En janvier 2022, la Commission européenne, les responsables des Agences nationales du médicament (HMAs, pour Heads of medicines agencies) et l'Agence européenne du médicament (EMA) ont lancé l'initiative "Accélérons les essais cliniques dans l'Union européenne" (alias ACT EU, de l'anglais Accelerating Clinical Trials in the European Union).
Une des actions principales consiste à mettre en place une plateforme multipartite rassemblant tous les acteurs concernés par le sujet. La plateforme vise à développer une meilleure compréhension des perspectives de tous les acteurs concernés par les différents aspects liés aux essais cliniques.
En mars 2023, Prescrire a repondu à la consultation publique sur la mise en place de cette plateforme (1). Parmi la dizaine d'activites prioritaires préconisées, Prescrire estime que le groupe multipartite devrait se concentrer dans un premier temps sur :
la mise en œuvre du règlement sur les essais cliniques ;
l'analyse des données des essais cliniques pour soutenir l'élaboration des politiques de santé et la prise de décisions fondées sur des données probantes ;
un programme de formation des investigateurs aux essais cliniques comprenant des modules sur le développement des médicaments et le cadre réglementaire.
Prescrire a aussi suggéré l'élaboration d'orientations méthodologiques pour soutenir :
une recherche clinique fournissant des données et des résultats fiables et solides sur l'efficacité, sur les effets indésirables du médicament et son utilité pour les patients ;
l'identification des biais de recherche.
Parmi les leçons tirées de la pandémie de covid-19, Prescrire a souligné que les régulateurs internationaux, y compris l'EMA, ont insisté à cette occasion sur l'importance de grands essais cliniques comparatifs randomisés, les plus à même de fournir des preuves solides et fiables nécessaires à la prise de décision des autorités.
Prescrire a aussi souligné l'importance de la transparence nécessaire à une confiance mutuelle. Les positions et perspectives des différents acteurs de la plateforme devraient être accessibles au grand public.
Pour œuvrer en toute indépendance, sans être à la fois juge et partie, Prescrire n'a pas souhaité candidater pour intégrer cette plateforme.