Chez les patients adultes souffrant d'un épisode de dépression caractérisée, d'intensité modérée à sévère, le traitement recommandé en première ligne par les guides de pratique clinique est en général une psychothérapie ou un médicament. Dans cette situation, ces deux options semblent avoir une efficacité équivalente.
Chez les adultes atteints d'une dépression qui ne justifie pas une hospitalisation, quand un traitement médicamenteux est l'option choisie, quels sont les antidépresseurs dont la balance bénéfices-risques est la plus favorable en traitement de première ligne ? Pour répondre à cette question, Prescrire a réalisé une synthèse dont voici un rapide aperçu des résultats.
En pratique, en dehors de la grossesse, certains inhibiteurs dits sélectifs de la recapture de la sérotonine (IRS) sont en général les antidépresseurs de premier choix, sauf pour les patients qui ont un risque élevé de saignement et pour ceux qui sont très exposés au risque de glaucome chronique à angle ouvert. Les IRS à demi-vie longue tels que la fluoxétine (Prozac° ou autre) ou la sertraline (Zoloft° ou autre) ont peut-être l'avantage de réduire le risque de syndrome de sevrage à l'arrêt. L'amitriptyline (Elavil°, Laroxyl°), un imipraminique, est en général une option raisonnable lorsque les IRS sont à éviter, notamment chez les patients qui ont interrompu un traitement par IRS à cause d'effets indésirables tels que troubles sexuels, anxiété, agitation, insomnie.
La miansérine (Miansérine Viatris° ou autre) et la mirtazapine (Norset° ou autre) sont d'autres options lorsque ni les IRS ni les imipraminiques ne sont souhaitables. Elles sont plus sédatives, mais n'exposent généralement pas aux mêmes troubles sexuels que les IRS. Elles allongent l'intervalle QT de l'électrocardiogramme. La mirtazapine est souvent à l'origine de prises de poids.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er juillet 2024
• Textes complets :
"Dépression chez les adultes : choix d'un médicament de première ligne." Rev Prescrire 2024 ; 44 (489) : 517-527. Réservé aux abonnés.
"Éditorial. Accompagnement thérapeutique partagé" Rev Prescrire 2024 ; 44 (489) : 481. Accès libre.
