Début juillet 2023, le Comité de pharmacovigilance de l'Agence européenne du médicament (PRAC) a décidé d'ouvrir une enquête sur les agonistes du GLP-1, à la suite de cas d'idées suicidaires et d'automutilation notifiés dans l'Union européenne, imputés à deux agonistes du GLP-1 autorisés dans la perte de poids et le diabète de type 2 : le liraglutide (Saxenda° et Victoza°) et le sémaglutide injectable (Wegovy° et Ozempic°) ou oral (Rybelsus°).
La plupart des essais comparatifs ayant évalué le liraglutide ou le sémaglutide chez les patients obèses ont exclu ceux ayant un antécédent dépressif ou suicidaire. Malgré ces exclusions, il y a eu un surcroît d'idées suicidaires et de tentatives de suicide chez les patients des groupes liraglutide par rapport à ceux des groupes placebo.
Les résumés des caractéristiques (RCP) des spécialités contenant du liraglutide ou du sémaglutide destinées aux patients obèses mentionnent ce risque, depuis 2014 dans le cas du liraglutide.
Plusieurs centaines de cas de tentatives de suicide, d'idées suicidaires ou de suicides ont été recensés en Europe et aux États-Unis. Une étude à partir de données de notifications sud-coréennes a mis en évidence un signal de tentatives de suicide et de dépressions avec le liraglutide.
L'action centrale sur des récepteurs du GLP-1 hypothalamiques, à l'origine de la sensation de satiété, rend plausibles des effets psychiques.
En pratique, il est prudent de considérer que l'ensemble des agonistes du GLP-1 exposent à ce risque. Il est vraisemblable que les personnes obèses soient plus affectées que les patients diabétiques, l'obésité exposant elle-même à une souffrance psychique.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er janvier 2024
• Texte complet :
"Agonistes du GLP-1 : dépressions, idées ou gestes suicidaires ?" Rev Prescrire 2024 ; 44 (483) : 28-30. Réservé aux abonnés.
