En 2009, Prescrire avait mis en garde ses lecteurs sur le fait que le tacrolimus dermique, en prévention des rechutes d'eczéma, faisait courir trop de risques pour une efficacité incertaine.
La firme Astellas Pharma a alors intenté un procès pour censurer Prescrire, au motif que l'autorisation de mise sur le marché serait une preuve de balance bénéfices-risques favorable, et que la remettre en cause relèverait du dénigrement.
En 2011, le Tribunal de grande instance de Paris a débouté la firme Astellas Pharma de sa plainte contre Prescrire. Il a rappelé que Prescrire dispose de la liberté d'information et de critique, y compris de la liberté de critiquer l'AMM, à condition d'une analyse approfondie du dossier d'évaluation du médicament, ce qui était le cas.
Les patients peuvent se réjouir de ce rappel à l'ordre du tribunal. Leurs soignants peuvent disposer des informations nécessaires pour leur prodiguer des soins de qualité, pour les informer et décider avec eux, en toute connaissance de cause, de la meilleure option à un moment donné. Des informations indépendantes, et non pas délivrées seulement par les firmes commercialisant les médicaments, ou par des agences autorisant cette commercialisation. De sorte que les soignants continuent d'être informés de la balance bénéfices-risques défavorable d'un médicament, même si son commerce est autorisé par l'administration.
L'équipe Prescrire continue son travail d'analyse rigoureuse, en toute indépendance, dans l'intérêt premier des patients.
©Prescrire 1er mai 2011
"Liberté d’informer" Rev Prescrire 2011 ; 31 (331) : 321. (pdf, accès libre)