L'état de santé des personnes détenues en France, souvent initialement moins bon que celui du reste de la population, tend à se dégrader pendant leur détention et après leur sortie de prison. En détention, les difficultés liées au vieillissement et aux troubles psychiatriques sont majorées.
Le principe de soins d'une qualité équivalente aux personnes détenues et à la population générale, pourtant inscrit dans la loi, est difficilement respecté. À des problèmes d'offre de soins s'ajoutent des difficultés d'accès aux soins.
Loin d'être le seul facteur responsable de cette situation, la surpopulation carcérale joue un rôle aggravant à plusieurs niveaux.
Des initiatives locales, menées la plupart du temps par des équipes soignantes, voient le jour pour répondre à des problèmes de santé spécifiques aux personnes détenues, tels que le non-respect de l'intimité dans les soins ou l'accompagnement au moment de la libération.
Mais des choix à la portée plus générale sont aussi nécessaires : réduire la population carcérale, comme cela se passe dans la plupart des autres pays européens, en cherchant notamment à développer des alternatives à la détention et à aménager les peines ; respecter l'objectif de réinsertion qui fait partie des missions dévolues aux institutions carcérales ; garantir dans les faits l'accès à des soins pour les personnes détenues d'une qualité équivalente à celle pour la population générale ; mieux former les soignants aux difficultés spécifiques des personnes détenues : lutter contre la stigmatisation des personnes détenues en sensibilisant les soignants et la population à leur situation en détention mais aussi après leur libération.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er octobre 2023
• Texte complet :
"Santé en prison : des initiatives locales, à défaut de changements institutionnels" Rev Prescrire 2023 ; 43 (480) : 778-784. Réservé aux abonnés.