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Alcoolodépendance : le baclofène encore au stade expérimental

Quelques médicaments sont modérément efficaces pour le maintien de l'abstinence ou une consommation contrôlée des patients alcoolodépendants. Considéré parfois comme recours, le baclofène doit encore faire l'objet de plus de recherches.

L'alcoolodépendance est une maladie chronique sévère, parfois mortelle. Des techniques cognitivocomportementales, une benzodiazépine lors d'un sevrage, un soutien psychologique et social peuvent aider les patients à s'abstenir ou à consommer l'alcool en faible quantité de manière contrôlée. Quelques médicaments sont parfois utiles pour maintenir l'abstinence : acamprosate (Aotal°), naltrexone (Revia° ou autre). Mais leur efficacité est modérée et leurs effets indésirables parfois graves.

Commercialisé depuis longtemps dans le traitement de certains troubles musculaires, le baclofène (Lioresal° ou autre) est parfois proposé, hors autorisation de mise sur le marché, pour supprimer l'envie de boire de l'alcool et obtenir une maîtrise de la consommation.

Chez des patients ayant une alcoolodépendance de gravité non précisée, quatre essais cliniques à doses modérées (30 mg à 60 mg par jour) ont donné des résultats discordants. Des observations de 300 patients alcoolodépendants en échec thérapeutique ont semblé en faveur d'une efficacité du baclofène à doses croissantes élevées, mais ces données sont de faible niveau de preuves.

Les effets indésirables à doses modérés du baclofène sont bien cernés : somnolences, nausées en début de traitement, troubles neuropsychiques, syndromes de sevrage et dépendances, etc. Les effets indésirables à dose élevée sont moins connus, peut-être graves : confusions, états maniaques, voire risque suicidaire accru.

En raison des nombreuses incertitudes, l'utilisation du baclofène n'est à envisager que par des praticiens expérimentés, chez des patients motivés et en échec thérapeutique, dans le cadre d'une recherche clinique.

©Prescrire 1er mai 2013

"Baclofène et patients en alcoolodépendance sévère" Rev Prescrire 2013 ; 33 (355) : 353-357. (pdf, réservé aux abonnés)

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Voir aussi :
 
Alcool et médecine générale
Ouvrage recompensé par
le Prix Prescrire 2012
(Octobre 2012)
Accès libre

Alcoolodépendance :
avant le sevrage. 
Deuxième partie :
amener les patients
alcoolodépendants
à se soigner
Rev Prescrire 2010 ;
30 (325) : 839-842.
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Alcoolodépendance :
avant le sevrage.
Première partie.
Reconnaître les patients
alcoolodépendants pour
les amener à se soigner
Rev Prescrire 2010 ;
30 (324) : 749-753.
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Alcoolodépendance :
après le sevrage.
Troisième partie.
Certains médicaments
sont utiles comme
adjuvants au soutien médical
Rev Prescrire 2009 ;
29 (307) : 361-368.
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Alcoolodépendance :
après le sevrage.
Deuxième partie.
Un soutien psychosocial
pour une maladie chronique
Rev Prescrire 2009 ;
29 (306) : 274-278.
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Alcoolodépendance :
après le sevrage.
Première partie. 
Arrêt prolongé de l'alcool :
meilleure santé et bénéfices
psychosociaux
Rev Prescrire 2009 ;
29 (306) : 270-273.
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