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Muguet buccal chez les nourrissons : en l'absence de retentissement sur l'enfant, patienter jusqu'à la guérison est souvent suffisant

Le muguet buccal est une infection fréquente dans les premières semaines de vie des nourrissons. Chez les nourrissons en bonne santé et nés à terme, il expose le plus souvent à peu de retentissement ou de complications. Patienter sans traitement est une option raisonnable, à discuter avec les parents.

Le muguet buccal, une infection liée à un champignon du genre Candida, est fréquente chez les nourrissons pendant leurs premières semaines de vie. Il se manifeste par des plaques blanches ou jaunâtres dans la bouche, ressemblant à du lait caillé. Ces plaques disparaissent en général spontanément en 3 à 8 semaines. Un muguet est parfois à l'origine d'une baisse de l'appétit, voire d'un refus de l'alimentation.

Chez les nourrissons nés à terme, il semble peu risqué de ne pas traiter d'emblée un muguet buccal qui n'a pas de retentissement notable. Pour accélérer la guérison et réduire le risque de récidives, des mesures d'hygiène sont peut-être utiles, malgré l'absence d'évaluation comparative : hygiène des tétines et des mains de l'entourage.

Quand un traitement antifongique est souhaitable pour accélérer la guérison, notamment quand le muguet gêne les prises alimentaires, la nystatine (Mycostatine°) en suspension buvable à appliquer dans la bouche est le premier choix. Le miconazole (Daktarin°) en gel buccal semble aussi efficace que la nystatine, mais il expose à des fausses routes, surtout chez les nourrissons les plus jeunes. En l'absence de nystatine disponible, c'est une option, uniquement chez les nourrissons âgés de plus de 4 à 6 mois, et à condition d'une application prudente. Le fluconazole (Triflucan° ou autre) par voie orale expose à des effets indésirables parfois graves : il ne semble pas prudent d'y exposer les nourrissons en bonne santé, vu la bénignité du muguet buccal chez ceux-ci.

En cas d'inefficacité d'un antifongique bien appliqué pendant 14 jours, ou de muguet très étendu ou récidivant, en particulier chez les nourrissons âgés de plus de 6 mois, il semble utile de rechercher une immunodépression et de faire l'analyse microbiologique d'un prélèvement des lésions.

En cas de candidose du mamelon chez une femme qui allaite un nourrisson atteint de muguet buccal, le traitement de la mère repose sur un antifongique azolé tel que le clotrimazole (Mycohydralin°) en application sur le mamelon.

Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er août 2024

• Texte complet : 

"Muguet buccal chez les nourrissons" Rev Prescrire 2024 ; 44 (490) : 601-605. Réservé aux abonnés.

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