Une sécheresse oculaire est une maladie fréquente, en particulier chez les personnes âgées et les femmes. Elle se manifeste par des signes oculaires non spécifiques (sensations de brûlure, rougeurs, sensations de "sable dans les yeux", sensibilité à la lumière). Dans les cas graves, des lésions de surface de l'œil et des troubles visuels sont possibles, avec un risque de cécité.
Cette maladie est liée à une diminution de la qualité et de la quantité du film lacrymal et se caractérise par une inflammation et des lésions de la surface de l'œil, notamment la cornée. Ces lésions deviennent elles-mêmes facteurs d'altération du film lacrymal. Différents facteurs sont mis en cause : prédisposition physiologique, maladies oculaires, maladies auto-immunes, diabètes, maladie de Parkinson, sécheresse de l'air environnant.
Certains médicaments exposent à une sécheresse oculaire. C'est le cas de médicaments administrés par voie oculaire (antiglaucomateux ; anti-inflammatoires non stéroïdiens, anti-histaminiques H1), par voie intravitréenne, mais aussi par voie orale ou sous forme injectable : médicaments à effets atropiniques utilisés dans le traitement de l'incontinence urinaire, les allergies, les dépressions, ainsi que certains groupes de médicaments comme les bêtabloquants, les diurétiques, etc. L'utilisation de plusieurs collyres et la présence de conservateurs dans certains médicaments oculaires augmente aussi ce risque.
Les effets des médicaments sur l'altération du film lacrymal sont à prendre en compte chez les porteurs de lentilles de contact.
Une sécheresse oculaire liée à un médicament est souvent réversible avec son arrêt, à tenter pour éviter lésions graves et cicatrices. Une diminution de la dose, un changement de traitement ou un traitement symptomatique de la sécheresse, sont aussi des options.
©Prescrire 1er décembre 2020
• Texte complet :
"Sécheresses oculaires d'origine médicamenteuse" Rev Prescrire 2020 ; 40 (446) : 905-911. Réservé aux abonnés.