La constipation est définie de manière pragmatique par des selles moins fréquentes et plus compactes que d'habitude, par des selles dures, par une défécation difficile ou douloureuse, ou par une rétention des selles. Les enfants constipés se plaignent le plus souvent de ballonnements abdominaux et de douleurs lors de la défécation. Certains enfants constipés redoutent d'aller à la selle et adoptent des comportements particuliers pour éviter d'y aller.
Certaines habitudes diététiques sont souvent des facteurs de constipation : faibles apports hydriques, part des fruits et légumes crus peu importante. Chez les nourrissons, la transition entre lait maternel et lait industriel se traduit parfois par des selles très compactes et difficiles à évacuer. De multiples situations provoquent une constipation occasionnelle, notamment : voyage, état fébrile, réaction émotionnelle liée à un événement familial ou à un changement scolaire.
Des fissures anales et des fécalomes sont les rares complications de la constipation chez les enfants.
Les principales mesures de correction d'une constipation chez un enfant sont diététiques. Chez les nourrissons : augmentation de l'apport hydrique, prise de jus de fruit purs, notamment jus de pomme, de poire ou de pruneau riches en sorbitol. Chez un enfant constipé en âge d'ingérer une nourriture solide : alimentation quotidienne équilibrée riche en fibres végétales, apport en liquide suffisant et repas à heures régulières.
Quand la mise en œuvre des mesures diététiques s'avère difficile ou d'efficacité insuffisante chez un enfant constipé, les médicaments de premier choix sont : le glycérol par voie rectale de manière ponctuelle ; le lactulose ou un macrogol par voie orale pendant quelques jours en cas de constipation tenace voire pendant quelques semaines en cas de récidives.
©Prescrire 1er octobre 2015
"Constipation chez un enfant" Rev Prescrire 2015 ; 35 (384) : 763-766. (pdf, réservé aux abonnés)