Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont à écarter pendant toute la grossesse, quelle que soit leur voie d'administration, en raison du risque d'avortement spontané et de leurs effets indésirables graves parfois mortels chez l'enfant à naître.
Plusieurs équipes des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) de Paris, Marseille, Toulouse et Lyon, en collaboration avec l'équipe d'Epi-Phare, ont analysé les notifications d'effets indésirables chez des enfants exposés in utero à un AINS enregistrées dans la base de données française de pharmacovigilance entre 2004 et 2022 et les remboursements d'AINS par voie orale chez les mères pendant le troisième trimestre de la grossesse entre 2018 et 2021.
En France, entre 2018 et 2021, des AINS ont encore été prescrits et dispensés par des professionnels de santé à des femmes enceintes pendant le troisième trimestre. Des troubles cardiopulmonaires et rénaux ont notamment été notifiés chez les enfants exposés.
En France, en 2022, des femmes enceintes ont encore été exposées à des AINS par voie orale ou cutanée, en particulier pendant le troisième trimestre, après prescription et dispensation par des professionnels de santé. Parfois aussi, des soignantes enceintes sont amenées à réaliser des massages avec un AINS (infirmières et kinésithérapeutes, par exemple) et exposent ainsi l'enfant à naître.
Par ailleurs, certains AINS étant disponibles en automédication, par voie orale ou cutanée, il importe d'informer les femmes enceintes ou qui pourraient le devenir des risques graves pour elles et pour leur enfant.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er juin 2024
• Texte complet :
"AINS et grossesse : troubles cardiopulmonaires et rénaux chez les enfants (suite)" Rev Prescrire 2024 ; 44 (488) : 438-439. Réservé aux abonnés.
