La sédation palliative profonde (diminution du niveau de conscience) est envisagée chez des malades dont la mort est proche, quand la souffrance est insupportable et réfractaire aux traitements conventionnels, qu’ils soient inefficaces, d’action pas assez rapide, ou à l’origine d’effets indésirables inacceptables.
Avant d’opter pour une sédation palliative terminale, il importe de vérifier l’absence de cause réversible. L’accord du patient est à obtenir avant d’entreprendre une sédation palliative. À défaut, la décision se prend en concertation avec une personne de confiance désignée par le patient, ou l’entourage le plus proche. Le seul objectif de la sédation palliative est d’apaiser la détresse du malade. Généralement la sédation n’a pas d’effet sur la durée de survie, mais il arrive qu’elle contribue au décès. Le midazolam, une benzodiazépine, est le sédatif de référence.
Il importe que le prescripteur soit présent lors de l’instauration de la sédation palliative, pour montrer qu’il endosse la décision et pour réagir aux évènements survenant en début de sédation.
Avant instauration d’une sédation terminale continue, la poursuite ou l’arrêt d’une hydratation est à décider si possible avec le malade, ou à défaut avec une personne de confiance. L’absence d’hydratation hâte la mort sans souffrance supplémentaire. L’hydratation la retarde et augmente parfois certains troubles.
En fin de vie, l’instauration d’une sédation, qui empêche le malade d’interagir avec son entourage, est une décision délicate, à envisager quand la détresse est extrême. Outre les modalités pratiques visant à apaiser le malade sans hâter sa mort, la sédation est à réaliser dans le respect des souhaits du malade (ou à défaut de sa personne de confiance ou de l’entourage le plus proche), et en informant ceux qui l’entourent de la décision et des conséquences.
©Prescrire 1er octobre 2011
"Sédation en fin de vie. En cas de détresse insupportable malgré les traitements" Rev Prescrire 2011 ; 31 (336) : 761-766. (pdf, réservé aux abonnés)