices subis par les patients : rationnement, voire privation de traitement les exposant à une résurgence de la maladie ; défauts de vaccination et perturbation des calendriers vaccinaux ; alternatives thérapeutiques de moindre efficacité, à risque d'erreur ou déséquilibrant un traitement auparavant stable ; anxiété ; reste financier à charge plus important ; etc.
Des erreurs, parfois mortelles, sont survenues lors du remplacement du médicament manquant par un autre.
Fin 2019, l'Agence française du médicament (ANSM) a alerté sur des risques d'erreurs liés à certains médicaments de remplacement, notamment importés. C'est aussi le cas en 2020, à l'occasion des pénuries de médicaments utilisés en traitement de patients atteints de covid-19.
Souvent des mesures de prévention ne sont proposées aux patients et aux soignants qu'après des erreurs avérées. Une analyse systématique des risques liés aux remplacements permettrait d'anticiper d'éventuelles erreurs : en adaptant l'étiquetage et les reconditionnements, en fournissant des tableaux d'équivalence de doses, en alertant les utilisateurs des conditions inhabituelles.
Soignants et patients ont intérêt à signaler tout événement indésirable en lien avec des pénuries de médicaments sur le portail signalement-sante.gouv.fr.
©Prescrire 1er juin 2020
• Texte complet :
"Pénuries de médicaments : sources d’erreurs et d’événements indésirables parfois graves, à notifier" Rev Prescrire 2020 ; 40 (440) : 422-424. Réservé aux abonnés.