Mi-2023, les pénuries de médicaments sont toujours fréquentes en France et dans le monde.
En 2020-2021, les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) français ont mené une étude sur les conséquences des pénuries de médicaments. Sur la période 1985-2019, les centres ont recensé et analysé 462 observations (correspondant à 726 effets indésirables), surtout hospitalières. Près de la moitié des cas notifiés ont été considérés comme graves ; 9 patients sont morts.
Sur la période 2020-2021, 224 observations de patients ont été analysées, soit 300 effets indésirables. Un lien certain avec une pénurie de médicament a été établi dans 85 % des cas. Cette analyse complémentaire a montré que près d'un tiers de ces effets indésirables ont été considérés comme graves ; 2 patients sont morts.
Le CRPV de Toulouse a rapporté une étude réalisée à partir de questionnaires proposés début 2021 à des professionnels travaillant dans 65 pharmacies d'officine en Occitanie. Les pharmaciens ont rapporté avoir été confrontés à la pénurie d'au moins un médicament, et à la recherche d'un traitement de remplacement, pour 143 patients. Le temps consacré à rechercher un médicament alternatif a été notable dans la moitié des cas et a consisté en un travail de documentation et différentes prises de contact auprès des prescripteurs, des collègues ou des grossistes.
Les pénuries ont des conséquences néfastes directes, pour les patients et pour les soignants, mais aussi sur le système de soins, en participant à aggraver encore une situation déjà dégradée.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er juin 2023
• Texte complet :
"Pénuries de médicaments : pertes de chances pour les patients et pertes de temps pour les soignants" Rev Prescrire 2023 ; 43 (476) : 436-437. Réservé aux abonnés.