Quand un médicament contre la douleur est jugé nécessaire, le paracétamol est l'antalgique de référence. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont largement utilisés aussi pour soulager des douleurs d'intensité légère à modérée.
Des synthèses menées à partir de centaines d'essais ont montré une augmentation statistiquement significative des effets indésirables cardiovasculaires graves avec les AINS, en particulier avec les coxibs (étoricoxib (Arcoxia°), célécoxib (Célébrex° ou autre)), le diclofénac (Voltarène° ou autre) et probablement avec les fortes doses (2 400 mg par jour) d'ibuprofène (Brufen° ou autre) : augmentation des infarctus du myocarde, morts de cause vasculaire, et insuffisances cardiaques.
Ce risque cardiovasculaire existe dès les premières semaines de traitement et augmente probablement avec la durée et la dose. Il s'ajoute aux autres facteurs de risque cardiovasculaire.
Les données d'évaluation cliniques des autres AINS sont trop maigres pour les situer de façon fiable par rapport à ces AINS mieux étudiés.
Les AINS par voie orale ont tous une efficacité antalgique voisine, à doses ajustées, mais ils diffèrent par certains points de leur profil d'effets indésirables.
En pratique, du point de vue cardiovasculaire, comme du point de vue digestif, mieux vaut utiliser l'ibuprofène ou le naproxène quand une faible dose d'AINS est suffisante, et le naproxène quand une forte dose apparaît préférable. La dose minimale efficace est à rechercher systématiquement et à réévaluer régulièrement.
©Prescrire 1er octobre 2015
"AINS et troubles cardiovasculaires graves : surtout les coxibs et le diclofénac" Rev Prescrire 2015 ; 35 (384) : 748-750. (pdf, réservé aux abonnés)