Le danger des surdoses de prégabaline (Lyrica° ou autre), même involontaires, s'ajoute à un profil d'effets indésirables qui pèse lourd dans la balance bénéfices-risques : troubles neuropsychiques, y compris abus et dépendances ; troubles cardiaques ; œdèmes ; effets malformatifs et troubles du développement après exposition in utero ; etc.
Ce risque de surdoses justifie de porter une attention particulière lors de la prescription et la dispensation de prégabaline : à la posologie, aux facteurs d'insuffisance rénale, aux additions d'effets avec les médicaments dépresseurs du système nerveux central (opioïdes, neuroleptiques, benzodiazépines, etc.) ou exposant à des idées suicidaires, ainsi qu'aux autres facteurs d'allongement de l'intervalle QT de l'électrocardiogramme (médicaments, hypokaliémie, bradycardie, etc.).
La gabapentine requiert aussi une attention particulière, car elle pose les mêmes problèmes de surdose que la prégabaline en cas d'insuffisance rénale, avec aussi un risque important de dépression respiratoire en cas d'association à un opioïde.
En 2023, dans l'épilepsie partielle comme dans les douleurs neurogènes, la prégabaline ne paraît pas plus efficace que la gabapentine (Neurontin° ou autre). Dans l'anxiété généralisée, quand un médicament semble justifié malgré le peu d'efficacité prévisible, la prégabaline ne paraît pas plus efficace qu'une benzodiazépine ou un antidépresseur. Dans l'ensemble de ces situations, vu son profil d'effets indésirables chargé, il est préférable d'éviter la prégabaline, car il y a de meilleures options pour les patients.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er décembre 2023
• Texte complet :
"Prégabaline et gabapentine : surdoses parfois mortelles" Rev Prescrire 2023 ; 43 (482) : 911-913. Réservé aux abonnés.
