Parmi les médicaments nouvellement commercialisés analysés par Prescrire en 2010, encore une fois, la moitié environ "n’apportent rien de nouveau", c’est-à-dire sont sans intérêt pour améliorer les soins. L’élargissement des ventes, soutenu par la publicité, est la seule justification de ces commercialisations. Des dépenses inutiles.
Pire encore, en 2010, encore une fois, un médicament sur cinq a été coté "Pas d’accord" par Prescrire : des médicaments sans avantage pour les patients et trop lourds d’effets indésirables. Des dépenses dangereuses.
Comment expliquer que les agences du médicament nationales ou européenne aient autorisé ou approuvé ces commercialisations ? Comment expliquer que les pouvoirs publics aient accepté le remboursement de ces médicaments ? Et à des prix souvent beaucoup plus élevés que ceux de médicaments équivalents déjà disponibles ?
Comment ne pas évoquer l’influence des intérêts commerciaux sur les acteurs du système de soins, soignants et patients compris ? La frilosité des agences ? Des experts sous influence ? Des décideurs politiques soumis au chantage des firmes, ou soucieux de soutenir l’emploi et le développement des firmes pharmaceutiques nationales ou européennes, avant la santé publique ?
Autant de dépenses inutiles ou dangereuses, payées soit directement par les patients soit indirectement par l’ensemble des cotisations. Remboursez !
©Prescrire 1er février 2011
"Remboursez !" Rev Prescrire 2011 ; 31 (328) : 81. (pdf, accès libre)