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Diabète : mauvais contrôle glycémique, en cas d'injections trop répétées dans la même zone

En cas d'injections d'insuline longtemps répétées dans une même zone, des modifications tissulaires apparaissent, perturbant sa diffusion, d'où un mauvais contrôle glycémique et une augmentation de la fréquence des hypoglycémies.

Répétées sur une même zone et durant une longue période, les injections d'insuline sont moins douloureuses qu'en changeant souvent de zone, mais sont à l'origine de modifications du tissu adipeux sous-cutané. Il s'agit de nodules ou d'épaississements, appelés lipohypertrophies, et plus rarement de dépôts amyloïdes. Ces modifications sont à l'origine de variations irrégulières et imprévisibles de l'absorption de l'insuline, d'où un mauvais contrôle glycémique et une augmentation de la fréquence des hypoglycémies.

Après l'arrêt des injections dans les zones concernées, la régression des lipohypertrophies est lente : en quelques mois, voire années.

Ces complications cutanées surviennent surtout après une longue période d'insulinothérapie. L'absence de douleur à l'injection est un indicateur de remodelage tissulaire qui incite à examiner la pratique d'injection et à mieux respecter la rotation des zones d'injection et au sein d'une même zone. Les soignants ont à repérer ces zones par l'examen visuel et la palpation, et à proposer aux patients d'utiliser éventuellement des outils tels qu'une feuille de suivi des rotations pour identifier les zones d'injection à envisager.

En cas de lipohypertrophie ou de dépôt amyloïde, le changement de zone d'injection fait prévoir une hypoglycémie, à anticiper par une baisse de la dose d'insuline.

©Prescrire 1er août 2021

• Texte complet : 

"Insuline : lipohypertrophies et déséquilibres du diabète" Rev Prescrire 2021 ; 41 (454) : 588-589. Réservé aux abonnés.

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