Fin 2024, la Commission européenne a maintenu sur le marché le métamizole (alias noramidopyrine), un antalgique et antipyrétique exposant à des agranulocytoses imprévisibles et mortelles (lire aussi Métamizole : AMM européennes maintenues malgré le risque d'agranulocytoses mortelles).
L'histoire du métamizole est édifiante : retiré du marché étatsunien en 1976 en raison de cet effet indésirable grave ; retiré du marché suédois en 1975 puis réintroduit avant d'être définitivement retiré en 1999, toujours pour la même raison ; retiré du marché dans d'autres pays scandinaves ; et plus disponible en France (ex-Viscéralgine Forte°, ex-Salgydal°, etc.).
En 2024, c'est au tour de la Finlande de faire sans le métamizole, après le constat de la persistance de morts imputées à ce médicament malgré les nombreuses mesures prises depuis 2015 dans ce pays : restrictions de la durée de traitement, retrait du marché des boîtes de 100 unités, lettre aux professionnels de santé, carte-patient, modifications des résumés des caractéristiques (RCP) et des notices. Tout cela aura été insuffisant pour rendre moins dangereux cet antalgique, dont il n'est pas démontré qu'il soit meilleur qu'un autre.
Les enseignements de cette saga sont clairs : pour faire disparaître un risque, rien de tel que d'en supprimer la cause. C'est ce qu'ont mis en pratique, en 2024, l'Agence finlandaise du médicament et la firme concernée.
Début 2025, une autre saga se poursuit. La Commission européenne a récemment fait le choix de maintenir sur le marché la pseudoéphédrine,un vasoconstricteur décongestionnant utilisé dans le rhume, dont les effets indésirables graves sont pourtant connus depuis des décennies. Après moult modifications des RCP et des notices, et l'instauration d'autres mesures qui n'auront pas servi à grand-chose, son accès sur prescription en France diminuera sans doute le nombre de patients exposés. Un petit pas en avant, certes, mais sans disparition du risque (lire aussi "En bref. Pseudoéphédrine dans le rhume").
