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Opioïdes : perturbateurs endocriniens

La prise prolongée d'opioïdes (morphine, tramadol, codéine, etc.) peut être à l'origine d'effets perturbateurs endocriniens dont la survenue dépend des doses reçues et de la durée d'exposition.

Les opioïdes sont souvent utilisés dans le traitement de douleurs intenses : tramadol (Topalgic° ou autre), codéine (dans Codoliprane° ou autre), morphine, fentanyl (Durogesic° ou autre), oxycodone (Oxycontin° ou autre) ; en traitement de substitution aux opioïdes (méthadone, buprénorphine (Subutex° ou autre)) ; comme antitussif (codéine (Padéryl°), dextrométhorphane (Nodex° ou autre), pholcodine (Dimétane sans sucre° ou autre)), voire dans les diarrhées (lopéramide - Imodium° ou autre).

Les opioïdes exposent à des effets indésirables semblables à ceux induits par l'opium : dépressions respiratoires, effets neuropsychiques, digestifs, dépendances, mais aussi dysfonctionnements génitaux (hypogonadismes) ou hyperproduction de prolactine, une hormone impliquée dans la lactation.

De nouvelles données confirment les effets endocriniens des opioïdes, le plus souvent à type d'insuffisance hormonale. À type d'exemple, la consommation au long cours d'opioïdes expose femmes et hommes à une diminution de production des hormones sexuelles. Des anomalies du cycle menstruel, bouffées de chaleur, baisses de libido, infertilités et troubles de l'érection peuvent survenir. Des densités osseuses basses et des ostéoporoses ont également été observées, ainsi que des développements anormaux des seins chez les hommes et des sécrétions lactées en dehors de l'allaitement chez les femmes. Des troubles du fonctionnement des surrénales impliquant le cortisol, l'aldostérone et l'adrénaline peuvent être à l'origine d'anomalies de la régulation de la température du corps, de troubles métaboliques, de la régulation du taux de sucre dans le sang même en l'absence de diabète, et d'anomalies du fonctionnement de la thyroïde. D'autres effets hormonaux sur la croissance, l'équilibre nutritionnel, la régulation de l'eau dans le corps ont été rapportés chez des patients.

Ces effets endocriniens diffèrent selon la substance, la voie d'administration et des facteurs individuels (âge, fonction rénale). Ils semblent plus marqués quand les opioïdes ont une longue durée d'action et sont pris pendant une longue période et à forte dose.

Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er août 2022

• Texte complet : 

"Les opioïdes : perturbateurs endocriniens" Rev Prescrire 2022 ; 42 (466) : 592-595. Réservé aux abonnés.

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Voir aussi :

"Alerte sur les pesticides
perturbateurs endocriniens"
Rev Prescrire 2022 ;
42 (460) : 155-156 .
Pdf, réservé aux abonnés

"Médicaments perturbateurs
endocriniens : les principaux
effets sur les systèmes
hormonaux humains"
Rev Prescrire 2021 ;
41 (447) : 26-28.
Pdf, réservé aux abonnés

"Acide valproïque :
probable perturbateur
endocrinien"
(Janvier 2021)
Accès libre

"Risques confirmés
des perturbateurs
endocriniens"
Rev Prescrire 2020 ;
40 (444) : 773-778.
Pdf, réservé aux abonnés

"Perturbateurs endocriniens :
un risque professionnel
à (re)connaître"
Rev Prescrire 2017 ;
37 (410) : 943.
Pdf, réservé aux abonnés
 
"Diéthylstilbestrol (DES) :
effets nocifs chez
les petits-enfants
des femmes traitées"
(Juillet 2016)
Accès libre


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