Parmi les dépistages de cancers qui ont été évalués dans des essais randomisés, certains ont montré une moindre mortalité liée au cancer dépisté dans les groupes invités au dépistage. Mais peu de ces essais ont quantifié l'effet sur la mortalité toutes causes confondues avec un suivi de plusieurs années, en comparaison à l'absence de dépistage.
Une synthèse publiée en 2023 a recensé les essais randomisés qui ont comparé la durée de vie de personnes ayant été invitées à participer à un dépistage systématique versus des personnes non invitées. Les examens de dépistage pris en compte ont été : la mammographie pour les cancers du sein ; la recherche de sang occulte dans les selles, la sigmoïdoscopie ou la coloscopie pour les cancers colorectaux ; le dosage sanguin du PSA (prostate-specific antigen, en anglais) pour les cancers de la prostate ; le scanner pulmonaire pour les cancers bronchiques.
Globalement, selon les méta-analyses des essais ayant évalué chacun de ces dépistages, il n'y a pas eu d'allongement probant de la durée de vie moyenne dans les groupes invités au dépistage, par rapport aux groupes non invités au dépistage.
Il est possible que quelques personnes aient leur vie prolongée du fait des examens de dépistage et des interventions qui en découlent, ou bénéficient de traitements moins lourds grâce à un dépistage. Mais d'autres auront été exposées aux effets indésirables des examens de dépistage et des traitements qu'ils auront occasionnés, sans en tirer de bénéfice en matière de durée de vie, voire en subissant des dommages. Ce sont des informations utiles à partager avec les patients pour les aider à choisir de participer, ou non, à certains dépistages de cancers.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er juillet 2024
• Texte complet :
"Dépistages systématiques des cancers. Pas de démonstration d'un allongement de la durée de vie" Rev Prescrire 2024 ; 44 (489) : 533-534. Réservé aux abonnés.