Chez les patients atteints de fibrillation auriculaire, un des principaux objectifs est de prévenir la survenue d'accidents thromboemboliques (formation de caillots dans le sang pouvant obstruer un vaisseau). Le traitement classique est la warfarine (un antivitamine K). Les principaux effets indésirables de la warfarine sont des hémorragies. Les contraintes du traitement sont importantes, notamment en raison de nombreux risques d’interactions qui obligent à une surveillance régulière de la coagulation sanguine par mesure de l’INR, qu’il faut maintenir entre 2 et 3. La vitamine K est l’antidote en cas de surdose.

Le dabigatran (Pradaxa°) et le rivaroxaban (Xarelto°) sont des anticoagulants commercialisés plus récemment que les antivitamine K et qui sont parfois présentés comme préférables à la warfarine car ne nécessitant pas de surveiller régulièrement l’INR. Mais, en pratique, la fonction rénale est à surveiller (par dosage de la créatinine), car son altération expose à une surdose de ces anticoagulants et donc aux hémorragies. Par ailleurs, à l’inverse de la warfarine, on ne connaît pas d’antidote commercialisé du rivaroxaban ni du dabigatran en cas d'hémorragie.

Mi-2012, l'évaluation clinique disponible de ces différents médicaments montre que, chez les patients atteints de fibrillation auriculaire, en cas de risque thrombotique important, l’anticoagulant de référence reste la warfarine à dose ajustée selon l'INR. Le dabigatran est une alternative quand il est impossible de maintenir l’INR dans la zone thérapeutique la plupart du temps. En cas de risque thrombotique modéré, la warfarine ou l’aspirine sont des choix raisonnables.

©Prescrire 1er juillet 2012

"Rivaroxaban (Xarelto°) et fibrillation auriculaire" Rev Prescrire 2012 ; 32 (345) : 488-492. (pdf, réservé aux abonnés)