En octobre 2020, l'Agence australienne des produits de santé (TGA) a alerté sur les risques liés à la consommation de produits contenant des plantes du genre Artemisia, alias armoises, pendant la grossesse. Les plantes du genre Artemisia sont proposées à la vente dans divers usages, notamment en médecine traditionnelle chinoise contre la fièvre, mais sans preuve d'efficacité au-delà de celle d'un placebo. Les plantes du genre Artemisia contiennent de nombreuses substances, dont l'artémisinine, qui est tératogène chez l'Animal. Certaines sont connues pour être neurotoxiques.
Il n'existe pas de données d'évaluation des conséquences de l'exposition pendant la grossesse aux plantes du genre Artemisia entières. Pour les femmes qui pourraient devenir enceintes ou le sont déjà, il semble prudent de ne pas consommer de plantes du genre Artemisia.
En ce qui concerne les médicaments à base de dérivés de l'artémisinine (l'artésunate, l'arténimol et l'artéméther), dont l'intérêt est démontré dans le traitement de l'accès palustre grave, les risques pour le fœtus sont à mettre en balance avec les bénéfices pour la mère et l'enfant.
Chez l'Animal, l'artésunate et son métabolite, l'arténimol, sont tératogènes et embryotoxiques ; l'artéméther est embryotoxique et peut-être tératogène.
Mi-2021, les données d'évaluation des conséquences de l'exposition pendant le premier trimestre de la grossesse ne montrent pas de signal notable d'effet tératogène ; mais le faible nombre des femmes étudiées n'exclut pas, par exemple, un doublement d'un risque de malformation. Aux deuxième et troisième trimestres de la grossesse, le fœtus est exposé aux effets indésirables connus par ailleurs des dérivés de l'artémisinine.
Plusieurs antipaludiques paraissent moins dangereux pour l'enfant à naître.
©Prescrire 1er août 2021
• Texte complet :
"Plantes du genre Artemisia et dérivés de l'artémisinine : beaucoup d'inconnues pendant la grossesse" Rev Prescrire 2021 ; 41 (454) : 586-588. Réservé aux abonnés.
