Quand elle est symptomatique, l'hypertrophie bénigne de la prostate se manifeste par des troubles mictionnels : sensation de vessie incomplètement vidée ; diminution de la force du jet ; envie fréquente d'uriner (pollakiurie) ; difficultés à se retenir d'uriner. Ces troubles affectent parfois la qualité de vie, surtout quand ils perturbent le sommeil et les activités quotidiennes. Les rares complications sont surtout des rétentions urinaires. Des modifications de certaines habitudes de vie sont parfois suffisantes pour diminuer la gêne liée à une hypertrophie bénigne de la prostate : limiter la prise de boissons dans les heures précédant le coucher ; réduire la consommation de substances ayant une action diurétique telles que le café ou l'alcool ; uriner en deux temps pour mieux vider la vessie ; éviter la stagnation des selles dans le rectum en allant à la selle dès que l'envie se fait sentir.
La solifénacine (Vésicare° ou autre, un atropinique) est autorisée dans l'incontinence urinaire. Elle est peu efficace, comme les autres atropiniques. Ses effets indésirables sont nombreux, gênants et parfois graves. Une nouvelle spécialité à doses fixes associant la solifénacine avec la tamsulosine (Vécalmys°) a été autorisée en France pour soulager les patients gênés par des symptômes d'hypertrophie bénigne de la prostate, en cas d'efficacité jugée insuffisante d'une monothérapie, quelle qu'elle soit. Pharmacologiquement, ajouter de la solifénacine à la tamsulosine est absurde vu le risque de rétention urinaire auquel cet atropinique expose chez des patients déjà à risque. En outre, l'hypertrophie de la prostate concerne surtout des patients âgés qui sont plus sensibles aux effets indésirables centraux des atropiniques comme la solifénacine.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er juin 2024
• Texte complet :
"solifénacine + tamsulosine (Vecalmys°) et hypertrophie bénigne de la prostate" Rev Prescrire 2024 ; 44 (488) : 405-406. Réservé aux abonnés.