Une cascade médicamenteuse débute quand un médicament est ajouté pour remédier à un trouble qui est un effet indésirable d'un traitement médicamenteux en cours, mais qui n'a pas été identifié comme tel. De très nombreuses cascades médicamenteuses apparaissent à la suite de l'analyse des médicaments pris par les patients, y compris avec des compléments alimentaires et autres produits d'automédication. Par exemple, en 2022, une étude a montré un plus grand nombre de prescriptions de diurétiques chez des patients prenant de la prégabaline (Lyrica° ou autre) ou de la gabapentine (Neurontin° ou autre) que chez ceux qui n'en prenaient pas, alors que les œdèmes périphériques sont des effets indésirables connus de ces gabapentinoïdes.
Un groupe de spécialistes en thérapeutique des patients âgés a effectué une recherche documentaire méthodique et recensé 139 cascades médicamenteuses, étudiées ensuite selon leurs conséquences cliniques, la fréquence de prescription des médicaments impliqués, la gravité des effets indésirables potentiels, la disponibilité d'alternatives thérapeutiques, etc. Au terme de ce processus, 9 cascades médicamenteuses ont été considérées comme particulièrement problématiques chez les patients âgés.
Par exemple : un diurétique ajouté en cas d'œdème périphérique causé par un inhibiteur calcique ; un médicament atropinique ajouté en cas d'incontinence urinaire causée par un diurétique ; un antiparkinsonien ajouté en cas de troubles extrapyramidaux causés par un neuroleptique ; etc.
Quand un nouveau trouble est constaté, penser qu'il s'agit peut-être d'un effet indésirable d'un médicament peut rendre service aux patients et leur éviter de nouvelles prescriptions inutiles.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er septembre 2023
• Texte complet :
"Cascades médicamenteuses : les reconnaître et les désamorcer" Rev Prescrire 2023 ; 43 (479) : 671-672. Réservé aux abonnés.