Pour déterminer l'intérêt éventuel d'un médicament pour un patient dans une situation clinique donnée, les deux plateaux de la balance bénéfices-risques comptent : l'efficacité d'un côté, les effets indésirables de l'autre. Or, les effets bénéfiques et délétères ne se manifestent pas nécessairement dans le même temps.
Par exemple, chez les patients très gênés par un eczéma atopique malgré l'application soigneuse d'un émollient ou d'un dermocorticoïde, un immunodépresseur est une option. En cas d'efficacité insuffisante ou d'effets indésirables trop gênants de la ciclosporine (Sandimmun°), souvent utilisée en premier choix, d'autres immunodépresseurs sont proposés, notamment des inhibiteurs de Janus kinases tels que l'abrocitinib (Cibinqo°) et, plus récemment, l'upadacitinib (Rinvoq°).
Dans deux essais randomisés en double aveugle, l'abrocitinib a paru un peu plus souvent efficace pendant les premières semaines de traitement que le dupilumab (Dupixent°), un autre immunodépresseur. Les effets indésirables prévisibles notamment à long terme, de l'abrocitinib sont ceux des inhibiteurs de Janus kinases, notamment infections graves, cancers, thromboses veineuses et artérielles, perforations digestives. Des allongements de l'intervalle QT de l'électrocardiogramme ont aussi été observés. Comme les autres inhibiteurs de Janus kinases, l'abrocitinib est tératogène et fœtotoxique chez des animaux et son potentiel d'interactions médicamenteuses est très élevé.
Dans un essai comparatif chez des adultes, l'upadacitinib a lui aussi été un peu plus souvent efficace que le dupilumab, mais avec des effets indésirables plus fréquents, notamment des idées et comportements suicidaires.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er janvier 2023
• Textes complets :
"Indissociables" Rev Prescrire 2023 ; 43 (471) : 4. Accès libre.
"Upadacitinib (Rinvoq°) et eczéma atopique" Rev Prescrire 2023 ; 43 (471) : 12-13. Réservé aux abonnés.
"Abrocitinib (Cibinqo°) et eczéma atopique" Rev Prescrire 2023 ; 43 (471) : 13-14. Réservé aux abonnés.
