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Compléments alimentaires à base de vitamine D : risque de surdoses

Certains compléments alimentaires à base de vitamine D sont très fortement dosés et exposent à des surdoses, notamment chez des nourrissons.

Fin 2020, le Centre de pharmacovigilance Nice-Alpes-Côte d'Azur-Provence-Corse a rapporté une observation d'un nourrisson âgé de 3 mois hospitalisé pour des vomissements, un refus de téter et une perte de poids. L'enfant était jusque-là en bonne santé et allaité. L'examen clinique a montré des signes de déshydratation. Le bilan biologique a montré de graves anomalies. La vitamine D a été arrêtée et les troubles ont régressé après cet arrêt.

Les parents avaient reçu une prescription de colécalciférol (ZymaD°) 10 000 UI/ml, 4 gouttes par jour. Ils ont utilisé un complément alimentaire acheté sur internet à base de vitamine D, Sunday° 10 000 UI, qu'ils supposaient mieux tolérée car d'origine naturelle, gardant une posologie de 4 gouttes par jour. Mais le complément alimentaire Sunday° contient 33 fois plus de vitamine D par goutte que ZymaD°. L'enfant a ainsi reçu quotidiennement 40 000 UI de vitamine D avec Sunday° pendant plusieurs semaines au lieu de 1 200 UI.

En janvier 2021, l'Agence française du médicament (ANSM) a fait état de deux cas de surdose de vitamine D chez des nourrissons liés à un complément alimentaire de vitamine D.

Lors de la prescription et de la dispensation de vitamine D, il est important de s'assurer que les parents ont bien compris la posologie et le nombre de gouttes à administrer chaque jour à leur enfant. Les spécialités pharmaceutiques offrent plus de garanties de qualité que les compléments alimentaires. Certains compléments alimentaires contiennent une concentration très élevée de vitamine D par goutte et sont à déconseiller car ils exposent particulièrement à des surdoses en cas d'erreur.

©Prescrire 1er mai 2021

• Texte complet : 

"Compléments alimentaires à base de vitamine D : surdoses chez des nourrissons" Rev Prescrire 2021 ; 41 (451) : 352. Réservé aux abonnés.

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