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Risques professionnels liés aux pesticides : inertie des pouvoirs publics

Les risques liés à l'exposition professionnelle aux pesticides sont de plus en plus documentés et les demandes d'indemnisation sont en hausse régulière (1,2). Mais en France, d'après la Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé publique et d'environnement (cnDAspe), la prévention de ces risques est au point mort (a)(3)

S'intéresser aux aidants dans leur diversité

En France, les aidants, ou proches aidants, sont précieux pour la continuité et la qualité des soins. Ils ont fait l'objet de plusieurs enquêtes et de rapports publiés ces dernières années par des acteurs du public, du privé, notamment des associations. Doit-on les considérer comme une aide naturelle, familiale et bénévole, ou comme des acteurs de terrain sur qui repose une charge importante nécessitant soutien, formation, voire rémunération (a)(1à3) ?

Jeunes aidants : mieux les repérer pour mieux les accompagner

Les aidants sont parfois des enfants, des adolescents ou de jeunes adultes. En France, en 2021, environ 520 000 mineurs ont déclaré aider un proche en situation de handicap ou de perte d'autonomie. Pour autant, la prise de conscience du rôle et des problématiques des jeunes aidants est récente en France (1,2)

Marie Le Clainche-Piel : « Comment rendre le don d'organe juste et efficace ? »

Marie Le Clainche-Piel est sociologue, chargée de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) au sein du laboratoire multidisciplinaire Cermes 3

Faire intervenir des clowns à l'hôpital : pour soulager enfants, parents et soignants

Depuis une quarantaine d'années, de nombreux hôpitaux dans le monde ont intégré des programmes d'intervention de clowns dans leurs services (1)

Mortalité maternelle : un risque de suicide à repérer pour mieux le prévenir

Depuis 1996, Santé publique France publie tous les 3 à 5 ans un rapport de l'enquête nationale sur les morts maternelles en France. Cette enquête inclut les morts de femmes liées à la grossesse, à l'accouchement ou à leur suite (alias post-partum). Le post-partum couvert par cette enquête va jusqu'à un an après l'accouchement, « et pas seulement jusqu'à 42 jours comme dans la plupart des pays (…), [car] l'avancée des connaissances montre que la santé des femmes reste affectée par la grossesse au-delà de ces 42 jours » (1)

Exposition au protoxyde d'azote : la plus faible possible

Le protoxyde d'azote a de nombreuses applications : additif dans les carburants des fusées, gaz propulseur dans les bombes de crème chantilly, additif alimentaire, etc. (1). Dans le domaine médical, le mélange équimolaire de protoxyde d'azote et d'oxygène, alias "meopa", est un médicament analgésique administré sous forme de gaz. Utilisé principalement en milieu hospitalier, le meopa est aussi autorisé pour certains soins en dehors de l'hôpital, en cabinet dentaire notamment (2)

Qualité dans les Ehpad : les résidents devront encore attendre

En France, la qualité de l'accueil et des soins dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) a été fortement critiquée depuis une dizaine d'années, preuves à l'appui. Et les principales causes et mécanismes ont été analysés (1,2)

Travail : la santé des femmes à la peine

En France, la part des femmes dans l'emploi augmente régulièrement depuis les années 1980. En 2020, les femmes âgées de 15 à 64 ans représentaient environ 49 % de la population active, versus 41 % en 1982 ; elles étaient environ 68 % à occuper un emploi, versus 75 % des hommes (1). Pourtant, la santé au travail reste très souvent envisagée sous le seul prisme masculin, alors que les emplois occupés par les femmes diffèrent largement en ce qui concerne le statut, la profession ou le secteur d'activité (1à3)

Caractéristiques de l'emploi féminin

En France, un rapport de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) apporte des précisions sur les emplois occupés par les femmes en 2020. Les femmes en emploi sont majoritairement salariées. Elles sont plus souvent fonctionnaires que les hommes ; plus fréquemment en contrat à durée indéterminée (CDI) : 77 % versus 73 % ; mais aussi plus souvent avec des contrats à durée déterminée (CDD) : 10 % versus 6 %. Les femmes occupent plus souvent que les hommes des emplois peu ou pas qualifiés : environ 24 % sont employées ou ouvrières non qualifiées, versus 14 % des hommes. Elles sont moins souvent cadres, bien que la part des femmes parmi les cadres ait doublé entre 1982 et 2020, passant d'environ 21 % à 43 %. Les femmes travaillent très souvent dans le secteur tertiaire : 88 % versus 66 % pour les hommes. Certains secteurs sont majoritairement occupés par des femmes : 83 % de femmes dans l'hébergement médico-social et l'action sociale, 75 % dans la santé, 68 % dans l'enseignement, 65 % dans les services de ménage (1)

Les risques encourus par celles qui prennent soin des autres

En France, en 2017, parmi les 3,5 millions de salariés travaillant dans le secteur des soins, de la santé et de l'action sociale, une très grande majorité étaient des femmes (1). Et selon une enquête menée en 2023, les professionnelles de santé, dont les infirmières et les aides-soignantes, sont en moins bonne santé que la population générale (2)

Littératie en santé : des difficultés marquées en France

La littératie en santé désigne la capacité à trouver, comprendre, évaluer et utiliser des informations nécessaires à la prise de décisions concernant sa propre santé (1)

Croissance des dépenses médicamenteuses en ville : surtout liée à des soins spécialisés

En France, en 2023, un classement des 10 spécialités remboursables les plus facturées en officine, calculées à partir du chiffre d'affaires réalisé en 2023 par les firmes qui les commercialisent, a été établi par le Groupement pour l'élaboration et la réalisation de statistiques (GERS). Hormis Eliquis° (apixaban) qui a rapporté à la firme 685 millions d'euros (M€) et Xarelto° (rivaroxaban) 362 M€, prescrits aussi par des médecins généralistes, les 8 autres médicaments de ce classement relèvent de prescriptions réservées à des spécialistes ou de source hospitalière : Vyndaqel° (tafamidis) 601 M€, Eylea° (aflibercept) 485 M€, Kaftrio° (ivacaftortézacaftorélexacaftor) 459 M€, Xtandi° (enzalutamide) 355 M€, Imbruvica° (ibrutinib) 335 M€, Lucentis° (ranibizumab) 320 M€, Stelara° (ustékinumab) 293 M€, Hemlibra° (émicizumab) 284 M€ (1). Ces chiffres concordent avec ceux de l'assurance maladie qui montraient qu'environ la moitié des dépenses en médicaments remboursés en officine en 2023 (25 milliards d'euros au total) provenaient de prescriptions hospitalières (2). À noter que 2 des 4 premiers médicaments remboursés concernent des maladies rares : l'amylose à transthyrétine pour Vyndaqel° et la mucoviscidose pour Kaftrio° (2)

Périndopril : stratégie anticoncurrentielle de Servier sanctionnée

En 1981, la firme Servier a obtenu un brevet européen sur le périndopril (Coversyl°), un inhibiteur de l'enzyme de conversion, lui conférant un monopole de vente dans plusieurs États européens pendant une vingtaine d'années (jusqu'en 2005 en France, par exemple). En prévision de l'arrivée des génériques, la firme a obtenu de multiples brevets secondaires (venant après un brevet principal) dont un brevet dit 947 sur la structure d'un sel de périndopril : le périndopril tert-butylamine (1)

Extension planétaire de la dengue : du commerce transatlantique des esclaves à nos jours

Des descriptions compatibles avec des épidémies de dengue ont été rapportées dès le 17e siècle aux Antilles françaises, et de façon sporadique durant les siècles suivants, y compris en zone tempérée (1). Il est probable que la dengue ait été déjà répandue à cette époque dans les régions intertropicales d'Afrique, l'extension à la côte atlantique des Amériques étant favorisée par l'intensification des transports d'esclaves depuis l'Afrique (2). En Inde, de grandes épidémies de dengue ont été rapportées depuis le début du 19e siècle (3)

Recherche publique versus recherche privée : qui apporte quoi ?

Quelle est la place de la recherche publique ou universitaire dans les travaux à l'origine de nouveaux médicaments ? Est-elle à l'origine de davantage de progrès thérapeutiques que la recherche privée menée par les firmes pharmaceutiques ? C'est à ces questions qu'a voulu répondre une équipe de chercheurs du Royaume-Uni, du Danemark et des États-Unis d'Amérique (1,2)

Mourir de son travail

Chutes mortelles sur le lieu de travail, morts liées à un cancer d'origine professionnelle, suicides en lien avec son métier : en France, combien de personnes meurent-elles chaque jour de leur travail (1à4) ?

Tuberculose : après la suspension de l'obligation vaccinale des soignants, des mesures de prévention restent justifiées

En France, la tuberculose est une maladie infectieuse contagieuse, à déclaration obligatoire depuis les années 1960 (1,2). Depuis, son incidence n'a cessé de diminuer pour atteindre 6,2 cas déclarés pour 100 000 habitants en 2022 (1,3). Cette maladie reste marquée sur le territoire français par des inégalités sociales, touchant surtout les personnes nées à l'étranger et arrivées en France depuis moins de 2 ans, la population carcérale, les personnes sans abri (1). Les disparités sont aussi territoriales avec, pour l'année 2022 et pour 100 000 habitants : 18,9 cas déclarés en Guyane ; 13,2 cas à Mayotte ; 11,8 cas pour l'ensemble de l'Île-de-France, mais 18,5 cas en Seine-Saint-Denis (3)

Jean-Noël Jouzel : « La science n'existe que dans un contexte donné »

Jean-Noël Jouzel est directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), rattaché au Centre de sociologie des organisations à Sciences Po. Il travaille sur les controverses liées aux enjeux de santé environnementale et de santé au travail, et en particulier sur les pesticides

Sage-femme référente : un statut cohérent avec l'ensemble des missions de la profession

En avril 2021, le statut de sage-femme référente a été créé, en accord avec les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) française, la politique dite des 1 000 premiers jours du Ministère de la santé, et en lien avec le Conseil national de l'ordre des sages-femmes (1,2). Un arrêté du 24 mars 2023 en a précisé les missions et un décret du 9 novembre 2023 a fixé les modalités de déclaration par la femme enceinte (3à5)

Formaldéhyde et leucémies myéloïdes : un lien avéré

En France, fin 2024, les carcinomes du nasopharynx liés au formaldéhyde (gaz, dont la solution aqueuse est nommée formol) sont inscrits dans des tableaux de maladies professionnelles du régime général (n° 43 bis) et du régime agricole (n° 28 bis) de la Sécurité sociale. Ceci permet aux assurés de ces régimes qui en sont atteints d'obtenir le cas échéant une reconnaissance en maladie professionnelle, en bénéficiant d'une présomption d'origine professionnelle (1). Des affections cutanées et respiratoires liées au formaldéhyde sont inscrites dans les tableaux n° 43 et n° 28 de ces régimes respectivement (2)

Intelligence artificielle : propagation de biais et de stéréotypes

L'intelligence artificielle (IA), en synthétisant très rapidement un ensemble considérable de données, est présentée comme source de progrès dans de nombreux domaines, dont la santé (lire aussi "Intelligence artificielle : manque d'esprit critique"). Mais tout dépend, entre autres, de la fiabilité et de l'exhaustivité des données traitées par les programmes informatiques constituant l'IA (1)

Intelligence artificielle : manque d'esprit critique

L'intelligence artificielle (IA) fait de plus en plus parler d'elle, est de plus en plus utilisée, et fait rêver certains. Elle est aussi critiquée, notamment parce qu'elle peut produire des informations convaincantes, mais fausses

Phloroglucinol : une évaluation indigente et des risques notables, surtout en cas de prise par une femme jeune

En 2023, la parution du livre "Pilules roses. De l'ignorance en médecine", de la philosophe Juliette Ferry-Danini, a mis en lumière les inconnues qui entourent le phloroglucinol (Spasfon° ou autre) et l'utilisation massive de ce médicament en France, sur prescription ou en automédication, dans des situations très diverses (a)(1). Cela nous a conduits à envisager l'ajout du phloroglucinol dans le bilan annuel des médicaments à écarter pour mieux soigner

L'OMS appelle les États à résister aux firmes qui nuisent à la santé

En 2024, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié un nouveau document marquant, alliant synthèse de la documentation scientifique et analyse politique au sens large du terme, cette fois sur les conséquences délétères de l'activité de certains secteurs industriels (1à5)

L'histoire de la médecine : par qui, pour qui, pour quoi ? Première partie : du 19e siècle au milieu du 20e siècle

Il est courant que les professions forgent leur identité et leur légitimité en écrivant leur propre histoire, faite d'événements épiques et d'illustres aïeux. L'histoire de la médecine, devenue une discipline académique dans les pays industrialisés à partir du 19e siècle, est souvent réduite, dans les critiques qui surgissent à partir des années 1970, à cette fonction de faire-valoir (1). Les historiens et historiennes de métier lui reprochent une conception naïve du progrès scientifique, qui se mesurerait uniquement par des réussites cliniques ou sanitaires quantifiables vues comme autant d'étapes triomphales dans la marche d'un progrès inéluctable (1,2). Ils s'en prennent aussi à une approche dite internaliste, qui explique l'évolution de la médecine par les découvertes individuelles et l'engagement des médecins dans leur art, faisant de ceux-ci les héros des temps modernes, et occultant d'autres types d'explications : les dimensions culturelles et idéologiques, les logiques économiques et sociales, le rôle joué par d'autres groupes professionnels, etc. (1à3)

Femmes enceintes à la rue : des initiatives d'institutions et d'acteurs de terrain face à une situation critique

Les conditions de logement sont l'un des principaux déterminants sociaux de la santé (1,2). Le fait de vivre à la rue expose à des risques pour la santé (a). Les problèmes de santé et d'accès aux soins sont particulièrement importants pour les femmes en situation de précarité, du fait même de leur situation sociale et de leur genre. Pour certaines d'entre elles s'ajoutent des difficultés liées à la migration (3,4). C'est particulièrement le cas pour les femmes, enceintes ou venant d'accoucher, vivant à la rue. En 2024, en France, combien de femmes vivent dans ces conditions ? Qui sont-elles et quelles sont les solutions permettant de rendre leur situation moins difficile, au moins sur les plans médical et social ?

Infirmières en pratique avancée : un déploiement lent, qui se poursuit

En France, un nouveau métier infirmier, en pratique dite avancée par rapport au "métier-socle" commun à toute la profession, a été défini par des textes réglementaires en 2018 et 2019 (1). Sa mise en place vise à pallier le déficit en médecins, à améliorer la qualité de certains soins et à répondre à certains besoins de santé de la population (1,2). Cinq ans plus tard, où en est son déploiement en soins de premier recours ?

Prévenir les risques professionnels à l'officine : un devoir du pharmacien titulaire

En France, en 2021, les 21 411 officines recensées par l'assurance maladie comptaient 114 217 salariés dans leurs effectifs (pharmaciens, préparateurs, etc.) (1,2)

Produits contenant du tabac ou de la nicotine : intoxications chez les jeunes enfants et les adolescents

De nouveaux produits contiennent du tabac ou de la nicotine (hors cigarettes, vapoteuses et médicaments utilisés dans le sevrage tabagique) : tabac à chauffer sous forme de bâtonnets à insérer dans un dispositif de chauffage produisant un aérosol inhalable ; tabac à mâcher (appelé tabac à chiquer ou chique) ; petits sachets de nicotine sans tabac (appelés nicotine pouches ou nicopods) ou sachets de tabac à usage oral (appelés snus), tous deux à glisser entre la lèvre et la gencive pour une diffusion directe à travers la muqueuse buccale ; petites billes aromatiques colorées. Ces dernières sont insérées dans les filtres de cigarette pour modifier l'arôme de la fumée, permettant de contourner la législation interdisant les arômes dans les produits dérivés du tabac. Tous ces produits du tabac, de la nicotine ou à base d'arômes sont de plus en plus nombreux et de plus en plus utilisés, en l'absence pour certains d'entre eux de règlement en France et d'encadrement harmonisé en Europe (1,2)

Europe : fin des amalgames dentaires en vue

La "guerre des amalgames" aura duré 100 ans. En 1926, un auteur allemand avait en effet souligné les dangers de « cette invention française ». En raison de la toxicité du mercure, l'utilisation des amalgames a été contestée de façon récurrente (1). À partir des années 1980, le débat est devenu plus intense, focalisé sur les risques potentiels pour la santé d'une exposition chronique à de faibles doses de mercure provenant des amalgames dentaires (1,2). Face aux incertitudes, les attitudes des autorités sanitaires ont divergé. La Suède a déremboursé les amalgames en 1999, la Norvège les a interdits en 2008. D'autres pays, dont la France, ont émis des recommandations pour en limiter l'usage (2). À ce débat s'est ajouté celui concernant les risques environnementaux posés par l'augmentation croissante des rejets de mercure et de ses composés dans l'environnement (air, sols, eau) (3)

Crise des opioïdes aux États-Unis : une firme publicitaire mise en cause

Aux États-Unis d'Amérique, des firmes exerçant diverses activités ont conclu des accords avec la justice pour éviter des procès concernant leur rôle dans la crise des opioïdes soumis à prescription, en versant en contrepartie des milliards de dollars au total. Parmi elles, des fabricants d'opioïdes, des chaînes de pharmacie et le cabinet de conseil McKinsey (1,2). Début 2024, un accord a été annoncé pour la première fois avec une firme publicitaire, Publicis Health. Cette filiale de Publicis, grand groupe français de la communication, a dû verser 350 millions de dollars (325 millions d'euros) au total aux 50 États (1,3)

Substances chimiques dangereuses : substitutions regrettables

Trop souvent, des substances chimiques dangereuses sont remplacées par d'autres dont la toxicité n'a pas été évaluée, ou pas assez, et qui s'avèrent à long terme autant voire plus nocives pour la santé ou l'environnement. Nombreux sont les exemples de ces « substitutions regrettables », notamment parmi les phtalates et les bisphénols (1)

Un ministre de la santé clairvoyant et innovant

Contrairement à beaucoup de responsables en Europe, dans les parlements et gouvernements nationaux et dans les institutions européennes, qui acceptent sans esprit critique tout ce que demandent les firmes pharmaceutiques, le ministre de la santé des Pays-Bas n'hésite pas à dire que le système est trop favorable aux firmes, et qu'il faut en changer. La traduction et les sous-intertitres sont de la Rédaction

Révision de la législation pharmaceutique européenne : l'occasion d'améliorer vraiment le système d'incitation à la R&D

Le rapport du Comité de l'avenir de la science et de la technologie du Parlement européen rappelle les objectifs généraux d'une politique pharmaceutique, décrit les insuffisances du modèle actuel d'incitation à la recherche et développement (R&D) pharmaceutique, puis fait des propositions avec divers degrés de changement par rapport à la situation actuelle (3). Commandé à des économistes universitaires italiens, ce rapport comprend des analyses et propositions techniques parfois peu connues des professionnels de santé, mais qui sont familières pour les personnes s'intéressant aux mécanismes d'incitation à la R&D. Voici des extraits de ces analyses lucides, puis de ces propositions constructives. Les intertitres, les sous-intertitres et les notes sont de la Rédaction

Décisions de soins fondées sur les preuves : en pharmacie d'officine aussi

La pharmacie d'officine est un lieu de soins de premier recours. En France, en plus des rôles de conseil et de dispensation, les missions des pharmaciens d'officine ont été étendues à partir de la fin des années 2010 : accompagnement des patients asthmatiques ou traités par anticoagulant, des femmes enceintes, des patients polymédiqués âgés de plus de 65 ans (au moyen de bilans de médication) ; vaccinations ; réalisation de tests rapides d'orientation diagnostique, etc. (1,2)

Addictions aux médicaments opioïdes : rester vigilant sur les prescriptions

« La première [personne] à en avoir parlé, c'est mon ORL, parce que j'ai fait une otite, un jour. Et il m'a dit tout simplement : Dites-moi ce que vous prenez en ce moment. Et, honnêtement, je lui ai fait le descriptif du… Et il m'a regardée, il m'a dit : Je savais pas que j'avais affaire à une junkie » (a)(1)

La majorité des demandeuses d'asile sont victimes de violences sexuelles, souvent de viols

De nombreux témoignages de femmes migrantes, de travailleurs sociaux et d'associations de soutien font état de violences sexuelles à l'encontre des femmes migrantes. Il peut s'agir de déshabillages forcés et de fouilles corporelles avec pénétration en public par des agents chargés de la surveillance aux frontières (par exemple en Grèce), de chantages pour obtenir des services sexuels, et souvent de viols. Les faits peuvent avoir eu lieu dans le pays d'origine, au cours du voyage de migration, ou en France (1à3)

Après rétractation, trop d'articles scientifiques restent cités

L'article scientifique que vous vous apprêtiez à lire a-t-il fait l'objet d'une rétractation par la revue ou les auteurs qui l'avaient initialement publié ? La probabilité est faible mais en hausse. Entre 1985 et 2014, une étude a montré que le taux de rétractation d'articles scientifiques est passé d'environ 4 à 60 pour 100 000 articles publiés (1). Une autre étude a montré que le taux de rétractation est passé de 11 à 45 pour 100 000 entre 2000 et 2020 pour les articles dont l'auteur correspondant était affilié à une institution européenne (2). Or, comme le rappelle la première étude, ces articles continuent trop souvent d'être cités sans que leur rétractation soit mentionnée. Y compris lorsque celle-ci est le fruit d'une fraude scientifique, cause la plus fréquente de rétractation en biologie ou en médecine en 2020 (1)

Législation pharmaceutique européenne : trop d'occasions manquées par les députés

Les députés européens se sont prononcés le 10 avril 2024 en séance plénière sur les propositions de la Commission européenne faites dans le cadre de la révision de la législation pharmaceutique européenne (1,2). Globalement, les députés n'ont pas profité de cette occasion pour renforcer l'évaluation des médicaments et la sécurité des patients, même si certaines avancées sont à saluer (lire aussi "Révision législative européenne : un vote décevant des députés européens")

Une parenté chimique évidente

« "Mediator° nous a demandé plus de dix ans de recherche" nous dit Servier… Mais pourquoi ne nous dit-il pas que son Mediator°, sur le plan chimique, est un dérivé de l'amphétamine, et un dérivé d'un autre produit de son laboratoire, l'anorexigène Pondéral° ?

Désastre Mediator° : lors du procès en appel, une démonstration implacable

Fin décembre 2023, la cour d'appel de Paris a estimé que la firme Servier était coupable de tous les délits qui lui étaient reprochés : « tromperie aggravée », « homicides et blessures involontaires aggravées », « escroquerie », « obtention indue » d'autorisation de mise sur le marché (AMM) du benfluorex (ex-Mediator°) et de ses renouvellements (1). Elle a condamné Jean-Philippe Seta, ancien directeur général, à quatre ans de prison (dont un an ferme à exécuter sous le régime de la détention à domicile sous surveillance électronique), et la firme Servier à plus de 9 millions d'euros d'amende. Elle a aussi condamné la firme à rembourser plusieurs assureurs maladie obligatoires et complémentaires à hauteur de 420 millions d'euros. La firme Servier et son ancien directeur général ont contesté cette décision judiciaire en se pourvoyant en cassation (1)

La ménopause : une influence de la société, aussi

La ménopause, qui se caractérise par l'arrêt de l'ovulation et des règles, peut s'accompagner de symptômes inconfortables voire éprouvants, altérant la qualité de vie. Les plus courants sont des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes et une sécheresse vaginale à long terme (1,2). Une série d'articles sur la ménopause a été publiée dans le Lancet, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes 2024, dont nous présentons succinctement quelques points principaux (3à5)

Accès précoces et compassionnels : un bilan officiel avec beaucoup d'inconnues sur leur pertinence pour les soins

En France, l'accès précoce est un dispositif dérogatoire visant à accélérer l'accès à des nouveautés médicamenteuses, avant leur autorisation de mise sur le marché (AMM) ou leur remboursement. Les médicaments concernés sont présumés plus efficaces, ou moins dangereux, ou améliorant davantage la praticité, la qualité de vie ou l'organisation des soins que les traitements disponibles (1)

Cancers du larynx et des ovaires liés à l'amiante reconnus en maladies professionnelles (suite)

En France, deux tableaux de maladies professionnelles créés en 2023 permettent aux assurés des régimes général (tableau n° 30 ter) et agricole (tableau n° 47 ter) de la Sécurité sociale atteints de cancers du larynx ou des ovaires liés à l'amiante d'obtenir une reconnaissance en maladie professionnelle en bénéficiant d'une présomption d'origine professionnelle (1,2). Ces deux tableaux s'ajoutent à ceux où sont inscrits les mésothéliomes et les cancers bronchopulmonaires liés à l'amiante (3)

VigilanS : un dispositif pour réduire les passages à l'acte suicidaire

La France hexagonale enregistre un taux de suicide parmi les plus élevés en Europe avec environ 13 morts par suicide pour 100 000 habitants (1). Malgré la tendance à la baisse depuis 20 ans, on estime à 200 000 le nombre de passages annuels aux urgences pour tentative de suicide, dont la moitié donne lieu à une hospitalisation (1,2). On compte une mort par suicide pour une vingtaine de tentatives de suicide. La survenue d'une tentative de suicide multiplie par 20 le risque de nouveau passage à l'acte suicidaire dans l'année suivante (2)

Bisphénol A et contenants alimentaires : arrangements dangereux entre fabricants

Le bisphénol A est une substance chimique entrant dans la composition de plastiques (dont le polycarbonate) et de vernis destinés notamment à protéger l'intérieur de contenants alimentaires (boîtes, canettes et couvercles métalliques) (1,2). Il est reconnu comme perturbateur endocrinien, toxique pour la santé humaine et animale (3,4)

Une démarche suédoise volontariste

Dès le début des années 2000, estimant que l'accès à une eau saine est un prérequis pour une bonne santé, le Conseil de la région de Stockholm s'est interrogé sur les risques que les résidus chimiques présents dans l'environnement, incluant les résidus de médicaments, pouvaient présenter via les réseaux d'eau potable. En 2003, le programme environnemental du Conseil de la région de Stockholm a commencé à répertorier et classer les médicaments d'abord selon leur danger intrinsèque, puis a ajouté, à partir de 2005, les risques qu'ils posent pour l'environnement (1à3)

Juliette Ferry-Danini : « L'empathie n'est pas toujours une vertu »

Juliette Ferry-Danini est enseignante-chercheuse en philosophie à l'université de Namur (Belgique). Spécialiste de la santé, elle a soutenu en 2019 une thèse intitulée "Une critique de l'humanisme en médecine : la "médecine narrative" et la "phénoménologie de la médecine" en question" à l'université de la Sorbonne

Impact environnemental des médicaments : tenir compte des données de consommation

La présence de résidus de médicaments dans l'eau sous la forme de substances actives ou de leurs métabolites a été mise en évidence à partir des années 1970 (1). Depuis cette date, les connaissances acquises ont montré que tous les milieux aquatiques étaient concernés, et tous les pays. En particulier, au niveau européen et en France, il a été démontré la présence de résidus de médicaments dans les sols, dans les eaux de surface (eaux continentales et côtières), dans les eaux souterraines et dans les eaux destinées à la consommation humaine (1,2). Par exemple, au début des années 2010 en France, une étude a montré que parmi 280 échantillons d'eaux traitées destinées à la consommation humaine, un quart contenaient des niveaux quantifiables de 1 à 4 médicaments, parmi les 76 recherchés

Évaluation clinique : trop de changements du critère d'évaluation en cours d'essai

Les essais cliniques randomisés en double aveugle (alias double insu) sont l'outil le plus solide pour évaluer l'efficacité clinique d'un traitement. À condition que leur conception et l'analyse de leurs résultats soient assez rigoureuses pour garantir un fort niveau de preuves des résultats, tout particulièrement par rapport au critère principal d'évaluation (1)

Interruptions spontanées de grossesse : une loi pour mieux accompagner les femmes concernées

Les interruptions spontanées de grossesse (alias fausses couches ou avortements spontanés) concernent 12 % à 24 % des grossesses en France (a). Une femme sur quatre est confrontée à une interruption spontanée de grossesse au cours de sa vie, soit 200 000 femmes par an (1,2). Ces interruptions sont dites précoces quand elles surviennent avant 14 semaines d'aménorrhée et tardives quand elles surviennent entre 14 et 22 semaines d'aménorrhée (3)

Produits chimiques dangereux : des progrès dans la classification et l'étiquetage, mais un retard flagrant dans l'évaluation

Le règlement européen dit CLP (de l'anglais classification, labelling, packaging) définit les règles de classification, d'étiquetage et d'emballage des produits chimiques dangereux (substances et mélanges de substances) (a)(1). Il vise à protéger la santé des utilisateurs professionnels ou non lors d'activités à risque d'exposition (jardinage, bricolage, etc.), ainsi que l'environnement (air, eaux, sols et sédiments), tout en respectant le principe de « la libre circulation » des produits chimiques entre les États membres de l'Union européenne et « en améliorant la compétitivité et l'innovation » (2,3)

Prise en charge des dispositifs médicaux numériques en France

En France, les principes généraux du remboursement des dispositifs médicaux (DM) s'appliquent aux DM numériques, avec des particularités (1)

DSM : toujours malade de liens d'intérêts

L'Association américaine de psychiatrie (APA) élabore depuis 1952 les versions successives du DSM (de l'anglais diagnostic and statistical manual of mental disorders), qui vise à proposer une définition pour chaque trouble psychiatrique (1)

Isotrétinoïne : sécuriser l'utilisation d'une substance dangereuse en cas de grossesse

Quand plusieurs spécialités contiennent une même substance au même dosage, la qualité du conditionnement est à prendre en compte pour choisir laquelle prescrire ou dispenser. En 2023, nous avons examiné les conditionnements des spécialités d'isotrétinoïne en capsules disponibles en France : Contracné°, Curacné°, Isotrétinoïne Acnétrait° et Procuta°

Augmentation des cas de leptospirose en France

La leptospirose est une zoonose ajoutée à la liste des maladies à déclaration obligatoire en France par décret en août 2023. Une fois documentée, l'infection est à signaler sans délai auprès de l'agence régionale de santé (ARS) par le médecin ou le biologiste, via un formulaire spécifique téléchargeable à partir du site service-public.fr (saisir "leptospirose" dans la barre de recherche) (1à3)

La leptospirose en bref

La leptospirose est une maladie infectieuse due à des bactéries de genre Leptospira, notamment l'espèce Leptospira interrogans, transmises par des rongeurs, des animaux d'élevage (bovins, porcins, etc.) ou domestiques infectés (chiens, rongeurs, etc.) (1)

West Nile virus : nombre de cas humains en hausse en France

Le virus du Nil occidental (West Nile virus en anglais) est un Flavivirus dont le cycle de transmission passe par des oiseaux migrateurs et des moustiques, principalement du genre Culex (1,2). Il peut aussi être transmis à un cheval ou à un humain, via la piqûre d'un moustique infecté (1à3). Dans de rares cas, le virus peut aussi être transmis lors d'une transfusion sanguine, d'une transplantation d'organe, ou de la mère à l'enfant. Le plus souvent asymptomatique, l'infection est parfois à l'origine d'atteintes neurologiques graves voire mortelles (méningites, encéphalites et méningo-encéphalites), majoritairement chez les adultes et, plus particulièrement, les personnes âgées. Mi-2024, on ne connaît aucun traitement ni vaccin contre cette infection pour les humains, mais un vaccin est commercialisé pour les chevaux. La prévention repose principalement sur des mesures ciblées contre la prolifération des moustiques à l'échelle locale et une protection individuelle vis-à-vis des piqûres de moustiques (1)

Exposition au glyphosate et malformations congénitales : première indemnisation en France en 2022

C'est une première : un lien entre les malformations congénitales d'un adolescent et son exposition prénatale au glyphosate, substance active de divers herbicides, a été reconnu par le Fonds d'indemnisation des victimes de pesticides (FIVP). La décision date de mars 2022, mais elle n'a été rendue publique par la mère du garçon que 18 mois plus tard (1)

Suppression des notices papier : écoresponsable ou irresponsable ?

La Commission européenne a engagé une révision en profondeur de la législation pharmaceutique en 2023. Parmi les évolutions envisagées, elle a proposé l'abandon progressif de la notice papier au profit d'une version numérique(1). Sans attendre le résultat final de cette révision, la France a décidé d'expérimenter la notice numérique (2,3)

Chronologie en quelques dates du dossier Essure°

2002 Début de commercialisation des implants tubaires Essure° aux États-Unis d'Amérique et en France

Des femmes porteuses d'implants tubaires Essure° longtemps mal informées

Des femmes porteuses ou anciennes porteuses d'implants tubaires Essure° ont dénoncé un déficit d'informations délivrées avant puis après la pose sur les effets indésirables de ce dispositif médical, de la part du fabricant comme de certains professionnels de santé. Elles ont également dénoncé un manque d'écoute. Ces éléments ont contribué au fait qu'un éventuel lien entre ces implants et des troubles de santé n'a pas été plus rapidement exploré (lire aussi "Et si c'était l'implant ? Ou pourquoi les femmes imputant des troubles de santé aux implants tubaires Essure° ont peiné à être entendues")

Et si c'était l'implant ?

Et si c'était l'implant ? L'interrogation sur un lien entre divers troubles, pelviens mais aussi généraux, et les implants tubaires Essure°, a émergé dans les années 2010 chez des patientes de divers pays. Ces implants tubaires avaient été proposés à de nombreuses femmes dans le cadre d'une contraception permanente et irréversible. Or, certaines femmes racontent avoir éprouvé un « déclic », en découvrant le témoignage de patientes dans les médias ou sur les réseaux sociaux. D'autres ont réagi après la publication des "implant files" en 2018 : cette enquête journalistique a mis en lumière le manque de contrôle des dispositifs médicaux, de leur mise sur le marché jusqu'à leur suivi dans le cadre de la matériovigilance (1à3). Selon l'une de ces femmes, « il y a trop de symptômes similaires, et pas qu'en France, pour se contenter de dire que ce sont des coïncidences » (4)

Arrivée dans un lieu de privation de liberté : limiter le risque de "choc de l'enfermement"

Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (Cglpl) est une autorité administrative indépendante qui veille « à la protection de l'ensemble des droits fondamentaux des personnes privées de liberté ». Les lieux de privation de liberté sont multiples : prison, garde à vue, centre de rétention pour étrangers, geôles de tribunal, centre éducatif fermé pour mineurs, établissement de santé mentale ou tout autre lieu dans lequel des personnes sont enfermées par la décision d'un juge ou d'une autorité administrative (1,2) (lire l'encadré "Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté : une autorité indépendante")

Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté : une autorité indépendante

En France, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (Cglpl) est une autorité administrative indépendante qui a été créée en 2008, en lien avec un protocole additionnel à la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (1)

"Un chez soi d'abord jeunes" : un dispositif expérimenté avec succès

Expérimenté en France de 2011 à 2016 dans quatre villes, puis étendu à d'autres sites, le dispositif "Un chez soi d'abord" permet à des adultes sans abri et souffrant de troubles psychiques sévères d'accéder à un logement, sans obligation de soin ni de sevrage. En 2019, une adaptation de ce dispositif a été expérimentée à Toulouse et à Lille pour les jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans, sans domicile ou risquant de le devenir et souffrant de troubles psychiques sévères : "Un chez soi d'abord jeunes" (1,2)

Commission européenne : les lobbys bloquent l'étiquetage nutritionnel

Le Nutri-Score informe les consommateurs sur la qualité nutritionnelle des aliments et boissons. Sa présence sur les emballages alimentaires repose sur le volontariat des fabricants et sur celui des enseignes de distribution pour leurs produits à marque propre (1). Début 2024, sept États européens l'ont déjà adopté : l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Suisse (2)

Souvenirs d'une gynécologue

«La mifépristone a été une avancée incontestable. Au moment de la mise au point des premières expérimentations, il nous a semblé d'emblée – je parle au nom du Planning familial – que c'était important que les femmes aient un autre choix que la méthode par aspiration. Cela leur permettait de ne pas être hospitalisées, d'éviter d'avoir une journée d'absence à justifier vis-à-vis de leur entourage – même si on précisait bien que ce ne serait pas une journée "normale" en raison éventuellement de saignements ou de douleurs importants. De plus, certaines femmes ne supportaient pas l'idée qu'on soit intrusives dans leur corps, c'est-à-dire qu'on mette un spéculum ou une canule. Ceci dit, nous ne considérions pas que la mifépristone était mieux que l'avortement par aspiration. L'important, c'était que la femme puisse choisir

Interruption volontaire de grossesse : garantir la mise en œuvre de cette liberté en pratique

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), « l'avortement non sécurisé constitue l'une des principales causesmais évitablesde décès maternels et de morbidité. Elle peut entraîner des complications physiques et mentales ainsi qu'une charge sociale et financière pour les femmes, les communautés et les systèmes de santé. Le manque d'accès à des soins d'avortement sécurisés, en temps opportun, à un coût abordable et respectueux constitue un problème majeur de santé publique et une question de droits humains » (1)

Mifépristone : la "pilule abortive" qui a failli ne pas exister

Si vous vous promenez à Milly-la-Forêt, en Île-de-France, vous pourrez découvrir au détour d'un chemin le Cyclop. Cette structure monumentale de plus de 20 mètres de haut a été conçue par l'artiste Jean Tinguely (1). Elle abrite de nombreuses sculptures dont une œuvre appelée "La Molécule RU-486". Tinguely l'a créée en hommage à son ami Émile Baulieu, inventeur de la "pilule abortive"

Prise en charge des dispositifs médicaux en France : des besoins considérables d'évaluation, et des prérogatives trop limitées pour la HAS

Dans l'Union européenne, le niveau d'exigence réglementaire diffère entre l'autorisation de mise sur le marché (AMM) d'un médicament et le système du marquage CE appliqué à de nombreux produits industriels, dont les dispositifs médicaux (DM). Ces produits de santé sont pourtant omniprésents dans la pratique quotidienne des soignants. Selon le niveau de risque présumé d'un DM, les fabricants évaluent leurs produits seuls ("autocertification") ou recourent à un organisme certificateur dit notifié (le plus souvent privé). Sauf exceptions, parmi lesquelles les DM incorporant un médicament, les principes généraux du marquage CE excluent les autorités sanitaires des décisions préalables à la mise sur le marché des DM (en dehors de contrôles généraux des organismes notifiés) (1)

Mutilations sexuelles et droit d'asile en France

En 2016, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) estimait que 200 millions de femmes dans le monde avaient subi des mutilations sexuelles telles qu'une excision ou une infibulation (1). En France, au milieu des années 2010, on dénombrait environ 125 000 femmes adultes qui en avaient été victimes (2). Depuis la loi du 29 juillet 2015, les filles mineures, à risque de ces mutilations en cas de retour dans leur pays d'origine, bénéficient du droit d'asile (3)

Procès Mediator° en appel : un jugement plus à la mesure des dégâts

Au terme du procès pénal en première instance relatif au désastre du Mediator° (benfluorex), la firme Servier et son ancien directeur général, Jean-Philippe Seta, avaient été condamnés en mars 2021 pour « tromperie aggravée », « homicides et blessures involontaires ». Mais pas pour « escroquerie » des assurances maladie obligatoire et complémentaires (qui ont remboursé les prescriptions de Mediator°), ni pour « obtention indue d'autorisation de mise sur le marché », et aucune peine de prison ferme n'avait été prononcée (1,2). Ces insuffisances ont motivé un procès en appel dont l'arrêt a été rendu le 20 décembre 2023 (2à4)

Départs en retraite pour inaptitude au travail : un dispositif à faire connaître, avec des défauts persistants en 2023

En France, début 2024, différents dispositifs permettent à des personnes de partir à la retraite avant l'âge minimum légal. Il s'agit notamment de départs à la retraite anticipés pour carrières longues, handicap, incapacité permanente, à la suite d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle, pénibilité dans le cadre du Compte professionnel de prévention. Ils répondent à des conditions d'attribution spécifiques (1à3). Une ordonnance du 22 septembre 2017, toujours en vigueur, a modifié, entre autres, certaines de ces conditions. Par exemple, pour 4 facteurs de risque de pénibilité, l'exposition du travailleur n'est plus suffisante et il est nécessaire qu'une maladie professionnelle soit reconnue en lien avec cette exposition (4)

Psychotropes chez l'enfant et l'adolescent : prescriptions en hausse

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les troubles de santé mentale sont la principale problématique de santé des enfants âgés de 5 ans à 14 ans en France, devançant les troubles liés à une mauvaise alimentation. En 2019, ils concernaient environ 2 % des enfants âgés de moins de 5 ans, 12 % de ceux âgés de 5 à 9 ans et plus de 20 % de ceux âgés de plus de 10 ans (a). En France, en 2023, un rapport du Haut conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge mettait en lumière une dégradation de la santé mentale des enfants et des adolescents, liée notamment à la pandémie de covid-19 et une dégradation des systèmes de soins et d'éducation (b)(1). Ce rapport alerte notamment sur l'augmentation en France de la consommation de médicaments psychotropes chez les enfants et sur le non-respect des règles de prescription de ces substances (2)

Substituts du lait maternel : des allégations de santé trompeuses

Une étude internationale s'est intéressée aux allégations de santé revendiquées par les fabricants de substituts du lait maternel destinés aux nourrissons jusqu'à 12 mois, y compris ceux promus en cas d'allergie alimentaire. Elle a concerné 15 pays dont l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie et le Royaume-Uni, entre avril 2020 et juillet 2022. Les documents étudiés étaient les pages des sites internet des firmes (1)

Personne de confiance, directives anticipées : pour respecter les volontés des adultes qui ne sont plus en mesure de s'exprimer

Toute personne peut être un jour ou l'autre victime d'un accident ou d'une maladie grave qui la plonge dans un état ne lui permettant plus de s'exprimer sur les soins qu'elle accepte ou refuse. C'est notamment le cas lors d'un coma ou dans des situations de confusion liées à une démence. Les équipes de soins se tournent alors fréquemment vers les proches qui entourent la personne malade. Avoir au préalable désigné une personne de confiance permet à la personne malade d'être représentée auprès des soignants. Et avoir rédigé ses directives anticipées permet de préciser explicitement aux soignants les volontés relatives aux soins que la personne accepte ou refuse. Il faut pour cela que la personne ait rendu ces informations accessibles aux soignants, et que ces derniers aient cherché à obtenir ces informations

Aide médicale de l'État (AME) : avant tout, en simplifier l'accès

Créée en 2000, l'Aide médicale de l'État (AME) permet aux personnes étrangères en situation irrégulière en France d'obtenir une prise en charge à 100 % de la plupart des soins et des frais médicaux, sous conditions strictes de résidence et de ressources (1). Les personnes susceptibles de bénéficier de l'AME font face à de nombreux obstacles pour obtenir ce droit. Une fois obtenu, les difficultés à se faire soigner les conduisent parfois à y renoncer (2)

Les interventions pharmaceutiques

Dans le processus des soins médicamenteux, le pharmacien intervient entre l'étape de la prescription et celle de l'administration ou de la prise des médicaments. C'est la dispensation, un acte associant à la délivrance des médicaments « l'analyse pharmaceutique de l'ordonnance médicale si elle existe ; la préparation éventuelle des doses à administrer ; la mise à disposition des informations et les conseils nécessaires au bon usage du médicament », des opérations indissociables selon la réglementation française (article R. 4235-48 du Code de la santé publique) (1)

La certification des logiciels d'aide à la prescription : un dispositif renforçant le marquage CE

En France, depuis le 1er janvier 2015, les logiciels d'aide à la prescription (LAP) devaient être certifiés par la Haute autorité de santé (HAS) (1). Cette obligation a pris fin avec une décision du Conseil d'État de juillet 2018, qui faisait suite à un arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne de décembre 2017 se prononçant sur l'entrave à l'accès au marché français dont se plaignaient le Syndicat français de l'industrie des technologies médicales (Snitem) et Philips France (2,3). Alors que l'Agence française des produits de santé (ANSM) refusait de soumettre ces logiciels à la seule réglementation des dispositifs médicaux, les logiciels d'aide à la prescription ont été considérés au regard du droit européen comme des dispositifs médicaux, soumis au seul marquage CE « sans devoir faire l'objet d'aucune autre procédure supplémentaire, telle une nouvelle certification » (2)

Des témoignages accablants, tirés du vécu de personnes corpulentes

Dans les documents que nous avons consultés pour ce texte, des personnes corpulentes et des témoins présents lors des soins rapportent des propos dégradants de la part de professionnels de santé, en ville comme à l'hôpital. En voici quelques extraits :

Risques liés aux prescriptions électroniques à l'hôpital (suite)

En France, la prescription électronique des médicaments (alias « ordonnance numérique ») est fortement incitée en ville depuis 2023 dans le cadre du "Ségur du numérique en santé", dans le but notamment de « renforcer la lutte contre la iatrogénie » (1). En octobre 2021, la Cour des comptes estimait entre 5 à 10 ans le retard de la prescription électronique des médicaments dispensés en officine en France par rapport à la plupart des autres pays européens (2). Elle regrettait que l'Assurance maladie et le Ministère de la santé n'aient pas évalué les gains à en attendre en matière « de qualité et de sécurité des soins aux patients, d'efficience des dépenses de santé, et de lutte contre les erreurs et les fraudes » (2)

Les Thématiques Prescrire : « une formation pratique… qui va à l'essentiel ! »

En plus de chaque numéro mensuel, Prescrire propose deux programmes de formation : le Test de Lecture mensuel et Les Thématiques

Ehpad privés à but lucratif : parfois victimes d'opérateurs financiers

Le livre "Les fossoyeurs" a mis en lumière les pratiques du groupe Orpea, gérant d'un ensemble d'établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) visant une rentabilité maximale (1). Au-delà des pratiques de maximisation des profits financiers décrites dans l'ouvrage, la gestion financière d'autres Ehpad privés à but lucratif pose questions : quelles sont les conséquences, tant pour les personnes âgées accueillies que pour les professionnels travaillant dans ces Ehpad, voire pour les Ehpad eux-mêmes ? Quelles mesures susceptibles d'améliorer la situation ont été proposées ? Ce texte apporte des éléments de réponse à partir de quelques exemples

Prestation de compensation pour handicap mental ou psychique

Les personnes vivant avec un trouble mental ou psychique sont nombreuses à être isolées et confrontées à des difficultés d'intégration à la vie sociale. En France, la prestation de compensation du handicap (PCH) sert à financer des dépenses visant à compenser un handicap, notamment via le recours à une tierce personne (1). Les critères d'éligibilité relatifs au handicap mental ou psychique ont été élargis à partir de 2023 (2)

Mieux accueillir les personnes corpulentes lors des soins : les demandes des associations

La stigmatisation des personnes corpulentes est courante, y compris lors des soins. Comme tout un chacun dans la société, les professionnels de santé véhiculent, souvent à leur insu, des stéréotypes culpabilisants et moralisateurs, en particulier envers les femmes jugées trop grosses. Lors des soins, ces stéréotypes sont à l'origine de discriminations : remarques déplacées sur le poids, mise au régime systématique, minimisation des autres problèmes de santé, mobilier et matériel non adaptés, etc. (lire l'encadré "Des témoignages accablants, tirés du vécu de personnes corpulentes") (1à3)

Évaluer les médicaments : pour les patients d'aujourd'hui, sans négliger ceux de demain

Au cours des dernières années, la quantité et la qualité des informations disponibles sur les nouveaux médicaments au moment de leur autorisation de mise sur le marché (AMM) se sont considérablement appauvries, au point qu'au printemps 2023 un collectif de spécialistes de l'évaluation des médicaments et de soignants a publié une alerte à ce sujet en France (1). En même temps, certaines associations de patients critiquent les « décisions mortifères » de la Commission de la transparence de la Haute autorité de santé (HAS), qui retarderaient l'accès à de nouveaux médicaments présentés comme prometteurs (2à4)

Un financement partagé pour les médecins généralistes "partagés"

Dans le cadre du dispositif de "médecins partagés" mis en place en 2018 entre l'hôpital Lariboisière et le centre de santé Richerand à Paris, le salaire des médecins est versé, pour leur activité en ville, par le centre de santé, et financé pendant les premières années, pour leur activité hospitalière, par l'Agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France (IDF), conformément à une mesure gouvernementale (1à3)

Consultation publique de la Commission européenne sur la révision de la législation pharmaceutique européenne : les propositions de Prescrire

Les propositions législatives de la Commission européenne sont présentées comme tentant de répondre à plusieurs défis en matière de politique pharmaceutique, notamment : le renforcement de la sécurité d'approvisionnement des médicaments et la lutte contre les pénuries ; la disponibilité des médicaments dans tous les États membres de l'Union européenne ; la lutte contre la résistance aux antibiotiques ; le développement de médicaments pour des besoins médicaux non satisfaits ; le maintien d'un environnement compétitif pour l'industrie pharmaceutique en Europe

Consommation de cocaïne en France : une hausse préoccupante

Depuis les années 2010, la diffusion de la cocaïne s'est accélérée en Europe, en raison notamment d'une diminution de son prix et d'une plus grande accessibilité. En 2017, avec 600 000 consommateurs (ponctuels ou réguliers) sous forme de poudre et de cristaux (crack), la cocaïne était la 2e drogue illicite la plus consommée en France après le cannabis (5 millions de personnes) (1)

Des "médecins partagés" entre ville et hôpital pour améliorer le suivi de patients sans médecin traitant

En France, de nombreux patients n'ont pas de suivi médical régulier. Ainsi, en 2021, environ un assuré âgé de plus de 17 ans sur 10 n'avait pas déclaré de médecin traitant, ce qui représente plus de 6 millions d'assurés (1). Cette absence de médecin traitant augmente peut-être le recours aux services des urgences ou à des hospitalisations, et pourrait être à l'origine de retards de soins, voire d'aggravations de l'état de santé. Certains patients, souvent jeunes et en situation de précarité, se rendent dans les structures hospitalières en raison de difficultés à obtenir une consultation en ville, par méconnaissance du système de soins ou parce que celui-ci n'a pas été pensé pour tous les profils de patients (2,3)

"Accès direct" : un dispositif dérogatoire français d'admission au remboursement qui risque de coûter cher

En France, depuis juillet 2021, plusieurs dispositifs dérogatoires à l'autorisation de mise sur le marché (AMM) ont été mis en œuvre pour remplacer les systèmes de dérogations plus anciens, dont les autorisations temporaires d'utilisation (ATU ou RTU) : l'accès précoce pré-AMM ; l'accès compassionnel ; et le cadre de prescription compassionnelle (lire le tableau "Les dispositifs dérogatoires à l'AMM et au remboursement en France") (1). De plus, une procédure d'accès précoce post-AMM permet un remboursement anticipé de médicaments sur les mêmes critères que l'accès précoce pré-AMM (présomption d'innovation notamment) avant même que la Commission de la transparence de la Haute autorité de santé (HAS) n'ait mené et publié son évaluation du service médical rendu (SMR) et de son amélioration éventuelle (ASMR) (a)(1). Un accès précoce post-AMM peut être le relais d'un accès précoce pré-AMM ou être octroyé sans qu'il y ait eu d'accès précoce pré-AMM. Ces dispositifs visent à accélérer l'accès des patients à des médicaments « présumés innovants », par rapport aux règles dites de droit commun de l'AMM ou du remboursement (2)

Mauvais dans l'alimentation, bon dans les produits de santé ?

Bisphénol A et dioxyde de titane : l'Agence européenne du médicament (EMA) n'est pas d'accord pour retirer ces substances des produits de santé alors que leur nocivité dans l'alimentation est reconnue

En 2023, toujours rien à attendre de la visite médicale : c'est aussi l'analyse de la HAS

Depuis plusieurs décennies, de nombreux acteurs, dont Prescrire, alertent sur les influences néfastes sur les soins des interactions entre les professionnels de santé et les représentants de commerce des firmes de produits de santé (alias visiteurs médicaux, ou représentants promotionnels). La synthèse méthodique réalisée par la Haute autorité de santé (HAS) française, publiée fin 2022, le confirme une nouvelle fois (1)

Consentement aux examens touchant à l'intimité : l'avis du Comité national français d'éthique

Depuis les années 2010, en France, des violences gynécologiques et obstétricales font l'objet de diverses plaintes auprès des tribunaux et sont dénoncées dans les médias et sur les réseaux sociaux. Cela a conduit des organisations de professionnels de santé à élaborer et mettre à jour des chartes et recommandations de bonne pratique afin de contribuer à rétablir la confiance entre soignants et patientes (1à4)

Révision de la législation pharmaceutique européenne (suite)

En avril 2023, la Commission européenne a adopté son projet de révision de la législation pharmaceutique européenne. En septembre 2023, Prescrire a proposé une liste d'amendements destinés aux députés et visant à améliorer les propositions de la Commission sur plusieurs sujets majeurs. La première étape du processus législatif européen est le vote en commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (dite ENVI) du Parlement européen sur les propositions de la Commission européenne, amendées par les députés et, notamment, par leurs rapporteurs. Ces derniers ont publié leurs propositions d'amendements début octobre 2023

Compte professionnel de prévention : 200 000 salariés exclus depuis 2017

Instauré en France depuis 2015, le compte professionnel de prévention (anciennement, compte personnel de prévention de la pénibilité) a été créé pour « compenser » les effets de la pénibilité au travail, qui n'apparaissent parfois qu'après le départ à la retraite. Il permet aux salariés de droit privé de cumuler des points par périodes d'exposition à des facteurs de pénibilité, dont le nombre a été réduit de 10 à 6 fin 2017. Ne sont plus pris en compte les manutentions manuelles de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et les agents chimiques dangereux (dont les cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction) (1,2)

Violences physiques et sexuelles dans l'enfance : risque plus grand de mort prématurée à l'âge adulte

Constituée initialement en 1976, la cohorte d'infirmières étatsuniennes dite NHS (pour Nurses' Health Study en anglais) a permis une série de vastes études prospectives sur la santé des femmes. Des infirmières ont été choisies car elles sont davantage susceptibles de fournir des informations pertinentes sur leur santé. À partir des années 1989-1990, des analyses de sang et d'urine ont été ajoutées aux questionnaires et le champ d'investigation a été élargi (1)

Agir pour une alimentation saine et accessible

Les comportements alimentaires des personnes ne peuvent être réduits à une dimension individuelle. Le Haut conseil de la santé publique (HCSP) français le rappelle dans un avis qui rejoint les constats et recommandations d'organisations de la société civile, de rapports parlementaires et de diverses études (1à3)

Mediator° : notifications tardives

La prise de benfluorex (Mediator°), commercialisé en France de 1976 à fin 2009, a causé des valvulopathies et des hypertensions artérielles pulmonaires (HTAP) chez de nombreux patients. Concernant les HTAP, le bilan de l'Agence française du médicament (ANSM) portant sur la période janvier 1976 - mars 2015 mentionnait 1 273 cas (1,2). Ce décompte a été complété par un rapport rendu public fin 2022 par l'ANSM, faisant état de 126 cas supplémentaires d'HTAP documentés et notifiés à la pharmacovigilance entre le 1er avril 2015 et le 30 septembre 2020 (2)

Commission européenne : la Médiatrice épingle un manque de transparence

La transparence des institutions et agences européennes est un droit fondamental dans l'Union européenne. Un règlement européen définit leurs obligations en cas de demande d'accès aux documents qu'elles détiennent (1). En cas de refus, le demandeur peut adresser une nouvelle demande dite confirmative, qui doit être traitée dans un délai maximum de 30 jours. Si le refus est réitéré, le demandeur peut alors porter plainte auprès de la Médiatrice de l'Union européenne. Face aux nombreuses plaintes contre la Commission européenne, la Médiatrice a enquêté (2)

Mise sur le marché des dispositifs médicaux : l'Union européenne est consciente des faiblesses du marquage CE, mais n'y renonce pas

Le règlement européen sur les dispositifs médicaux (DM) adopté en 2017 est en application depuis mai 2021 (1). Par rapport aux premières directives européennes sur les DM de 1990 et 1993, qu'il remplace, il vise à garantir d'une part un meilleur niveau de sécurité des patients et autres utilisateurs, tout en continuant d'autre part à favoriser le bon fonctionnement du marché économique européen, ainsi que l'innovation : « les deux objectifs [étant] indissociables (…), sans que l'un ne l'emporte sur l'autre » (2)

Dispositifs médicaux imitant des médicaments : le juge européen valide une position exigeante

Dans l'Union européenne, la directive 93/42/CE de 1993 sur les dispositifs médicaux (DM) avait pour vocation de réguler des produits ayant des modes d'action physiques (notamment mécaniques ou électriques). Elle a permis, de manière inattendue, le développement d'un marché de produits ayant le statut de DM, mais exclusivement composés de substances et ressemblant à des médicaments (1). Il s'agit entre autres de formes nasales (gouttes, sprays) contenant diverses substances dont des extraits végétaux et des huiles essentielles (1). Les fabricants attribuent à ces compositions des effets uniquement physiques, excluant, selon eux, tout effet pharmacologique, immunologique ou métabolique : ce qui leur permet de prétendre au statut de DM et non à celui de médicament (2)

Des intoxications domestiques lors de mélanges d'eau de Javel avec une substance acide

L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et les centres antipoison ont mis en garde contre les mélanges d'eau de Javel (solution aqueuse d'hypochlorite de sodium) avec une substance acide lors d'usages domestiques, notamment pour le désherbage (1). À la suite de l'interdiction de commercialisation des pesticides à usage domestique en 2019, de plus en plus de personnes recourent à des mélanges de produits ménagers dont les recettes sont diffusées sur internet et les réseaux sociaux, en particulier des mélanges d'eau de Javel avec du vinaigre

Les "puffs" : un mode d'entrée dans le tabagisme chez les adolescents

Les "puffs" sont des petites cigarettes électroniques prêtes à l'emploi et non rechargeables, arrivées sur le marché français en 2021 (1). Elles sont en vente dans de nombreux lieux (buralistes, grandes surfaces, magasins spécialisés dans le vapotage, etc.), et sur internet (2,3). Une enquête menée en 2022 a montré que 13 % des adolescents âgés de 13 à 16 ans avaient déjà utilisé des "puffs" en France (2). Ce succès est attribué à des emballages colorés, à la variété des arômes fruités ou sucrés, permettant environ 500 bouffées à un prix jugé attractif d'environ 9 euros (en 2023) (1,2). En infraction avec la réglementation qui interdit leur publicité et leur vente aux mineurs, ces produits font l'objet d'un marketing publicitaire à destination des plus jeunes, particulièrement via les réseaux sociaux (4)

Dispositifs médicaux : rôle crucial des organismes certificateurs

Dans l'Union européenne, la certification du système de gestion de la qualité des fabricants de dispositifs médicaux (DM) est effectuée par un organisme certificateur dit notifié. Elle est matérialisée par le marquage CE visible sur le produit et ouvre au commerce dans l'Union européenne. C'est dire la responsabilité de ces organismes

L'organisation des structures de soins aux personnes détenues

Selon le Code de la santé publique, en France, les établissements de santé assurant le service public hospitalier sont aussi chargés de la dispensation des soins aux personnes détenues. Leur intervention comprend trois niveaux

Santé en prison : des initiatives locales, à défaut de changements institutionnels

Depuis la loi du 18 janvier 1994, la prise en charge sanitaire des personnes détenues en France ne relève plus de l'administration pénitentiaire, mais du Ministère de la santé. Ce transfert de responsabilité a permis une amélioration des soins médicaux destinés aux personnes en détention. Mais l'objectif de cette loi – qui est de garantir aux personnes détenues une qualité de soins équivalente à celle de la population générale – est mis en péril par des contraintes carcérales et sécuritaires, comme l'ont reconnu en 2019 les ministères de la justice et de la santé. Cette évolution est d'autant plus problématique que les personnes détenues, en raison de certains facteurs de risque sociaux et sanitaires, sont plus vulnérables que la population générale (1)

Belgique : conflits d'intérêts à la Commission de remboursement des médicaments

En Belgique, la Commission de remboursement des médicaments (CRM) de l'Institut national d'assurance maladie-invalidité (Inami) décide du remboursement d'un médicament, et de son prix. Elle est composée, en plus de son président, de 22 membres avec droit de vote. Il s'agit de représentants des universités, des mutuelles (organismes assureurs cogestionnaires de l'assurance soins de santé), et des organisations professionnelles de médecins et de pharmaciens. Chaque année, ces membres doivent rédiger une déclaration d'intérêt portant notamment sur les études menées, les activités de conseil, et la possession d'actions de firmes. Avant chaque réunion de la Commission, les membres doivent aussi remplir une déclaration publique d'intérêt en lien avec les dossiers traités et, le cas échéant, ne pas participer au vote. Les représentants des firmes, des ministres compétents et de l'Inami participent aux discussions sans droit de vote (1)

Les raisons de la crise du système de soins français analysées sous un angle éthique

En 2023, l'hôpital va mal en France. Ce constat est dénoncé depuis de nombreuses années par les soignants et par les patients, sans que les mesures prises semblent à la hauteur des enjeux. Les effets de la dégradation des conditions de travail des soignants sur la qualité des soins en France sont de plus en plus visibles. En 2022, la Haute autorité de santé (HAS) française est sortie de sa réserve dans une lettre ouverte pour exprimer ses inquiétudes quant à la dégradation de l'accès à des soins de qualité en France (1)

Diminution importante des cas d'hépatites B et C en France

La prévention et le traitement des hépatites virales B et C ont beaucoup progressé depuis les années 1980. À tel point que l'Organisation mondiale de la santé vise leur éradication mondiale d'ici 2030. En France, le plan de prévention 2018-2022 a prévu dès 2025 une élimination du virus de l'hépatite C et un contrôle durable de celui de l'hépatite B (1)

Mieux reconnaître les cancers professionnels du larynx et des ovaires liés à l'amiante

En France, mi-2023, seuls les mésothéliomes et les cancers bronchopulmonaires liés à l'amiante étaient inscrits dans des tableaux de maladies professionnelles des régimes général et agricole de la Sécurité sociale. Ces tableaux permettent aux assurés atteints de ces affections d'obtenir une reconnaissance en maladie professionnelle reposant sur une présomption d'origine professionnelle (1,2)

Travail de nuit : de plus en plus de femmes concernées

En 2019, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence spécialisée de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a confirmé le classement du travail de nuit (effectué entre minuit et cinq heures du matin) comme cancérogène probable, en raison d'un lien avec divers cancers : du sein, de la prostate, du côlon et du rectum. Le travail de nuit a d'autres effets délétères sur la santé, avérés ou probables, dont des troubles du sommeil, une baisse des performances cognitives, et il expose à un risque accru d'obésité et de maladies coronariennes (1). Pour la première fois en France, en janvier 2023, une ancienne infirmière a obtenu que son cancer du sein soit reconnu comme maladie professionnelle, en lien avec un travail de nuit sur une durée de 28 ans (2)

Niveaux élevés de plombémie chez des "enfants du voyage"

L'Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine a mené une campagne de dépistage du saturnisme infantile de mars 2017 à décembre 2019 auprès de Voyageurs (alias "gens du voyage") vivant en Charente. Les résultats montrent une proportion élevée d'enfants atteints de saturnisme et des niveaux de plombémie au moins 2,5 à 3,5 fois supérieurs à ceux des enfants en population générale (1)

Dialyse et réchauffement climatique : améliorer les pratiques

"D'abord ne pas nuire" est un principe essentiel à l'égard des personnes, mais qu'en est-il vis-à-vis de l'environnement ? Le secteur de la santé représente environ 8 % de l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre en France (1). Les dialyses (hémodialyses et dialyses péritonéales) ont un impact particulièrement important sur l'environnement (2,3). Elles concernent environ 50 000 patients atteints d'insuffisance rénale en France (2)

Les communautés professionnelles territoriales de santé : pour mobiliser et coordonner les professionnels de santé

Présentée fin 2018 comme l'une des priorités de la stratégie gouvernementale "Ma santé 2022", les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ont notamment pour objectif l'organisation des soins de proximité et l'amélioration de l'accès aux soins en regroupant différents professionnels d'un même territoire autour d'un projet de santé commun et de missions de soins partagées (1)

Les différentes équipes de soins coordonnées ou pluriprofessionnelles

ESP, ESS, Escap… Ces trois acronymes désignent des équipes de soins coordonnées et pluriprofessionnelles visant à structurer les parcours de santé des patients, chacune avec sa spécificité

Le diagnostic territorial

La réalisation d'un diagnostic territorial est un préalable obligatoire à l'élaboration du projet de santé d'un centre de santé, d'une maison de santé pluriprofessionnelle, d'une structure de soins coordonnés, telle qu'une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), ou d'un contrat local de santé, outil permettant de construire un projet de santé adapté aux spécificités d'un territoire (a). Il vise à mieux connaître l'état de santé et les besoins sociaux et médico-sociaux d'une population, et l'offre de soins disponible sur le territoire (1,2)

Silice cristalline : près de 1 million de travailleurs encore exposés en France

Les travaux exposant à la silice cristalline alvéolaire sont cancérogènes, avec notamment des cancers bronchiques. L'inhalation de poussières de silice cristalline, le plus souvent en milieu professionnel, expose aussi à la silicose. Elle est associée à un risque accru de tuberculose pulmonaire, de bronchopneumopathie chronique obstructive, d'affections rénales chroniques et de maladies systémiques (1)

Les avis médico-économiques de la Haute autorité de santé en France

Depuis 2013, en France, la Haute autorité de santé (HAS) est chargée de réaliser ou valider les études médico-économiques nécessaires à l'évaluation des produits et technologies de santé. La Commission d'évaluation économique et de santé publique (Ceesp) de la HAS émet un avis sur l'efficience de la prise en charge par l'assurance maladie des produits de santé les plus susceptibles d'apporter un progrès pour les patients et de peser sur les comptes de l'assurance maladie. L'efficience économique est la maximisation des performances par unité monétaire engagée ou la minimisation des ressources engagées pour atteindre une performance donnée. Ces avis d'efficience font partie des informations que le Comité économique des produits de santé (CEPS) peut prendre en compte pour fixer le prix des médicaments remboursables). Le CEPS, placé sous l'autorité conjointe des ministres chargés de la santé, de la sécurité sociale et de l'économie, a pour mission de fixer les prix des médicaments et les tarifs des dispositifs médicaux à usage individuel pris en charge par l'assurance maladie obligatoire (1)

Commission de la transparence : priée de passer en mode dégradé !

En mars 2023, la Commission de la transparence de la Haute autorité de santé (HAS) a publié ses nouveaux principes pour évaluer le service médical rendu (SMR) et l'amélioration du service médical rendu (ASMR) des nouveautés médicamenteuses, deux critères qui ont un impact en France sur leur niveau de remboursement par l'assureur maladie obligatoire et leur prix (1)

Exemples d'analyses médico-économiques de la Ceesp

La Commission d'évaluation économique et de santé publique (Ceesp) est une commission mise en place par la Haute autorité de santé (HAS) afin d'établir et de diffuser des recommandations et avis économiques en matière de soins. Outre les avis d'efficience qui présentent une critique méthodologique des études médico-économiques fournies par les firmes (lire aussi "Les avis médico-économiques de la Haute autorité de santé en France. Première partie"), la Ceesp, éventuellement en collaboration avec d'autres commissions de la HAS, effectue et publie aussi des analyses médico-économiques dans différents domaines de la santé publique et des soins. Ses travaux visent à « aider les pouvoirs publics à optimiser l'utilisation des ressources allouées à la santé. L'objectif de l'évaluation économique est de hiérarchiser les différentes options envisageables en fonction de leur capacité à engendrer les meilleurs résultats possibles à partir des ressources à mobiliser, en vue d'une allocation optimale des ressources » (1)

Les avis médico-économiques de la Haute autorité de santé en France

La médico-économie, analyse économique appliquée à la santé, a eu peu de place, jusqu'au milieu des années 2010, dans les décisions des autorités de santé en France, contrairement à d'autres pays comme le Royaume-Uni par exemple (1). Depuis 2008, les pouvoirs publics ont chargé la Haute autorité de santé (HAS) de développer des activités dans ce domaine, en lien, depuis 2012, avec la fixation du prix des produits de santé pris en charge par l'assurance maladie (2à4)

Téléconsultations médicales : attention aux dérives

En France, les téléconsultations sont définies comme des consultations effectuées à distance entre un patient et un professionnel médical (médecin, sage-femme ou chirurgien-dentiste) (1). Elles font partie d'un ensemble plus large de soins regroupés par la loi sous le terme de télésanté (lire l'encadré "Télésanté, télémédecine et télésoin, c'est-à-dire ?") (1,2)

Essais post-AMM négatifs : souvent négligés

Les autorisations de mise sur le marché (AMM) dites accélérées (aux États-Unis d'Amérique) ou conditionnelles (dans l'Union européenne) sont conçues pour accélérer l'accès des patients à des médicaments dans des situations cliniques où patients et soignants attendent des progrès. Leur évaluation clinique est pauvre avant l'AMM et doit être complétée ensuite (1)

Évaluation des nouveaux médicaments et dispositifs médicaux : le Centre d'expertise belge très critique

Le Centre fédéral d'expertise des soins de santé KCE (pour Kenniscentrum en néerlandais et Centre d'expertise en français) est un centre de recherches financé par les autorités fédérales belges. Il travaille généralement sur des sujets proposés par les pouvoirs publics, les universités ou des associations professionnelles belges, dans l'objectif de les aider à élaborer leurs décisions en matière de soins et d'assurance maladie (1). Le KCE publie des rapports très documentés et accompagnés de commentaires critiques. C'est le cas de son rapport publié en 2021 sur l'évaluation des médicaments et des dispositifs médicaux en Europe (2,3)

Études post-AMM conditionnelles : souvent manquantes

Dans l'Union européenne, une autorisation de mise sur le marché (AMM) dérogatoire peut être octroyée sur la base d'une évaluation très limitée, en principe pour des médicaments répondant à des besoins médicaux non satisfaits et avec une présomption de balance bénéfices-risques favorable (1). Cette AMM est dite conditionnelle car la firme est tenue de réaliser des études complémentaires après l'octroi de l'AMM (1)

Burn-out des médecins : des répercussions sur la qualité des soins

De nombreuses études ont rapporté des fréquences souvent élevées de burn-out (alias épuisement professionnel) chez les soignants (1)

« Commencez par perdre du poids ! »

La stigmatisation des personnes en situation de surpoids et d'obésité est courante dans de nombreux pays (1,2). Dans le système de soins français aussi (2,3)

Un réseau pour faciliter l'accès aux soins des patients alcoolodépendants

La consommation d'alcool est très importante en France avec des conséquences nocives sur la santé, qu'elle soit liée à un usage à risque, à un usage nocif ou à une dépendance (1). L'alcool fait partie des premières causes d'hospitalisation en France (2). Or, les soignants de premier recours et les travailleurs sociaux sont souvent démunis face à des personnes alcoolodépendantes. Ils ont peu de relations avec les structures spécialisées : Centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa), services hospitaliers dédiés ou les diverses structures mises en place de façon disparate : équipes de liaison et de soins en addictologie (ELSA), microstructures médicales en addiction, équipes centrées sur la réduction des risques et des dommages liés à l'alcool (3à5). En 2021, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), seuls 10 % des patients alcoolodépendants bénéficiaient de soins addictologiques (6)

Accès à l'emprunt des personnes malades : du mieux depuis 2022, mais des risques selon des associations de patients

En France, la convention dite Aeras (Assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé) s'applique automatiquement auprès des banques et des assureurs dès lors qu'une personne ne peut obtenir une assurance standard décès et invalidité pour un prêt immobilier, professionnel ou à la consommation, du fait d'une maladie ancienne ou en cours, ou d'un handicap (1). Diverses conditions de santé, d'âge et de montant de l'emprunt sont prises en compte dans la convention. Selon les cas, les propositions d'assurance peuvent être assorties d'une surprime plafonnée ou d'une clause d'exclusion maximale précisée dans un barème (aussi nommé "grille de référence") (1,2)

Dengue : hausse importante des infections dans le Sud de la France

Maladie infectieuse à déclaration obligatoire, la dengue est due à un arbovirus transmis par des moustiques du genre Aedes. Elle est le plus souvent asymptomatique. Sinon des symptômes grippaux se manifestent dans les 4 à 7 jours en moyenne suivant la piqûre d'un moustique porteur du virus. Les complications mortelles sont rares. La dengue est présente dans des territoires français situés en zone intertropicale depuis plusieurs dizaines d'années. En 2004, Aedes albopictus (alias moustique tigre) a été détecté pour la première fois dans le Sud de la France. Début 2022, la présence de ces moustiques a été documentée dans 67 départements de l'Hexagone (Corse incluse) (1). Ils se développent principalement en zone urbaine, vivent dans un périmètre limité et leur densité est la plus importante de juillet à octobre (1,2)

Bilans partagés de médication : une mise en œuvre à améliorer

Depuis 2018, en France, les pharmaciens d'officine sont autorisés à pratiquer des bilans partagés de médication chez certains patients âgés polymédicamentés (1). Cette « analyse critique structurée des médicaments du patient » vise à réduire les effets indésirables des traitements, et à en diminuer les coûts. Une étude prospective réalisée en 2019 dans des officines recevant des pharmaciens stagiaires en fin d'études dans les universités de Nancy et de Reims a identifié divers obstacles et leviers à la réalisation de ces bilans (2)

Suivi de patients effectué par des prestataires de services et distributeurs de matériel

En France, des soins à domicile parfois complexes se sont développés notamment avec le vieillissement de la population, le raccourcissement des durées d'hospitalisation, et les progrès des technologies de l'information et de la communication (1,2). Certains patients nécessitent un suivi régulier pour éviter une aggravation de leur maladie. Ce contexte a contribué au développement d'un secteur de prestataires de services et distributeurs de matériel, désignés dans ce texte par le terme "prestataires" (a). Ces prestataires interviennent de plus en plus dans le suivi à domicile de patients, surtout dans les domaines de l'oxygénothérapie et de la nutrition, ou lors du recours à des perfusions ou des pompes à insuline. Ceci vise à faciliter le retour à domicile de certains patients après une hospitalisation, éventuellement en hospitalisation à domicile (2,3)

Conditionnements et maladie covid-19 : l'indulgence n'est plus justifiée !

En 2020, afin de répondre en urgence à la situation liée à la crise sanitaire, il a été nécessaire de produire et commercialiser rapidement des vaccins et des médicaments contre la maladie covid-19. Cette précipitation a engendré des défauts dans la conception des conditionnements, ce qui a conduit à des erreurs

Médicaments à écarter : une analyse en Australie

Les hospitalisations liées aux effets indésirables de médicaments ont presque doublé entre 2001 et 2014 dans l'État australien des Nouvelles-Galles du Sud, et elles ont été estimées à 250 000 en 2019 pour l'ensemble de l'Australie. Face à ces constats, et alors que la sécurité des médicaments est devenue une priorité nationale dans ce pays, deux chercheuses universitaires ont analysé le marché des médicaments autorisés en Australie en 2019, à l'aune du bilan des médicaments à écarter des soins publié chaque année par Prescrire (1)

Diclofénac : nocif aussi pour l'environnement

Le diclofénac expose à plus d'effets indésirables que d'autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), notamment un surcroît de morts d'origine cardiovasculaire, sans plus d'efficacité, ce qui justifie de l'écarter des soins (1). Il a aussi plus d'effets nocifs pour l'environnement que d'autres AINS (2)

Exposition des adultes aux hypocholestérolémiants en France en 2018

Chaque année, en France, environ trois millions de personnes sont traitées par un médicament hypocholestérolémiant (1). Seules de rares substances ont une efficacité démontrée pour réduire les accidents cardiovasculaires et la mortalité totale, d'autres sont à écarter des soins afin d'éviter des risques disproportionnés par rapport au bénéfice escompté, et beaucoup ont une balance bénéfices-risques incertaine. En prévention cardiovasculaire dite secondaire, c'est-à-dire chez les patients ayant déjà eu un accident cardiovasculaire, la pravastatine et la simvastatine sont les médicaments hypocholestérolémiants de premier choix. La pravastatine expose à moins d'interactions médicamenteuses que la simvastatine. En prévention primaire, la balance bénéfices-risques des statines est incertaine. Chez les personnes âgées de 80 ans ou plus, l'efficacité d'un traitement par hypocholestérolémiant est mal évaluée (2à5)

Efficacité des traitements annoncée aux patients : souvent grandement surestimée

Utiliser un traitement à bon escient suppose que le prescripteur ait, entre autres, une appréciation correcte d'une part du risque de base, c'est-à-dire le risque lié à une situation clinique en l'absence de traitement, d'autre part de l'efficacité du traitement. Une enquête étatsunienne a montré que beaucoup de soignants ont des difficultés à évaluer ces éventualités pour un patient donné (1)

Tests covid-19 autorisés en urgence par la FDA : des défaillances

En 2022, le Bureau de l'inspecteur général, qui contrôle notamment l'Agence étatsunienne des produits de santé (FDA), a procédé à une évaluation rétrospective du dispositif d'autorisation en urgence (Emergency use authorization) utilisé pour mettre rapidement à disposition des tests de détection d'une infection par le Sars-CoV-2 et des tests sérologiques lors des cinq premiers mois de la pandémie de covid-19 (1)

Coûts de R&D : opacité à tous les étages

Les nouveaux médicaments sont-ils chers à cause du coût de recherche et développement (alias R&D) supporté par les firmes pharmaceutiques ?

La maison de retraite de Villers-Cotterêts et les « indésirables »

Depuis la fin du 18e siècle, une politique de prise en charge institutionnelle des populations vulnérables se développe en France. Des institutions publiques ou charitables sont créées pour les accueillir. C'est le cas des hospices pour personnes âgées où l'on trouve pendant longtemps une majorité de personnes issues des classes populaires : en l'absence de dispositif de retraite, elles se trouvent en effet dans l'incapacité de se nourrir, se chauffer ou se loger (1à4)

La transposition en France des directives européennes sur la protection de la santé au travail

La législation européenne sur la santé au travail impose des exigences minimales à tous les États membres. Dans ce domaine comme dans d'autres, des mesures plus strictes peuvent être adoptées par les États qui le souhaitent (1). La réglementation française a tantôt suivi, tantôt précédé l'évolution de la réglementation européenne. Ainsi, un décret de février 2001 a mis la France tardivement en conformité avec les directives européennes sur l'exposition aux substances cancérogènes et mutagènes au travail, mais y a inclus les substances reprotoxiques, ce que l'Union européenne n'a fait qu'en 2022 (2). La France a inclus avant l'Union européenne les travaux exposant au formaldéhyde dans la liste des substances, mélanges et procédés cancérogènes, mais l'a suivie pour l'inclusion dans cette liste des travaux exposant à la silice cristalline alvéolaire et aux émissions d'échappement de moteurs diesels, ainsi que de ceux entraînant une exposition cutanée à des huiles minérales ayant été utilisées dans des moteurs à combustion interne (a)(3à6)

Expositions des salariés à divers produits chimiques cancérogènes en France
Les substances reprotoxiques et les médicaments dits dangereux inclus dans la directive "cancérogènes"

Après une longue période de statu quo, la révision de la directive européenne d'avril 2004 relative à la protection des travailleurs contre les risques liés à l'exposition à des agents cancérogènes ou mutagènes au travail, dite directive "cancérogènes", a connu une accélération à la fin des années 2010 (1). Une étape supplémentaire a été franchie en mars 2022 avec l'inclusion, dans le champ d'application de cette directive, des substances reprotoxiques et des médicaments dits dangereux. La directive définit désormais des valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP) pour 39 substances ou groupes de substances (contre trois avant 2017), dont 27 classées cancérogènes et 12 reprotoxiques. Une amélioration bienvenue pour la protection de millions de travailleurs européens (1à3). En 2017, en France, environ 2,7 millions de salariés ont déclaré avoir été exposés dans leur travail à au moins un produit chimique cancérogène lors de la dernière semaine travaillée, soit 1 salarié sur 10 (4)

Le dépistage néonatal élargi

Le 1er janvier 2023, le nombre de maladies faisant l'objet d'un dépistage néonatal par examen biologique a été porté à 13, avec l'ajout de 7 anomalies métaboliques héréditaires dénommées aussi "erreurs innées du métabolisme" : leucinose, homocystinurie, tyrosinémie de type 1, acidurie glutarique de type 1, acidémie isovalérique, déficit en déshydrogénase des hydroxyacyl-CoA de chaîne longue, et déficit en captation de carnitine (1,2)

Les valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP),définition d'un risque pour la santé considéré comme acceptable

Définies dans l'Union européenne par la directive 98/24/CE du 7 avril 1998 et en France par l'article R. 4412-4 du Code du travail, les valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP) désignent des niveaux de concentration moyens d'agents chimiques (sous forme de gaz, particules, aérosols, etc.) à ne pas dépasser pendant un temps déterminé dans l'air des lieux de travail (1,2)

AMM conditionnelle : plus facile à octroyer qu'à retirer

De nombreuses autorisations de mise sur le marché (AMM), délivrées malgré une évaluation parcellaire, sont assorties de conditions telles que la réalisation d'essais cliniques ultérieurs : ce sont les AMM conditionnelles. Quand ces essais montrent que le médicament a une balance bénéfices-risques défavorable, l'AMM est alors parfois difficile à retirer

La Facripp, une formation des internes à l'indépendance vis-à-vis de la promotion pharmaceutique

En France comme ailleurs, les soignants, particulièrement les médecins, sont exposés à la promotion des firmes pharmaceutiques dès leurs études, de façon massive et fréquente (1,2). Cette promotion pharmaceutique a des effets délétères sur la qualité de leurs prescriptions et le montant des dépenses de santé (3). Bien que la formation à l'indépendance figure dans la charte éthique et déontologique des facultés de médecine et d'odontologie adoptée fin 2017, les étudiants sont encore peu sensibilisés à cette thématique (lire l'encadré "Les étudiants en médecine très exposés à la promotion pharmaceutique et peu formés pour s'en prémunir") (2,4). À partir des années 2010, plusieurs universités ont donné plus d'importance à la sensibilisation aux conflits d'intérêts, surtout pour les internes en médecine générale (5à7). L'une des formations initiales les plus abouties pour se prémunir de l'influence des firmes est la Facripp (pour Formation à l'analyse critique de la promotion pharmaceutique), créée en 2016 au sein du département de médecine générale (DMG) de l'université de Bordeaux (2,5). Un rédacteur de Prescrire a assisté à l'une de ses sessions, en 2022 (7)

Les étudiants en médecine très exposés à la promotion pharmaceutique et peu formés pour s'en prémunir

Dans divers pays du monde, les étudiants en santé, notamment en médecine, sont exposés à la promotion des firmes pharmaceutiques de façon massive et précoce (1). En France, leurs relations avec les firmes ont fait l'objet de thèses à Lyon et Grenoble au début des années 2010 (2). Selon plusieurs études et témoignages plus récents, leur formation initiale ne leur apporte pas toujours les outils nécessaires pour prendre une distance critique. Cependant les initiatives se multiplient depuis quelques années pour combler ce manque

Télétravail : des avantages, mais aussi des risques psychiques, musculosquelettiques et cardiovasculaires

Le télétravail désigne une activité professionnelle effectuée par un salarié hors des locaux de l'employeur, souvent au domicile, en utilisant des outils informatiques et de communication à distance. Il peut être régulier ou occasionnel, volontaire ou lié à divers évènements précisés dans le Code du travail (1)

Dispositif Asalée : une coopération médecins-infirmiers pour améliorer la qualité des soins

L'association "Action de santé libérale en équipe" ("Asalée") a mis en place depuis 2004 une coopération médecins-infirmiers pour mieux prendre en charge certains patients (1). Lancé dans les Deux-Sèvres, ce dispositif s'est étendu progressivement. Fin 2022, plus de 7 000 médecins et 1 600 infirmières et infirmiers "délégués à la santé publique" participaient au dispositif Asalée dans plus de 2 300 lieux (cabinets, maisons de santé pluriprofessionnelles, centres de santé, etc.), dans tous les départements français (a)(2,3)

Pompiers : des expositions cancérogènes

Mi-2022, une évaluation du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence spécialisée de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a classé l'activité de pompier comme exposant à un risque cancérogène avéré pour les humains (groupe 1 selon la classification des agents et expositions cancérogènes du CIRC). Les preuves d'un excès de risque de mésothéliomes et de cancers de la vessie ont été considérées comme suffisamment solides. Elles ont été considérées comme limitées pour les cancers du côlon, de la prostate et des testicules, ainsi que pour les mélanomes et les lymphomes non hodgkiniens. En 2007, le CIRC avait classé l'exposition des pompiers comme cancérogène possible (groupe 2B de la classification du CIRC) (1)

Soins aux enfants : agir résolument

En France, alors que l'épidémie de bronchiolite était déjà préoccupante fin 2022, le Ministre de la santé a annoncé des Assises de la pédiatrie et de la santé de l'enfant pour le printemps 2023 (1). Ses participants pourront s'appuyer sur les nombreux états des lieux déjà consacrés au délabrement de l'organisation des soins aux enfants et adolescents en France

Violences sexistes et sexuelles : chez les étudiantes et étudiants en pharmacie, aussi

En février 2022, l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) a publié les résultats d'une enquête menée auprès d'environ 2 100 étudiants sur la prévalence des violences sexistes et sexuelles pendant le cursus de pharmacie (1). La situation décrite par les résultats de cette enquête est très similaire à celle relatée par les étudiants en médecine (lire aussi "Violences sexistes et sexuelles pendant les études de médecine : un constat alarmant")

Violences sexistes et sexuelles pendant les études de médecine : un constat alarmant

Les violences sexistes et sexuelles recouvrent des situations variées : propos et comportements sexistes, harcèlement sexuel, agressions sexuelles, viol (lire l'encadré "C'est-à-dire ? Agressions sexuelles, harcèlement sexuel et outrage sexiste : définitions légales en France"). Largement répandues, elles se produisent dans tous les milieux sociaux et espaces de vie, mais touchent majoritairement les femmes (1)

Établissements et services sociaux et médico-sociaux : un nouveau dispositif d'évaluation de la qualité

En France, les établissements et services sociaux et médico-sociaux (Essms) délivrent des prestations à domicile ou en établissement, à temps partiel ou complet, avec ou sans hébergement, à diverses catégories de personnes : personnes âgées dépendantes, personnes en situation de handicap, enfants protégés, personnes en situation de grande précarité, personnes souffrant d'addiction, etc. (1). En France, on recense environ 40 000 Essms (2). Depuis 2002, les prestations et activités de ces Essms font l'objet d'une évaluation, dont les modalités ont profondément changé en 2022 (3)

Mineurs étrangers non accompagnés en France : particulièrement vulnérables

Depuis le début des années 2000, le nombre d'enfants issus d'autres pays et qui ne sont pas accompagnés d'un parent ou d'un représentant légal (alias mineurs non accompagnés, anciennement "mineurs étrangers isolés"), est en nette augmentation en France (1). La plupart ne sont pas ressortissants de l'Union européenne. En 2019, 16 760 enfants ont été reconnus par l'administration française et ont bénéficié d'une prise en charge par les services de l'Aide sociale à l'enfance, versus 8 054 en 2016. En 2020, année particulière en raison de la pandémie de covid-19 (et de la difficulté supplémentaire à voyager), 9 524 enfants dans cette situation ont été reconnus (2)

L'âge osseux, une approche non fiable et donc non éthique

Lorsque l'examen des documents d'identité et l'évaluation de la situation sociale d'une personne mineure non accompagnée n'ont pas permis d'établir sa minorité, ou lorsque l'âge déclaré ne semble pas vraisemblable à l'examinateur, une évaluation médicale peut être ordonnée sur décision judiciaire et réalisée avec l'accord du mineur

Essais cliniques chez les enfants : de nombreux résultats non rapportés

Arrêt prématuré des essais cliniques sans justification pertinente ou non-publication de leurs résultats : ces défauts, constatés pour de nombreuses évaluations de médicaments, affectent-ils aussi les évaluations d'interventions chez les enfants ? Des chercheurs étatsuniens ont apporté des données chiffrées (1)

Délai d'accès aux nouveaux médicaments en France : l'Assurance maladie conteste l'analyse des firmes

Les firmes pharmaceutiques dénoncent régulièrement les délais, selon elles excessifs, d'accès aux nouveaux médicaments pour les patients en France. En 2022, une étude de la Fédération européenne des industries et associations pharmaceutiques (Efpia) indique un délai moyen d'accès aux nouveaux médicaments en France de 497 jours, à partir d'un calcul basé sur le délai entre l'autorisation de mise sur le marché (AMM) et l'inscription au remboursement. Cette étude positionne la France derrière de nombreux pays en Europe, l'Allemagne étant première du classement avec 133 jours (1)

Le comportement alimentaire des jeunes influencé par le marketing

Dans le cadre de la mise à jour de ses recommandations sur la réduction de la publicité pour des aliments et des boissons non alcoolisées destinée aux enfants, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a commandé une étude analysant l'impact de ce marketing sur le comportement alimentaire des enfants et des adolescents âgés de 19 ans ou moins (1)

Violences faites aux femmes : conséquences à long terme aussi

Longtemps cantonnées aux domaines de la police et de la justice, les violences conjugales sont devenues une véritable préoccupation de santé publique à partir des années 1990 sous l'impulsion des Nations unies et des mouvements féministes (a)(1). Depuis, le phénomène est étudié et les évolutions statistiques sont suivies. Alors que les conséquences immédiates de ces violences sont bien identifiées depuis longtemps, les conséquences à plus long terme sont moins étudiées (2)

Densité médicale et accès de proximité à un médecin généraliste en France

La "densité médicale" exprime le niveau d'offre de médecins dans un territoire par rapport à la population concernée. En France métropolitaine, la densité médicale moyenne était en 2018 de 340 médecins pour 100 000 habitants, avec un écart de 1 à 1,6 entre la région Centre-Val de Loire et la région PACA (265 et 408). Au niveau des départements métropolitains, l'écart était de 1 à 5,3. Le département de l'Eure avait la densité la plus basse (167) tandis que Paris avait la plus haute (858). Pour ce qui concerne les territoires ultramarins, la densité médicale la plus faible était observée à Mayotte, avec 80 médecins pour 100 000 habitants (1,2)

"Déserts médicaux" : des pistes tirées d'expériences menées hors de France

En France, depuis 2007, de nombreux programmes ont été mis en place pour remédier à l'inégalité géographique de l'accès aux soins (1). Cependant, l'évolution de la démographie médicale, notamment pour la médecine générale, a accru les tensions dans les territoires les moins pourvus, couramment appelés "déserts médicaux" (lire l'encadré "Densité médicale et accès de proximité à un médecin généraliste en France"). Les nouvelles installations n'y compensent pas les départs à la retraite. Une situation qui pourrait s'aggraver à l'avenir, du fait de l'augmentation des besoins liée au vieillissement de la population. Au risque de dégrader encore l'accessibilité aux soins dans les territoires jugés comme les moins attractifs : zones rurales éloignées ou zones urbaines défavorisées (1à4)

Risques pulmonaires liés aux poussières dites sans effet spécifique : abaissement des valeurs limites

En France, certains travailleurs sont exposés à des poussières dites à effet spécifique, c'est-à-dire connues pour entraîner des maladies particulières telles que silicose et cancers pulmonaires dans le cas de la silice cristalline, cancers nasosinusiens pour les poussières de bois, saturnisme lié aux poussières de plomb, asbestose et mésothéliomes pour l'amiante (1à6)

Fumées de soudage : à classer comme cancérogènes en France

En 2022, en France, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a recommandé d'ajouter les activités professionnelles exposant aux fumées de soudage d'éléments métalliques, ou aux fumées métalliques émises par d'autres procédés tels que le brasage fort (assemblage de métaux à une température de fusion supérieure à 450 °C) ou l'oxycoupage (découpage de métaux à la flamme), à la liste des procédés cancérogènes tels que définis par le Code du travail (1)

Grands prématurés : en France, un soutien souvent insuffisant dans l'enfance

Chez les enfants nés très prématurés, les handicaps à l'âge de 5 ans sont fréquents et parfois graves (1). L'enquête Epipage-2, pilotée par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), apporte des données sur leur devenir à l'âge de 5 ans et demi et leurs besoins de soins et de soutien (2)

Tramadol et codéine : risques méconnus des patients

En France, le nombre d'hospitalisations et de morts liées à l'usage d'antalgiques opioïdes a nettement augmenté depuis les années 2000, sans atteindre l'ampleur de la crise constatée aux États-Unis d'Amérique (1)

Hydroxychloroquine, de gré ou de force

En juillet 2020, les résultats de plusieurs essais avaient démontré l'inefficacité de l'hydroxychloroquine dans la maladie covid-19. Et pourtant elle a conservé de fervents défenseurs

Les accès précoces et compassionnels aux médicaments

En 1992 en France, les autorisations temporaires d'utilisation (ATU) de cohorte ont donné un cadre légal à la commercialisation par les firmes de médicaments en développement clinique, avant leur autorisation de mise sur le marché (AMM)

Des trépanations réussies dès le néolithique

En France, près de 300 crânes humains perforés, datant du néolithique (entre environ -5 800 et -2 500), ont été collectés depuis un siècle et demi (1,2). Ces pièces anthropologiques étonnantes sont au centre d'une interrogation scientifique vieille de deux siècles

Méthadone : usages et surdoses en augmentation en France

Pour les personnes dépendantes aux opioïdes, la méthadone, un opioïde fort de longue durée d'action, est un des traitements de substitution efficaces, accompagnée au mieux d'une prise en charge médicale, sociale et psychologique (1,2). La méthadone expose à des surdoses parfois mortelles, notamment en raison de sa longue demi-vie, très variable selon les personnes (1,2). En France, ce médicament a d'abord été commercialisé en 1995 sous forme de sirop, puis sous forme de gélules à partir de 2008. Un suivi national d'addictovigilance a été mis en place en 2008 (3)

Algues vertes : de nouvelles mesures proposées

Mi-2021, la Direction générale de la santé (DGS) a pour la première fois saisi le Haut conseil de la santé publique (HCSP) sur les algues vertes, le chargeant de proposer des mesures permettant de prévenir les effets sanitaires d'une exposition à l'hydrogène sulfuré (H2S) provenant de la décomposition des algues échouées (1). Ces échouages sont particulièrement importants sur les côtes bretonnes (1,2)

EMA : plusieurs mois de retard pour publier les données cliniques des dossiers d'AMM

Depuis octobre 2016, l'Agence européenne du médicament (EMA), appliquant une nouvelle politique de transparence, a publié quantité de données cliniques issues des dossiers d'autorisation de mise sur le marché (AMM) de médicaments depuis 2015 (1,2). Les publications, sur son site internet, ont pris la forme de "paquets" renfermant de nombreux documents, dont les rapports d'essais cliniques (clinical study reports, CSR en anglais). L'EMA s'est engagée à publier ces données dans un délai de 60 jours suivant l'octroi des AMM (2)

Santé périnatale : dégradation de certains indicateurs

Un rapport de Santé publique France paru fin 2022 sur la santé périnatale fait mention d'indicateurs « préoccupants », tels que l'augmentation de la mortalité néonatale (entre 0 et 27 jours de vie) en métropole entre 2010 et 2019, passant de 1,6 à 1,8 mort pour 1 000 naissances vivantes, ce taux ayant varié entre 3,3 et 4,4 selon les années dans les départements et régions d'outre-mer

Réduire les pesticides : de fortes ambitions européennes à concrétiser

Fin juin 2022, la Commission européenne a présenté une proposition de règlement qui imposerait une réduction de 50 % de l'utilisation des pesticides pour les plantes dans l'Union européenne d'ici 2030 par rapport à leur utilisation moyenne entre 2015 et 2017 (1)

Missions étendues pour les sages-femmes

Les sages-femmes, au nombre de 23 400 en France en 2021, exercent une profession de santé définie dans le Code de la santé publique (CSP) parmi les professions médicales. Leur champ d'activités, établi de façon générale par la loi (articles L4151-1 à L4151-4 du CSP) et précisé au gré de parutions réglementaires, repose sur un principe de limitations, à la différence de ce qui se fait pour les médecins. Il s'étend progressivement depuis les années 2000, notamment à la santé des femmes hors grossesse et, dans une moindre mesure, à celle de leur entourage. Selon un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) paru en 2021, plusieurs objectifs ont été avancés pour justifier cette évolution, notamment le fait de mieux répondre à certains besoins de santé publique et de compenser une diminution du nombre de médecins exerçant en périnatalité. L'IGAS a aussi mentionné une dégradation de certains indicateurs de santé périnatale (lire l'encadré "Santé périnatale : dégradation de certains indicateurs") (1). Plusieurs textes officiels ont à nouveau élargi le champ d'activités des sages-femmes en 2021 et 2022 (1à5)

Dépakine°, première action de groupe en santé

L'action de groupe est une nouvelle procédure introduite en France en 2014 dans le secteur de la consommation. Elle a été étendue aux médicaments et autres produits de santé en 2016 suite à une succession de dommages causés par certains d'entre eux (Mediator°, prothèses mammaires PIP, etc.). Elle permet de mobiliser un seul juge pour un nombre important de dossiers (1). Tout en gardant de façon individualisée l'établissement des préjudices et du montant d'indemnisation de chaque victime qui adhère à l'action de groupe (2)

La FDA pressée par la justice d'accélérer la divulgation des données d'un vaccin covid-19

Aux États-Unis d'Amérique, le vaccin covid-19 tozinaméran (Comirnaty°) a été autorisé en août 2021 par l'Agence étatsunienne du médicament (FDA). Un collectif à but non lucratif de médecins, scientifiques et journalistes a aussitôt demandé à la FDA de lui transmettre les données non publiques sur ses effets indésirables. Le vaccin était déjà largement utilisé sous autorisation dérogatoire octroyée en urgence (1)

Allers-retours public-privé : confusion des intérêts

En France comme ailleurs, après avoir exercé dans le secteur public, certains hauts responsables accèdent à des postes dans le secteur privé à but lucratif, et vice-versa. Ces situations posent des problèmes de confusion des rôles et de conflits d'intérêts néfastes à l'intérêt public. Le secteur de la santé ne manque pas d'exemples en la matière

Les accès précoces et compassionnels aux médicaments

En 1992, la France a créé un statut légal pour des médicaments utilisés sans autorisation de mise sur le marché (AMM) dans des maladies rares ou graves, et en impasse thérapeutique : l'autorisation temporaire d'utilisation (ATU) (1à3). Les premières ATU octroyées par l'Agence française du médicament en 1994 ont surtout concerné des patients atteints de sida qui ne pouvaient accéder aux essais cliniques. Il s'agissait d'ATU dites nominatives car délivrées sur demande d'un prescripteur pour un patient en particulier (3). La réglementation a aussi permis aux firmes de demander des ATU dites de cohorte, c'est-à-dire pour des groupes de patients. Fin 1994, de telles ATU ont été octroyées pour le docétaxel dans le cancer du sein ou l'interféron bêta dans la sclérose en plaques, par exemple (1,3)

Des mesures réglementaires visant à faciliter l'accès à l'IVG

En France, entre 2016 et la survenue de la pandémie de covid-19, plusieurs mesures ont été mises en œuvre pour faciliter un accès parfois difficile à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) : suppression du délai de réflexion minimal entre la demande et l'IVG pour les femmes adultes et réduction de ce délai à 48 heures pour les mineures ; autorisation accordée aux sages-femmes pour pratiquer des IVG médicamenteuses ; autorisation accordée aux centres de santé pour pratiquer des IVG instrumentales ; prise en charge financière à 100 % des actes liés à une IVG (1,2). Des difficultés persistantes d'accès à l'IVG, avec notamment de fortes disparités territoriales, ont motivé un ensemble de nouvelles mesures visant à améliorer cet accès en 2021 (2à5)

Allemagne : aucun progrès démontré pour de nombreux "médicaments orphelins"

En Allemagne, en vue de leur remboursement par l'assurance maladie, les nouveaux médicaments dotés d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne font l'objet d'une évaluation de leur progrès thérapeutique par l'Iqwig (Institut für Qualität und Wirtschaftlichkeit im Gesundheitswesen), un organisme indépendant (1)

Pollution mondiale des cours d'eau par les médicaments

Lors de la fabrication, de l'utilisation et de l'élimination des médicaments à usage humain ou vétérinaire, diverses substances pharmacologiquement actives sont rejetées dans l'environnement (1,2)

Des universités mettent le facteur d'impact sur la sellette

Plusieurs démarches ont visé depuis les années 2010 à ne plus baser les nominations et promotions de chercheurs sur des indicateurs quantitatifs de publications tels que leur nombre et leur "facteur d'impact". principal indicateur de réputation des revues. La déclaration de San Francisco (alias DORA, pour Declaration on research assessment) (2012), le manifeste de Leyde (2015) ou encore les principes dits de Hong Kong (2020) vont dans ce sens (1à3)

Grands crus et grandes écoles françaises : des liens stratégiques

En France, la présence d'une ex-lobbyiste du vin auprès du président de la République semble avoir été un moyen efficace de défendre les intérêts de la filière viticole et d'interférer avec des politiques de prévention jugées trop stigmatisantes par les professionnels du vin et leurs alliés (1,2). D'autres stratégies d'influence sont à l'œuvre, spécialement au sein de grandes écoles françaises, depuis déjà plusieurs décennies pour certaines

Le docteur Tchekhov, dénonciateur du bagne

Anton Pavlovitch Tchekhov naît en Russie en 1860 dans une famille nombreuse appauvrie (1à3). Il mène une activité littéraire dès l'adolescence et publie précocement ses premiers textes (1,2). Parallèlement, il entre à la faculté de médecine de Moscou. Diplômé en 1884, il s'établit comme médecin de ville, n'hésitant pas à soigner les plus modestes, parfois sans rémunération (1à3). Tout en exerçant, il bâtit au fil des années une œuvre littéraire prolifique, qui rencontre un grand succès. Il y dépeint de façon souvent caustique la société russe de son époque, marquée par le développement du prolétariat et de la bourgeoisie, et par la répression autoritaire des tsars Alexandre III (1881-1894) et Nicolas II (1894 -1917) (2,4à6). Atteint de tuberculose, Tchekhov meurt à l'âge de 44 ans, à la veille de la révolution de 1905 (2,3)

Ehpad : le sous-effectif soignant largement décrit avant la publication du livre "Les fossoyeurs"

La publication du livre "Les fossoyeurs", fin janvier 2022, a entraîné de très nombreuses réactions en France, qui laissent espérer que des mesures structurelles seront prises. Dans cette enquête, le journaliste Victor Castanet décrit des pratiques, sans doute extrêmes, destinées à maximiser les profits des actionnaires au détriment des résidents et de l'argent public, au sein d'un réseau d'établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), Orpea. Mais le livre montre que les atteintes à la qualité de vie et des soins et la maltraitance des résidents sont en grande partie liées à un manque de personnel suffisamment bien formé, rémunéré et stable dans les Ehpad (1). Un tel contexte se retrouve dans de nombreux autres établissements que ceux évoqués dans "Les fossoyeurs"

Traitements des cancers : quelle qualité de vie ?

Les autorisations de mise sur le marché (AMM) des médicaments des cancers reposent souvent sur des critères d'allongement de la durée de vie ou sur un effet antitumoral, intégrant rarement l'effet sur la qualité de vie. Les firmes n'ont pas l'obligation de fournir des données concernant ce dernier critère aux agences du médicament étatsunienne (FDA) et européenne (EMA) (1,2)

Réalité virtuelle et réalité augmentée : effets néfastes pour la santé

Les techniques de réalité virtuelle et de réalité augmentée sont utilisées depuis quelques décennies comme outil professionnel. Elles ont connu plus récemment un développement rapide par une augmentation de l'offre et la diffusion de biens de consommation grand public tels les visiocasques (1). Cet essor a suscité des interrogations croissantes sur leurs effets éventuels sur la santé. En 2020 et 2021, des publications de l'Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) et un rapport d'expertise collective de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) ont fait le point sur les données connues (1à3). Ces travaux permettent de mieux comprendre ce que recouvrent ces techniques et d'avoir un état des lieux des connaissances sur de possibles effets néfastes sur la santé. Comme l'expertise de l'Anses, ce texte porte davantage sur les effets néfastes potentiels que sur les éventuels bénéfices pour la santé de la réalité virtuelle ou augmentée

Le danger de l'ibuprofène pendant la grossesse reste trop peu connu

Comme tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), l'ibuprofène pris pendant la grossesse expose notamment à des avortements spontanés, à des malformations, des atteintes cardiaques et rénales graves de l'enfant à naître, et à des dangers au moment de l'accouchement (hémorragies, thromboses de la mère, etc.) (1). En France, plusieurs études épidémiologiques ont montré que les femmes enceintes sont très exposées à cette substance prise à des fins antalgique ou antipyrétique, l'une des plus utilisées après le paracétamol, souvent sans ordonnance (2)

Lobbying pharmaceutique à Bruxelles : au moins 36 millions d'euros par an

La pandémie de covid-19 n'a pas entamé l'intensité du lobbying de l'industrie pharmaceutique à Bruxelles. À partir des données du registre de transparence de l'Union européenne (UE), l'association Corporate Europe observatory (CEO) a estimé en 2021 que les firmes pharmaceutiques avaient dépensé au moins 36 millions d'euros en lobbying auprès des institutions de l'UE en 2020 (1)

Un vaccin covid-19 africain,malgré les freins des firmes

En Afrique, début 2022, environ une personne sur 6 seulement était vaccinée contre le covid-19, soit 4 à 5 fois moins que sur les autres continents (1). C'est une motivation forte pour chercher à y produire un vaccin de qualité à prix abordable contre cette maladie

"Mon espace santé" : large accès aux données de santé, en partie contrôlé par les usagers

Depuis mars 2022 en France, chaque personne affiliée à l'un des régimes d'assurance maladie est automatiquement dotée d'un dispositif numérique appelé "Mon espace santé" contenant notamment le Dossier médical partagé (DMP). Instauré par la loi relative à l'organisation et à la transformation du système de santé de 2019, cet espace numérique a pour but le stockage des données de santé de chaque usager et leur partage avec et entre les professionnels de santé, dans le cadre de la prévention, de la coordination et de la continuité des soins. Il est mis en œuvre sous la responsabilité de la Caisse nationale de l'assurance maladie et du Ministère chargé de la santé avec l'appui de l'Agence du numérique en santé (a)(1à3). Les données sont hébergées en France (2). La mise à disposition de l'espace santé ne constitue qu'une étape. Dans le cadre du programme Ségur du numérique en santé, de nombreux développements informatiques visant principalement les professionnels et établissements de santé sont prévus dans le but de favoriser la production et le partage des données de santé (4)

DMP : une histoire mouvementée

Lors de sa création par la loi n° 2004-810 du 13 août 2004, DMP signifiait Dossier médical personnel. Il s'agissait d'un dossier tenu principalement par le patient afin de faciliter le partage d'informations, en particulier dans le cadre de la coordination des soins ambulatoires et hospitaliers (1,2). Les professionnels de santé désignés par le patient devaient recueillir son consentement pour consulter et alimenter ce dossier. Des difficultés techniques et des doutes sur sa pertinence, relevés dans des rapports parlementaires et ministériel, ont retardé sa mise en œuvre (3,4)

Le secret professionnel à l'heure de "Mon espace santé"

Le secret professionnel est « l'obligation de taire des informations apprises à l'occasion de l'exercice d'une profession (médecin, pharmacien, infirmière, assistante sociale, etc.) ; d'une fonction ((…) participation à l'attribution des aides sociales, etc.) ; d'un état [la prêtrise, par exemple] ; ou de la participation à certaines missions (Aide sociale à l'enfance, Protection maternelle et infantile, etc.) » (1). Il est une condition nécessaire pour établir une relation de confiance. C'est donc sans surprise que « le droit au respect de sa vie privée et du secret des informations (…) concernant [la personne] » a été réaffirmé dans la loi de santé de 2016 qui a institué le dossier médical partagé du patient (DMP) (2)

Médicaments : les firmes obligées de déclarer les fonds publics reçus pour la R&D

En Europe, l'argent public investi chaque année dans la recherche et développement (R&D) de nouveaux médicaments est estimé à plusieurs milliards d'euros. Ce financement public n'empêche pas les systèmes de santé européens de dépenser toujours plus pour rembourser des médicaments au prix fort (1). Avec de nombreuses autres associations, Prescrire a dénoncé à de multiples reprises le manque de transparence et de vue d'ensemble sur les fonds publics octroyés pour la R&D biomédicale (1,2)

Exposition professionnelle aux pesticides et cancer de la prostate : dans le régime général aussi

En France, quatre mois après la création dans le régime agricole de la Sécurité sociale du tableau n° 61 permettant la reconnaissance en maladie professionnelle des cancers de la prostate provoqués par l'exposition des assurés aux pesticides, un nouveau tableau (n° 102) rend aussi possible cette reconnaissance pour les salariés relevant du régime général de la Sécurité sociale (1,2)

Publications sur les substituts au lait maternel : beaucoup de biais

L'allaitement maternel exclusif est en général préférable dès la naissance et jusqu'à l'âge de 6 mois. L'allaitement peut être poursuivi jusqu'à l'âge de 1 an ou plus en alternance avec d'autres aliments. Quand l'allaitement maternel n'est pas choisie, pas possible ou est arrêté prématurément (de façon temporaire ou définitive), l'utilisation d'un substitut au lait maternel produit industriellement est nécessaire (1)

Exemples d'initiatives en France de réduction des risques et des dommages liés à l'alcool

Le rapport "La réduction des risques et des dommages liés à l'alcool" du Fonds actions addictions, publié en 2021, a dressé un bilan de diverses expériences d'accompagnement « visant à limiter les conséquences nocives de la consommation d'alcool, et à améliorer la situation des personnes en difficulté avec ce produit » menées en France et dans d'autres pays selon des principes partagés (lire aussi "Lu pour vous. La réduction des risques et des dommages liés à l'alcool (RdRDA). Historique, pratiques, analyse et propositions" ) (1). En voici quelques exemples

Indices aidant au repérage d'une dérive sectaire

À partir des signalements qu'elle a reçus au cours des 10 dernières années, la Miviludes a identifié différents éléments et attitudes permettant de déceler une influence sectaire dans le comportement d'une personne. Cette liste n'est pas exhaustive et l'association de plusieurs éléments est nécessaire pour suspecter une situation d'emprise sectaire :

Ressources utiles pour les victimes de dérives sectaires, leurs proches et les professionnels de santé

Le site internet de la Miviludes (derives-sectes.gouv.fr) fournit des informations pour identifier les risques et les domaines à risque, et des conseils pour reconnaître et se protéger des dérives sectaires. Des formulaires permettent soit de demander l'avis de la Miviludes sur une situation particulière, soit de l'informer de l'existence ou d'un risque de dérive sectaire afin d'obtenir de l'aide

Soins hospitaliers en péril

L'hôpital va mal en France, et cela fait des années que la crise est annoncée, puis vécue au quotidien, sans que les mesures prises semblent à la hauteur des enjeux

Santé mentale : l'expérimentation française des médiateurs de santé-pairs

En France, comme dans de nombreux pays, il existe un mouvement de reconnaissance de l'expérience des patients (alias savoirs expérientiels) sur leurs maladies, leurs handicaps ou la gestion de leurs traitements. Ce mouvement, issu notamment de la philosophie et de l'expérience des anciens buveurs d'alcool, s'est beaucoup développé avec les associations mobilisées pour soutenir les personnes infectées par le virus de l'immunodéficience humaine (HIV) (1). Des initiatives de patients bénévoles voulant "aider" d'autres patients ont progressivement été reconnues. La compétence de ces patients s'est ensuite renforcée via la création de filières de formation destinées aux personnes ayant expérimenté une maladie et soucieuses d'en aider d'autres, avec la possibilité d'en faire un métier. Dans le champ des maladies chroniques somatiques, cela s'est traduit par l'émergence du "patient intervenant" ou du "patient expert" (2,3). Dans le champ de la santé mentale, des universitaires et chercheurs liés à la psychiatrie ont créé la fonction de "pair-aidant en santé mentale"

Le rétablissement en santé mentale

Le rétablissement est le processus par lequel une personne souffrant de troubles psychiques peut retrouver une vie satisfaisante et épanouissante. Ce concept a d'abord été porté aux États-Unis d'Amérique par des personnes vivant avec un trouble psychique, puis a essaimé dans de nombreux pays dont la France. Il va à l'encontre de l'enfermement dans des chronicités sans espoir. Pour certains psychiatres, les traitements actuels sont insuffisamment efficaces et ils sont accompagnés d'effets indésirables notables. Cela renforce l'intérêt de les « enrichir par des pratiques orientées vers le rétablissement » (1). Cela implique pour le professionnel d'aider la personne à préciser ses objectifs personnels, lui montrer que l'on croit en ses capacités et recenser avec elle les ressources de son environnement. Quatre dimensions sont essentielles :

Identifier et quantifier les suicides liés au travail

Parmi les nombreux facteurs pouvant contribuer de façon plus ou moins importante au suicide, quelle part attribuer au travail ? Des enquêtes de police ou d'officiers judiciaires au Japon et en Australie l'ont évaluée à respectivement 11 et 17 %. En France, en 2022, de tels outils ne sont pas encore mis en œuvre en routine (1)

Exposition au radon : des lieux de travail à surveiller

La réglementation relative à l'exposition au radon, gaz naturel radioactif cancérogène pulmonaire, a été renforcée en France à la fin des années 2010. En milieu professionnel, l'employeur doit évaluer le "risque radon" au sous-sol et au rez-de-chaussée des bâtiments situés dans les zones où l'exposition à ce gaz est susceptible de porter atteinte à la santé des travailleurs. Ces zones sont définies à partir du classement des communes de France selon leur potentiel radon, c'est-à-dire de la capacité des roches en sous-sol à générer du radon en surface (1). Le "risque radon" est aussi à prendre en compte dans des lieux de travail dits spécifiques, quelle que soit leur localisation sur le territoire (2)

Santé et bien-être : domaines à risque de dérives sectaires

Instituée en 2002, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a pour principales tâches d'observer et d'analyser le phénomène sectaire, de coordonner l'action préventive et répressive des services publics, d'informer le grand public sur les dangers et les dérives liés à ce phénomène et de soutenir les actions d'aide aux victimes (1,2)

L'Organisation mondiale du commerce, terrain d'influence des alcooliers

Depuis 1995, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) vise à libéraliser les échanges commerciaux entre les pays membres (164 en 2022) (1,2). Garante notamment de l'accord sur le respect de la propriété industrielle, elle joue aussi un rôle dans l'orientation des politiques de santé publique (2)

Questionner sa pratique : patients adultes prenant un (ou plusieurs) psychotrope(s) de façon prolongée

Les médicaments psychotropes sont très largement utilisés, que ce soit sur de courtes périodes lors de troubles anxieux ou d'insomnies transitoires, ou au long cours pour des troubles psychiques durables tels que des épisodes dépressifs, des troubles psychotiques ou des troubles bipolaires (1à4). Certains antidépresseurs sont aussi parfois utilisés pour soulager des troubles somatiques

Drogues : amélioration de la situation sanitaire des usagers au Portugal après la dépénalisation

La consommation de substances illicites a des conséquences en termes de santé publique, notamment addictions, morts par surdoses, contaminations par des virus (HIV, virus des hépatites B ou C), et délinquance. Depuis les années 1960, marquées par une prohibition à l'échelle internationale, les dirigeants de nombreux pays ont développé des « politiques répressives » (1). Pour autant, de nombreuses substances illicites circulent toujours largement, notamment en Europe (2). Dans certains pays, dont le Portugal, des approches moins répressives et plus favorables à la santé publique ont été mises en place (1,3)

Dénigrement des génériques de Plavix° : l'Assurance maladie gagne une manche contre Sanofi

En France, il a été reproché à la firme Sanofi d'avoir mis en place, en 2009-2010, une campagne visant notamment à inciter les médecins à apposer la mention "non substituable" sur l'ordonnance lors d'une prescription de Plavix° (clopidogrel), et les pharmaciens à substituer cette spécialité par son propre générique (Clopidogrel Winthrop°) au détriment des génériques concurrents (1à3). La firme a été sanctionnée en mai 2013 par l'Autorité de la concurrence pour cette pratique coûteuse pour la collectivité et constituant un abus de position dominante (1,2). L'amende de 40,6 millions d'euros a été confirmée en appel en décembre 2014, et le pourvoi de la firme a été rejeté par la Cour de cassation en octobre 2016 (2,3)

Une firme sanctionnée pour abus de position dominante

En juillet 2021, l'Autorité de la concurrence néerlandaise a condamné la firme Leadiant à régler une amende de 19,6 millions d'euros en raison d'un abus de position dominante dans la commercialisation de l'acide chénodésoxycholique aux Pays-Bas (1,2)

Exposition professionnelle au trichloréthylène et cancer du rein

Un tableau créé en mai 2021 dans le régime général de la Sécurité sociale permet la reconnaissance en maladie professionnelle du cancer primitif du rein provoqué par le trichloréthylène (1)

Résistances aux antibiotiques : une menace croissante

Les résistances aux antibiotiques deviennent une des principales causes de mortalité dans le monde, faute d'efforts suffisants pour les prévenir et les combattre

L'approche par les conflits d'intérêts peut-elle tout expliquer ?

Depuis une vingtaine d'années, la référence aux conflits d'intérêts est centrale dans la manière dont sont abordés les scandales sanitaires, que ce soit en droit, dans la pratique professionnelle ou dans le débat public (1). Désignant « des situations dans lesquelles un acteur chargé d'émettre un jugement ou de prendre une décision dans l'intérêt d'autres personnes risque d'être indûment influencé par un intérêt second », le concept de conflit d'intérêts a permis, en matière de santé, de souligner le défaut d'indépendance de certains praticiens, experts ou responsables administratifs par rapport aux firmes pharmaceutiques, avec pour cas d'école le désastre du Mediator° (2,3). La déclaration des liens d'intérêt s'est imposée, faisant naître de nouveaux réflexes dans les activités d'expertise ou de publication

Matériel médical à domicile en France : les zones grises des prestataires

À partir des années 1960, diverses évolutions technologiques ont rendu possibles à domicile des prestations de soins jusque-là fournies seulement à l'hôpital. Le nombre de patients ainsi soignés à domicile a augmenté, comme la vente de matériel médical. Des structures associatives, créées par des médecins hospitaliers avec l'appui des familles de patients et parfois celui de pharmaciens, ont permis le retour à domicile de patients, d'abord ceux atteints de maladies respiratoires. Les pharmacies d'officine, qui étaient les fournisseurs historiques en France du matériel médical, ont absorbé une partie de la demande. Mais, pour faire face aux besoins logistiques et techniques spécialisés liés à ces nouvelles prestations, elles ont fait appel à des prestataires extérieurs pour en sous-traiter une partie. Parfois, les pharmacies d'officine se sont regroupées pour créer leur propre structure prestataire de distribution. Ces évolutions, auxquelles s'ajoutent des politiques de maîtrise des dépenses hospitalières, ont contribué au développement d'un secteur de prestataires de matériel médical à domicile autres que les pharmacies d'officine. Un développement peu contrôlé, faute d'implication des pouvoirs publics (1)

Mieux communiquer avec des personnes âgées

Chaque personne a besoin de comprendre et d'assimiler des informations déterminantes pour sa santé, mais nombre de personnes ont des difficultés pour le faire (1,2). C'est notamment le cas des personnes âgées chez lesquelles les déficiences visuelles et auditives, les troubles cognitifs et de la parole sont plus fréquents. Ces troubles peuvent perturber la relation de soins et constituer des obstacles à la compréhension mutuelle. Ils sont parfois à l'origine d'erreurs dans la prise de médicaments ou de confusions entre médicaments (3à7). Un ouvrage collectif sur la communication professionnelle en santé regroupe des conseils visant à améliorer la communication avec les personnes âgées (a)(8). Nous en avons extrait quelques principes (qui peuvent aussi être utiles au-delà des personnes âgées)

Conflits d'intérêts dans les facultés de médecine et les hôpitaux (suite)

Une meilleure prise en compte des conflits d'intérêts dans les facultés de médecine et les hôpitaux est en cours dans quelques pays (1). La marge de progrès est importante, mais quelques signaux positifs se dessinent (2)

Influence néfaste de financeurs publics sur la recherche

L'emprise des firmes sur la publication des résultats d'essais cliniques de médicaments dans les revues scientifiques est abondamment documentée (1). Moins connue est l'influence qui peut aussi s'exercer sur les recherches en santé publique, de la part de financeurs publics (2)

Travaux exposant aux gaz d'échappement de moteurs diesels : classés cancérogènes

En France, les travaux exposant aux émissions d'échappement de moteurs diesels ont été ajoutés par un arrêté de mai 2021 à la liste des procédés cancérogènes tels que définis par le Code du travail. Cet arrêté transpose une révision en 2019 d'une directive européenne de 2004 sur la protection des travailleurs exposés à des agents cancérogènes ou mutagènes (1)

Contraception gratuite étendue aux femmes majeures âgées de moins de 26 ans

Depuis 2020, les frais liés à la contraception doivent être pris en charge intégralement par l'assurance maladie obligatoire pour les femmes assurées mineures, sans avance de frais de leur part. Cela concerne diverses consultations de prescription et de suivi (par un médecin ou une sage-femme), certains examens de biologie médicale inhérents à la prescription, la pose, le changement ou le retrait d'un contraceptif, ainsi que le contraceptif (quand il est remboursable par la sécurité sociale) (1,2). Depuis le 1er janvier 2022, cette gratuité est étendue aux femmes assurées âgées de 18 ans à moins de 26 ans (3)

Intelligence artificielle et dépistage des cancers du sein : pas d'intérêt démontré en 2021

Le dépistage des cancers du sein par une lecture des mammographies par des radiologues présente, en 2021, des limites importantes : il ne détecte pas certains cancers, mais il détecte des cancers peu évolutifs comme les cancers canalaires in situ. Ce dépistage est à l'origine de biopsies, de traitements médicamenteux lourds ou d'ablations inutiles (surdiagnostic et surtraitement) (1à3)

Covid-19 : retards dans d'autres soins

On estime qu'entre début 2020 et début 2022, la pandémie de covid-19 a entraîné directement la mort d'au moins 5 millions de personnes dans le monde, et un covid long chez des millions d'autres (1,2). Les mesures de lutte contre la pandémie ont par ailleurs dégradé la qualité des soins pour d'autres maladies

Conditionnements des vaccins covid-19 : des assouplissements pour répondre à l'urgence sanitaire

Pour lutter contre la pandémie de covid-19, une campagne vaccinale sans précédent a été organisée en France comme dans d'autres pays. Face au besoin d'énormes quantités de vaccins en un temps réduit, la Commission européenne a assoupli dès fin septembre 2020 les exigences réglementaires concernant les conditionnements des futurs vaccins covid-19, notamment sur les mentions devant figurer sur les boîtes, les flacons et les notices (1)

Hausse des demandes d'indemnisation depuis la création du Fonds pour les victimes de pesticides

Les chiffres de 2020 et 2021 attestent d'une augmentation importante du nombre de demandes d'indemnisation pour des maladies survenues après une exposition aux pesticides. En un an et demi d'existence, le Fonds d'indemnisation des victimes de pesticides a reçu 451 demandes, alors que de 2007 à 2016, 678 demandes au total avaient été déposées, dont 565 avaient donné lieu à une indemnisation (1,2)

Influence des firmes : sur tout type de publication médicale

En 2020, une équipe de recherche a publié une synthèse avec méta-analyse étudiant l'influence des conflits d'intérêts financiers sur tout type de publication médicale : article d'opinion, guide de pratique clinique, rapport de comités d'experts, synthèse de la littérature (1)

Fonds d'indemnisation des victimes de pesticides : un progrès, en dépit d'un périmètre restreint

La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020 a créé le Fonds d'indemnisation des victimes de pesticides, dont les modalités de fonctionnement ont été précisées par décrets. Adossé à la Caisse centrale de la Mutualité sociale agricole (MSA), le Fonds centralise et instruit depuis le 1er janvier 2020 toutes les demandes d'indemnisation (1à3)

Biais dit de temps immortel

Les études observationnelles, notamment celles de type exposés-non exposés, sont couramment utilisées pour évaluer l'association entre un facteur de risque ou une intervention, et la survenue d'un événement, après un certain délai (1). Par exemple, évaluer l'association entre le tabagisme et la survenue d'une mort d'origine cardiovasculaire, ou encore l'association entre la prise d'hydroxychloroquine et la disparition de symptômes de covid-19

Covid-19 : la recherche française en ordre dispersé

En France, la recherche de traitements contre la maladie covid-19 a pâti d'une « dispersion des efforts » et d'un « éparpillement des initiatives », selon les constats concordants, à l'été 2021, de la Cour des comptes et de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), composé paritairement de députés et de sénateurs (1,2)

Maladies cardiovasculaires et suicides, premières causes de mortalité maternelle

Selon les données enregistrées en France entre 2013 et 2015, 262 femmes sont mortes lors de la grossesse, de l'accouchement ou dans l'année qui a suivi, soit environ 11 morts pour 100 000 naissances vivantes (1). Ces statistiques sont stables par rapport aux deux périodes précédemment étudiées (2007-2009 et 2010-2012) dans l'Enquête nationale confidentielle sur la mortalité maternelle. Un tiers des morts maternelles sont survenues dans la semaine qui a suivi l'accouchement (1)

Gynécologie : de la charte aux pratiques

La question des violences sexistes et sexuelles lors de soins gynécologiques et obstétricaux en France a émergé sur les réseaux sociaux, dans les médias, puis a fait en 2018 l'objet d'un rapport du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE) (1). Ce rapport distingue divers types de conduites allant de la maladresse verbale aux violences sexuelles et recommande notamment de « définir des repères pour un suivi gynécologique et obstétrical respectueux de la personne et de ses choix » (1)

Version française du questionnaire WAST pour aider au repérage des violences conjugales

Le questionnaire WAST (de l'anglais woman abuse screening tool) a été conçu pour déceler l'existence de violences physiques, psychologiques et sexuelles à l'égard des femmes au cours des 12 derniers mois. Il comporte huit questions et chacune des réponses est cotée de 0 à 2. Un score total égal ou supérieur à 5 sur 16 permet d'identifier une femme potentiellement victime de violence (1)

Face à la violence conjugale : des outils et des ressources utiles en France

Appel au 3919 : Violence Femmes Info

Exposition professionnelle des soignants au protoxyde d'azote : risques et prévention

Le mélange équimolaire de protoxyde d'azote et d'oxygène (Kalinox° ou autre), alias "meopa", est un médicament analgésique, soumis à prescription médicale (1,2). Le plus souvent, il est conditionné en bouteilles prêtes à l'emploi et administré sous forme de gaz, au moyen d'un masque, sinon par un embout buccal. Il est utilisé principalement en milieu hospitalier, et depuis 2009 dans les cabinets dentaires, en ambulatoire et lors des premiers secours (3à5)

Questionnaire WAST : un outil pour repérer les violences conjugales faites aux femmes

En France, chaque année, le nombre de femmes âgées de 18 à 75 ans victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint (mari, compagnon ou petit ami cohabitant ou non) est estimé à 213 000 en moyenne (a)(1). Comparativement à leurs aînées, les femmes âgées de 20 ans à 24 ans sont davantage concernées (15,3 % versus 10 % pour l'ensemble des femmes), et les adolescentes le sont aussi, comme en témoignent des associations (2,3). Ces violences ont des conséquences graves pour les victimes, voire fatales : en 2020, 102 femmes en sont mortes officiellement ; elles étaient 146 en 2019 (b)(1,4,5)

Ordres professionnels : la protection des patients insuffisamment prise en compte

En 2021, un rapport de la Cour des comptes a analysé la façon dont cinq des sept ordres des professions de santé assuraient leurs missions concourant à la sécurité des patients, en termes de contrôle d'exercice, de respect des règles déontologiques et des sanctions disciplinaires, ou encore de vérification des capacités professionnelles. Il s'agissait des ordres des chirurgiens-dentistes, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, médecins et pharmaciens (1)

Choix des défibrillateurs implantables : soumis à l'influence des firmes

Une équipe étatsunienne a cherché à mesurer l'influence des avantages offerts par les firmes aux professionnels de santé sur leurs choix de dispositifs médicaux (1). Pour cela, ils ont analysé les données concernant les quatre principales firmes commercialisant des défibrillateurs implantables, mis en place pendant 3 ans (de début 2016 à fin 2018) chez 145 900 patients par 4 435 médecins cardiologues (1). Concernant les avantages financiers, les chercheurs ont retenu les frais généraux (frais de bouche, d'hébergement, de déplacement, de congrès, etc.), mais pas les aides à la recherche, ces dernières ne concernant que 1 % de ces spécialistes et comptant seulement pour 2 % des avantages financiers (1)

"Données en vie réelle" : intérêt à préciser

Les "données en vie réelle", générées à l'occasion des soins, sont souvent présentées comme un enjeu majeur pour la qualité des soins (a)(1). Elles sont utilisées pour le suivi des traitements. Depuis quelques années, elles sont même promues à l'appui de demandes d'autorisation de mise sur le marché (AMM) de médicaments. Début 2022, quel est leur intérêt dans ce contexte ?

7e promotion de Lauréats des Thématiques Prescrire : un bel effort de formation

Félicitations aux Lauréats des Thématiques Prescrire pour leur effort de formation supplémentaire à celui de la lecture de Prescrire. En effet, ils ont pris le temps de lire trois supports documentaires, chacun dédié à un thème, et ils ont répondu dans les temps impartis, et avec exactitude, aux questionnaires associés… alors que l'année écoulée a encore été difficile pour bon nombre de soignants

Questionner sa pratique : mieux utiliser les anticoagulants oraux et limiter les risques d'accidents graves

Les anticoagulants oraux sont des médicaments efficaces dans le traitement et la prévention d'affections thromboemboliques graves parfois mortelles (embolie pulmonaire, accident vasculaire cérébral ischémique, etc.). Mais leur marge thérapeutique est étroite, entre sous-dose inefficace et surdose dangereuse. Leur balance bénéfices-risques est sensible à de très nombreux facteurs, et n'est favorable qu'à la condition d'une gestion et d'une surveillance attentives du traitement médicamenteux (1à4)

Rapports d'essais cliniques des firmes : un accès complet à garantir

Un rapport d'essai clinique, clinical study report (CSR) en anglais, est un document de quelques milliers de pages fournissant des détails sur la méthode et les résultats d'un essai clinique. Les firmes pharmaceutiques doivent joindre ce ou ces rapport(s) à leurs dossiers de demande d'autorisation de mise sur le marché (AMM) de médicaments (1,2). Par comparaison, les comptes rendus d'essais publiés dans les revues médicales sont très synthétiques et parfois biaisés, avec souvent une attention insuffisante apportée aux effets indésirables (3). Les registres d'essais cliniques (par exemple ClinicalTrials.gov aux États-Unis d'Amérique et EudraCT en Europe) constituent un moyen de donner accès à des résumés des essais (lesquels doivent être enregistrés avant leur mise en œuvre), publiés ou non dans les revues médicales. Mais, dans les faits, quantité d'essais ne sont ensuite renseignés d'aucuns résultats, et quand ils le sont, il ne s'agit pas de résultats détaillés (4)

West Nile virus et virus de l'encéphalite à tiques : des infections à déclaration obligatoire

En France, l'infection à West Nile virus et l'infection à virus de l'encéphalite à tiques ont été ajoutées à la liste des maladies à déclaration obligatoire par un décret en mai 2021 (1,2). Ces infections sont à signaler sans délai par le médecin ou le biologiste qui suspecte ou diagnostique la maladie au médecin de l'agence régionale de santé (ARS) concernée, puis à notifier à l'ARS en remplissant une fiche spécifique à chaque maladie (a)

Condamnations de producteurs étatsuniens de bandelettes sous-urétrales

Aux États-Unis d'Amérique, en 2021, une décision judiciaire a sanctionné la firme Boston scientific corporation (BSC) d'une amende de 188,6 millions de dollars en raison d'allégations trompeuses concernant ses bandelettes sous-urétrales en forme de treillis, vendues en tant que dispositif médical dans l'incontinence urinaire (1)

Covid-19 : des agressions de soignants déroutantes

Les menaces de mort proférées contre des soignants et scientifiques qui s'efforcent dans les médias d'éclairer le grand public sur la pandémie de covid-19 sont déroutantes. L'agressivité de certains patients à l'encontre de ceux qui cherchent à les soigner l'est tout autant

Transparence "proactive" de l'Agence européenne du médicament : volonté de transparence ou tactique d'évitement judiciaire ?

Les données que l'Agence européenne du médicament (EMA) publie en vertu de la réglementation sur les médicaments, tels les rapports publics d'évaluation (EPAR), représentent la partie émergée d'un gigantesque iceberg de données (1,2). Leur production est standardisée et contrôlée (3,4). Les EPAR sont des synthèses très résumées (100 à 200 pages) de dossiers de demande d'autorisation de mise sur le marché (AMM) de dizaines de milliers de pages que les firmes ont l'obligation de soumettre à l'EMA (1,3). Ils résultent aussi de rapports d'évaluation non publiés, produits par les agences nationales du médicament de l'Union européenne (appelées rapporteurs et corapporteurs) chargées d'évaluer les dossiers, et sur lesquels l'EMA s'appuie grandement pour composer ses propres rapports (2)

Magnus Hirschfeld, pionnier de la lutte LGBTI

Magnus Hirschfeld (1868-1935) est connu des historiens des sexualités ainsi que des militants et militantes LGBTI (pour lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexes) en tant que pionnier de la cause des minorités sexuelles. Son combat militant ne doit pourtant pas occulter l'ambivalence de certains de ses positionnements, comme le soulignent les historiens de l'eugénisme (1)

Agence européenne du médicament : une politique de transparence gâchée par trop de dysfonctionnements

La rétention d'information par les agences du médicament est un problème ancien. Les raisons sont connues, ce sont notamment : une culture et une politique de transparence insuffisantes ; un manque de personnel ; une prudence excessive par peur de contentieux avec les firmes pharmaceutiques ; une absence de contrôle politique ou institutionnel des agences dans l'application de leurs obligations de transparence (1). Pourtant, le droit d'accès aux documents détenus par les institutions est un principe général du droit de l'Union européenne (2). La transparence des institutions est la règle, et la non-divulgation de données l'exception (3). La réglementation oblige l'Agence européenne du médicament (EMA) à appliquer ces principes (4)

Entente commerciale pour retarder les génériques : amende européenne

Au début des années 2000, la firme Lundbeck a signé des accords avec quatre firmes qui engageaient ces dernières à ne pas commercialiser de générique à base de citalopram sur le marché européen. Elle avait auparavant menacé d'actions en justice pour contrefaçon, arguant d'une violation de brevets. L'accord incluait le versement par Lundbeck aux génériqueurs de fortes compensations (1)

Contaminations alimentaires à l'oxyde d'éthylène : une alerte mondiale

L'oxyde d'éthylène est un pesticide gazeux classé CMR (cancérogène, mutagène, toxique pour la reproduction) interdit dans l'Union européenne. Depuis au moins 2018, des milliers de tonnes de denrées alimentaires contaminées par cette substance ont été frauduleusement importées dans l'Union européenne, y compris avec des labels "bio" mensongers, parmi lesquelles : graines de sésame, d'amarante, mélanges d'épices, farine de caroube, échalote séchée (1,2)

Vaccins covid-19 : de bonnes affaires aussi

La rapidité avec laquelle des vaccins efficaces ont été mis au point pour lutter contre la pandémie de covid-19 a surpris. La rapidité avec laquelle certaines firmes en ont profité est spectaculaire aussi

Interprétariat professionnel et soins : des expériences hors de l'hôpital à généraliser

En France, de nombreuses institutions, hospitalières ou médico-sociales, ont recours à des interprètes pour améliorer la qualité de la rencontre, favoriser une compréhension mutuelle avec les personnes ne parlant pas ou mal le français et ainsi permettre leur consentement éclairé aux soins. Des conventions sont signées entre ces institutions (hôpital, service de protection maternelle et infantile, centre de santé, etc.) et l'organisme d'interprétariat afin de permettre aux professionnels de la santé et du social qui y travaillent de disposer des services d'un interprète lors de la consultation, que ce soit sur place, par téléphone ou par visioconférence. Parfois, l'agence régionale de santé (ARS) concernée signe directement une convention avec un organisme d'interprétariat pour permettre à certains utilisateurs, notamment des professionnels de santé, d'utiliser les services d'un interprète (en région Auvergne-Rhône-Alpes par exemple)

Firme pharmaceutique Aspen : sanction européenne pour abus de position dominante

Les règles européennes en matière de concurrence visent à empêcher les pratiques d'abus de position dominante qui permettent aux firmes d'imposer des prix excessifs (1). Les firmes suspectées de cette infraction après enquête peuvent proposer une série d'engagements correctifs que la Commission européenne peut accepter et rendre contraignants (1). En 2021, une première sanction de ce type a visé la firme pharmaceutique sud-africaine Aspen, qui s'est engagée à baisser de 73 % en moyenne les prix de six médicaments anticancéreux dans l'Union européenne. Elle s'est aussi engagée à en garantir l'approvisionnement jusqu'en 2025, puis jusqu'en 2030, sauf si elle cède entretemps les autorisations de mise sur le marché (2)

Un partenariat public-privé européen au profit des firmes : l'Initiative pour des médicaments innovants

En 2007, un règlement européen a créé l'"Initiative technologique conjointe en matière de médicaments innovants" (IMI), un partenariat public-privé (1). Ses membres fondateurs étaient la Commission européenne et la Fédération européenne des associations de l'industrie pharmaceutique (Efpia, de l'anglais European federation of pharmaceutical industries and associations), à parts égales dans le comité directeur (a)(1). L'objectif officiel de la création de l'IMI était l'amélioration du processus de mise au point des médicaments, pour permettre à long terme au secteur pharmaceutique de produire de nouveaux médicaments plus efficaces et plus sûrs. À court terme, l'IMI devait notamment favoriser une approche coordonnée de soutien en recherche et développement à un stade « préconcurrentiel » et en définir les priorités, accroître les investissements de recherche biopharmaceutique, et promouvoir la participation des petites et moyennes entreprises (art. 2 du Règlement) (1)

Euthanasie en Belgique : préférée par certains patients à une sédation palliative

En Belgique, chaque année, les 16 membres de la Commission fédérale de contrôle et d'évaluation de l'euthanasie, nommés par le pouvoir politique sur la base de leurs compétences et de leurs expériences, font état des déclarations d'euthanasie qu'ils ont reçues et contrôlées durant l'année écoulée (1,2)

Conflits d'intérêts : une transparence trop partielle en Europe

L'épidémie de covid-19 et la recherche de traitements ont été l'occasion, en France et ailleurs, d'une utilisation fréquente de la notion de conflit d'intérêts dans les débats publics. Mais cette évocation a parfois obscurci le sujet au lieu de l'éclairer

"Sauvegarde de justice médicale" : une protection déclenchée par un médecin

Certaines personnes ont une altération de leurs facultés mentales et/ou corporelles médicalement constatée qui rend difficile ou empêche l'expression de leur volonté. En France, elles bénéficient d'un droit de protection juridique par assistance ou représentation. Plusieurs mesures existent : tutelle, curatelle, sauvegarde de justice et habilitation familiale (1)

Déclaration des événements indésirables graves associés aux soins en France : un dispositif encore débutant

En France, le dispositif de déclaration des événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) est opérationnel depuis mars 2017. Il comporte deux étapes, impliquant notamment les agences régionales de santé (ARS) puis la Haute autorité de santé (HAS) (a)(1). Le bilan réalisé par la HAS pour les années 2017 et 2018 avait montré la rareté des déclarations issues du secteur des soins de premier recours et un manque de soutien aux soignants pour le repérage, la déclaration et l'analyse des événements indésirables graves (2). La HAS a publié un nouveau bilan couvrant 2019, troisième année d'existence du dispositif (3)

Les "Flash sécurité patient", de courts retours d'expérience à destination des soignants

En plus de son rapport annuel d'activité sur la déclaration des événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) (lire aussi Déclaration des événements indésirables graves associés aux soins en France : un dispositif encore débutant), la Haute autorité de santé (HAS) met désormais en ligne des publications courtes sur de tels événements, à l'attention des professionnels de santé (1). L'objectif est de les alerter sur un risque particulier récurrent, de leur faire prendre conscience des contextes de survenue et de rappeler les recommandations de bonnes pratiques, ainsi que les ressources et outils disponibles (1,2). La publication de ces documents pourrait aussi contribuer à donner plus de visibilité au dispositif de déclaration des EIGS, tout en incitant les professionnels à y participer (1)

Shiitaké : l'importance de la cuisson

En 2021, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a alerté sur le risque de dermatite liée à la consommation d'un champignon, le shiitaké (alias lentin du chêne), quand il est cru ou peu cuit. Une première alerte de l'Anses avait conduit en 2016 à un arrêté suspendant pour 1 an sa mise sur le marché s'il n'était pas accompagné d'une information sur l'importance de la cuisson. Cet arrêté n'avait pas été renouvelé (1,2)

Accès précoce aux médicaments : au bénéfice de qui ?

Les autorisations temporaires d'utilisation (ATU) ont été créées en France en 1994 surtout pour importer des médicaments afin de traiter à titre compassionnel des patients atteints du sida ou de certains cancers en impasse thérapeutique (1,2)

Maison de santé de Vanault-les-Dames : 9 ans après, un projet de santé en mouvement

La maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) Dr Léon-Bénad à Vanault-les-Dames, en région Grand-Est, a ouvert en février 2012. Nous avions alors décrit son projet de santé initial, solide, porté par des professionnels avec l'appui des élus locaux et des autorités régionales de santé. L'objectif était, en partant d'une structure de petite taille, d'améliorer la réponse aux besoins en santé d'un territoire rural isolé, et la coordination des soins et des actions de prévention, tout en palliant un déficit de médecins et de kinésithérapeutes (1). Comment a évolué ce projet en neuf ans ?

Différents modes de dialyse à domicile : selon les patients

La dialyse à domicile est prévue pour être utilisée sur les divers lieux de vie : habitation principale, lieu de vacances, établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), etc., une équipe médicale restant joignable à tout moment (1)

Évolutions de la certification des établissements de santé en France : améliorer la qualité et la sécurité des soins

Introduite par l'ordonnance n° 96-346 du 24 avril 1996, l'évaluation externe des établissements de santé publics et privés, initialement dénommée "accréditation", est devenue, en 2004, la certification. Cette procédure obligatoire est indépendante des organismes de tutelle, tels que les inspections des agences régionales de santé (ARS) par exemple. Son objectif est d'apprécier la qualité et la sécurité des soins apportés aux patients. Les établissements relevant du champ médico-social, les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) par exemple, sont exclus (1,2)

Dialyse rénale : faire évoluer l'offre de soins au service des patients

En 2008 en France, environ 37 000 personnes atteintes d'une insuffisance rénale chronique terminale étaient en dialyse, majoritairement en centre d'hémodialyse. La situation révélait un besoin d'améliorer en rapidité et proximité l'accès aux différents modes de dialyse et à la greffe rénale (1)

Alzheimer : encore un médicament mal venu

Un médicament efficace dans la maladie d'Alzheimer ? Aucun doute qu'un tel médicament serait plus que bienvenu pour nombre de patients, leurs proches et les soignants. Et pourtant, l'annonce par la Food and Drug Administration (FDA) étatsunienne d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour ce qu'elle a qualifié de « premier traitement agissant sur le processus sous-jacent à la maladie d'Alzheimer » a été accueillie par de nombreuses critiques (1)

L'hôpital franco-musulman de Bobigny

L'essor d'une présence de travailleurs issus du Maghreb sur le territoire français métropolitain remonte à la Grande Guerre. Elle vient combler un manque de main-d'œuvre que les immigrés italiens et polonais ne suffisent pas à pallier (1)

Chlordécone aux Antilles : des responsabilités publiques et privées attestées

La chlordécone est un pesticide organochloré qui persiste dans les sols, entre quelques décennies et quelques siècles selon la nature du sol, dans les cours d'eau et les sédiments (a)(1). Elle est développée par une firme étatsunienne, Allied Chemical, et enregistrée comme pesticide en 1955. À partir de 1958, cette firme produit à Hopewell, dans l'État de Virginie, un insecticide à base de chlordécone, commercialisé sous le nom de Kepone° (2à4). Plus de 90 % de la production sont exportés et utilisés dans les plantations de tabac, d'agrumes, de bananes, et aussi pour synthétiser un dérivé destiné à lutter contre le doryphore de la pomme de terre (b)(2,3,5). En 1972, la France autorise Kepone°, employé en Guadeloupe et en Martinique contre le charançon dans les bananeraies (3,5)

Tuberculose : un diagnostic médical et social

En France, l'incidence de la tuberculose, maladie à déclaration obligatoire depuis 1964, a chuté au cours des dernières décennies. Entre le début des années 1970 et le début des années 2000, elle est passée de plus de 60 à moins de 10 cas déclarés pour 100 000 habitants et par an (1,2). Dans la décennie 2010, l'incidence annuelle de la tuberculose a fluctué autour de 7,5 cas pour 100 000 habitants (2,3)

Questionner sa pratique : vers plus de sobriété médicamenteuse chez les personnes âgées

La prise de plusieurs médicaments par un même patient est parfois désignée par le terme de polymédicamentation, ou polymédication, sans définition consensuelle concernant le nombre de produits de santé pris ou leur nature (médicaments, produits homéopathiques, produits à base de plantes, vitamines, etc.) (a)(1,2)

DNDi : un modèle collaboratif de recherche et développement centré sur les besoins des patients

L'initiative "Médicaments contre les maladies négligées" (DNDi, de l'anglais Drugs for Neglected Diseases initiative) a été créée en 2003 sous l'impulsion de Médecins sans Frontières (MSF). Il s'agit d'un organisme à but non lucratif qui vise à développer des traitements à destination des populations dites négligées, c'est-à-dire souffrant de maladies infectieuses dont les traitements sont inefficaces voire plus dangereux qu'utiles, inexistants, inabordables ou encore inadaptés à leurs conditions de vie (a)(1,2). Le nombre de personnes concernées est important, vivant généralement dans des pays pauvres, et les maladies qui les affectent ne constituent pas un marché intéressant pour les firmes pharmaceutiques qui les ont délaissées (3). L'objectif initial du DNDi était de pallier ce manque d'engagement tout en proposant un modèle de recherche et développement (R&D) qui serait alternatif et basé sur des principes de collaboration, d'accessibilité à des traitements adaptés, de partage des connaissances, de non-profitabilité (1,4)

Une "expertise" médiatique pas toujours éclairante

La pandémie de covid-19 est aussi une pandémie d'incertitudes. Beaucoup de personnes en sont affectées, surtout quand elles ont déjà d'autres soucis ou d'autres vulnérabilités. Quelques-unes cherchent des certitudes, voire en inventent, et s'y accrochent, parfois contre toute évidence. Ainsi, tout est dit et son contraire, notamment dans les innombrables cafés du Commerce, dans les médias, au coin de la rue, ou sur les réseaux sociaux

Limiter les effets indésirables des médicaments : pratiques de terrain

Réfléchir sur le bon usage des médicaments, en tant que professionnel de santé, pousse à se demander si l'on peut modifier sa pratique pour réduire les risques d'effets indésirables et leurs conséquences. C'est ce que font, sur la durée, les participants à "Médicaments en Questions", programme d'amélioration des pratiques professionnelles de Prescrire proposé de 2014 à 2021. Médecins, pharmaciens, infirmiers, ils cherchent (et trouvent souvent) des moyens efficaces à mettre en œuvre lors de la prescription, de la dispensation ou de l'administration des médicaments. Et ils les échangent sur l'Atelier forum en ligne. En voici un retour d'expérience, selon les cinq principaux axes d'action de ce programme

Vaccins covid-19 : pas pour tout le monde

Fin mai 2021, certains des pays les plus riches comptaient plus de 50 % d'adultes vaccinés contre le covid-19 et commençaient à vacciner les enfants (1,2). Le directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a invité ces pays à plutôt partager leurs vaccins avec les pays moins riches qui n'en ont pas assez pour vacciner les soignants, et où les hôpitaux sont submergés de patients en urgence vitale, parlant de « catastrophe morale » (1,2)

Covid-19 : l'exposition aux médias d'information, possible facteur d'anxiété

La pandémie de covid-19 et ses conséquences sont d'une ampleur et d'une gravité exceptionnelles. Depuis le début de la crise, en France notamment, les médias d'information de presse écrite (papier ou internet), radio et télévision, de même que les réseaux sociaux, en ont massivement rendu compte. Dans le meilleur des cas, ils ont aidé le public à mieux comprendre la situation et à se protéger d'une contamination. Ils ont aussi, pour beaucoup, contribué à dénoncer les "fake news" sur le covid-19 ou à lutter contre l'isolement pendant les périodes de confinement (a)(1,2)

Hydroxychloroquine : deux fois plus d'effets indésirables notifiés dans le monde en 2020

L'hydroxychloroquine n'a pas d'efficacité démontrée pour diminuer la fréquence des hospitalisations et des morts liées à la maladie covid-19. Pourtant, en 2020, dans de nombreux pays, ce médicament a été largement utilisé, hors autorisation de mise sur le marché (AMM), dans cette affection (1,2)

AME : un recours insuffisant, un accès à faciliter

Depuis la réforme de la Couverture maladie universelle en 2000, l'Aide médicale de l'État (AME) permet aux étrangers en situation irrégulière en France d'avoir accès aux services de santé, sous condition de ressources (1). Elle n'a depuis cessé d'être remise en cause, au gré des débats sur l'immigration dans la vie politique française (2). La dernière restriction en date, votée dans la loi de finances pour 2020, est entrée en vigueur le 2 juin 2021 (3à5)

Deux médecins sanctionnés pour non protection des données de santé de leurs patients

Le Règlement général européen de protection des données (RGPD) impose aux professionnels de santé de sécuriser suffisamment les données personnelles des patients (art. 32), et, en cas de violation de ces données, d'alerter l'autorité de contrôle compétente (en France, la Commission nationale de l'informatique et des libertés, CNIL) (art. 33). Pour n'avoir pas respecté ces obligations, deux médecins libéraux ont été condamnés par la CNIL, fin 2020, à des amendes de respectivement 3 000 et 6 000 euros (1)

Les travaux exposant à la silice cristalline enfin classés comme cancérogènes en France

L'inhalation de poussières de silice cristalline, principalement en milieu professionnel, expose à la silicose et est associée à un risque accru de tuberculose pulmonaire, de bronchopneumopathie chronique obstructive, d'affections rénales chroniques et de maladies systémiques. La cancérogénicité de la silice cristalline, y compris en l'absence de silicose, est admise depuis longtemps. En 1997, la silice cristalline a été classée cancérogène avéré par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence spécialisée de l'Organisation mondiale de la santé (1)

Santé scolaire en France : en grande difficulté

En France, la loi du 8 juillet 2013 sur la refondation de l'école de la République a donné à la santé scolaire des objectifs ambitieux : favoriser la réussite scolaire et réduire les inégalités en matière de santé (1)

Pour une solidarité "en règles"

Les questions de santé liées aux menstruations ne se limitent pas aux douleurs, au syndrome de choc toxique ou aux substances chimiques présentes dans certaines protections périodiques. Pouvoir tout simplement disposer de ces produits d'hygiène en fait aussi partie (1)

Un procès pour éviter un nouveau désastre : comprendre et dissuader

La longueur du procès Mediator° (sept mois) rend difficile un compte rendu exhaustif. Prescrire a fait le choix de porter son regard surtout sur la partie du procès concernant l'Agence française du médicament et ses experts, et non sur celle concernant la firme Servier (lire aussi "Mediator° : procès d'un entre-soi entre des acteurs de l'Agence du médicament et une firme influente"). L'Agence, investie d'une mission de service public, est censée défendre l'intérêt des patients. En tant que "gendarme du médicament", elle a une mission de contrôle vis-à-vis des firmes, quels que soient leurs intentions, leurs méthodes et leur modèle économique. L'Agence aurait dû retirer plus tôt Mediator° à base de benfluorex

Quelques dates clés du désastre Mediator°

1976 La firme Servier commercialise en France le benfluorex comme médicament sous le nom commercial Mediator°. Son effet principal est coupe-faim (anorexigène), mais il est surtout présenté comme un médicament du diabète et "anti-gras"

"Prescrire" au cœur des débats judiciaires

Durant le procès Mediator°, il a été question de la revue Prescrire à de nombreuses reprises. Le cofondateur de la revue Gilles Bardelay et son responsable de la Rédaction durant les années 2000 puis directeur éditorial au moment du procès, Bruno Toussaint, ont été entendus en qualité de témoins. L'avocat de victimes Charles Joseph-Oudin, la lanceuse d'alerte Irène Frachon, le parquet (l'accusation) ou encore la présidente du tribunal ont mentionné le travail de Prescrire pour nourrir les débats à propos de l'évaluation de certains médicaments (et pas seulement Mediator°), de la nature de l'information apportée aux médecins sur les médicaments, de l'importance de disposer d'un bon service documentaire, du travail des experts ou de l'Agence française du médicament

Un circuit de la décision sans responsable assumé

La lenteur de l'Agence française du médicament pour retirer du marché Mediator° (benfluorex), malgré des indices de toxicité, s'explique notamment par une recherche permanente du consensus avant de prendre la moindre décision cruciale (lire aussi "Mediator° : procès d'un entre-soi entre des acteurs de l'Agence du médicament et une firme influente"). Ce procédé s'est compliqué d'une inaptitude à bousculer, quand les circonstances l'exigeaient, la bienséance, la déférence aux organigrammes et les calendriers. Peut-être aurait-il fallu parfois mener la réflexion en dehors des « habitudes », des « civilités » et de l'obsession « réglementaire, réglementaire » rapportées par l'ancien responsable d'un centre régional de pharmacovigilance (CRPV)

Mediator° : procès d'un entre-soi entre des acteurs de l'Agence du médicament et une firme influente

Le 29 mars 2021, le tribunal judiciaire de Paris a rendu son jugement dans le procès pénal relatif au désastre du Mediator° (1). Ce procès s'était ouvert en septembre 2019, dix ans après le retrait du marché du benfluorex en France et neuf ans après le dépôt des premières plaintes (a). Ce procès en première instance, qui sera suivi d'un procès en appel, a été historique par le nombre de plaignants (plus de 4 100), de témoins (une centaine) et de prévenus : le groupe Servier (à travers plusieurs de ses sociétés), l'Agence française du médicament (dénommée Afssaps en 1999, puis ANSM à partir de 2012 au lendemain du désastre Mediator°) et douze personnes physiques, principalement de la firme et de l'Agence

Dispositifs médicaux d'automédication : les avantages pour les industriels, des incertitudes pour les patients

Troisième partie. Nouveau règlement en 2021 : agences des produits de santé plus impliquées, évaluations peut-être renforcées

AMM accélérées : de nombreux médicaments sans valeur thérapeutique élevée

Les procédures accélérées d'autorisation de mise sur le marché (AMM) ont été instaurées dans l'Union européenne et aux États-Unis d'Amérique dans le but affiché d'accélérer l'accès des patients à des médicaments ayant une valeur thérapeutique élevée (1)

Le travail de nuit "cancérogène probable"

En France, selon des enquêtes menées en 2016 et 2017, environ un salarié sur six déclare travailler régulièrement ou occasionnellement la nuit (a)(1,2). Cette proportion semble stable, identique à celle de 2005 (1). Le nombre de personnes concernées en France a toutefois augmenté par rapport au début des années 1990. Plusieurs millions de salariés travaillent la nuit, davantage des hommes que des femmes, dans certains secteurs, notamment le tertiaire, plus que dans d'autres (1à4). Dans la fonction publique d'État et dans la fonction publique hospitalière, la part des salariés concernés est respectivement de 22,3 % et 26,7 % (2)

Formaldéhyde : abaissement des valeurs limites d'exposition professionnelle en France

En France, un décret a fixé fin 2020 de nouvelles valeurs limites d'exposition professionnelle à ne pas dépasser pour plusieurs substances chimiques, dont le formaldéhyde. Ces valeurs limites sont entrées en vigueur en février 2021 (1)

Loi contre la prostitution : cinq ans après, peu d'effets positifs

La loi française de 2016 « visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées » a abrogé le délit de racolage public, interdit l'achat d'acte sexuel et créé un "parcours de sortie" de la prostitution (1)

Des consultants à tout faire

Le choix de confier au cabinet de conseil McKinsey l'élaboration de la campagne de vaccination contre le covid-19 en France a beaucoup surpris (1). Pourtant la sous-traitance d'activités d'intérêt public à des consultants privés est fréquente et ancienne (2)

Un Cercle de qualité en pratique : le Cercle de Domène (Isère)

Le Cercle de qualité de Domène (Isère) a été constitué début 2019. Les démarches de la pharmacienne animatrice, non officinale, ont permis la constitution d'un groupe de cinq médecins généralistes, dont certains exerçaient dans la même maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) ou faisaient partie du même groupe de pairs. À la suite de la sollicitation d'un des médecins, deux pharmaciens officinaux ont rejoint ce Cercle, qui présentait alors la particularité de rassembler des professionnels qui n'exerçaient pas sur les mêmes territoires, avec un impact sur la manière d'aborder et de préparer les séances. La présentation de son fonctionnement s'est appuyée sur une évaluation restituée par la pharmacienne animatrice du groupe (lire aussi "Cercles de qualité médecins-pharmaciens : expérimentés en France")

Des patients lucides sur les manques du système de soins

En France, l'enquête auprès de la Communauté de patients pour la recherche sur les maladies chroniques (cohorte ComPaRe) montre certains manques des soignants, notamment dans leur formation, et certaines anomalies du système de soins. Les patients qui ont participé à cette étude en dressent un constat lucide. Voici une sélection de leurs attentes

Dispositifs médicaux d'automédication : les avantages pour les industriels, des incertitudes pour les patients

Deuxième partie. Un marché peu contrôlé avant et après commercialisation

Cercles de qualité médecins-pharmaciens : expérimentés en France

Divers types de groupes réunissant des professionnels de santé en France travaillent sur la qualité des soins, ceux animés par un pharmacien sont plus rares. En Suisse, les Cercles de qualité médecins-pharmaciens existent depuis la fin des années 1990 (1). Ils ont été conçus avec plusieurs objectifs :

Un sixième examen biologique inclus dans le dépistage néonatal

La liste des examens biologiques de dépistage néonatal s'est allongée avec un arrêté du 12 novembre 2020. Elle comprenait déjà le dépistage de la phénylcétonurie, de l'hypothyroïdie congénitale et de la mucoviscidose, ainsi que de l'hyperplasie congénitale des surrénales (pour les nouveau-nés nés à partir de 32 semaines d'aménorrhée) et de la drépanocytose (en cas de risque particulier de développer la maladie). Depuis le 1er décembre 2020 s'y ajoute le dépistage du déficit en acyl-CoA déshydrogénase des acides gras à chaîne moyenne (MCAD) (1,2)

Tenir compte du point de vue des patients pour améliorer les soins

En France, un groupe d'épidémiologistes universitaires a mis en place sur internet une cohorte qui recrute des patients se déclarant atteints de maladies chroniques, définies ici comme des affections nécessitant un suivi régulier d'au moins 6 mois (1,2). Cette cohorte, nommée Communauté de patients pour la recherche (ComPaRe), est gérée au moyen d'une plateforme numérique (a). Le recrutement des patients a débuté en janvier 2017, avec une durée de suivi prévue de 10 ans à 20 ans. Ces patients participent en répondant à des questionnaires en ligne portant sur leurs maladies et le vécu de leurs soins, en proposant des idées de recherche, ou en participant à l'analyse des données collectées, en collaboration avec les chercheurs. Le projet ComPaRe est financé par l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) et par l'université de Paris (1,2)

Représentants des usagers : l'exemple de la lutte contre les infections nosocomiales

En France, depuis une ordonnance de 1996, puis la loi du 4 mars 2002, les usagers du système de soins sont représentés par des membres d'associations agréées dans certaines instances hospitalières : conseil de surveillance (auparavant dénommé conseil d'administration), commission des usagers, comité de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN), etc. (lire l'encadré "C'est-à-dire ? Représentants des usagers dans les instances de santé") (a,b)(1à3)

Pilules de 3e génération : première étape franchie vers un procès pénal

En France, en juillet 2020, la justice pénale a ordonné en appel l'ouverture d'une instruction judiciaire concernant Marion Larat, victime en 2006 d'un accident vasculaire cérébral (AVC) très invalidant alors qu'elle prenait Méliane° depuis 3 mois, un contraceptif à base d'éthinylestradiol et d'un progestatif dit de 3e génération (gestodène). Une plainte déposée en 2017 contre la firme Bayer et l'Agence française du médicament (ANSM) avait débouché en 2018 sur un refus d'instruction. Pour le parquet, l'existence d'un risque de thromboses indépendamment d'une prise de contraceptif écartait le chef de "blessures involontaires". Et l'absence d'obligation légale d'indiquer dans les notices un risque accru de thromboses avec les pilules de 3e ou 4e génération par rapport aux pilules de 2e génération écartait la qualification de tromperie et de mise en danger d'autrui. Les avocats de Marion Larat ont fait appel de cette décision, avec succès (1,2)

La pollution atmosphérique, possible facteur aggravant des maladies neurodégénératives

Aux États-Unis d'Amérique, une étude de cohorte a évalué la corrélation entre une exposition chronique aux particules atmosphériques de diamètre inférieur à 2,5 micromètres (alias PM 2,5) et le risque d'hospitalisation pour maladie de Parkinson, maladie d'Alzheimer ou démence apparentée (1)

Détection des hydrocarbures dans les laits pour bébés : réglementation insuffisante

Fin 2019, l'association de défense des consommateurs Foodwatch a rendu publics les résultats de tests effectués sur 16 laits en poudre pour bébés vendus en Allemagne, en France et aux Pays-Bas (a). Huit de ces laits étaient contaminés par des hydrocarbures aromatiques d'huiles minérales (MOAH, pour Mineral oil aromatic hydrocarbons), avec des niveaux compris entre 0,5 mg par kg (soit la limite minimale de détection par certains laboratoires) et 3 mg par kg. Deux de ces laits avaient été achetés en France (b)(1)

Régulation des cosmétiques : une situation alarmante

Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) dresse un tableau alarmant des moyens d'évaluation et de surveillance des produits cosmétiques, tant au niveau français qu'au niveau européen (1)

Qualité variable des conditionnements : l'exemple des spécialités à base de diénogest non associé

Quand plusieurs spécialités contenant une même substance au même dosage sous une même forme pharmaceutique sont disponibles, il est préférable de prescrire ou de dispenser celle dont le conditionnement apporte les meilleures garanties de qualité et de sécurité

Médicaments : cinq questions à l'usage des patients

Au Canada, la collaboration de plusieurs organisations de santé autour de la sécurité des médicaments et des patients a permis l'élaboration d'une liste de cinq questions à poser par les patients, afin de les aider à dialoguer avec les professionnels de santé au sujet de leurs traitements médicamenteux :

La phrénologie est-elle une science ?

Au milieu du 19e siècle existaient à New York et dans d'autres grandes villes occidentales des cabinets de phrénologie : des clients venaient s'y prêter à des mesures et palpations du crâne pour en tirer des enseignements sur leur personnalité. Science ? Pratique ésotérique ? Charlatanisme ? Retour sur une discipline qui fut d'abord considérée comme une science avant d'être reléguée au rang de pratique divinatoire

Dispositifs médicaux "d'automédication" : les avantages pour les industriels, des incertitudes pour les patients

Première partie

Lister avec les patients les médicaments pris : un temps d'échange utile

Réévaluer périodiquement l'intérêt des traitements médicamenteux est un des moyens efficaces pour réduire leurs effets indésirables et les erreurs. En France notamment, les pharmaciens y sont incités via les conciliations médicamenteuses et les bilans de médication (a,b)(1,2). En particulier chez les personnes âgées de 75 ans et plus, dont plus d'une sur trois prend au moins dix médicaments de manière continue (3)

Produits à allégations trompeuses : un grossiste répartiteur officinal épinglé

En octobre 2020, s'appuyant sur l'article L. 121-1 du Code de la consommation, la Cour de cassation a considéré que la responsabilité pénale d'une société peut être examinée pour « pratique commerciale trompeuse relative à un produit cosmétique, dès lors que cette pratique a été mise en œuvre pour son compte ou qu'elle est amenée à profiter in fine de l'erreur induite ». Ainsi, outre les fabricants, d'autres intervenants peuvent être pénalement condamnés, à titre "secondaire". L'arrêt de la Cour de cassation visait un grossiste répartiteur officinal, la CERP, concerné par deux infractions (1)

Dispositifs médicaux : des dépenses croissantes et hors de contrôle

En France, la filière des dispositifs médicaux (DM) est l'industrie de santé la plus dynamique. Elle rassemblait 1 300 entreprises (dont 92 % de PME) et près de 85 000 emplois en 2017. Elle commercialise entre 800 000 et 2 millions de produits répartis dans 80 000 catégories très hétérogènes. Dans l'Union européenne, les DM sont mis sur le marché sans évaluation préalable par les autorités de santé, qui ont toutefois la charge de leur surveillance, avec peu de moyens (1,2)

Autotests : une firme sanctionnée pour une publicité diffusée sans visa sur internet

La loi dite de sécurité du médicament adoptée en 2011 a instauré l'obligation pour les firmes d'obtenir un visa de l'Agence française du médicament (ANSM) avant de diffuser des publicités à l'intention du grand public pour des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro « dont la défaillance est susceptible de causer un risque grave pour la santé » (1,2). Sont notamment concernés les dispositifs d'autodiagnostic, commercialisés pour être utilisés par les patients sans l'intervention d'un professionnel de santé (2)

Génération covid-19

Les enfants et les jeunes sont relativement épargnés par la maladie covid-19. Mais pas par les moyens de lutte contre l'épidémie, qui ont parfois des conséquences délétères, notamment sur leur santé mentale et leurs conditions de vie

Des outils de mesure du burn-out imparfaits

Des outils de mesure du burn-out basés sur des questionnaires ont été développés. Un autoquestionnaire, utilisé dans une majorité des études, le Maslach Burnout Inventory (MBI), du nom de son auteure, Christina Maslach, a contribué à la définition du burn-out (1). Il comprend 22 items (ou sentiments) ; la personne qui y répond cote la fréquence (de 0 à 6) avec laquelle elle ressent ces sentiments (par exemple « je me sens à bout à la fin de ma journée de travail »)

Performances diagnostiques de l'échographie et de la tomodensitométrie pour le diagnostic de métastases péritonéales d'un cancer ovarien

Les performances diagnostiques de l'échographie et de la tomodensitométrie dans le diagnostic de métastases péritonéales ont été évaluées dans une étude chez 280 patientes, dont 118 atteintes d'un cancer ovarien (1,2)

Droit à l'oubli : droit d'omettre certains cancers

Le droit à l'oubli concerne les prêts professionnels, les prêts immobiliers et les prêts à la consommation dont l'échéance intervient avant le 71e anniversaire de l'emprunteur. Il permet l'accès à une assurance sans surprime ni exclusion (1). Aucune information n'est à déclarer :

Grille de référence : une connaissance très précise de la maladie est nécessaire

La grille de référence de la convention Aeras (pour "s'Assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé") liste diverses maladies permettant d'obtenir, sous conditions, une assurance sans surprime ni exclusion ou une assurance moyennant une surprime plafonnée avec parfois des exclusions partielles. Début 2021, la grille concerne les prêts professionnels et les prêts immobiliers ne dépassant pas 320 000 € dont l'échéance intervient avant le 71e anniversaire de l'emprunteur (1,2)

Le burn-out des soignants

Depuis mars 2020, la pandémie de covid-19 met à l'épreuve les soignants. Leurs témoignages du sens retrouvé à leur métier mais aussi d'épuisement, d'inquiétude, de lassitude, sont nombreux et de premières enquêtes sont publiées (1à3). Mi-2021, il est encore trop tôt pour évaluer l'impact à long terme de la charge supplémentaire liée à pandémie de covid-19 sur une souffrance au travail des soignants déjà notoire

Rage : prévention simplifiée

Le virus de la rage provoque la mort dès lors que les symptômes d'encéphalite apparaissent. Il se transmet à partir de la salive d'un mammifère infecté, en particulier lors d'une morsure ou d'une griffure (1,2)

Accès à l'emprunt des personnes malades : des améliorations à confirmer en pratique

En France, la convention dite Aeras (pour "s'Assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé") a été signée en 2006 par l'État, les assurances et les banques, et des associations de malades et de consommateurs, afin de faciliter l'accès aux prêts aux personnes "ayant un risque aggravé de santé" du fait d'une maladie ou d'un handicap (1,2)

La firme Servier et l'Agence française du médicament condamnées

Fin mars 2021, le tribunal judiciaire de Paris a jugé la firme Servier et son ancien numéro 2 Jean-Philippe Seta coupables de « tromperie aggravée par la mise en danger de l'homme » et d'« homicides et blessures involontaires », pour avoir longtemps dissimulé la réalité des propriétés de Mediator° (benfluorex), avec des risques de valvulopathie et d'hypertension artérielle pulmonaire. La firme Servier a été condamnée à une amende de 2,7 millions d'euros, et Jean-Philippe Seta à quatre ans de prison avec sursis. Près de 200 millions d'euros devront aussi être versés aux milliers de victimes, selon le premier calcul d'un avocat à l'issue de l'audience (1)

Les certificats complémentaires de protection : un mécanisme de protection industrielle très profitable aux firmes

Les certificats complémentaires de protection (CCP) sont un mécanisme de protection industrielle qui s'ajoute à d'autres comme les brevets et la "protection des données" (1)

Dispositifs médicaux : la justice conforte l'opacité de l'organisme certificateur français

En 2019, l'organisme public français pour la certification des dispositifs médicaux (GMED) a refusé de fournir au journal Le Monde ses listes de dispositifs médicaux certifiés (certificat européen CE) et de refus de certification. Les documents administratifs peuvent en principe être divulgués, mais la loi comprend des exceptions, dont une en vertu de la protection des secrets industriels ou commerciaux, alias secret des affaires (1). La Commission d'accès aux documents administratifs (CADA), saisie par Le Monde, lui a opposé cette dernière disposition (2). Le quotidien et une quarantaine de sociétés de journalistes et d'associations ont porté l'affaire au tribunal administratif (1)

Médicaments et vaccins du covid-19 : gros sous et alliances gagnantes

Le marché pour les médicaments et les vaccins du covid-19 est gigantesque, concernant des milliards de personnes avec potentiellement des dizaines de milliards de dollars à la clé. Business as usual ? Pas tout à fait

Compléments alimentaires : quel rôle pour les professionnels de santé ?

En 2006, Prescrire appelait à la prudence à la suite de la transposition en France de la directive européenne de 2002 sur les compléments alimentaires : « les modalités d'"autorisation" de ces ingrédients laissent pour le moins perplexe (…). La Directive sur les compléments alimentaires a surtout été conçue pour ne pas entraver la libre circulation des marchandises dans l'Union européenne (…). Il en résulte une réglementation-passoire » (1)

Faible niveau de littératie en santé : un obstacle pour les plus vulnérables

Le niveau de santé des personnes dépend en partie de leur capacité à utiliser au mieux les moyens disponibles pour préserver, maintenir ou restaurer leur santé. Il dépend aussi de la qualité des soins, qui elle-même passe par une bonne communication entre professionnels de santé et patients, au-delà du simple échange d'informations. Dans les trois textes suivants, nous abordons des obstacles à cette communication et présentons des éléments pour mieux échanger avec les patients

Difficultés avec le numérique : une entrave à l'accès aux soins

Le niveau de santé des personnes dépend en partie de leur capacité à utiliser au mieux les moyens disponibles pour préserver, maintenir ou restaurer leur santé. Il dépend aussi de la qualité des soins, qui elle-même passe par une bonne communication entre professionnels de santé et patients, au-delà du simple échange d'informations. Dans les trois textes suivants, nous abordons des obstacles à cette communication et présentons des éléments pour mieux échanger avec les patients

Des conseils pour mieux échanger avec les patients

Le niveau de santé des personnes dépend en partie de leur capacité à utiliser au mieux les moyens disponibles pour préserver, maintenir ou restaurer leur santé. Il dépend aussi de la qualité des soins, qui elle-même passe par une bonne communication entre professionnels de santé et patients, au-delà du simple échange d'informations. Dans les trois textes suivants, nous abordons des obstacles à cette communication et présentons des éléments pour mieux échanger avec les patients

Dépakine° : les mises en cause se précisent

En juillet 2020, la firme Sanofi a été mise en examen dans le dossier de l'acide valproïque (Dépakine° ou autre) pour homicides involontaires. De plus, la firme doit s'acquitter d'une caution et d'une garantie bancaire d'un total de 88 millions d'euros immédiatement libérables en cas d'amendes et d'indemnisations (1,2). Elle était déjà mise en examen pour tromperie aggravée et blessures involontaires. L'ANSM a été mise en examen pour blessures et homicides involontaires par négligence (1,3)

Compléments alimentaires : peu évalués et contrôlés, trop facilement autorisés et parfois dangereux

Deuxième partie. Des consommateurs trop peu informés et protégés

Pesticides interdits : persistance dans l'air extérieur

En France, début 2021, il n'existe pas de surveillance obligatoire ni de seuil réglementaire de concentration pour les pesticides dans l'air extérieur. Cependant, des mesures de pesticides dans l'air extérieur ont commencé à être réalisées dans certaines régions au début des années 2000 (1)

Pesticides et maladie de Parkinson professionnelle : reconnaissance facilitée

En France, depuis 2012, le tableau n° 58 du régime agricole de la Sécurité sociale permet la reconnaissance en maladie professionnelle de la maladie de Parkinson liée à l'exposition aux pesticides (1). La liste des travaux susceptibles de provoquer la maladie est indicative. Il s'agit des travaux exposant habituellement aux pesticides : par contact ou inhalation lors de leur manipulation ou de leur emploi ; par contact avec des cultures, surfaces ou animaux préalablement traités ou lors de l'entretien des machines destinées à l'application des pesticides. Sont concernés les produits à usage agricole, les produits destinés à l'entretien des espaces verts, ainsi que les biocides et les antiparasitaires vétérinaires (2)

Disposer d'un logement : un pas essentiel vers la santé

En France, environ 30 % des personnes vivant durablement dans la rue souffrent de troubles psychiques sévères (1). Leur errance fait obstacle au suivi des soins. Aux États-Unis d'Amérique, dans les années 1980, ce constat a conduit à élaborer des programmes d'accès à un logement, sans obligation préalable de soins ou de sevrage d'une éventuelle addiction (2). En France, le programme "Un chez soi d'abord", inspiré de ces initiatives et d'une expérience marseillaise menée à la fin des années 2000, vise depuis 2011 à permettre à des personnes majeures sans abri, fortement touchées par la précarité et ayant des troubles psychiques sévères (schizophrénie ou troubles bipolaires), d'accéder à un logement, sans obligation de soin ou de sevrage (2,3). Une équipe mobile médicopsychosociale, comprenant notamment un médiateur de santé-pair, les accompagne, soucieuse des priorités des personnes aidées (3)

Pharmacies d'officine en France et compléments alimentaires

En France, les compléments alimentaires ne sont pas cités parmi les produits dont la vente est réservée aux pharmaciens (article L. 4211-1 du Code de la santé publique (CSP)

Pratiquer des actes de soins auprès d'une personne protégée

Une ordonnance du 11 mars 2020 entrée en vigueur le 1er octobre 2020 a défini en France le champ d'action des soignants auprès d'une personne majeure protégée (1). Ce texte vise à mieux équilibrer le principe d'autonomie de la personne majeure protégée (mis en avant dans le Code civil) et celui de protection par la personne chargée de la mesure de protection juridique (privilégié dans le Code de la santé publique) (2). Il sera souvent utile pour le soignant d'avoir connaissance du jugement afin de connaître la nature de la protection juridique, soit avec représentation portant sur la protection de la personne, soit avec assistance

Faire une demande de protection juridique

Le formulaire Cerfa n°15891*03 sert en France à faire une demande pour une habilitation familiale, une sauvegarde de justice, une tutelle ou une curatelle. Seule la personne vulnérable et certaines personnes de son entourage, nommées dans le Code civil, peuvent faire une demande de protection juridique par ce moyen au juge des contentieux de la protection, anciennement dénommé juge des tutelles, du tribunal dont dépend le lieu de vie de la personne (art. 430 du Code civil) (a). C'est la procédure la plus rapide

Le sida et les théories du complot

Le 5 juin 1981, une alerte médicale était lancée aux États-Unis d'Amérique : cinq patients homosexuels apparemment immunocompétents présentaient une pneumonie atypique (1,2). En 1982 une nouvelle maladie fut identifiée et désignée comme syndrome d'immunodéficience acquise (sida) (2). Sa nature infectieuse fut établie en 1983-1984 grâce à l'identification du virus HIV (3)

Compléments alimentaires : peu évalués et contrôlés, trop facilement autorisés et parfois dangereux

Première partie. Un dédale réglementaire, peu d'exigences pour leur autorisation

Protection juridique des majeurs : depuis 2015, des évolutions notables, mais timides

En France, une protection juridique est prévue pour les personnes ayant une altération de leurs facultés mentales et/ou corporelles rendant difficile ou empêchant l'expression de leur volonté (article 425 du Code civil). Cette protection, après décision de justice, peut prendre plusieurs formes : habilitation familiale, sauvegarde de justice, curatelle, tutelle. Elle porte sur la protection de la personne, pour certaines décisions médicales, de vie privée, de choix du lieu de vie, etc., et sur la protection de ses biens, pour des actes de gestion courante ou plus importants. Selon la mesure, une ou plusieurs personnes est ou sont désignées pour assister ou représenter la personne protégée (lire l'encadré "C'est-à-dire ? Les différentes formes de protection juridique d'une personne majeure en France"). En 2017, on recensait environ 730 000 personnes sous protection juridique (a)(1)

Déremboursement des médicaments de la maladie d'Alzheimer et exposition aux psychotropes

En France, depuis le 1er août 2018, les médicaments de la maladie d'Alzheimer ne sont plus remboursables par la Sécurité sociale : donépézil (Aricept° ou autre), galantamine (Reminyl° ou autre), rivastigmine (Exelon° ou autre) et mémantine (Ebixa° ou autre) (1)

Pesticides agricoles : l'efficacité des équipements de protection individuelle largement surestimée

Selon la hiérarchisation des moyens de protection des travailleurs, quand un risque ne peut être supprimé et que les mesures de protection collective contre les agents chimiques dangereux ne suffisent pas ou sont impossibles à mettre en œuvre, le port d'équipements de protection individuelle est recommandé (1à3). Dans l'agriculture, ces équipements (combinaisons, gants, tabliers, bottes ou encore lunettes) visent à réduire l'exposition aux pesticides, dont plusieurs études ont montré les conséquences néfastes sur la santé des travailleurs, notamment un risque accru de cancers et de maladie de Parkinson (1,4à8). La pénétration des pesticides dans l'organisme se fait principalement par la peau, mais aussi par les voies respiratoire et orale, et à différents moments du travail agricole : lors du transport, de la préparation ou de l'épandage des produits, par accident (en cas de débordement d'une cuve, par exemple), lors de phases dites de réentrée dans des cultures précédemment traitées, etc. (1,8)

La recherche clinique hospitalière en France entre 2008 et 2017

En France, le Comité national de coordination de la recherche (CNCR) a été créé en 2005 pour piloter et promouvoir la recherche hospitalière (1). Il a publié une enquête sur les études et essais cliniques menés à l'hôpital en France entre 2008 et 2017 (lire l'encadré "Recherches impliquant la personne humaine en France") (2). Il a utilisé pour cela les données du registre international d'essais cliniques ClinicalTrials (www.clinicaltrials.gov) et de bases de données du Ministère français de la santé : la base Sigrec (Système d'information et de gestion de la recherche et des essais cliniques), dédiée au recensement et au suivi des essais cliniques réalisés au sein des établissements de soins ; et la base Piramig (Pilotage des rapports d'activité des missions d'intérêt général) qui permet de savoir si les études cliniques ont donné lieu ou non à une publication dans une revue à comité de lecture (a)(1,2)

Recherches impliquant la personne humaine en France

Les recherches impliquant la personne humaine sont classiquement différenciées selon qu'elles sont interventionnelles (alias essais cliniques) ou seulement observationnelles (études observationnelles)

Intense lobbying des firmes de produits de santé auprès des élus aux États-Unis d'Amérique

Une étude a quantifié les sommes dépensées aux États-Unis d'Amérique, de 1999 à 2018, par les firmes du médicament et autres produits de santé, en lobbying auprès des élus et en contributions lors des élections tant au niveau fédéral qu'au niveau des États. Un lobbying destiné à influencer le travail législatif et le résultat des élections (1)

Évaluation clinique des médicaments avant AMM de plus en plus insuffisante

Des auteurs ont analysé l'évolution des autorisations de mise sur le marché (AMM) accordées par l'Agence étatsunienne du médicament (FDA) entre 1995 et 2017 (1). Ils ont comparé les nouveaux médicaments autorisés sur 3 périodes triennales : 1995-1997, 107 médicaments ; 2005-2007, 57 médicaments ; 2015-2017, 109 médicaments. Soit un total de 273 médicaments dans 339 indications. Pour chaque indication, ils ont analysé la qualité des essais du dossier initial d'évaluation sur lesquels la FDA s'est appuyée pour accorder l'AMM. Pour ces 273 médicaments, elle a pris en compte 795 essais (1)

Cannabis à usage médical : un cadre expérimental en France

En France, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020 a autorisé une expérimentation d'un usage médical du cannabis pendant 2 ans (1). Il est prévu que cette expérimentation débute au plus tard le 31 mars 2021 (2)

Le gâchis des essais cliniques dans le covid-19

La pandémie de covid-19 a donné lieu à de très nombreux essais cliniques évaluant diverses pistes de traitement. Pas toujours à bon escient

Cannabis à visée médicale : toute la complexité de la phytothérapie

En France, une expérimentation du cannabis à usage médical a été annoncée pour 2021. Malgré l'ancienneté de l'utilisation du cannabis, les connaissances sur cette plante sont encore incomplètes. Nous avons rassemblé quelques notions qui nous ont paru importantes à comprendre pour son usage médical

Pesticides interdits : exportation massive depuis l'Union européenne

La fabrication et l'exportation de pesticides pourtant interdits dans l'Union européenne pour des raisons de protection de la santé ou de l'environnement sont autorisées, à condition d'informer les pays importateurs des dangers liés à ces produits (1)

Medtronic, une firme implantée à l'hôpital

À ses débuts en 1949, Medtronic était une entreprise de réparation de matériel médical. Après l'invention d'un stimulateur cardiaque externe autonome (pacemaker) à la fin des années 1950, Medtronic s'est spécialisée dans le domaine cardiaque. Puis la firme a diversifié son offre, avec la vente de dispositifs médicaux implantables, tels les valves cardiaques, les pompes d'administration de médicaments, les appareils de diagnostic et l'instrumentation chirurgicale sophistiquée (1). Medtronic est l'un des leaders mondiaux des technologies médicales, avec un chiffre d'affaires de 30 milliards de dollars en 2019 (2)

Efficacité des antidépresseurs : surestimée par une succession de biais dans la publication des essais

Un grand nombre de résultats d'essais cliniques réalisés ne sont jamais publiés. Les essais aux résultats favorables au traitement testé (alias résultats "positifs") ont plus de chance d'être publiés que les autres (1,2). Mais d'autres biais contribuent à une distorsion de la réalité

Maladies rares : gâchis humain en recherche clinique

En Europe et aux États-Unis d'Amérique, 60 millions de personnes sont atteintes d'une maladie dite rare, souvent en attente d'un traitement efficace, ce qui rend particulièrement nécessaire la recherche clinique. Une maladie rare est définie comme atteignant moins de 5 personnes sur 10 000. Certaines maladies rares ont cependant une prévalence suffisante pour être rencontrées par de nombreux soignants dans leur pratique. C'est le cas, par exemple, du mésothéliome, de la mucoviscidose ou de la maladie de Huntington (1,2)

Mediator° : la norfenfluramine au cœur du procès

Le jugement dans le procès pénal Mediator° est attendu fin mars 2021, douze ans après le retrait du marché français de ce médicament qui a causé la mort de plusieurs centaines de personnes par hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) ou par valvulopathie (1)

Malades étrangers en France : recul du droit au séjour après la loi de 2016

En France, depuis 1998, une personne étrangère gravement malade en situation irrégulière a le droit d'obtenir, sous conditions, un titre de séjour pour raisons médicales (1). Parmi ces conditions figure celle de ne pas avoir accès à des soins appropriés en cas de retour dans son pays d'origine, qui entraînerait alors pour cette personne des conséquences d'une exceptionnelle gravité (1)

Accès au dossier médical : un droit fondamental maltraité

En France, l'accès au dossier médical d'un patient fait l'objet d'obligations précises relevant de la loi informatique et libertés et du Code de la santé publique. Ces textes précisent entre autres quel est le contenu d'un dossier, qui peut y accéder en dehors du patient et à quelles données, et à qui (médecins libéraux, établissements) il incombe d'accorder l'accès, selon quels délais et modalités (1)

Questionner sa pratique Grossesse et risque médicamenteux : pendant et aussi avant

Une étude épidémiologique française a été menée à partir des données de remboursement de l'Assurance maladie entre 2011 et 2014 chez environ 29 000 femmes enceintes, soit environ 1 % des femmes enceintes en France pendant la période de l'étude. La moitié d'entre elles ont été exposées à 9 médicaments ou plus au cours de leur grossesse : antalgiques (paracétamol, etc.), antispasmodique (phloroglucinol), fer, antibiotiques, ainsi que des médicaments dont l'effet sur l'enfant à naître est connu et dangereux (acide valproïque, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC), isotrétinoïne, etc.). Ces données vont dans le même sens que des études antérieures : par exemple, une synthèse publiée en 2011 a montré que la proportion de femmes ayant présenté des médicaments au remboursement pendant la grossesse était environ 2 fois plus grande en France que dans des pays du nord de l'Europe (1). Le fait que l'exposition de femmes enceintes à certains médicaments ait conduit à des désastres connus, tels que ceux du thalidomide, du diéthylstilbestrol (DES), ou plus récemment de l'acide valproïque, est manifestement trop peu pris en compte (2à4)

Pénuries de médicaments : une (grosse) épine dans le pied des pharmaciens

Fin 2019, le Groupement pharmaceutique de l'Union européenne (GPUE), organisme qui défend à Bruxelles syndicats et ordres professionnels, a recueilli dans 24 pays le point de vue de pharmaciens d'officine sur l'impact des pénuries de médicaments en Europe dans les 12 mois précédents (1,2)

En France, une hospitalisation pour maladie cardiovasculaire sur cinq attribuée au tabac

La prévalence du tabagisme reste élevée en France (1). Elle a un fort impact sur le nombre de personnes hospitalisées. Une étude des données hospitalières pour l'année 2015 en France métropolitaine a estimé à environ 250 000 le nombre d'hospitalisations pour une maladie cardiovasculaire attribuable au tabagisme quotidien ou occasionnel, soit environ 21 % du total des hospitalisations pour maladie cardiovasculaire (2)

Médicaments orphelins : règlement européen à corriger

En 2000, l'Union européenne, à la suite d'autres pays, a adopté un règlement encourageant les firmes à mettre sur le marché des médicaments dits orphelins dans le traitement de maladies rares (règlement CE 141/2000) (1). Dès 2006, les limites de ce règlement, et son utilisation abusive par certaines firmes étaient déjà manifestes (2). Des évaluations publiées en 2020 confirment ces défauts (3)

Heurs et malheurs du clitoris

Depuis quelques années, les ouvrages et articles portant sur le clitoris se multiplient, nous incitant à découvrir cet organe féminin. Une injonction étonnante s'agissant d'un organe connu en détail depuis longtemps. Ainsi au 4e siècle avant notre ère, Aristote mentionne déjà le clitoris et sa capacité à apporter du plaisir sexuel à la femme. Il est aussi connu d'auteurs perses et arabes comme Avicenne et Abulcasis. Au Moyen Âge, on considère que le clitoris joue un rôle dans la reproduction grâce à l'émission d'un « sperme féminin », la cyprine – d'où des discours de l'Église chrétienne encourageant les maris à stimuler le clitoris de leur femme (1)

Pesticides : usage domestique massif, avec trop peu de précautions

La population générale est exposée non seulement aux pesticides présents dans l'environnement (l'eau, l'air et les sols contaminés), mais aussi à ceux utilisés au domicile (1). Chez les enfants et les adolescents, une augmentation du risque de leucémie et de cancer du cerveau (le cancer le plus fréquent chez les enfants), et de troubles du développement neurologique, a été établie en cas d'exposition in utero ou pendant l'enfance aux pesticides à usage domestique (1à3)

Tabagisme déclaré en France : en baisse

En France, en 2019, 30 % des personnes âgées de 18 ans à 75 ans ont déclaré fumer du tabac (contenu dans des cigarettes, cigares, cigarillos ou chichas), versus 34 % en 2014 ; 24 % quotidiennement versus 28,5 % en 2014 (1). Cette estimation est basée sur le "Baromètre santé" de Santé publique France, réalisé chaque année par enquête téléphonique auprès d'un échantillon représentatif de la population âgée de 18 ans à 85 ans (1)

Un génériqueur condamné pour notice incomplète sur les risques

L'amiodarone (Cordarone° ou autre) est utilisée dans le traitement de troubles du rythme cardiaque, notamment la fibrillation auriculaire (1). Il est connu depuis les années 1980 que ce médicament expose à des fibroses pulmonaires, et à des morts, depuis au moins les années 2000 (2). Mais les notices françaises du princeps et des génériques ont longtemps uniquement pointé des symptômes tels que « essoufflements, fièvre, toux », en ajoutant plus tard la mention « pouvant être très graves ». Le risque mortel de fibrose pulmonaire n'a été précisé que tardivement, notamment en 2017 dans la notice du génériqueur Biogaran, alors que cette information figurait dans la notice canadienne de Cordarone° depuis 2007 (2,3). En 2020, toutes les notices des spécialités d'amiodarone commercialisées en France précisent ce risque

Télésanté en France en 2020 : un point d'étape

Depuis les années 2010, les technologies de l'information et de la communication (TIC) permettent d'envisager des actes de soins à distance, avec ou sans présence de soignants auprès du patient. On parle notamment de "télémédecine", "téléconsultation", "téléexpertise", "télésoin". Que recouvrent ces termes ? Quelles sont les pratiques en France, en particulier depuis l'épidémie de covid-19 ? Quelles sont les principales questions en suspens ?

Novartis : un programme de corruption de grande ampleur

Grâce à un lanceur d'alerte, et aidée notamment par le Federal Bureau of Investigation (FBI) et un bureau anti-fraude du Department of Health, la Justice étatsunienne a démantelé un vaste programme de corruption mené par la firme Novartis (1)

Essais comparatifs : une question d'éthique

La pandémie de covid-19 a été l'occasion d'une très forte exposition médiatique de la recherche médicale, de ses méthodes, de ses incertitudes, de ses controverses et de ses manipulations. Parmi les questions débattues avec passion figure celle des essais comparatifs, sous les angles scientifique et éthique

Utilisation des données massives de santé : quelques définitions

Données massives ou big data Les "données massives" désignent un volume élevé de données primaires (en poids numérique ou en nombre) que seul un traitement informatisé permet de traiter efficacement (1). Les données primaires (âge, taux de glycémie, séjour hospitalier, etc.) sont des données brutes recueillies puis préparées (structuration, indexation, etc.) pour être utilisables par une requête informatique. Elles sont regroupées au sein de bases de données

Gestion des données personnelles par les professionnels de santé : des aides de la CNIL

Les professionnels de santé libéraux doivent mettre en œuvre les obligations de protection des données personnelles des patients prévues par le Règlement général européen de protection des données (RGPD). Les professionnels salariés ou exerçant dans un établissement de santé ont à se rapprocher de leur direction ou de la personne désignée telle que le délégué à la protection des données (DPO) (1)

Dispositifs numériques relatifs à l'épidémie de covid-19 et respect des personnes et de leurs droits

L'épidémie de covid-19 a rendu particulièrement visible l'usage du numérique pour recueillir des données de santé. En France, des décrets publiés en mai 2020 ont autorisé la création de trois traitements de données personnelles : SI-DEP (Système d'information de dépistage) qui enregistre les résultats des tests effectués par la plupart des laboratoires de biologie médicale privés et hospitaliers ; Contact Covid qui enregistre les contacts des personnes testées positives, à la suite de leur enregistrement au déclenchement des investigations par un médecin ; StopCovid, une application de repérage par smartphone des contacts considérés comme rapprochés et prolongés que la personne a eus. L'objectif est de permettre l'identification des chaînes de contamination du virus, l'orientation et le suivi des personnes infectées ou susceptibles de l'être, ainsi que de contribuer à la surveillance épidémiologique et à la recherche (1,2)

Violences sexistes et sexuelles et soins gynéco-obstétricaux : écouter les femmes

Dès 2013, des milliers de témoignages de femmes publiés sur les réseaux sociaux ont dévoilé au grand public l'existence d'actes sexistes et de violences faites aux femmes lors de soins gynécologiques et obstétricaux en France (1). Plusieurs documentaires et reportages ont ensuite été diffusés dans les médias portant sur une consultation pour une demande de contraception, l'interruption volontaire de grossesse ou le vécu des accouchements (1)

Dispositifs médicaux : des essais cliniques comparatifs sont possibles

La commercialisation des dispositifs médicaux n'est pas soumise en Europe à une autorisation de mise sur le marché (AMM), contrairement aux médicaments (1). En 2020, seul un marquage CE (conformité européenne) est requis, attribué par des organismes privés le plus souvent, sur la base d'une documentation technique fournie par le fabricant. La mise en place d'une AMM européenne avec évaluation clinique de l'efficacité pour les dispositifs médicaux les plus à risque représenterait un progrès notable, mais elle n'est pas prévue par le nouveau règlement européen qui entrera en vigueur en 2021 (2)

Effets indésirables : souvent négligés dans les synthèses méthodiques

Afin de savoir comment les effets indésirables des interventions médicales en général et des médicaments en particulier sont pris en compte dans les synthèses méthodiques, des chercheurs britanniques ont utilisé la base de données en ligne Prospero, qui regroupe les protocoles de ces synthèses (1,2)

Recherche et développement de médicaments : des investisseurs publics au rôle ambivalent

Les patients et les actionnaires des firmes ont des intérêts divergents quand le prix des médicaments est tel qu'il devient un obstacle à leur accès. Or une étude montre qu'une part très importante des actionnaires des firmes pharmaceutiques sont des investisseurs publics ou quasi publics

Données massives (big data) en santé et respect des personnes et de leurs droits

Les données massives ("big data") sont souvent présentées comme permettant des avancées technologiques majeures, notamment dans le domaine de la santé, que ce soit pour les soins, la recherche ou la santé publique (1à3). Elles ne sont pas réservées aux spécialistes en technologies du numérique : toute personne est susceptible d'alimenter et d'utiliser des données massives, notamment en santé (lire l'encadré "Utilisation des données massives de santé : quelques définitions"). C'est le cas, par exemple, quand les personnels d'un établissement de santé renseignent des informations concernant un patient dans une base de données (dossiers médicaux, facturation à l'assurance maladie, etc.) ; quand un soignant utilise un logiciel d'aide au diagnostic ou une application de télémédecine, a recours à l'imagerie médicale, renseigne un dossier pharmaceutique ou un dossier médical partagé (DMP) ; quand une personne effectue des recherches pour un problème de santé sur des sites internet, ou quand elle utilise un objet connecté dans un but de santé ou de bien-être (1,4,5). Prescrire a pour sa part accès à l'Échantillon généraliste de bénéficiaires de l'assurance maladie, ce qui a permis la publication d'une dizaine de textes rédigés à partir d'études originales sur les médicaments depuis 2014 (6)

Questionner sa pratique : préserver la qualité de vie des patients souffrant de BPCO

La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie respiratoire définie par une altération en partie irréversible des débits respiratoires, survenant en général de manière progressive (1)

Mediator° : tout faux dès le départ

En juin 2020, à l'issue du procès pénal Mediator°, les deux procureures ont conclu que tous les prévenus étaient coupables des délits qui leur étaient reprochés (a). Pour la firme Servier : obtention indue d'autorisation, tromperie avec mise en danger de l'homme, homicides et blessures involontaires par violations délibérées de ses obligations, escroquerie (1). Pour l'Agence française du médicament : homicides et blessures involontaires par négligence. Pour divers membres des autorités et experts : prise illégale d'intérêts et autres délits (1)

La Maison de santé Decazeville-Aubin en quelques mots

Située dans l'Aveyron à environ 170 kilomètres du Centre hospitalier universitaire de Toulouse et 40 kilomètres du Centre hospitalier de Rodez, la ville de Decazeville est dotée d'un centre hospitalier comprenant un service d'urgences et des services de médecine, chirurgie ambulatoire et soins de suite et rééducation (1). La population de ce territoire rural au passé minier (charbon) est pour environ 35 % âgée de plus de 60 ans (versus environ 27 % en France métropolitaine) (2)

Risques confirmés des perturbateurs endocriniens

La contamination des êtres humains par des substances chimiques présentes dans l'environnement, et dans les produits de consommation, est devenue un enjeu majeur de santé publique. Plusieurs de ces polluants, liés aux activités humaines, sont des perturbateurs endocriniens avérés ou suspectés (lire l'encadré "Définitions des perturbateurs endocriniens") (1,2). Depuis 2011, Prescrire a consacré plusieurs textes aux effets des substances chimiques ayant une action de perturbation endocrinienne, particulièrement sur la fonction reproductive (2à7). Cependant, leurs effets sur la santé vont au-delà du seul système reproducteur. En 2019, un rapport au Parlement européen a fait le point sur les perturbateurs endocriniens, leurs effets sanitaires connus, et sur les limites de leur encadrement par les réglementations européennes en vigueur (a)(8). L'occasion de faire une mise à jour des connaissances

Définitions des perturbateurs endocriniens

En 2002, le Programme international sur la sécurité des substances chimiques, mené conjointement par plusieurs agences des Nations unies dont l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a proposé une définition d'un perturbateur endocrinien qui continue d'être largement utilisée (1à3). En France, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a ainsi traduit cette définition : « Un perturbateur endocrinien est une substance, ou un mélange de substances, qui altère les fonctions du système endocrinien et de ce fait induit des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein de (sous)-populations » (2). L'OMS a aussi défini la notion de perturbateur endocrinien potentiel, fondée sur les propriétés d'une substance (ou d'un mélange de substances) susceptibles d'entraîner une perturbation endocrinienne (1,3)

Maison de santé Decazeville-Aubin : une dynamique de prévention et de promotion de la santé

En France, à Decazeville et à Aubin, deux communes proches en Aveyron, une trentaine de professionnels de santé libéraux, médicaux et paramédicaux, et un centre de soins infirmiers coopèrent au sein d'une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) multisite depuis 2014 (lire l'encadré "La Maison de santé Decazeville-Aubin en quelques mots"). Cette MSP est née de la volonté des élus et des professionnels de santé d'améliorer l'accès aux soins et de pallier le manque de médecins (1)

Bronzage en cabine : les études sous influence plus favorables

Une analyse a cherché à savoir si les études financées par les professionnels du bronzage en cabine, alias bancs solaires, délivraient des conclusions différentes des études n'ayant pas fait l'objet d'un tel financement (1). Environ 700 articles scientifiques, publiés jusqu'en 2019, portant sur les effets du bronzage en cabine sur la santé, ont été analysés. Dans un peu plus de 7 % des cas, il y avait un lien financier avec les professionnels du bronzage en cabine ou des organisations apparentées. Parmi les études ainsi financées, 78 % évoquaient un bénéfice du bronzage en cabine sur la santé, versus seulement 4 % pour les articles sans ce financement (1)

Le tabac à chauffer : un produit marketing qui nuit à la santé

Après le leurre de la moindre dangerosité des cigarettes avec filtre et des cigarettes dites légères, l'industrie du tabac a lancé depuis 2014 dans plusieurs pays (Suisse, Italie, Roumanie, Japon, etc.) une campagne marketing importante afin d'imposer sur le marché les produits à base de tabac à chauffer (1à3). Cette forme de tabac est présentée par les industriels comme un produit moins dangereux pour la santé que la cigarette conventionnelle. En 2019, ces produits étaient disponibles dans plus de 40 pays, dont la France (4,5)

Oxycontin° : effet protecteur de la réglementation dans certains États des États-Unis

La firme Purdue a usé de diverses stratégies pour promouvoir massivement et agressivement Oxycontin° (oxycodone) aux États-Unis d'Amérique : ciblage des médecins parmi les plus gros prescripteurs de médicaments opioïdes, financement de "formations" pour des soignants, envahissement publicitaire de journaux médicaux, etc. (1). Des économistes suggèrent que cette firme a aussi adapté son niveau de promotion en fonction des réglementations locales des divers États de ce pays (2)

Arrêts maladie chez les hospitaliers : impact fort des conditions de travail

En 2017, à partir d'enquêtes de méthodologies différentes, une étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) a porté sur les arrêts maladie des personnels hospitaliers en France, qu'ils exercent dans des établissements publics ou privés (à but lucratif ou non) (1)

Balbutiements de la déclaration des événements indésirables graves associés aux soins en France

Le bilan national des déclarations d'événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) publié par la Haute autorité de santé (HAS) pour l'année 2018 est le premier portant sur une année complète après celui, partiel, du démarrage du portail internet d'accès public signalement.social-sante.gouv.fr (1,2)

Légionellose : un nombre de cas encore élevé en France en 2019

1 816 cas de légionellose, maladie à déclaration obligatoire, ont été déclarés en France en 2019, 2 133 cas en 2018 et 1 630 cas en 2017 : ce nombre est en augmentation, après une stabilité globale de 2005 à 2016 (1à3)

Chloroquine : situation critique

S'inspirant de travaux de médecins chinois, un universitaire français a affirmé dans une vidéo grand public en février 2020 que, grâce à l'hydroxychloroquine, le covid-19 était « probablement l'infection respiratoire la plus facile à traiter de toutes » ; et un médecin étatsunien a convaincu le président de son pays qu'il avait guéri 100 % de 699 personnes présumées malades avec ce médicament (1à3)

"Médicaments en Questions", bilan 2019

En plus de ses publications périodiques et applications numériques, Prescrire propose plusieurs formations en ligne, dont Médicaments en Questions, un programme d'amélioration des pratiques professionnelles organisé en sessions annuelles (1). Centré sur la prise en compte des effets indésirables des médicaments, ce programme associe : auto-analyse de la pratique à partir de formulaires ; actualisation et approfondissement des connaissances par la lecture régulière de la revue et la participation au Test de Lecture mensuel ; échanges entre participants sur un forum en ligne (a)(1)

L'invention des antidépresseurs

60 millions de boîtes d'antidépresseurs dispensées à environ 5 millions de personnes : c'est ce qu'a pris en charge l'Assurance maladie française en 2014 (1). Depuis les années 1990, les patients chez qui les médecins ont posé un diagnostic de dépression se voient de plus en plus souvent prescrire des médicaments dans le but de réduire la durée de l'épisode dépressif et d'éviter les rechutes ou la chronicisation de la maladie (2). Le succès de ces médicaments s'explique en partie par l'Histoire

Médicaments : financements publics de la recherche et profits privés

Dans tous les pays, même les plus riches, le prix exorbitant des nouveaux médicaments grève les dépenses de santé. Les firmes pharmaceutiques justifient souvent ces prix exorbitants par l'importance des dépenses de recherche et développement (R&D) pour les nouveaux médicaments. Mais si le financement de cette recherche est en partie assuré par des fonds publics, et si les firmes pharmaceutiques bénéficient de nombreuses aides, ces prix sont-ils encore justifiés ? Plusieurs études et rapports apportent des informations sur les soutiens financiers publics directs et indirects dont bénéficient les firmes pharmaceutiques (a)(1à3)

Euthanasie en Belgique : 2,1 % de l'ensemble des décès en 2018

En Belgique, l'euthanasie a été dépénalisée sous conditions par une loi de 2002 (modifiée en 2005, 2014 et 2016) (1,2). Elle peut être demandée par un « patient majeur ou mineur émancipé, capable ou encore mineur doté de la capacité de discernement et [qui] est conscient au moment de sa demande». La demande doit être volontaire, réfléchie et répétée, sans pression extérieure (1)

Dispositifs médicaux : un organisme certificateur jugé coresponsable

Un organisme certificateur dit notifié (au sens de habilité dans l'Union européenne par des autorités) vérifie, avant commercialisation, le respect de la mise en œuvre par les fabricants de la conformité des dispositifs médicaux à risque tels que des prothèses mammaires, stents ou prothèses de hanche au cadre réglementaire européen (1)

Déremboursement des médicaments de la maladie d'Alzheimer en France : sans conséquence notable sur la fréquence des actes de soins

En France, la ministre de la Santé a décidé qu'à partir du 1er août 2018 les médicaments de la maladie d'Alzheimer ne seraient plus remboursables par la Sécurité sociale : donépézil (Aricept° ou autre), galantamine (Reminyl° ou autre), rivastigmine (Exelon° ou autre) et mémantine (Ebixa° ou autre). La Haute autorité de santé avait demandé ce déremboursement en 2016, vu leur service médical rendu "insuffisant". Depuis 2014, Prescrire proposait de les écarter des soins, pour se concentrer sur « l'aide à l'organisation du quotidien, le maintien d'activité, l'accompagnement et l'aide de l'entourage » (1)

La "clause de conscience" chez les professionnels de santé en France

Les médecins disposent en France d'une "clause de conscience" en matière d'interruption volontaire de grossesse (IVG), leur permettant de refuser d'en pratiquer. La clause de conscience des médecins est-elle limitée à l'IVG ? Relève-t-elle de leur appréciation personnelle ou bien est-elle encadrée par la loi ? D'autres professionnels de santé sont-ils concernés ?

Devoir de mémoire

Le retrait du marché français de Mediator° (benfluorex) en 2009 doit beaucoup aux rapprochements faits avec des désastres du passé. Des soignants se sont souvenus des dégâts liés à d'autres amphétaminiques anorexigènes, l'aminorex dans les années 1960 et la dexfenfluramine (Isoméride°), proche de Mediator°, dans les années 1990 (1,2). En 1997, la commercialisation des fenfluramines, dont la dexfenfluramine, a été arrêtée parce que les graves atteintes des valves cardiaques de patients qui y avaient été exposés ont rappelé à des médecins étatsuniens les valves abîmées, des années voire des décennies plus tôt, par des dérivés de l'ergot de seigle (2)

Exposition au radon : réglementation renforcée en France

Le radon est un gaz radioactif d'origine naturelle issu de la désintégration de l'uranium présent dans la croûte terrestre ; il est inodore, incolore, très volatil et soluble dans l'eau. Une fois produit, le radon peut se diffuser dans le sous-sol et pénétrer dans les bâtiments. L'exposition est surtout liée à l'inhalation de radon accumulé dans l'air intérieur d'espaces confinés (1,2). En France, le radon dans l'air intérieur constitue la principale source d'irradiation naturelle et est à l'origine d'un tiers environ de l'exposition individuelle moyenne totale aux rayonnements ionisants, soit autant que l'irradiation médicale (1,3)

Une firme sanctionnée pour une publicité diffusée sans visa

L'obligation pour les firmes d'obtenir un visa de l'Agence française du médicament (ANSM) avant de diffuser une publicité à destination des professionnels de santé amenés à prescrire, dispenser ou utiliser des médicaments, est l'une des mesures importantes de la loi dite de sécurité du médicament adoptée en 2011 (1). Pour n'avoir pas respecté cette obligation, la firme Urgo Healthcare a été sanctionnée par l'ANSM, en juillet 2019, par une amende de 334 799 euros (2)

Effets indésirables et résultats d'essais cliniques en cancérologie : des formulations trompeuses et des omissions

La connaissance des effets indésirables des médicaments est très limitée au moment de leur mise sur le marché (1à4). Cette connaissance limitée tient en partie au fait que les effets indésirables des nouveaux médicaments observés au cours des essais cliniques ne sont pas toujours rapportés clairement dans les comptes rendus de ces essais publiés dans les revues médicales (a)(5à8)

Affaire Dépakine° : la firme Sanofi mise en examen

En France, en février 2020, la firme Sanofi a annoncé avoir été mise en examen dans le cadre de l'instruction judiciaire ouverte par le parquet de Paris sur l'affaire de l'acide valproïque (Dépakine° ou autre) (1). Ce volet pénal vise à comprendre comment, entre 1990 et avril 2015, de très nombreuses femmes enceintes ont pu être exposées à cet antiépileptique, alors que des risques pour les enfants à naître étaient évoqués dès les années 1980 (1,2)

Besoin de preuves : dans le covid-19 aussi

Outre ses nombreuses conséquences sanitaires et économiques majeures dans le monde entier, l'épidémie de covid-19 a conduit de nombreuses personnes à s'interroger sur l'évaluation des médicaments et le besoin de preuves avant leur utilisation

Usage d'opioïdes : la situation française plus proche des niveaux européens que du niveau étatsunien

Les opioïdes de semi-synthèse et naturels (tels que l'oxycodone) et de synthèse (fentanyl et tramadol), dont les prescriptions ont significativement augmenté en France, ont été impliqués, aux États-Unis d'Amérique, respectivement dans les première et troisième "vagues" d'augmentation de la mortalité par surdose d'opioïdes, à la fin des années 1990 et à partir de 2013 (1,2). Néanmoins, l'augmentation en France de la prescription des antalgiques opioïdes en général, ainsi que des intoxications et des morts liées à leur usage, n'atteint pas l'ampleur de la crise étatsunienne (1,2)

Une tendance à la hausse du nombre d'hospitalisations et de morts liées à l'usage d'antalgiques opioïdes en France

La mortalité par surdose d'opioïde a nettement augmenté à la fin des années 1990 puis à partir de 2013 aux États-Unis d'Amérique. Une telle évolution est-elle observée en France ? Quels sont les antalgiques opioïdes dits faibles ou forts le plus souvent prescrits en ville en France ? Comment évoluent les données nationales d'hospitalisations et de morts liées à des intoxications par opioïdes ?

Prise en charge à domicile de personnes âgées en alternative à l'hôpital à Mayenne

Le maintien à domicile des personnes âgées, notamment par un renforcement des interventions en cas de déstabilisation temporaire de leur état de santé, constitue le deuxième projet le plus fréquent envisagé par les maisons de santé, selon une étude réalisée sur un échantillon non représentatif de ces structures (1). Le Pôle de santé libéral du pays de Mayenne, regroupement de grande taille de professionnels de santé que Prescrire a présenté en 2014, a expérimenté, de mars 2014 à fin 2018, deux dispositifs. Un premier volet "Coordination des sorties complexes d'hospitalisation à Mayenne" (n° 439, p. 379-382) a décrit la coordination des sorties complexes d'hospitalisation, notamment par l'amélioration des échanges d'informations entre les professionnels de santé de ville et ceux de l'hôpital. Ce second volet décrit l'organisation à domicile d'une alternative à l'hospitalisation pour les personnes âgées (2à4). Dans quels buts ce dispositif a-t-il été mis en place ? Avec quels acteurs ? Avec quels résultats ?

AMM peu exigeantes en Europe et aux USA, conséquences délétères aussi en Amérique latine

Des pays d'Amérique latine ont adopté des procédures d'autorisation de mise sur le marché (AMM) simplifiées pour des médicaments déjà autorisés dans l'Union européenne, aux États-Unis d'Amérique et dans d'autres pays occidentaux (1,2). Par exemple, entre 2012 et 2017, le Mexique a autorisé 310 nouveaux médicaments dans ces conditions (1). Argentine, Équateur, Pérou, Paraguay, République dominicaine, Salvador et Uruguay ont aussi adopté des procédures d'AMM simplifiées pour des médicaments autorisés par les agences du médicament européenne (EMA) ou étatsunienne (FDA) (1,2)

Personnes hostiles aux vaccinations : des motivations diverses

En France comme dans d'autres pays, des personnes sont hésitantes, méfiantes voire défiantes par rapport aux vaccinations ou à leur caractère obligatoire. Les attitudes vont de personnes hésitantes par rapport à certains vaccins seulement, jusqu'à des personnes hostiles aux vaccinations en général, parfois appelées « antivaccins », « antivacc » ou « antivax ». L'hésitation vaccinale a fait l'objet d'une analyse dans Prescrire en 2018 (1). Ce texte le complète en analysant le phénomène d'hostilité aux vaccinations

Essais cliniques : les critères principaux d'évaluation souvent modifiés

Les promoteurs d'essais cliniques sont fortement incités à décrire leur protocole dans les registres d'essais cliniques (ClinicalTrials.gov aux États-Unis d'Amérique, EU Clinical Trials Register en Europe, Isrctn au niveau mondial, etc.) avant le début de l'essai (1,2). Une comparaison des protocoles enregistrés et des résultats finalement publiés permet de repérer d'éventuels discordances, omissions ou changements de protocole (2)

Cataracte radio-induite : abaissement de la valeur limite d'exposition

La cataracte est une opacification de l'ensemble ou d'une partie du cristallin qui entraîne une baisse progressive de l'acuité visuelle. Sa survenue est surtout liée à l'âge (1). D'autres facteurs sont aussi en cause, dont l'exposition à des rayonnements ionisants (2,3)

Plomb : viser une exposition professionnelle plus basse

En France, chez les travailleurs exposés au plomb, la "valeur limite biologique" réglementaire de plombémie à ne pas dépasser est fixée depuis 2003 à 400 microg/l chez les hommes et 300 microg/l chez les femmes (1,2). Un suivi individuel renforcé de l'état de santé par le médecin du travail est indiqué en cas de plombémie supérieure à 200 microg/l chez les hommes et 100 microg/l chez les femmes (1,2). Le plomb étant un reprotoxique avéré, il est interdit d'y exposer les femmes enceintes ou qui allaitent (2)

Pesticides : le respect de l'environnement passe avant la liberté d'entreprendre

Selon la loi sur l'alimentation d'octobre 2018, la production, le stockage et la circulation des pesticides destinés à l'usage agricole dont l'utilisation est interdite au niveau européen, seront interdits en France à partir de 2022 (1). Le syndicat des firmes productrices de pesticides a demandé au Conseil d'État d'annuler ces dispositions qui, en instaurant l'interdiction d'exporter ces pesticides en dehors de l'Union européenne, constitueraient une entrave à la liberté d'entreprendre garantie par le Bloc de constitutionnalité français (a)(2). Mais le Conseil constitutionnel, saisi par le Conseil d'État, a confirmé la légalité de cette disposition

Suisse : 30 ans d'actions pour faire progresser les soins pharmaceutiques

Début 2020, la rémunération des pharmacies suisses est remarquablement détachée du prix fabricant des médicaments. Sauf exception, les prestations pharmaceutiques de base, négociées avec les assureurs, sont rémunérées selon la valeur d'un point tarifaire (1,05 franc suisse, soit environ 1 €). Par exemple, l'acte de "validation médicament" vaut 4 points. Il recouvre diverses prestations, dont la validation pharmaceutique de l'ordonnance et la fourniture de divers conseils adaptés au bon usage du médicament. L'acte de "validation traitement" vaut 3 points. Il rémunère notamment la création d'un dossier et le suivi du patient. D'autres prestations rémunèrent la substitution (20 points), les gardes (16 points), la réalisation de semainiers (20 points), les entretiens de polymédication de personnes âgées (45 points). La dispensation de méthadone est rémunérée au forfait (1)

Prise en charge des honoraires pharmaceutiques par la Sécurité sociale au 1er janvier 2020 en France
Rémunération des pharmacies d'officine françaises : du médicament aux soins

En France, outre les médicaments à usage humain ou vétérinaire, les pharmaciens sont autorisés à vendre plus d'une vingtaine d'autres types de produits, parmi lesquels : les dispositifs médicaux à usage individuel, certains dispositifs de diagnostic in vitro, les plantes médicinales, les huiles essentielles, les compléments alimentaires, les produits cosmétiques, les produits diététiques, les matériels et accessoires d'hospitalisation à domicile, les articles d'hygiène buccodentaire, la confiserie pharmaceutique, etc. (1)

La santé des personnes travailleuses du sexe en danger

En France, il y aurait de 30 000 à 37 000 personnes pratiquant le travail du sexe : 93 % de nationalité étrangère, 85 % de femmes, 10 % d'hommes et 5 % de personnes transgenres (a)(1). En France, le travail du sexe fait l'objet de mesures de répression qui ont évolué avec le temps. Quelles sont les conséquences de ces mesures, notamment pour la santé des personnes travailleuses du sexe ?

Soins funéraires de conservation et infections transmissibles

Les soins de conservation du corps retardent temporairement le processus de décomposition entre le moment de la mort et celui de l'inhumation ou de la crémation. On distingue deux méthodes de conservation : par le froid et par un produit chimique. L'utilisation d'un produit chimique requiert une déclaration en mairie et l'intervention de professionnels habilités, les thanatopracteurs (1). La réalisation de ces soins est subordonnée à la demande d'une personne habilitée à pourvoir aux funérailles (un membre de la famille par exemple) et du certificat de décès précisant qu'il n'y a pas d'obstacle médicolégal ni d'infection transmissible interdisant ces soins (2)

Registre européen d'essais cliniques : trop peu de résultats renseignés

La mise à disposition publique des résultats complets des essais cliniques sur les médicaments est une nécessité scientifique, pour notamment donner une image fidèle des résultats des évaluations effectuées. C'est aussi une nécessité éthique, par respect des personnes participant aux essais. Les registres d'essais cliniques sont un moyen de rassembler et donner accès à ces résultats de manière exhaustive, qu'ils soient publiés ou non dans des revues

Opioïdes : des recommandations de l'OMS sous l'influence de firmes

En juin 2019, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé qu'elle retirait deux guides de pratique, datés de 2011 et 2012, sur la prescription des médicaments opioïdes (1). Elle a justifié cette décision par la prise en compte de nouvelles données scientifiques et l'existence de conflits d'intérêts pesant sur ces deux publications (1)

Fièvre typhoïde : fin de la vaccination obligatoire en milieu professionnel

Le 1er mars 2020, l'obligation pour les professionnels des laboratoires de biologie médicale, en France, d'être vaccinés contre la fièvre typhoïde a été suspendue (1). Ils étaient les seuls professionnels concernés par cette obligation, motivée par un risque de contamination lors de la manipulation des selles (2)

Contraception : gratuite en France pour l'ensemble des jeunes filles mineures

En France, selon des données de 2013, près de 1 000 grossesses sont recensées chaque année chez des jeunes filles mineures âgées de moins de 15 ans, avec une interruption volontaire de grossesse (IVG) pour environ 80 % d'entre elles. Depuis les années 1990, environ une centaine d'enfants naissent, chaque année, de jeunes filles âgées de 13 ou 14 ans (1,2)

Alcool : aveuglement sans modération

En 2020, l'alcool reste une des premières causes de mortalité évitable en France. Pourtant, peu est fait par les responsables politiques pour lutter contre sa consommation excessive. Comme s'ils donnaient plus d'importance aux résultats économiques immédiats qu'aux conséquences sanitaires

Coordination des sorties complexes d'hospitalisation à Mayenne

L'organisation coordonnée des sorties d'hospitalisation est souvent intégrée au projet de santé des maisons de santé (pour un quart d'entre elles, selon une étude sur un échantillon non représentatif) (1). Ainsi, le Pôle de santé libéral du pays de Mayenne, que nous avons présenté en 2014, a expérimenté une procédure avec le centre hospitalier de la ville pour améliorer l'organisation des retours à domicile lorsque la situation est considérée comme complexe (2,3)

Les liens d'intérêts des CHU scrutés par la presse régionale française

En janvier 2020, dix ans après la révélation publique des dégâts liés à Mediator° (benfluorex), et à l'occasion du procès pénal relatif à ce désastre, une quinzaine de journaux de la presse quotidienne régionale ont publié des enquêtes sur les liens d'intérêts des 32 centres hospitaliers universitaires ou régionaux français (CHU ou CHR) avec les firmes de produits de santé (1,2). Réunis dans un collectif dit Data + Local, les journalistes ont analysé en détail la répartition des 170 millions d'euros versés par des firmes aux CHU et aux professionnels de santé y exerçant, déclarés en 2018 par des firmes de produits de santé (1)

Une campagne de sensibilisation grand public au profit de firmes

À la fin de l'année 2018, une campagne d'affichage dans le métro parisien visait à attirer l'attention des passagers sur la souffrance de personnes atteintes de psoriasis (a)(1). Cette campagne de sensibilisation grand public était diffusée sous le nom de l'Association France Psoriasis, dont l'un des objectifs est de mieux faire connaître le psoriasis, le rhumatisme psoriasique et leurs traitements

Essais cliniques : pas assez d'exigence sur les comparateurs

Un essai clinique comparatif, randomisé et en double aveugle, est la meilleure méthode d'évaluation comparative des effets spécifiques d'un traitement. Quand le comparateur est un autre traitement (et non un placebo), encore faut-il que celui-ci soit choisi et utilisé de façon optimale (1). Ce n'est pas toujours le cas

Refus de soins pour motif social

Un "testing" a été effectué en France de février à mai 2019 auprès de dentistes, gynécologues et psychiatres : 58 % des patientes se faisant passer pour des bénéficiaires d'une aide à l'Assurance maladie (Couverture maladie universelle complémentaire, CMUc, ou Aide à la complémentaire santé, ACS, fondues depuis novembre 2019 dans la Complémentaire santé solidaire) ont obtenu un rendez-vous, versus 70 % des personnes ne déclarant pas d'aide, pour un motif de consultation identique et à la même période (1). 12 % des cabinets joints par téléphone ont ainsi exprimé, au mépris de la loi, un refus explicite et direct de recevoir une patiente disposant de faibles ressources. Les refus ont été constatés dans 9 % des 500 cabinets de dentistes testés, 11 % des 505 cabinets de gynécologues et 15 % des 508 cabinets de psychiatres (1)

Gare au baratin dans les essais cliniques

Les "spin doctors" ne sont pas une catégorie de médecins mais des spécialistes en communication qui sont chargés de valoriser l'image d'une entreprise ou d'une personne. Le "spin", au sens de torsion, sous-entendu "des faits", existe cependant aussi en médecine et fait obstacle notamment à une évaluation fiable des nouveaux médicaments (1)

Sept paradoxes compliquant l'installation effective de la sédation profonde et continue en France

L'évaluation par le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie de l'évolution des pratiques relatives à la mise en œuvre de la sédation profonde et continue jusqu'au décès (Spcjd), depuis l'adoption de la loi Claeys-Leonetti, a mis en lumière sept paradoxes qui ont conduit à réduire l'accès à ce droit en situation palliative. Nous reproduisons ici la présentation synthétique de ces paradoxes par ce Centre (1)

La quasi-totalité des prescripteurs de Mediator° épargnés par les conséquences juridiques

Aucun médecin prescripteur de Mediator° (benfluorex), commercialisé en France de 1976 à 2009, ne figure parmi les prévenus au procès pénal relatif au désastre, en cours jusqu'à fin avril 2020 à Paris (1). La responsabilité de certains prescripteurs a toutefois été évoquée voire reconnue devant diverses instances

La sédation profonde et continue jusqu'au décès : difficultés d'accès

Pour lutter contre le "mal mourir" et renforcer les droits et l'autonomie du patient en fin de vie, la loi française du 2 février 2016, dite loi Claeys-Leonetti, a autorisé, sous conditions, la mise en œuvre d'une sédation profonde et continue provoquant une altération de la conscience, maintenue jusqu'à la mort, associée à une antalgie et à l'arrêt de l'ensemble des traitements de maintien en vie (1,2). Début 2018, la Haute autorité de santé (HAS) a publié un guide qui donne un cadre d'organisation à la mise en œuvre de ce nouveau droit (2à5)

Prix des médicaments : des pays européens se fédèrent

Le prix des nouveaux médicaments a explosé au cours des années 2010, sans lien avec les coûts de recherche et développement, sous la pression de la spéculation des firmes (1)

Essais nucléaires : progression du nombre d'indemnisations

En France, depuis 2010, les personnes atteintes de certaines maladies liées à une exposition à des rayonnements ionisants dus aux essais nucléaires français, ou leurs ayants droit, peuvent prétendre à une indemnisation auprès d'une instance administrative, le Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen) (1,2). Un lien de causalité entre la maladie et les essais nucléaires est présumé quand trois conditions sont remplies : la personne a séjourné, à une période définie par la loi, en Polynésie française ou dans les zones des deux centres d'essais au Sahara, et elle souffre d'une des 23 maladies potentiellement radio-induites inscrites sur une liste modifiée en dernier lieu par un décret en 2019 (1,2). Ce décret a ajouté à la liste des maladies éligibles les cancers de la vésicule biliaire et des voies biliaires (2)

Amiante : les mésothéliomes pleuraux encore en hausse

Selon un bilan du Programme national de surveillance du mésothéliome pleural (PNSM), en France, l'incidence annuelle des mésothéliomes pleuraux est passée d'environ 800 cas pour la période 1998-2002 à 1 110 cas pour la période 2013-2016, dont 800 chez les hommes et 310 chez les femmes (1). Cette incidence a été estimée à partir des données recueillies dans les zones couvertes par le PNSM (21 départements en 2018), des données nationales de décès et des données hospitalières du Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) (1)

Savoir trouver une notice à jour sur internet et identifier la dernière version

L'autorisation de mise sur le marché (AMM) d'un médicament évolue au fil du temps : découverte ou confirmation de risques parfois graves, ajout de données chez des patients souvent écartés des essais cliniques (enfants, femmes enceintes, insuffisants rénaux, etc.), changement des posologies, restriction ou extension des indications, nouvelle contre-indication, etc. Ces évolutions conduisent à modifier le résumé des caractéristiques (RCP), destiné plutôt aux soignants (annexe I de l'AMM), et la notice, destinée aux patients (annexe IIIb)

Influence des avantages acceptés par les médecins en France

De nombreuses études ont montré dans divers pays l'influence des avantages offerts aux médecins sur leurs prescriptions (1,2). Ces études ont montré que l'influence des avantages est souvent inconsciente et qu'il ne suffit pas d'être lucide pour y échapper. Et elles confirment ce que savent depuis longtemps les "commerciaux" : les "petits" cadeaux sont particulièrement efficaces, surtout quand il s'agit de repas (1,2)

Maltraitances : les professionnels de santé, victimes aussi

Dans son avis sur les maltraitances au sein du système de santé français, la Commission nationale consultative des droits de l'homme (Cncdh) a constaté que les maltraitances sont aussi présentes dans le quotidien des professionnels de santé, et restent encore insuffisamment prises en compte (1)

Des valvulopathies d'origine médicamenteuse dans l'angle mort des cardiologues

L'exposition au benfluorex (Mediator°), commercialisé en France de 1976 à 2009, a fait des milliers de victimes, dont des centaines de morts, par hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) et/ou atteinte des valves cardiaques (1). Ce désastre a été révélé grâce à la ténacité d'une pneumologue de Brest, Irène Frachon (1,2). À l'exception notable de quelques cardiologues, dont le docteur Chiche à Marseille, les cardiologues dans leur ensemble n'ont joué aucun rôle important dans cette révélation, alors qu'ils étaient en première ligne pour diagnostiquer les valvulopathies à l'échocardiographie (2,3). Lors d'un diagnostic de valvulopathie, dans quelle mesure les cardiologues ont-ils envisagé un lien avec la prise de benfluorex ?

Maltraitances de patients au sein des structures de soins : les identifier et les prévenir

L'existence d'actes de violence et de maltraitance dans le système de santé est reconnue en France. De nombreux textes juridiques ont été produits pour tenter de les prévenir (1à4)

Exposition des soignants aux médicaments cytotoxiques : un risque avéré à prévenir

Les médicaments cytotoxiques, utilisés principalement dans le traitement des cancers, ont souvent des propriétés génotoxiques, cancérogènes et/ou toxiques pour la reproduction (1). En 2019, le risque de cancer lié à l'exposition de professionnels de santé à de tels médicaments n'a pas été montré. Mais quelques études ont mis en évidence, par des tests de génotoxicité (notamment d'aberrations chromosomiques), des effets génotoxiques chez des soignants travaillant en oncologie. Plusieurs études ont aussi montré un risque pour la reproduction : baisse de la fertilité chez les femmes, risque accru d'avortements et de malformations fœtales (1)

La biométrologie : un outil médical d'évaluation des expositions et de prévention du risque chimique

La surveillance biologique des expositions professionnelles ou environnementales (alias biométrologie, ou biosurveillance) consiste à mesurer chez des personnes exposées à une substance chimique le niveau d'un indicateur biologique. Cet indicateur est dosé principalement dans le sang ou les urines (1,2). La surveillance biologique des expositions est complémentaire de celle des concentrations de l'agent chimique concerné dans les milieux environnementaux (air, eau, sol) (1,2)

Un brevet sur Kymriah° contesté avec succès par des associations

En juillet 2019, Médecins du Monde et l'association suisse Public Eye ont fait opposition auprès de l'Office européen des brevets à l'un des brevets déposés sur le tisagenlecleucel (Kymriah°), une thérapie dite CAR-T utilisée dans des hémopathies (1,2). Selon leur analyse, le brevet était réfutable en raison d'une absence d'inventivité en regard de brevets antérieurs. Or, l'inventivité est un critère nécessaire de brevetabilité. L'Office des brevets avait d'abord exprimé des réserves lors du dépôt de la demande, avant de se laisser convaincre par des modifications proposées par la firme au fil de la procédure afin de prouver l'inventivité (1,2)

125 000 femmes vivant en France victimes de mutilation génitale

Selon une publication de 2019 basée sur des enquêtes dans divers pays, le nombre de femmes âgées de 18 ans et plus, vivant en France au milieu des années 2010 et ayant été victimes de mutilations génitales (dont l'excision), est estimé à 125 000 (1). Plus des deux tiers d'entre elles sont nées dans l'un des 30 pays dits à risque, principalement situés en Afrique, mais aussi en Asie ; puis ont migré en France. Les autres, environ un tiers, sont nées en France d'un ou de deux parents nés dans un des pays dits à risque et ont grandi en France (1)

Un congé de paternité supplémentaire pour enfant hospitalisé à la naissance

Depuis le 1er juillet 2019, en France, un congé de paternité supplémentaire peut être pris en cas d'hospitalisation immédiate de l'enfant à la naissance en néonatalogie, en pédiatrie ou en réanimation (1,2). Ce nouveau droit a été créé notamment pour améliorer la situation des parents d'un nouveau-né prématuré hospitalisé (3). Ce congé est accordé pendant la période d'hospitalisation et dans les quatre mois suivant la naissance, dans la limite de 30 jours consécutifs (1)

Perte d'AME

Depuis sa création en 2000, le dispositif d'accès aux soins des « étrangers en situation irrégulière », l'aide médicale de l'État (AME), n'a cessé de faire l'objet de restrictions ou de remises en cause au gré de la vie électorale française. Le débat politique sur son périmètre a été à nouveau ouvert fin 2019. C'est l'occasion de rappeler quelle réalité vivent ces personnes migrantes et exilées, avec ou "sans papiers", à partir de plusieurs enquêtes publiées par Santé publique France (1)

Questionner sa pratique : traiter des douleurs chroniques sur mesure avec un médicament

Les douleurs sont ressenties de façon très différente selon les patients. Plus elles s'installent dans le temps, plus les facteurs psychosociaux, comportementaux et relationnels prennent de l'importance dans ce ressenti (1)

Désastre du Mediator° et diffusion de la notion de conflit d'intérêts en santé

Deux chercheurs ont analysé d'un point de vue socio-historique la notion de conflit d'intérêts et sa place centrale dans le désastre du Mediator° (benfluorex), survenu après d'autres crises sanitaires en France (1)

Accès à l'information sur les produits de santé entravé en France

En 2019, le journal Le Monde s'est vu refuser l'accès à la liste des dispositifs médicaux dont le Groupement pour l'évaluation des dispositifs médicaux (GMED) a accepté ou refusé le marquage CE. Cet organisme est un établissement public à caractère industriel et commercial. Il est le seul habilité en France à délivrer des certificats de marquage CE, sésame de la mise sur le marché de nombreux produits de santé (1). Le GMED détient de ce fait quantité de données non publiées sur ces produits, souvent davantage que les autorités de santé (2)

Reconversion éclair du directeur de la FDA chez Big pharma

Dans une lettre ouverte, une sénatrice étatsunienne a demandé à Scott Gottlieb de faire preuve d'intégrité en renonçant à son poste au Conseil d'administration de la firme Pfizer, qu'il a rejointe peu après son départ de l'Agence étatsunienne du médicament (FDA). Scott Gottlieb dirigeait la FDA depuis deux ans (1)

Le Conseil d'État confirme l'intérêt d'arrêter les gammes ombrelles

En France, fin 2019, le Conseil d'État a conforté l'opposition de l'Agence française du médicament (ANSM) aux gammes ombrelles (Actifed°, Humex°, etc.), exprimée dans ses recommandations aux industriels sur le choix du nom de leurs médicaments. Le Conseil d'État estime que la pratique des gammes ombrelles « est susceptible de favoriser la confusion entre des médicaments de composition en substances actives et d'indications différentes et peut ainsi induire en erreur sur leur qualité ou leurs propriétés » (1)

Nouveaux médicaments : le droit de savoir

Selon ses responsables, le rôle de l'Agence européenne du médicament (EMA) est d'assurer que les patients aient un accès « à des médicaments sûrs, efficaces et de qualité requise, ainsi qu'à l'information nécessaire pour utiliser ces médicaments et faire les choix informés sur leur traitement » (1). L'EMA remplit-elle réellement ces missions ?

Diminuer les réhospitalisations des patients âgés polymédiqués : une expérimentation prometteuse en Meurthe-et-Moselle

En France, selon les études Eneis (Enquête nationale sur les évènements indésirables liés aux soins), près du tiers des évènements indésirables graves liés aux soins sont dus à des médicaments. En 2009, parmi les évènements indésirables médicamenteux ayant motivé une hospitalisation, 58 % étaient considérés comme évitables (1)

Le benfluorex démystifié en 1978 dans le "Dictionnaire Pradal"

Le désastre du Mediator° découle du fait que la nature amphétaminique anorexigène du benfluorex (Mediator°) a été trop longtemps ignorée et niée. Pourtant, dès 1977 dans la revue Pratiques, ou les cahiers de la médecine utopique, puis au fil des ans dans la revue Prescrire, il y avait matière à prévoir et prévenir ce désastre (a)(1). Nous publions ici des extraits du "Dictionnaire critique des médicaments" d'Henri Pradal, qui en 1978 (soit deux ans après la mise sur le marché de Mediator°) démystifiait le benfluorex et montrait tout l'intérêt d'un esprit critique sur les médicaments et l'"information" des firmes (lire aussi "Autour du procès Mediator°. Catherine Sokolsky : Faire face au manque d'information critique du grand public sur les médicaments") (2)

Tétanos : des morts évitables

En France, dans les années 1960, environ 500 cas de tétanos étaient déclarés chaque année, et plus d'un sur deux était mortel (1). L'incidence a progressivement baissé. Depuis 2007, 3 à 15 cas sont déclarés chaque année, avec une sous-estimation de l'ordre de 50 %, malgré une déclaration obligatoire. Un cas sur quatre est mortel, et un survivant sur trois garde des séquelles (1)

La France ne protège pas suffisamment les enfants contre la "malbouffe"

En France, en 2016, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a recommandé de limiter à moins de 100 g par jour les apports de sucres totaux (hors lactose et galactose) chez les adultes (a). Selon l'Anses, 20 % des adultes et 20 % des enfants âgés de 3 ans à 10 ans ont des apports en sucres totaux supérieurs à cette recommandation (1)

Zolgensma° : le médicament de tous les excès

Depuis quelques années, l'escalade du prix des nouveaux médicaments met de plus en plus en péril l'accès aux soins. En 2019, Zolgensma° (onasemnogène abéparvovec-xioi) a atteint le prix insensé d'environ 2 millions d'euros l'injection unique par patient

Le benfluorex démasqué dès 1977 dans la revue Pratiques ou les cahiers de la médecine utopiqueDe Pratiques à Prescrire

Une des questions centrales du procès du Mediator° est celle de la nature amphétaminique anorexigène du benfluorex (Mediator°), présenté par la firme Servier dans le diabète et certaines hyperlipidémies. Nous reproduisons ici l'article de la revue Pratiques qui a souligné, dès 1977, la parenté du benfluorex avec les autres amphétaminiques anorexigènes de la même firme

Olaratumab : retrait d'une AMM octroyée à tort

L'olaratumab est un anticorps monoclonal, antagoniste du récepteur alpha du facteur de croissance dérivé des plaquettes (PDGFR-alpha), exprimé notamment à la surface des cellules tumorales. Mi-2019, la Commission européenne a retiré l'autorisation de mise sur le marché (AMM) de l'olaratumab (Lartruvo°, jamais commercialisé en France) dans les sarcomes des tissus mous (1). La firme Lilly a annoncé le retrait mondial de ce médicament (2). Début 2019, les agences européenne et étatsunienne du médicament, l'EMA et la FDA, avaient annoncé la réévaluation de la balance bénéfices-risques de l'olaratumab, en recommandant de ne plus commencer de traitement avec ce médicament chez de nouveaux patients (3,4)

De la HAS au conseil aux firmes pharmaceutiques

Cemka, un bureau d'études, conseille notamment les firmes du médicament pour préparer leurs demandes auprès de la Commission de la transparence de la Haute autorité de santé (HAS) française, en vue de la prise en charge de leurs produits par la solidarité nationale (1)

Obésité : le lobbying "scientifique" de Coca-Cola

L'apport de sucres ajoutés dans l'alimentation, via des boissons et des aliments sucrés, expose notamment au surpoids, et à un risque accru de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires et de caries dentaires en particulier chez les enfants (1à3)

Méta-analyses : savoir mettre en doute leur fiabilité

Les méta-analyses (synthèses méthodiques quantitatives) sont souvent considérées comme des preuves de haut niveau à l'appui de recommandations ou de décisions de soins (1,2). Mais, comme dans les essais cliniques et toutes les publications en général, on y trouve de tout : de la qualité, des biais, voire de la tromperie (1,2)

La firme Servier, un financeur de poids du monde médical

Une des conséquences positives du désastre du Mediator° a été la mise en place en France d'un système de transparence sur les divers avantages octroyés par les firmes pharmaceutiques aux autres acteurs du domaine de la santé (1). Après un retard dans sa mise en place, et avec des limites pratiques importantes, le site www.transparence.sante.gouv.fr permet d'avoir accès aux informations individuelles transmises par les firmes (1). Le site www.eurofordocs.fr, initiative citoyenne, permet d'accéder à ces données de manière agrégée et mieux exploitable pour réaliser des études (1)

Questionner sa pratique pour un suivi personnalisé des patients atteints d'un diabète de type 2

Les soins aux patients atteints d'un diabète de type 2 visent avant tout à prévenir ou limiter les complications ainsi qu'à réduire la mortalité liée au diabète, tout en préservant la qualité de vie des patients (1,2). Ils sont d'autant plus complexes que les patients sont âgés et prennent plusieurs médicaments, avec une fonction rénale parfois altérée (3)

Qualité de vie altérée après un cancer : apporter davantage de suivi et d'information aux patients

En 2018, deux enquêtes françaises publiées, l'une par l'Institut national du cancer (INCa) et l'autre par l'association La ligue contre le cancer, renseignent sur l'état de santé et la qualité de vie des patients après un cancer (1,2)

Augmentation des maladies liées au tabac chez les femmes depuis les années 2000

Les femmes ont été touchées plus tardivement par le tabagisme que les hommes. Durant la première moitié du 20e siècle, les stratégies marketing testées avec succès aux États-Unis d'Amérique dans les années 1920 ont été utilisées, notamment en Europe, pour convaincre les femmes de fumer. Celles-ci sont devenues une cible privilégiée de l'industrie du tabac, qui a adapté tout l'arsenal du marketing pour les séduire (1). L'industrie du tabac a donné au tabagisme féminin une image de "glamour" et d'émancipation. Elle a aussi développé des produits censés être spécifiquement dédiés aux femmes : cigarettes "slim" (minces) ou aromatisées (au menthol notamment), paquets colorés à assortir aux tenues, etc. (1,2). L'efficacité de ces techniques a contribué, dans la seconde moitié du 20e siècle, à une forte augmentation mondiale de la proportion de femmes qui fument du tabac (1,2)

De la lumière sur les liens d'intérêts en Suisse

En Suisse, les firmes pharmaceutiques ont déclaré avoir versé, de 2015 à 2017, environ 420 millions d'euros à des professionnels et institutions de santé sous forme d'honoraires pour du conseil ou des conférences, de frais de congrès, d'hébergement ou de repas, de sponsoring ou encore de dons (1,2). La connaissance de ces liens d'intérêts est d'un accès difficile. Ils sont publiés sur le site internet de chaque firme, sans être regroupés comme en France sur un site officiel (transparence.sante.gouv.fr) (3). 12 % du total des avantages en 2017 n'ont pas été rendus publics, à la demande de leurs bénéficiaires (1)

Congé et allocation de présence parentale pour enfant atteint de cancer

Pour être présent auprès de son enfant malade d'un cancer, handicapé ou victime d'un accident, un parent a droit en France à un congé de présence parentale, et peut, pour compenser une partie des pertes de salaire, demander une allocation journalière de présence parentale (AJPP) (1). Jusqu'à mars 2019, ces dispositifs étaient limités à une durée initiale de 310 jours ouvrés sur trois ans, avec un renouvellement de l'allocation parfois refusé par les organismes de prestations familiales, alors que la durée des soins mis en œuvre pour de nombreux cancers pédiatriques dépasse cette durée (1)

Consommation de substances psychoactives par les adolescents en France

En France, la consommation des substances psychoactives par les adolescents est régulièrement étudiée au travers de diverses enquêtes, dont l'enquête dite Escapad (a)(1à3). En mars 2017, environ 46 000 jeunes âgés de 17 ans participant à la "Journée défense et citoyenneté" ont répondu à un questionnaire anonyme portant sur leur consommation de substances psychoactives, hors traitements médicamenteux (1)

Pesticides et hémopathies malignes

En France, depuis 2015, chez les travailleurs de l'agriculture, les lymphomes non hodgkiniens pouvaient être reconnus comme maladie professionnelle en cas d'exposition habituelle, pendant au moins 10 ans, aux composés organochlorés ou organophosphorés, au carbaryl, au toxaphène ou à l'atrazine (tableau n° 59 des maladies professionnelles du régime agricole de la Sécurité sociale) (1)

Cancers : chercher une éventuelle origine professionnelle

En France métropolitaine, le nombre annuel de nouveaux cas de cancers liés à des expositions professionnelles a été estimé, pour les années 2016 et 2017, à environ 12 800, ce qui représente 3,6 % des nouveaux cas de cancers chez les adultes (1,2). Pourtant, le nombre de cancers reconnus chaque année comme étant d'origine professionnelle est largement inférieur. On en compte environ 1 800 dans le régime général de la Sécurité sociale, qui assure 70 % à 80 % de la population active. Le rapport est de 1 cancer d'origine professionnelle reconnu pour environ 7 cancers d'origine professionnelle estimés (2)

La pratique avancée pour d'autres professions ?

Mi-2019, seule la pratique avancée pour les infirmières est définie réglementairement en France, mais son introduction dans le Code de la santé publique en 2016, à l'article L. 4301-1, est formulée en termes génériques pour les "auxiliaires médicaux" : infirmières, masseurs-kinésithérapeutes, manipulateurs d'électroradiologie médicale, audioprothésistes, etc. (1). Les autorités ont indiqué que la pratique avancée serait étendue à l'avenir à d'autres professions que les infirmières (2)

Désastre du Mediator° : beaucoup de temps perdu et de vies gâchées

Fin septembre 2019, en France, le procès Mediator° au pénal s'est ouvert pour une durée estimée à 6 mois (1). Septembre 2019, c'est-à-dire 9 ans après que l'ampleur du désastre a été révélée grâce au livre d'Irène Frachon "Mediator°, combien de morts ?", publié en 2010 (2). C'est-à-dire aussi 10 ans après le retrait du marché de ce médicament (3)

Infirmière en pratique avancée : un nouveau métier au sein de l'équipe de soins

En France, la pratique avancée a été créée pour les "auxiliaires médicaux" par la loi de modernisation de notre système de santé de 2016 et définie pour les infirmières par des textes réglementaires en 2018 et 2019 (a)(1à9). Que recouvre l'appellation d'infirmière en pratique avancée (IPA) (lire l'encadré "Sémantique : "infirmière en pratique avancée", une dénomination, plusieurs facettes") ? Pour quelles raisons cette fonction a-t-elle été créée ? Quelles sont les activités de l'IPA et les différences avec celles des autres infirmières ?

Sémantique : "infirmière en pratique avancée", une dénomination, plusieurs facettes

La pratique avancée infirmière recouvre, selon les pays, des fonctions, des rôles et des degrés d'autonomie variables (1). Dans la définition, particulièrement générale, qu'il donne de la pratique avancée, le Conseil international des infirmières estime que la détermination de ses caractéristiques relève du « contexte et/ou du pays »  (2)

Résidus de médicaments dans les eaux : une pollution diffuse et complexe

De nombreuses substances chimiques issues des activités humaines sont présentes dans les eaux et les sédiments. Parmi ces substances d'origine industrielle, agricole, domestique, ou liées à des pollutions accidentelles, figurent les résidus de médicaments à usage humain ou vétérinaire (1)

Prévention des conflits d'intérêts : les politiques balbutiantes des CHU

Après les facultés de médecine, le Formindep, l'association pour une formation et une information médicales indépendantes, a étudié, en 2017, la politique de prévention des conflits d'intérêts des 32 centres hospitaliers universitaires ou régionaux français (CHU-CHR) (1à3). Les résultats de cette étude sont aussi décevants que pour les facultés (2,3)

Trop de radiographies du bassin avant l'âge de 6 mois

Chez les nouveau-nés et jusqu'à l'âge de 3 mois, la radiographie de hanche n'est pas un examen fiable pour détecter les dysplasies et luxations congénitales de hanche, du fait de l'immaturité osseuse du bassin. L'examen de référence recommandé est l'échographie (1,2). Pourtant, en France, une étude des données de 2015 (publiée en 2019) de l'assureur maladie obligatoire montre qu'environ trois quarts des enfants ayant eu au moins une radiographie du bassin avant l'âge de 6 mois n'avaient pas eu d'échographie au préalable (2)

Une femme sur cinq hospitalisée au cours de sa grossesse, en France

Une proportion « loin d'être négligeable », selon les auteurs d'une étude sur les soins au cours des grossesses : en dehors de l'hospitalisation pour l'accouchement, 22 % des femmes enceintes ont été hospitalisées au moins une fois, dont 16 % pour un diagnostic principal en lien avec leur grossesse, en France, en 2015 (1). 4,5 % des femmes enceintes ont été hospitalisées au moins une fois pour "faux travail", 2,5 % pour menace d'accouchement prématuré, 2,6 % pour diabète, 1 % pour vomissements excessifs, 0,7 % pour hypertension artérielle gestationnelle. 9 % ont été admises en hôpital de jour et 0,2 % en soins intensifs (1)

Nouveaux médicaments des cancers : trop d'inconnues

On attend beaucoup des nouveaux médicaments des cancers qu'ils augmentent la durée et améliorent la qualité de vie des patients. Qu'en est-il en réalité ?

Le portail de signalement à l'épreuve du Lévothyrox°

Le portail internet de signalement des événements sanitaires indésirables (signalement.social-sante.gouv.fr) a reçu plus de 40 000 déclarations au cours de la première année de fonctionnement. La plupart des déclarations par les patients ou leur entourage ont été transmises lors de pics liés à des événements fortement médiatisés, tels que la révélation du changement de formule du Lévothyrox° (lévothyroxine) (1)

La firme Servier et l'Agence française du médicament devant le tribunal

Dix ans après le retrait du marché français de Mediator° (benfluorex), un amphétaminique qui a causé plusieurs centaines de morts, le procès relatif au volet pénal de ce désastre doit s'ouvrir le 23 septembre 2019, au tribunal de grande instance de Paris, pour une durée de six mois (a)(1). Qui sont les prévenus ? Que leur est-il reproché ?

Agir au quotidien pour réduire les effets indésirables des médicaments

En tant que professionnel de santé, quelle que soit sa profession, prévenir et faire face aux effets indésirables des médicaments fait partie de la pratique quotidienne. Afin d'améliorer leurs pratiques, des abonnés à Prescrire se sont inscrits au programme Médicaments en Questions. L'objectif de ce programme, qui a débuté à l'automne 2014, est d'aider les professionnels de santé à mieux prendre en compte les effets indésirables des médicaments afin de contribuer à les réduire. Au travers d'activités individuelles et d'échanges dans un forum en ligne, les participants observent et partagent leurs pratiques (lire l'encadré "Médicaments en Questions, un programme d'amélioration des pratiques professionnelles"). Un bilan des quatre premières sessions du programme est présenté ici

Médicaments en Questions, un programme d'amélioration des pratiques professionnelles

Depuis 2014, Prescrire propose aux abonnés le programme en ligne d'amélioration des pratiques professionnelles Médicaments en Questions (site internet : meq.prescrire.org). Ce programme vise à aider les professionnels de santé à prendre davantage en compte dans leur pratique quotidienne les effets indésirables des médicaments et à mieux y faire face, dans le but de les réduire. Il est destiné principalement aux médecins, pharmaciens et infirmiers

La détermination de l'âge osseux : l'atlas Greulich-Pyle

À la fin du 19e siècle, les mesures de la taille et du poids de nombreux enfants permettent d'établir les premières courbes de croissance. Elles servent de référence pour déceler d'éventuels problèmes de santé (1,2). Mais au début du 20e siècle, une meilleure compréhension de la croissance amène les scientifiques à compléter ces mesures, et à étendre l'analyse à la puberté et au-delà (2). De nouvelles études plus complètes, entreprises notamment aux États-Unis d'Amérique, intègrent désormais une analyse des tissus osseux de la main et du poignet, aisément observables par rayons X (1à4)

Le dispositif français de déclaration des événements indésirables en 2019

En France, l'évolution de la sécurité sanitaire s'est traduite par l'accumulation, au fil des désastres sanitaires et autres prises de conscience des événements indésirables associés aux soins, de divers dispositifs de déclaration et de veille sanitaire : liés aux produits (médicaments, produits sanguins, dispositifs médicaux, etc.), ou aux pratiques non seulement liées aux soins (infections liées aux soins, etc.), mais aussi aux pratiques de consommation liées à la vie courante (intoxications, addictions, nutrition, cosmétologie, tatouages, etc.)

Des avantages distribués à des médecins, invisibles des autorités

Un médecin conseillant l'Agence étatsunienne du médicament (FDA) lors d'un comité consultatif préalable à la mise sur le marché d'un médicament doit déclarer ses intérêts financiers passés et présents. Tout lien prévu avec un futur employeur est aussi examiné, mais pas un paiement à venir, attendu ou espéré. Et pourtant ces paiements existent aussi (1)

Médicaments des cancers : forte rentabilité pour les firmes

Les firmes justifient souvent le prix élevé des médicaments des cancers par le coût important de la recherche (1). En 2017, une étude de 10 médicaments des cancers a montré que la vente de ces médicaments a rapporté sept fois plus en quatre ans que leur investissement en recherche et développement (R&D) (2). Une nouvelle étude, cette fois sur 99 médicaments des cancers autorisés par l'Agence étatsunienne du médicament (FDA) de 1989 à 2017, fait état d'une rentabilité plus forte encore : 1 dollar US investi en R&D a généré, en valeur médiane, 14,5 dollars US de chiffre d'affaires à la fin de l'année 2017 (fourchette allant de 3,3 à environ 55 dollars) (1)

Premières sanctions de firmes pour pénurie de médicament

Depuis janvier 2017, en France, les firmes doivent disposer d'un plan de gestion pour faire face à l'éventuelle pénurie d'un médicament dit d'intérêt thérapeutique majeur, dont la rupture d'approvisionnement présenterait pour les patients « un risque grave et immédiat » (1,2). Entre autres mesures, il s'agit de prévoir d'autres sites de fabrication, ou d'identifier des spécialités susceptibles de constituer une alternative. Ne pas respecter cette obligation expose à une sanction financière (1,2)

"Big data" : big business ?

"Big data" par-ci, "données de vie réelle" par-là, les données de santé suscitent, à l'approche des années 2020, beaucoup d'espoirs et aussi d'appétits financiers

Addiction sur ordonnance

« Avant de mettre OxyContin sur le marché, Purdue organisa des panels avec des médecins. Ceux-ci révélèrent que le "plus gros point négatif" susceptible d'entraver l'adoption massive du médicament était l'inquiétude, très ancrée dans le milieu médical, relative au "potentiel d'abus" des opioïdes. Par une heureuse coïncidence, tandis que Purdue travaillait sur OxyContin, des voix de médecins commencèrent à s'élever pour dire qu'il était grand temps pour la médecine américaine de reconsidérer cette idée reçue. Des figures éminentes, comme Russell Portenoy, alors spécialiste de la douleur au Memorial Sloan Kettering Cancer Center de New York, se mirent à parler du problème des douleurs chroniques non traitées. Dans ces cas-là, disaient-ils, l'utilisation des opioïdes était appropriée. « De plus en plus d'études scientifiques montrent que ces médicaments peuvent être utilisés sur la durée, avec peu d'effets secondaires », déclara Portenoy au Times en 1993. Il qualifiait les opioïdes de "dons de la nature" et estimait qu'il fallait cesser de les diaboliser.  Portenoy, qui recevait des financements de Purdue, critiquait la réticence des médecins à prescrire ces narcotiques pour les douleurs chroniques : il estimait qu'elle révélait une forme d'"opiophobie", et suggérait que les inquiétudes relatives à l'addiction et au risque d'abus relevaient du "mythe médical". En 1997, l'American Academy of Pain Medicine et l'American Pain Society publièrent une déclaration sur l'usage des opioïdes pour traiter les douleurs chroniques. Elle émanait d'un comité dirigé par Dr J. David Haddox, un conférencier rémunéré de Purdue

Hausse des troubles psychiques reconnus d'origine professionnelle

En France, des enquêtes pilotées par le Ministère du travail renseignent sur les risques liés au travail chez les salariés (1,2). Les résultats de l'enquête nationale "Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels" (Sumer) en 2010 signalaient une hausse de certains facteurs de risques psychosociaux au travail (tels qu'une intensité accrue du travail ou des situations de tension), confirmant une tendance observée depuis le début des années 2000 (lire l'encadré "C'est-à-dire ? Risques psychosociaux") (1)

Fortes disparités de la rougeole en Europe et vagues épidémiques en France

La vaccination généralisée contre la rougeole a permis une forte diminution des cas déclarés dans les pays européens où elle a été mise en place. Toutefois, des épidémies de rougeole se déclarent périodiquement dans différentes zones géographiques et font poser en particulier la question du taux de couverture vaccinale des populations de ces régions (1,2)

Prévention chez les femmes qui pourraient devenir enceintes : à améliorer

En France, depuis 1995, l'état de santé des femmes enceintes est régulièrement décrit au travers d'enquêtes nationales sur la périnatalité (1,2). Ces enquêtes décrivent, entre autres, l'état de santé des femmes durant la grossesse et au cours de l'accouchement, ainsi que l'état de santé des nouveau-nés dans l'ensemble des maternités françaises (2). Elles portent, pendant une semaine, sur la totalité des naissances (enfants nés vivants et mort-nés) à au moins 22 semaines d'aménorrhée et/ou ayant donné lieu à un nouveau-né d'au moins 500 g (2). Voici les principaux éléments apportés par l'enquête de 2016 en ce qui concerne les actions préventives entreprises par les soignants auprès des femmes enceintes

Marketing et prescription d'opioïdes

Aux États-Unis d'Amérique, les médecins qui ont perçu en 2014 des avantages des firmes commercialisant des opioïdes ont prescrit, en 2015, environ 9 % d'opioïdes de plus que les médecins qui n'ont pas été exposés à de telles actions de promotion (a)(1)

Évaluation de la recherche à Gand : la qualité plutôt que la quantité

En juin 2019, l'université de Gand, en Belgique, s'est targuée de son rang au classement académique de Shanghaï en sciences vétérinaires, qui distingue les établissements universitaires en fonction notamment de leur nombre de publications (1). Mais en interne, elle entend désormais rompre avec un tel « classement des personnes» (2)

Maladies encore négligées

Les maladies dites négligées sont des maladies pour lesquelles les efforts de recherche et de développement sont insuffisants. Pas parce qu'elles sont rares (on parle alors de maladies orphelines), mais parce qu'un grand nombre de personnes atteintes sont pauvres : ce sont pour beaucoup des maladies dites tropicales et des maladies qui affectent de manière disproportionnée les pays pauvres, comme le paludisme, la tuberculose et le sida (1,2)

Facultés de médecine françaises et indépendance : des insuffisances manifestes

Une charte éthique et déontologique a été adoptée par les Conférences des doyens des facultés de médecine et d'odontologie en France en 2017, notamment en vue de préserver l'intégrité scientifique de l'enseignement face à l'influence souvent présente des firmes (a)(1). L'association pour une formation et une information médicales indépendantes, le Formindep, a cherché à savoir si les 37 facultés de médecine françaises avaient adopté cette charte et, le cas échéant, comment elles l'appliquaient (2)

Protection de l'enfance et maltraitances : des données épidémiologiques parcellaires

Disposer de données sur la maltraitance des enfants et leurs conséquences est un enjeu important pour guider les professionnels de terrain et les politiques publiques

Les revues scientifiques (17e-21e siècles)

L'Europe connaît à partir de la Renaissance une révolution scientifique. Les nouvelles connaissances circulent grâce aux rencontres entre savants et aux courriers qu'ils échangent, ainsi que par la publication de livres scientifiques. Les publications périodiques, quant à elles, apparaissent à la fin du 17e siècle. Ce sont d'abord en 1665 Le Journal des Savants en France et les Philosophical Transactions of the Royal Society en Angleterre (1à3). D'autres suivent : plus de 80 nouvelles publications naissent entre 1665 et 1714 (2). De forme, de périodicité et de longévité très variables, ces publications sont souvent en langue nationale plutôt qu'en latin (1,2,4). Elles contiennent des comptes rendus critiques de livres, dont le nombre ne cesse d'augmenter, des mémoires scientifiques originaux, des comptes rendus d'expériences, des réflexions théoriques ou encore des nouvelles des institutions savantes (1à5)

Enfants en danger en France : comment agir, une fois le risque identifié ?

En France, en 2007 puis en 2016, deux lois majeures ont eu pour objectif d'améliorer les préventions éventuelles des maltraitances des enfants en clarifiant les circuits d'investigation et de signalement, en définissant les rôles des acteurs concernés et leur coordination, et en essayant de favoriser une meilleure connaissance épidémiologique de l'enfance en danger et des mesures de protection prises (1,2)

Dérogations au secret professionnel et protection de l'enfance

De nombreux professionnels sont soumis, de par l'exercice de leur métier ou les missions auxquelles ils participent, au secret professionnel : médecins, pharmaciens, infirmiers, sages-femmes, chirurgiens-dentistes, assistantes sociales, etc. (1,2). La loi de protection de l'enfance a défini en 2007 le cadre d'un partage autorisé d'informations entre professionnels, malgré le secret professionnel (3). Puis en 2016, une loi et des décrets ont autorisé en outre à partager des informations à caractère secret dans le cadre du travail en équipe, afin de faciliter la continuité des soins (4)

Le plomb, facteur de risque cardiovasculaire chez les adultes, même à faible dose

Le plomb a des effets toxiques neurologiques, hématologiques, rénaux et cardiovasculaires, et des effets reprotoxiques, dont la plupart augmentent avec la dose d'exposition. Au cours des dernières décennies, les seuils de plombémie jugés nocifs n'ont cessé de diminuer. En 2019, il est admis qu'il n'y a pas de seuil minimal connu de plombémie sans risque pour la santé (1)

Artisans victimes de l'amiante : peu de recours à l'indemnisation

Des recours au Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante par seulement 12 % des artisans qui pourraient en bénéficier

Des experts externes de la FDA sous influence des firmes

Lors de leurs auditions par l'Agence étatsunienne du médicament, les personnes extérieures à l'Agence ayant un lien d'intérêt avec une firme ont exprimé nettement plus d'avis favorables à ses médicaments

Antilles : la population reste largement exposée à la chlordécone

Une grande partie de la population reste exposée à ce pesticide, persistant dans l'environnement 25 ans après l'arrêt de son utilisation dans les bananeraies

Essais financés par des firmes : publication, ou publicité ?

Les essais cliniques publiés dans les revues internationales les plus connues bénéficient souvent d'une image très favorable (1). Cette confiance est-elle justifiée ?

Propriété industrielle pharmaceutique, en bref

La propriété intellectuelle regroupe la propriété littéraire et artistique (droits d'auteur notamment) et la propriété industrielle (brevets, certificats complémentaires de protection, marques, etc.) (1)

Déclarer les événements indésirables graves associés aux soins en France

Améliorer la sécurité des patients passe, entre autres, par la détection, la déclaration et l'analyse des événements indésirables graves associés aux soins (et pas seulement à un produit de santé), pour identifier leurs causes, les événements qui s'avèrent évitables, et mettre en œuvre des mesures de prévention (1). À cet effet, divers organismes internationaux (Organisation mondiale de la santé (OMS), Conseil de l'Europe), puis l'Union européenne après quelques atermoiements, ont incité les États à mettre en place une organisation permettant de gérer les risques liés aux soins (2,3)

Nouveaux médicaments : le rôle-clé de la recherche publique étatsunienne

En 2015, les ventes mondiales de médicaments ont atteint 719 milliards de dollars US, dont 69 % réalisées par vingt firmes pharmaceutiques seulement. Ces vingt firmes ont dépensé 95 milliards de dollars US en recherche et développement, soit seulement 19 % du montant de leurs ventes. En 2017, les 18 premières firmes étatsuniennes ont consacré une part importante de leurs bénéfices, plus grande que celle consacrée à la recherche, au rachat de leurs propres actions pour en faire monter la valeur (1)

Protectionnisme industriel et médicaments : trop d'effets pervers

En décembre 2017, Prescrire a répondu, dans le cadre d'une alliance d'organisations non gouvernementales européennes, à une consultation publique de la Commission européenne sur les certificats complémentaires de protection (CCP) (1). C'est l'occasion de faire un point sur la situation de la protection industrielle dans l'Union européenne, dans le domaine des médicaments

Dispositifs médicaux : agir face au défaut de protection des patients

Qu'il s'agisse de prothèses mammaires ou d'un stimulateur cardiaque, la commercialisation des dispositifs médicaux n'est pas soumise à une autorisation de mise sur le marché (AMM). Seul un marquage CE (conformité européenne) est requis, attribué par des organismes souvent privés, sur la base d'une documentation technique (1). Une situation propice aux abus et aux désastres

Logiciels : « on efface tout et on recommence »

Plusieurs courriels échangés entre pharmaciens des établissements de santé français par l'intermédiaire d'une liste de diffusion professionnelle témoignent des difficultés rencontrées face à l'informatique (1). En voici un florilège

Pollution mercurielle : le risque demeure malgré la Convention de Minamata

Le mercure est un composant naturel de la croûte terrestre qui est libéré dans l'environnement par divers processus, dont l'érosion des roches qui en contiennent, l'activité géothermique et les éruptions volcaniques. À ces sources naturelles de mercure s'ajoutent celles résultant de l'activité humaine (1). Il y a environ 4 000 ans ont commencé l'extraction et l'utilisation des minerais (or, argent, cuivre, plomb, charbon, etc.) contenant du mercure sous forme d'impuretés. Puis, l'exploitation du mercure et son utilisation pour ses propriétés intrinsèques ont progressivement augmenté sa présence dans l'environnement, avec une forte accélération depuis l'ère industrielle (1). Au niveau mondial, la quantité cumulée de mercure libéré dans l'environnement jusqu'en 2010 par l'activité humaine (air, sols, eau) a été estimée à un million et demi de tonnes, dont environ les trois quarts après 1850 (1). Ces émissions continuent globalement d'augmenter (2)

Paracétamol : des risques trop peu connus des patients

Le paracétamol est le médicament antalgique de premier choix dans les douleurs légères à modérées. Il est aussi antipyrétique. Ses effets indésirables sont surtout liés à des surdoses qui exposent à des atteintes hépatiques graves et à des insuffisances rénales (1)

Informatisation : difficultés en série pointées par des pharmaciens d'établissements de santé

L'informatisation des établissements de santé français est loin d'être terminée. Au terme du programme Hôpital numérique 2012/2017 piloté par le ministère de la Santé, seuls 0,7 % des établissements ont atteint l'ensemble des objectifs fixés (1). Le plus avancé de ces objectifs est la prescription informatisée des médicaments, examens et soins, effective dans quatre établissements sur dix

Femmes en situation de précarité : une santé particulièrement menacée

En France, les femmes vivent en moyenne plus longtemps que les hommes, mais les écarts d'espérance de vie entre les hommes et les femmes diminuent depuis les années 1970 (1). L'espérance de vie est inégale aussi selon les niveaux socio-économiques et les niveaux d'études (1)

BPCO : des pneumologues sous influence

En 2014, dans le trimestre qui a précédé la commercialisation en France de la spécialité Seebri Breezhaler° (glycopyrronium), comme dans les quelques mois avant la mise sur le marché d'Ultibro Breezhaler° (glycopyrronium + indacatérol), la firme Novartis Pharma a intensifié son action commerciale auprès des pneumologues, « les premiers concernés» par ces médicaments autorisés dans la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) (1). C'est ce qui a été mis au jour par une étude de l'assureur maladie obligatoire (1)

Liens d'intérêt : utilité des bases de données de type Transparence Santé

Les liens d'intérêt entre les firmes pharmaceutiques et les médecins sont fréquents et il a été démontré que ces liens ont une influence sur les prescriptions des médecins (1). Les bases de données sur les liens d'intérêt permettent d'en mesurer l'ampleur et de réaliser divers types d'études sur leur influence

L'affaire de la mémoire de l'eau : une controverse scientifique et médiatique

En 1988, une controverse éclate en France et dans le monde, à propos de ce qu'on appellera "la mémoire de l'eau" (1). Elle s'inscrit dans le contexte des débats houleux qui entourent l'histoire de l'homéopathie. Depuis son invention à la fin du 18e siècle, cette méthode de soin repose sur l'administration aux patients de substances actives diluées jusqu'à disparition (2,3). Prescrite par des docteurs en médecine, elle se heurte toutefois à l'incrédulité de l'institution médicale, qui la considère comme une pratique non scientifique (3). Or, au début des années 1980, elle bénéficie d'une certaine sympathie des pouvoirs publics français. Ainsi, en 1984, le gouvernement envisage-t-il la création d'un diplôme interuniversitaire d'homéopathie – méthode déjà enseignée depuis quelques années dans deux facultés de médecine (1,3). La décision provoque de nombreuses polémiques (1). C'est dans ce contexte qu'intervient l'affaire de la mémoire de l'eau

Savoir trouver une notice à jour sur internet et identifier la dernière version

L'autorisation de mise sur le marché (AMM) d'un médicament évolue au fil du temps : découverte ou confirmation de risques parfois graves, ajout de données chez des patients souvent écartés des essais cliniques (enfants, femmes enceintes, insuffisants rénaux, etc.), changement des posologies, restriction ou extension des indications, nouvelle contre-indication, etc. Ces évolutions conduisent à modifier le résumé des caractéristiques (RCP), destiné plutôt aux soignants (annexe I de l'AMM), et la notice, destinée aux patients (annexe IIIb)

Préparation des doses à administrer : trop de conditionnements inadaptés à cette pratique

La "préparation des doses à administrer" (PDA) désigne la préparation à l'avance par un pharmacien ou un infirmier des doses de médicaments d'un patient en les répartissant par séquences d'administration. Il s'agit d'un acte de déconditionnement du médicament, voire de reconditionnement hors autorisation de mise sur le marché (AMM) (a). Cette préparation est soit manuelle, telle la répartition des doses dans un pilulier, soit réalisée à l'aide d'automates qui reconditionnent les unités de prise dans des sachets transparents réétiquetés. Elle concerne surtout les formes orales solides (comprimés, gélules), mais certains automates peuvent aussi reconditionner diverses formes, y compris liquides (1à4)

Samusocial de Paris : agir et observer

En 2019, en France, des adultes et des enfants, avec ou sans papiers, de nationalité française ou non, vivent dans la rue ou n'ont pas de logement personnel. Ils étaient environ 143 000 en 2012 (+ 44 % entre 2001 et 2012). Et « tout porte à penser que la hausse s'est poursuivie », selon la Fondation Abbé Pierre en 2018 (1,2)

Un suivi de qualité des femmes enceintes coordonné par les sages-femmes

Il existe en 2019 dans le monde diverses organisations des soins en périnatalité, principalement : suivi obstétrical conjoint par plusieurs médecins ou professionnels de santé (gynécologues-obstétriciens, médecins généralistes, médecins spécialistes, sages-femmes, infirmières) en ante-, per- et post-partum ; suivi par un médecin (généraliste ou gynécologue-obstétricien) durant la période de la grossesse, relayé par une sage-femme ou un obstétricien pour l'accouchement et le post-partum immédiat ; suivi obstétrical par une sage-femme durant la grossesse, l'accouchement et ses suites (1)

Investir dans des essais informatifs

Combien coûtent les essais cliniques fournis par les firmes en vue d'obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour un médicament ?

La Case de santé de Toulouse mise en difficulté

Centre de santé de quartier qui propose soins et actions afin de réduire les inégalités sociales de santé, la Case de santé de Toulouse a acquis une expérience en matière d'accès aux soins et aux droits des personnes. Elle a créé en 2013 un pôle "Santé-Droits", devenu un lieu de ressource local pour les personnes étrangères (1)

Vaccinations : une histoire de santé publique et de controverses sociales

En France, depuis le 1er janvier 2018, 11 vaccinations sont devenues obligatoires chez les enfants âgés de moins de 2 ans nés après cette date (1). Cette mesure a été jugée indispensable par certains, et contestée par d'autres, pour diverses raisons. Un détour rapide par l'Histoire des vaccins montre que les vaccinations ont de tout temps entraîné des controverses, en France et ailleurs, dans la population générale comme chez les professionnels de santé

Infections d'origine alimentaire en France

En France, les toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) sont des maladies à déclaration obligatoire (a). L'analyse par Santé publique France des cas déclarés en France métropolitaine donne un aperçu du nombre d'infections liées à l'alimentation, de leur gravité et des agents infectieux en cause, compte tenu de leur sous-déclaration (1)

Mésothéliomes : pas toujours d'origine professionnelle, et pas toujours l'amiante

Les mésothéliomes sont des cancers des séreuses localisés le plus souvent à la plèvre, plus rarement au niveau du péritoine, du péricarde ou de la vaginale testiculaire (1,2). En France, depuis 2012, la déclaration des mésothéliomes est obligatoire, quelle que soit leur localisation (3)

Normalisation scolaire avec le méthylphénidate

Chez les enfants, le diagnostic de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité est porté en présence de plusieurs symptômes non spécifiques, tels que difficultés de concentration en milieu scolaire, agitation motrice et impulsivité. Ses limites sont floues. Utilisé dans ces situations chez environ 60 000 jeunes âgés de moins de 20 ans en France en 2016, le méthylphénidate (Ritaline° ou autre), un amphétaminique psychostimulant, a une efficacité symptomatique au mieux modeste, alors que ses effets indésirables cardiovasculaires et neuropsychiques sont parfois graves. Il est à proposer uniquement en dernier recours, en cas d'échec de mesures non médicamenteuses (1)

Fernand Lamaze et l'accouchement sans douleur

Au cours de la première moitié du 20e siècle, en France, l'accouchement se médicalise. Pris en charge par les assurances sociales à partir de 1928 puis par la Sécurité sociale en 1945, il se déplace peu à peu du domicile des parturientes vers l'hôpital (1à3). Parallèlement, la mortalité des femmes en couches chute (3). Cependant, la douleur des parturientes tarde à être prise en compte

Quelques repères pour mieux informer les patients sur les risques

Selon plusieurs enquêtes, la grande majorité des patients souhaitent davantage d'explications pour mieux comprendre leur situation de santé et participer aux choix thérapeutiques qui les concernent (1)

Antibiotiques : les firmes désertent

La résistance croissante des bactéries aux antibiotiques devient une menace majeure de santé publique au niveau mondial, avec déjà des centaines de milliers de morts à déplorer chaque année, et des millions prévisibles (1). Pourtant, des firmes pharmaceutiques majeures arrêtent leur activité dans ce domaine

Le dossier pharmaceutique : à renforcer pour plus d'utilité pour les soins

Créé en 2007 à l'initiative du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, le dossier pharmaceutique est un outil professionnel de partage d'informations entre soignants qui vise notamment à recenser les médicaments dispensés à un patient au cours des 4 derniers mois écoulés (1,2). Il est accessible à partir d'une connexion internet à condition de disposer de deux clés d'accès : la carte vitale du patient et la carte professionnelle du soignant. Les données concernant les patients et celles sur les médicaments dispensés sont cryptées et hébergées sur des serveurs informatiques sécurisés distincts (2). Le dossier pharmaceutique est, en général, intégré au logiciel "métier" des pharmaciens d'officine et se présente sous la forme d'une liste des médicaments dispensés (1,2). D'après le Code de la santé publique, les pharmaciens sont tenus de créer et d'alimenter le dossier pharmaceutique avec le consentement du patient (2). Tous les médicaments peuvent être mentionnés : les médicaments prescrits par un soignant et ceux conseillés par le pharmacien ou demandés par le patient à l'officine (2)

Dossier pharmaceutique : un ensemble de fonctionnalités

Début 2019, le dossier pharmaceutique (DP) est un outil informatique professionnel disponible dans la quasi-totalité des pharmacies d'officine en France. Il est financé par les cotisations des pharmaciens à leur ordre professionnel, par des conventions-cadres avec les autorités de santé et par des conventions de service avec d'autres utilisateurs tels que des firmes et des établissements sanitaires. Sous l'intitulé générique de dossier pharmaceutique sont regroupées diverses fonctionnalités de partage d'informations avec différents utilisateurs : DP-patient, DP-vaccins, DP-alerte, DP-rappel, DP-suivi sanitaire, DP-ruptures. D'autres fonctionnalités sont en projet (par exemple, accès à d'autres professionnels de santé, sécurité des dispositifs médicaux, lien avec le dossier médical partagé) (1)

Questionner sa pratique pour aider une femme à choisir sa contraception

En France, environ sept femmes âgées de 15 ans à 49 ans sur dix emploient une méthode contraceptive. Des soignants attentifs à prendre en compte l'ensemble des dimensions d'une contraception et connaissant bien la diversité des méthodes disponibles sont en mesure de permettre à chaque femme de choisir la contraception qui lui convient le mieux

Exposition résidentielle aux pesticides agricoles et effets néfastes pour les enfants à naître

Les expositions non professionnelles aux pesticides, notamment celles en lien avec le lieu de résidence, sont difficiles à évaluer. Leur impact sur la santé est moins documenté que les expositions professionnelles. Chez les personnes vivant à proximité de zones agricoles, des études ont montré un risque accru de maladie de Parkinson (1à3). Selon un rapport de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) publié en 2013, il existe une présomption de lien entre l'exposition résidentielle à des pesticides pendant la grossesse et plusieurs effets néfastes sur la santé de l'enfant : « présomption forte » de lien avec des troubles du développement neurologique en cas d'exposition à des pesticides organophosphorés ; « présomption forte » de lien avec des leucémies aiguës. Il existe aussi une « présomption moyenne » de lien avec certaines malformations congénitales (1,3)

Sclérose en plaques : le gâchis

Une dizaine de médicaments ont été mis sur le marché dans le traitement de la sclérose en plaques au cours des quinze dernières années (1). Leur évaluation a-t-elle aidé à déterminer une stratégie thérapeutique optimale selon les diverses situations cliniques des patients ?

Le collaborateur médecin, formé à la médecine du travail

En France, le statut de "collaborateur médecin" a été créé en 2012 pour faire face au manque de médecins du travail (1). Ce statut est à distinguer de celui du collaborateur de médecin libéral. Les conditions d'exercice des collaborateurs médecins, modifiées par décret en 2016, sont définies dans le Code du travail (2)

Hésitation vaccinale : mieux comprendre pour mieux accompagner

En France, depuis les années 2000, la défiance vis-à-vis des vaccins, probablement aussi ancienne que la vaccination elle-même, s'est accrue (1,2). Alors que la France reste un pays endémique pour la rougeole, avec plus de 24 000 cas de rougeole entre 2008 et 2016, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), cette défiance serait en partie responsable d'une couverture vaccinale relativement faible pour certaines maladies (a)(3,4). Cette défiance se manifeste parfois par une opposition à toute vaccination, mais souvent par un ensemble de comportements plus nuancés, regroupés sous la notion d'"hésitation vaccinale", selon une terminologie internationale (5)

Santé au travail : le suivi médical des travailleurs évolue

En 2006, Prescrire a présenté les principales modifications introduites par le décret du 28 juillet 2004 dans l'organisation de la médecine du travail en France (1). Depuis, d'autres réformes se sont succédé, jusqu'à la loi du 8 août 2016 dite loi Travail et son décret d'application du 27 décembre 2016, entré en vigueur le 1er janvier 2017, qui ont modifié les modalités d'action des services de santé au travail (2,3). Tout en rappelant l'objectif prioritaire de "prévention primaire" des risques professionnels, la réforme de 2016 a en particulier modifié le suivi individuel de l'état de santé des salariés du régime général de la Sécurité sociale (a)(3)

Médicaments de la maladie d'Alzheimer : diminution des prescriptions trop lente

En France, avant le 1er août 2018, les médicaments commercialisés dans la maladie d'Alzheimer étaient remboursables par l'assureur maladie obligatoire : le donépézil (Aricept° ou autre), la rivastigmine (Exelon° ou autre), la galantamine (Reminyl° ou autre), des anticholinestérasiques ; et la mémantine (Ebixa° ou autre), un antagoniste des récepteurs NMDA du glutamate (1)

Recherche publique française : trop d'opacité !

Les registres d'essais cliniques et la mise à disposition des résultats des essais menés sont des éléments essentiels de la transparence de la recherche clinique (1,2). Comment les organismes publics de recherche clinique satisfont-ils à cette transparence ?

Une insécurité juridique persistante pour les médecins

Depuis le vote de la "loi du 2 février 2016 créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie", dite loi Claeys-Leonetti, le Conseil d'État a été amené à se prononcer dans deux affaires où la décision médicale d'arrêt des traitements au nom du refus de l'obstination déraisonnable a été contestée devant les tribunaux. Ces deux affaires concernent des personnes mineures

Fin de vie : une loi pour tenter de lutter contre le "mal mourir"

La loi française du 2 février 2016, dite loi Claeys-Leonetti, du nom des députés qui en ont fait la proposition en 2015, a instauré de nouveaux droits pour les malades et les personnes en fin de vie, et précisé les devoirs des médecins (1). Le vote de cette loi a été précédé de divers rapports qui concluaient tous à la nécessité de faire évoluer la loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie, dite loi Leonetti (2à4)

Psychostimulants : consommation des étudiants en médecine en France

En France, la consommation de psychostimulants sans justification médicale par les jeunes adultes, et notamment les étudiants, est peu étudiée (1,2)

Saint-Denis : des médiatrices en santé pour répondre aux besoins des habitants

En France, à la fin des années 1980, un "diagnostic communautaire de santé" (repérage collectif des besoins) a eu lieu dans le quartier Franc-Moisin de Saint-Denis, près de Paris. Certains habitants accompagnaient régulièrement leurs voisins ou amis, dont ils connaissaient la langue ou la culture, dans leurs démarches de santé et d'accès aux soins. À la suite de cette initiative, "l'Association communautaire santé bien-être (Acsbe)" a été créée. Elle a permis de former ces "personnes relais", devenues ainsi des médiateurs et médiatrices en santé professionnels, travaillant en étroite concertation avec les médecins généralistes du quartier. Ces postes de médiateurs et médiatrices en santé ont d'abord été financés par le biais de conventions "adultes relais", dans le cadre de la politique de la ville (1à3)

Médiation en santé : l'émergence d'un métier

Un médiateur est "une personne qui s'entremet pour faciliter un accord entre deux ou plusieurs personnes ou parties" (1). Dans le domaine de la santé, cette définition très large comprend des déclinaisons différentes. Par exemple, il existe les médiations institutionnelles, qui ont pour objectif d'assurer le règlement de conflits entre usagers de soins et soignants ou institutions soignantes : elles relèvent d'un autre registre que celui décrit dans l'expérience du quartier Franc-Moisin de Saint-Denis  (lire : "Saint-Denis : des médiatrices en santé pour répondre aux besoins des habitants") (a)(2)

1968-1972 : tensions raciales autour des premières greffes de cœur

Dès les années 1960, des chirurgiens envisagent de pratiquer des greffes de cœur, et réalisent des expérimentations sur des animaux. Mais la transposition de la technique à l'humain se heurte à un problème légal. En effet, notamment aux États-Unis d'Amérique où se déroulent une grande partie des expériences pionnières, la mort est définie exclusivement par l'arrêt du cœur. Toute tentative pour prélever un cœur encore battant risque de conduire à une inculpation pour meurtre. Il faut donc attendre l'arrêt spontané du cœur chez un donneur potentiel, en espérant que l'organe sortira indemne du processus (1)

Alcool : la culture du déni tue

À lire la Stratégie nationale de santé, ou à entendre la ministre de la Santé, on aurait pu croire que la France allait sérieusement s'attaquer au problème de l'alcool. Mais une fois de plus il ne s'est rien passé, le courage a manqué et le déni l'a emporté (1)

Maladies professionnelles : encore deux cancers reconnus liés à des expositions chimiques

En France, deux tableaux de maladies professionnelles ont été ajoutés dans le régime général de la Sécurité sociale par un décret du 5 mai 2017 (a)(1). Un tableau prend en compte les leucémies myéloïdes chroniques liées à l'exposition au 1,3-butadiène (tableau n° 99), et l'autre, les carcinomes hépatocellulaires (alias hépatocarcinomes) liés à l'exposition au chlorure de vinyle monomère (tableau n° 52 bis) (1,2). Ils sont en ligne sur le site www.inrs.fr

Des changements dans la filière optique

Le vieillissement de la population entraîne une augmentation de la demande de soins d'optique, laquelle ne peut souvent pas être satisfaite dans des délais courts, sauf urgence, d'autant que le nombre des ophtalmologistes diminue. L'une des solutions est de transférer une partie des actes techniques réalisés par les ophtalmologistes vers d'autres professionnels de la vue, tels que les opticiens et les orthoptistes (1,2)

Médicaments de l'hépatite C : casser les prix

À l'arrivée sur le marché des antiviraux dits d'action directe contre le virus de l'hépatite C au milieu des années 2010, certains acteurs ont annoncé qu'ils allaient permettre l'éradication de cette maladie (1). Où en est-on quelques années plus tard ?

Découvrir le Programme Prescrire Éviter l'Évitable

Le Programme Prescrire Éviter l'Évitable est un service inclus dans l'abonnement à Prescrire. Il s'agit à la fois d'aider les abonnés à réfléchir individuellement sur leurs pratiques professionnelles dans un cadre bienveillant, et d'utiliser les expériences individuelles pour analyser des dysfonctionnements récurrents du système de soins, rechercher des mesures de prévention de ces erreurs, et les faire connaître à la collectivité (1)

Situer l'erreur dans le processus de soin

De nombreuses publications de cas d'effets indésirables graves résultant d'erreurs n'en décrivent pas les circonstances. En escamotant cette description, ces publications ne permettent pas de situer l'étape du processus de soin au cours de laquelle a commencé l'erreur, d'en comprendre les causes et donc d'en prévenir la répétition

Sécuriser les transitions entre les étapes de soins et avant les actes à risque

L'analyse des causes d'erreurs liées aux soins révèle souvent des erreurs de communication entre soignants et l'omission de vérifications systématiques nécessaires avant la réalisation d'un acte. Les transitions entre les étapes d'un processus de soins (alias interfaces) s'avèrent être des situations particulièrement dangereuses, surtout quand des défaillances lors des contrôles ultimes ne détectent pas des anomalies ou des erreurs en train de se produire

Zone industrielle de Fos : les troubles de santé vécus par les riverains

En 2018, la zone industrielle de Fos-Étang de Berre (région Provence-Alpes-Côte d'Azur, PACA), créée à partir de 1962, compte plus de 400 installations classées à risque pour l'environnement (1,2). Les principaux secteurs d'activité sont le raffinage pétrolier, la chimie organique, la sidérurgie et la construction aéronautique (2,3). La plupart des industries sont regroupées sur quatre sites, dont celui de Fos-sur-Mer et Port-Saint-Louis-du-Rhône, deux communes du golfe de Fos (2)

Médicaments à haut risque : exemple de communication au sein d'un centre hospitalier

En juin 2016, le Centre Hospitalier de Guéret a décidé de conduire une enquête interne, menée par la Pharmacie à Usage Intérieur (PUI), dans le but d'identifier les Médicaments à Haut Risque (MAHR) propres à son activité

Agomélatine et surveillance hépatique : constat d'une demi-mesure illusoire

L'agomélatine est un agoniste des récepteurs de la mélatonine, et, dans une moindre mesure, un antagoniste de certains récepteurs de la sérotonine. Elle a été autorisée dans la dépression à la fin des années 2000 dans l'Union européenne, malgré l'absence de données d'efficacité probantes au-delà de l'effet placebo, et un profil d'effets indésirables déjà préoccupant, notamment hépatiques (1,2)

Chutes des personnes âgées à domicile : souvent évitables

Chez les personnes âgées, les chutes sont à l'origine de fractures, d'hospitalisations et de pertes d'autonomie (1). Leur fréquence en fait un problème important de santé publique, justifiant des efforts de surveillance épidémiologique et une organisation de la prévention (2,3)

Évaluation des technologies de santé : un règlement européen à corriger

En janvier 2018, la Commission européenne a publié un projet de règlement très offensif vis-à-vis de l'activité d'évaluation des technologies de santé (médicaments et certains dispositifs médicaux), telle que réalisée par exemple en France par la Commission de la transparence de la Haute autorité de santé (HAS) (1). Pourquoi ?

Les affections professionnelles périarticulaires : un enjeu important

En France, en 2018, dans le régime général de la Sécurité sociale, les affections professionnelles périarticulaires des membres et du rachis lombaire (troubles musculosquelettiques) sont inscrites dans cinq tableaux de maladies professionnelles : nos 57, 69, 79, 97 et 98 (ces tableaux sont en ligne sur le site www.inrs.fr) (1)

Accessibilité potentielle localisée : un critère moins flou que les "déserts médicaux"

En France, le droit à la santé est un droit fondamental, ce qui fait de l'accès aux soins une préoccupation majeure de notre société (1à3). Pour avoir accès à des soins, il est nécessaire d'avoir accès au moins à un professionnel de santé, en particulier à un médecin généraliste en premier recours

De la conciliation médicamenteuse par le pharmacien à la révision du traitement chez le patient âgé hospitalisé en service de chirurgie

Chez le patient âgé, une polymédication est souvent liée à une polypathologie. Il existe néanmoins une corrélation entre le nombre de médicaments prescrits et la survenue d'effets indésirables et d'interactions médicamenteuses. La prescription est dite inappropriée quand la balance bénéfices-risques est défavorable, souvent cause de iatrogénie médicamenteuse. Les patients hospitalisés en chirurgie au centre hospitalier de Martigues bénéficient depuis 2011 d'une conciliation médicamenteuse à l'admission (a). Afin de sécuriser leur prise en charge durant toute l'hospitalisation et de favoriser une réévaluation des prescriptions, une conciliation médicamenteuse à la sortie a été mise en place en février 2017

L'interdiction de la langue des signes dans l'enseignement des sourds (fin du 19e siècle)

En 1880, des réformateurs décident de « rendre le[s] sourd[s] à la société » en leur apprenant à parler (1). En apparence progressiste, ce projet va conduire dans les faits à un résultat désastreux

Maladies professionnelles : atteintes du membre inférieur, du nouveau

En France, en 2018, les affections périarticulaires (troubles musculosquelettiques) des membres inférieurs liées au travail sont inscrites dans les tableaux n° 57 et n° 79 du régime général de la Sécurité sociale, et dans les tableaux n° 39 et n° 53 du régime agricole (ces tableaux sont en ligne sur le site www.inrs.fr)

Impunité des firmes

Une inspection de routine, menée en 2012 par l'Agence britannique du médicament (MHRA) pour le compte de l'Agence européenne du médicament (EMA), a révélé que la firme Roche n'avait pas analysé ni transmis aux agences du médicament, plus de 80 000 cas suspectés d'effets indésirables concernant 19 médicaments (1à3). Cinq ans plus tard, la Commission européenne a rendu son verdict dans cette affaire : ce n'est pas grave !

Quels projets de santé pour les maisons de santé ?

Les regroupements de professionnels de santé font espérer la levée de certains obstacles à l'accès aux soins, une amélioration des pratiques et davantage d'actions de santé publique (1)

Actions de soins et de santé publique dans les maisons de santé

L'étude réalisée par le bureau d'étude Icone Médiation Santé sur les projets de santé élaborés de 2006 à 2016 par les équipes de 111 maisons de santé permet de mieux cerner les axes de travail (lire aussi "Quels projets de santé pour les maisons de santé ?"). D'une façon générale, les actions de soins envisagées par les équipes des maisons de santé reposent sur la conception de protocoles, la discussion en réunion de "cas complexes", et l'organisation de formations (1). Voici les actions le plus souvent envisagées, par ordre décroissant de fréquence

Médicaments en Questions : des résultats toujours aussi encourageants

Les effets indésirables des médicaments font de nombreuses victimes tous les jours. En France, au début des années 2010, le nombre de morts causées par les médicaments a été estimé à environ 20 000 par an (1). De très nombreux médicaments sont impliqués

Adolescents : psychotropes et/ou thérapies relationnelles, un équilibre sans cesse questionné

Les manifestations des troubles psychiques des adolescents peuvent être bruyantes et perturbatrices et en cela favoriser un recours rapide et parfois durable à une médicamentation souvent considérée comme "de sécurité" tant pour les adolescents eux-mêmes que pour les adultes autour d'eux : parents, familles de substitution ou professionnels

Associations de patients : à risque de conflits d'intérêts

Les relations entretenues entre des associations de patients et des firmes pharmaceutiques ou de produits de santé sont sources de conflits d'intérêts et de perte d'indépendance. Des études internationales ont souligné depuis longtemps les intérêts divergents de ces acteurs de la santé (1,2). L'influence des firmes amène des associations de patients à défendre des positions qui ne sont pas toujours dans l'intérêt des patients. Aux États-Unis d'Amérique, certaines associations ont par exemple promu l'accès à des médicaments dont le bénéfice thérapeutique est discutable, ou n'ont pas défendu des politiques concernant le prix des médicaments qui leur étaient pourtant favorables (3,4)

Publicité pour les médicaments en France en 2018

En France, la publicité pour les médicaments est encadrée par le Code de la santé publique (CSP). Elle est définie par « toute forme d'information, y compris le démarchage, de prospection ou d'incitation qui vise à promouvoir la prescription, la délivrance, la vente ou la consommation de ces médicaments ». Il est précisé que la publicité ne doit pas être trompeuse et doit favoriser un usage du médicament conforme à l'autorisation de mise sur le marché (AMM) (articles L. 5122-1 et L. 5122-2 du CSP)

Vaccins et médicaments : pénuries inacceptables

En 2017, un chapitre entier du calendrier français des vaccinations et recommandations vaccinales était consacré aux situations de pénuries de vaccins, signe d'une défaillance industrielle devenue banale (1). Parmi les vaccins concernés, ceux contre l'hépatite B sont redevenus disponibles en officine début 2018, après un an de rupture de stock (1,2)

Les mécanismes de l'influence et de la persuasion

Les mécanismes des influences psychologiques sont connus et étudiés par des psychologues depuis des dizaines d'années

Pour résister aux influences, admettre sa vulnérabilité

En 2002, des psychologues sociaux, dont Robert Cialdini, ont cherché, à l'aide d'expériences, s'il existait des moyens de résister aux influences (1à3)

La schizophrénie, histoire mouvementée d'un diagnostic

Décrite depuis plus d'un siècle, la schizophrénie a longtemps été considérée comme une maladie mentale clairement identifiée, incurable et s'aggravant avec le temps. Cette conception est remise en cause depuis la seconde moitié du 20e siècle

Le repas : un cadeau particulièrement influent

Les firmes pharmaceutiques dépensent des sommes considérables en repas offerts aux professionnels de santé, tout particulièrement aux médecins prescripteurs. Beaucoup de professionnels de santé semblent trouver normal d'accepter des cadeaux et nient qu'ils aient une quelconque influence sur eux. Tout en estimant que les autres sont, eux, influencés. C'est le "sentiment d'invulnérabilité" décrit par les psychologues (1à4)

Accidents avec exposition au sang : poursuivre la prévention

Les soignants sont particulièrement à risque d'accident avec exposition au sang, défini comme tout contact avec du sang ou un liquide biologique contenant du sang et comportant soit une effraction cutanée par piqûre ou coupure (alias accident percutané), soit une projection sur une muqueuse (œil, bouche) ou une peau lésée (1)

Dons de jours de repos : extension du dispositif à un collègue "proche aidant"

En France, depuis 2014, le parent d'un enfant âgé de moins de 20 ans et gravement malade est autorisé à disposer de dons de jours de repos provenant d'un collègue salarié de son entreprise, que celle-ci soit publique ou privée. Ce dispositif, mis en place à la demande du salarié et en accord avec l'employeur, nécessite un certificat rédigé par le médecin qui suit l'enfant, attestant de la particulière gravité de la maladie, du handicap ou de l'accident (1à3)

Ville-hôpital : mieux communiquer dans l'intérêt des patients

Les patients atteints de cancer font souvent des allers-retours entre leur domicile et l'hôpital. La qualité des soins qu'ils reçoivent dépend entre autres de la communication entre médecins généralistes et équipes hospitalières. Comment les médecins généralistes perçoivent-ils cette communication ?

Droit au séjour pour raisons médicales : analyse de la Case de santé à Toulouse

En France, depuis 1998, une personne étrangère gravement malade en situation irrégulière peut, sous conditions, obtenir un titre de séjour pour raisons médicales (lire l'encadré "Obtenir un titre de séjour pour raisons médicales : des conditions à remplir") (1,2)

Les patients se font-ils prescrire leurs médicaments d'automédication par leur médecin généraliste ?

En 1998, Ostermann a défini la rédaction d'ordonnances sous la dictée des patients comme « l'automédication sur ordonnances suggérées » (1)

La Case de santé en 2018

Créée en 2006 à Toulouse, à l'initiative de professionnels de terrain, la Case de santé est un centre de santé de quartier ouvert à toutes et tous (1)

Obtenir un titre de séjour pour raisons médicales : des conditions à remplir

Les conditions pour obtenir un titre de séjour temporaire pour raisons médicales sont les suivantes : être  "étranger" (en dehors des citoyens de l'Union européenne, de l'espace économique européen ou de la Suisse) ; résider habituellement en France ; nécessiter une prise en charge médicale dont le défaut pourrait entraîner des conséquences d'une exceptionnelle gravité sur la santé ; ne pas pouvoir bénéficier effectivement d'un traitement approprié eu égard à l'offre de soins et aux caractéristiques du système de santé  du pays d'origine ; ne pas représenter une menace pour l'ordre public (a)(1)

Exposition non professionnelle aux pesticides agricoles et maladie de Parkinson

Les pesticides sont très utilisés en agriculture, particulièrement dans les vignobles (1,2). Après épandage, la volatilisation est une source majeure de dissémination de nombreux pesticides (3). En France, plusieurs millions de personnes travaillent ou ont travaillé dans le secteur agricole, avec une exposition potentielle aux pesticides (1)

Firmes pharmaceutiques : le profit avant tout

Avoir quelques données sur la santé économique des firmes pharmaceutiques permet d'en mesurer la puissance à l'échelon national et mondial, et de relativiser leurs discours parfois alarmistes sur les menaces qui pèseraient sur elles. Voici quelques données relatives à l'année 2015 (1,2)

Faire cesser la visite "médicale" à l'hôpital et auprès des étudiants

L'influence de la visite "médicale" sur les prescriptions des médecins est démontrée (1à3)

Le compte pénibilité amputé

Depuis juillet 2016 en France, un "compte personnel de prévention de la pénibilité" devait comptabiliser les périodes d'exposition des salariés à dix facteurs de risques professionnels au-delà de seuils définis de durée et d'intensité d'exposition. Cette mesure devait permettre aux travailleurs les plus exposés de suivre une formation visant à accéder à un poste moins exposé, de réduire leur temps de travail, voire d'anticiper leur départ à la retraite jusqu'à 2 ans avant l'âge légal (1)

Conditionnement des médicaments en Europe : quelles forces de progrès ?

L'examen par Prescrire d'environ 7 000 conditionnements de médicaments depuis 37 ans aboutit à un constat généralement préoccupant (lire aussi "Bilan 2017 du conditionnement : la qualité en progression mais encore beaucoup de dangers"). Pourtant, certaines dispositions réglementaires ou recommandations ont été prises au niveau européen ou français pour améliorer la sécurité des conditionnements de médicaments. Quelles sont ces améliorations ? Et pourquoi arrive-t-on toujours, en 2018, à ce constat que de nombreux conditionnements restent dangereux ?

La Maison Dispersée de Santé à Lille : un projet de santé aux multiples facettes

En 2010, des professionnels de santé en exercice libéral, installés à Lille dans le quartier défavorisé de Moulins (environ 20 000 habitants) et exerçant dans plusieurs cabinets proches les uns des autres, se sont regroupés au sein d'une association loi de 1901, nommée la Maison Dispersée de Santé. Un regroupement statutaire pour faciliter l'élaboration d'un projet de santé commun (1à3)

Choisir son thérapeute au 19e siècle

Au cours du 19e siècle, les Français sont de plus en plus soucieux d'avoir accès à des professionnels de santé (1). Officiellement, depuis la loi de 1803, "le droit d'exercer l'art de guérir" est réservé aux docteurs en médecine et en chirurgie, ainsi qu'à des officiers de santé sélectionnés par un jury médical départemental ou reconnus par certificats après 6 à 8 ans de pratique (1à3)

Le site internet de l'INRS, pour s'informer sur la santé et la sécurité au travail

En France, l'Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) fournit, en accès libre sur son site internet, un ensemble de services documentaires sur les risques et maladies professionnels, leur prévention et plus généralement sur la santé et la sécurité au travail (a)(1)

Pollution atmosphérique : agir, sans attendre les pics de pollution

La pollution atmosphérique a des effets sur la santé à court terme, survenant quelques heures à quelques jours après une exposition de courte durée, et à long terme, liés à une exposition chronique. L'exposition chronique cause globalement davantage d'effets sur la santé que l'exposition de courte durée. La pollution atmosphérique augmente le risque d'affections cardiovasculaires et respiratoires, dont les cancers bronchiques (1à3)

Davantage de cancers de la thyroïde : surtout des diagnostics par excès

Depuis les années 1980, l'incidence des cancers de la thyroïde, c'est-à-dire le nombre de cancers nouvellement diagnostiqués, a fortement augmenté dans plusieurs pays à haut revenu, dont la France et les États-Unis d'Amérique (1à3). En Corée du Sud, l'augmentation de l'incidence a été particulièrement forte (4). Dans le même temps, les taux de mortalité par cancers de la thyroïde sont restés stables, voire ont diminué, en particulier en France, à partir des années 1980 pour les femmes et à partir des années 1990 pour les hommes (3). L'évolution de la mortalité liée à ces cancers est l'objet de débats (1à3)

Stratégie nationale de santé : du courage !

Alcool et alimentation trop sucrée ou trop grasse sont en France des causes majeures d'années de vie perdues et de dépenses de santé. Le diagnostic est fait depuis longtemps, les rapports s'accumulent, l'annonce d'une priorité est réitérée. Que manque-t-il pour améliorer vraiment la situation ?

La silice : cristalline ou amorphe

Composant majeur de la croûte terrestre, le silicium (Si) existe sous forme de silice libre (dioxyde de silicium, SiO2) ou de silicates, une combinaison de silice et de différents oxydes métalliques. La silice et les silicates existent sous forme cristalline ou amorphe (1)

Effets nocifs de la silice cristalline : lente reconnaissance et protection incomplète

La reconnaissance de la silicose en tant que maladie professionnelle a pris des dizaines d'années

Les agressions sexuelles dans le Code pénal français

Les agressions sexuelles sont qualifiées par le Code pénal dans ses articles 222-22 à 222-31 ; leurs auteurs sont passibles de peines de prison et d'amendes (a)(1,2)

Des participants aux Thématiques Prescrire témoignent

« (…) Il m'est arrivé de ressortir un support documentaire 6 mois après l'avoir lu pour vérifier des infos en rapport avec ma pratique (thème "Santé et travail" 2016)» (médecin)

Silice cristalline : des millions de personnes exposées dans le monde

La silice est historiquement associée à la silicose, une maladie pulmonaire grave. Les effets délétères de l'exposition à la silice ont fait de nombreuses victimes durant le 20e siècle, notamment parmi les mineurs de charbon. En France, ces effets n'ont commencé à apparaître au grand jour qu'après la reconnaissance légale de la silicose comme maladie professionnelle, en 1945 (1)

Viols et agressions sexuelles en France, enquête 2015

Longtemps méconnues et tues, voire tolérées, les violences sexuelles ont progressivement émergé dans le débat public à la suite des mobilisations féministes et aussi de la publication d'enquêtes scientifiques visant à mieux les reconnaître et à les quantifier (1). Ces violences ont fait la une de médias dans de nombreux pays fin 2017, suite aux accusations portées contre un producteur de cinéma d'Hollywood

Les Thématiques Prescrire : une formation très appréciée

En plus de la revue publiée tous les mois, Prescrire propose plusieurs programmes de formation permanente dont Les Thématiques(1). Créée en 2006, cette formation a connu depuis 2015 des évolutions importantes pour mieux répondre à certaines attentes des participants et faire reconnaître leur effort de formation (2)

Santé en CM2, toujours des inégalités sociales

Les enquêtes nationales de santé en milieu scolaire, menées régulièrement en France chez les enfants depuis 1999, permettent de suivre leur état de santé au fil du temps. En 2015, une de ces enquêtes a évalué l'état de santé de 8 124 élèves tirés au sort parmi des élèves de CM2 d'établissements publics et privés (1). Les données de santé recueillies à partir d'un examen de santé et des carnets de santé ont été notamment le poids, la santé buccodentaire et la couverture vaccinale (1)

Nouveaux médicaments des cancers : mal évalués, peu efficaces et trop chers

Beaucoup de nouveaux médicaments des cancers sont vendus par les firmes à un prix exorbitant. Ce prix a-t-il un lien avec leur intérêt thérapeutique ou leur coût de recherche et développement (R&D) ?

Impact de la politique de référencement des médicaments sur le bon usage dans un centre hospitalier de petite taille

Au Centre Hospitalier (CH) de Decazeville (Aveyron), il a été proposé en Commission médicale d'établissement (CME) de supprimer du livret thérapeutique le référencement des médicaments figurant sur la liste des médicaments à écarter de Prescrire et sur celle des médicaments à éviter du Bip 31 (bulletin d'information de pharmacovigilance du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Toulouse), avec pour but d'optimiser le bon usage

Implication des pharmaciens de ville dans des établissements pour personnes âgées, en Suisse : un système performant

En Suisse, des pharmaciens de ville interviennent de manière coordonnée au sein des établissements médicosociaux (EMS), c'est-à-dire des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes. Cette activité, nommée "assistance pharmaceutique", comprend la recherche d'un meilleur usage des médicaments, en coopération avec les médecins et les infirmiers, ainsi que la négociation des prix avec les firmes pharmaceutiques (1à4). Comment s'est développée cette activité ? Où en est-elle en 2017 et quelles sont ses principales caractéristiques ?

Intégrité scientifique : former, surveiller, et sanctionner

En France, en 2017, un dirigeant d'un institut universitaire a été démis de ses fonctions par décret ministériel, pour plagiat (1,2). Décision isolée, ou signe d'un changement dans les pratiques ?

Essais exploratoires, critères intermédiaires : insuffisants pour des AMM solides

En cancérologie, de plus en plus de médicaments sont autorisés sur la base d'un seul essai clinique comparant le médicament versus un traitement (de référence dans le meilleur des cas), avec comme critère d'évaluation principal un critère intermédiaire, par exemple le délai avant aggravation (radiologique ou clinique) du cancer, sans chercher à démontrer un effet sur la durée globale de survie (1). Des résultats favorables sur un critère intermédiaire tel que le délai avant aggravation radiologique ou le taux de réponse tumorale (diminution de la taille de la tumeur), sont-ils corrélés avec un progrès clinique tangible en termes de durée globale de survie ou de qualité de vie ? Plus généralement, les résultats des premiers essais cliniques reposant sur des critères intermédiaires sont-ils confirmés par des essais ultérieurs avec des critères cliniques tangibles ? Des publications apportent des éléments de réponse

AMM européenne : l'aide opaque de l'Agence aux firmes

Certains médicaments en développement clinique plus ou moins avancé ne sont pas vite munis d'autorisation de mise sur le marché (AMM). Au motif d'éviter ces "échecs", l'Agence européenne du médicament (EMA) propose aux firmes des "conseils scientifiques" pour les aider à constituer leur demande d'AMM (1). Pourquoi le développeur d'un médicament à balance bénéfices-risques favorable documentée par des essais cliniques de qualité aurait-il besoin de conseils scientifiques de l'EMA pour obtenir une AMM ?

La médecine ayurvédique d'hier à aujourd'hui

L'ayurvéda, ou "science de la longévité", est né en Asie du Sud. Cette médecine savante se fonde sur un ensemble de traités rédigés en sanskrit entre le 1er et le 8e siècle de notre ère, puis complétés ultérieurement (1,2)

Comprendre la surmortalité périnatale et néonatale tardive en Seine-Saint-Denis

Suite au constat fait en Seine-Saint-Denis en 2012 d'un taux de mortalité infantile supérieur d'environ 50 % à celui de la moyenne française métropolitaine, l'Agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France a financé un projet, dit RéMI, visant à mieux comprendre les causes de la surmortalité infantile et périnatale en Seine-Saint-Denis, afin de mettre en place des actions susceptibles de la réduire (a)(1)

Moisissures dans les bâtiments : des effets avérés sur la santé

Un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) apporte des données sur les effets sur la santé associés à l'exposition aux moisissures dans les environnements intérieurs, en France métropolitaine (1). Ce rapport concerne surtout les logements, mais aussi les établissements recevant du public visés par la surveillance réglementaire de la qualité de l'air intérieur, en priorité ceux qui accueillent des enfants et les établissements d'enseignement. L'Anses a pris en compte les risques liés à l'exposition aux moisissures de la population générale, ainsi que ceux des personnes exposées sur le lieu de travail (1)

AMM "conditionnelles" : avec très peu de données

Plusieurs mécanismes ont été mis en place au cours des années 2000 pour permettre une commercialisation plus rapide des médicaments dans l'Union européenne. C'est notamment le cas des autorisations de mise sur le marché (AMM) dites conditionnelles, AMM délivrées précocement avec demande d'un complément d'évaluation après l'AMM (1)

Un cas d'école, la décision "Formindep"

On peut considérer comme un cas pratique illustrant la méthodologie mise en œuvre par le Conseil d'État, la décision du 27 avril 2011 relative à la requête de l'Association pour une formation médicale indépendante (Formindep) contre la Haute autorité de santé (HAS) française (1)

Le Conseil d'État et les médicaments : une part d'arbitraire et de parti pris

Le Conseil d'État est un acteur important du domaine du médicament puisqu'en pratique il annule des décisions des ministres de la santé et des finances, des agences, de l'assureur maladie obligatoire, etc. (lire aussi "Conseil d'État : un arbitre influent dans le domaine du médicament")

Conseil d'État : un arbitre influent dans le domaine du médicament

Au fil des numéros, Prescrire a signalé un certain nombre de décisions du Conseil d'État annulant des décisions des autorités de santé françaises, le plus souvent à la demande et à l'avantage de firmes pharmaceutiques (1à13)

 Indemnisation des victimes des essais nucléaires français : un dispositif amélioré

En France, un dispositif d'indemnisation a été mis en place en 2010 pour les victimes des essais nucléaires français qui se sont déroulés, entre 1960 et 1996, au Sahara et en Polynésie française (1,2). Le nombre de personnes concernées par les retombées radioactives de ces essais a été estimé en 2010 à environ 160 000, travailleurs civils ou militaires ayant participé aux essais et populations locales (1). Plus de cinquante ans après les premiers essais nucléaires, au 31 décembre 2016, 1 108 demandes d'indemnisation avaient été reçues par le Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen). Seulement 58 indemnisations ont été accordées à des victimes ou à leurs ayants droit, dont 28 sur injonction des juridictions administratives dans le cadre de recours contre un rejet du comité d'indemnisation (a)(3)

 Aides pour la complémentaire santé : efficaces mais incomplètes

En France, en 2016, la prise en charge financière des soins est répartie pour l'essentiel entre l'assurance maladie obligatoire publique, une assurance maladie complémentaire éventuelle, et le patient. Depuis janvier 2016, les entreprises ont l'obligation de proposer à leurs salariés un contrat collectif de complémentaire santé (1). Mais de nombreuses personnes restent sans assurance complémentaire : chômeurs de longue durée, retraités, inactifs (1). Au risque de renoncer à des soins dentaires et d'optique, mais aussi médicaux

Scoops santé : largement trompeurs

Il ne se passe guère de mois sans l'annonce d'une découverte extraordinaire qui va révolutionner la médecine. Ces annonces médiatiques donnent l'image d'un progrès rapide et sans fin. Qu'en est-il de leur fiabilité ?

Circuit d'élimination des déchets perforants des patients en France

En France, en 2017, Dastri est le seul organisme agréé pour gérer la filière d'élimination des déchets de soins perforants produits par les patients (1)

Éradication de la variole : une victoire de la guerre froide

Le 8 mai 1980, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) annonçait l'éradication définitive de la variole (1). Paradoxalement, cette première mondiale est le fruit des tensions liées à la guerre froide

Élimination des déchets de soins perforants des patients : sensibiliser à l'utilisation de la filière spécifique

En 2016, en France, environ 1,4 million de patients, en autotraitement (surtout des personnes diabétiques) ou utilisateurs d'autotests de diagnostic de maladies infectieuses transmissibles, ont eu à gérer des déchets de soins perforants (1)

Grossesse et bruit en milieu professionnel : un risque pour l'oreille du fœtus

En France, de nombreuses femmes enceintes sont susceptibles d'être exposées en milieu de travail à des niveaux élevés de bruit. En effet, selon l'enquête dite Sumer (Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels) de 2010, 4,3 % des femmes salariées sont exposées à un bruit supérieur à 85 décibels A (dB(A)) et 1 % des femmes le sont pendant plus de 20 heures par semaine (1)

Aider les proches aidants : de nouvelles mesures bienvenues

En France, un "congé de solidarité familiale", non rémunéré, autorise les salariés du privé et du public à suspendre leur activité professionnelle pour accompagner un proche souffrant « d'une pathologie mettant en jeu le pronostic vital » ou « en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable». Il est d'une durée de 3 mois renouvelable une fois. Dans le cadre de ce congé, il est possible de percevoir une "allocation journalière d'accompagnement d'un proche en fin de vie" de l'assureur maladie obligatoire, pendant un maximum de 21 jours (a)(1,2)

Administration de médicaments : être interrompu est source d'erreur

Pour un soignant, être interrompu pendant un acte est une cause d'erreur. De nombreuses études ont été publiées sur les interruptions de tâches au cours des étapes de l'administration des médicaments dans les services de soins, causes d'erreurs médicamenteuses. En France, la Haute autorité de santé (HAS) a publié un guide sur ce sujet à l'intention des soignants pour aider à prévenir des erreurs évitables (1)

Espérance de vie en France : de grandes inégalités

Depuis les années 1970, en France, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) calcule l'espérance de vie à 35 ans, notamment par catégorie socioprofessionnelle. En 2003 par exemple, l'espérance de vie à 35 ans des hommes ouvriers était inférieure de 6 ans à celle des hommes cadres, et s'accompagnait d'un nombre plus important d'années vécues avec des incapacités (1). En 2016, l'Insee a publié une mise à jour de ces calculs en prenant en compte un nouveau critère, le niveau de diplôme (2)

Études post-AMM : détournement à grande échelle

Depuis des années, les agences du médicament ont tendance à réduire l'évaluation clinique des médicaments avant autorisation de mise sur le marché (AMM), en affirmant que l'évaluation peut être complétée après AMM (1). L'expérience de l'Allemagne montre qu'il s'agit là d'une allégation trompeuse (2)

Le dispositif de reconnaissance en maladie professionnelle, en France

En France, c'est au patient, ou à ses ayants droit, qu'il revient de faire la demande de reconnaissance de son affection en maladie professionnelle (1). Selon la réglementation, cette reconnaissance repose sur une voie principale, basée sur les tableaux de maladies professionnelles, et sur un système de reconnaissance dit complémentaire (a)

Cancers professionnels : une reconnaissance difficile en France

En France, il est estimé qu'environ 2,6 millions de salariés, soit 12 % de l'ensemble des salariés, ont été exposés en 2009-2010 à au moins un produit chimique cancérogène ou à des rayonnements ionisants ou, chez les femmes, au travail de nuit, qui est considéré par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) comme cancérogène probable (1)

Ehpad : prescription et administration de médicaments, à améliorer

Les personnes âgées ont souvent une consommation importante de médicaments, ce qui les expose à de nombreux effets indésirables, parfois graves, parfois évitables (1,2)

Le tramadol, l'oxycodone, le fentanyl en France

En 2016, environ 6,5 millions de personnes ont présenté au remboursement par la Sécurité sociale au moins une boîte de tramadol, seul (environ 3 millions de personnes) ou en association (environ 3,5 millions de personnes), pour un total d'environ 45 millions de boîtes (1)

Pallier les effets indésirables des opioïdes : un marché juteux

Dans un contexte d'utilisation massive des opioïdes, le traitement de leurs effets indésirables devient aussi un marché. Le marché total des ventes de médicaments opioïdes est estimé à environ 9,5 milliards de dollars en 2015. Selon ces estimations, le marché des médicaments de la prise en charge des surdoses représentait 1,3 milliard de dollars, celui des autres effets indésirables tels que la constipation entre 1,9 et 4,8 milliards de dollars (1)

Retrait d'une forme d'oxymorphone aux États-Unis en raison des dégâts

Dans un communiqué de presse du 8 juin 2017, la FDA a annoncé avoir demandé de retirer la spécialité Opana ER° (oxymorphone à libération prolongée) à la firme qui la commercialise aux États-Unis d'Amérique. Cette décision, inédite pour un opioïde selon la FDA elle-même, fait suite à l'avis d'un comité d'experts (advisory committee) qui ont estimé, sur la base de données post-commercialisation, que la balance bénéfices-risques de cette spécialité était défavorable

Antalgiques opioïdes "forts" en France

En 2015, selon les résultats de l'étude dite ASOS visant à décrire les prescriptions d'antalgiques opioïdes, réalisée par le réseau des centres d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance (CEIP) Addictovigilance, auprès de 192 pharmacies d'officine :

Médicaments au quotidien dès l'enfance

Les médicaments ont pris, depuis quelques dizaines d'années, une importance croissante dans la vie de l'enfant, jusqu'à devenir un objet de consommation courante. Cette évolution concerne les médicaments à visée curative, mais aussi ceux à visée préventive et les médicaments de support tels que les vaccins, les vitamines, les stimulants, voire les compléments alimentaires, souvent considérés comme des médicaments. D'où vient cette évolution et quels sont les acteurs qui initient ou influencent les demandes ? Les parents, les médecins, les pharmaciens, les laboratoires pharmaceutiques, ou la société dans son ensemble ? À quels besoins ces médicaments sont-ils censés répondre ? Guérir une maladie bien définie, soulager un symptôme, améliorer le confort de l'enfant, augmenter ses performances ou encore prévenir l'apparition ou le développement de certaines pathologies ? C'est à ce type de questions que je voudrais vous amener à réfléchir à partir de deux situations concrètes vécues en tant que pédiatre

Acteurs et situations à risques. Quelques idées-clés liées aux ateliers des Rencontres Prescrire 2017

Atelier "Éviter les influences à risque pour les patients dans l'utilisation des médicamentsQuelles influences nous écartent des options de premiers choix dans l'intérêt du patient ? Comment les identifier et les lever pour mieux soigner ?"

Trajectoires de prescription. Sommaire

Comment prévenir la médicamentation de la société, en pratique ? Comment prescrire, ne pas prescrire, déprescrire, réévaluer une ordonnance, accompagner l'automédication, orienter vers une prise en charge non médicamenteuse ?

La non-prescription d'une ordonnance : représentations de patients et de médecins généralistes

Pour 80 % des patients, une consultation ne doit pas forcément se terminer par une ordonnance de médicaments (1). Cependant, selon une enquête réalisée en 2002 auprès de 922 médecins généralistes exerçant en France métropolitaine, 78 % des consultations donnent lieu à la prescription d'au moins un médicament (2). Il existe une part d'irrationalité dans les prescriptions des médecins (3,4). Souvent, ils surestiment le désir des patients de recevoir une ordonnance, alors que ceux-ci attendent surtout d'être rassurés (5)

La déprescription : les patients sont-ils prêts ?

La France est l'un des pays les plus prescripteurs de médicaments (1,2). Le vieillissement de la population est à l'origine d'une augmentation du nombre de patients ayant une ou plusieurs maladies chroniques (3). Ces patients prennent souvent plusieurs médicaments au long cours. L'augmentation du nombre de médicaments prescrits est à l'origine d'une augmentation du nombre potentiel de médicaments inutiles ou dangereux, d'effets indésirables, d'interactions médicamenteuses et de contre-indications (3à6). Un moyen pour améliorer la qualité des soins est de réévaluer régulièrement les traitements et consiste parfois à "déprescrire", c'est-à-dire à « arrêter la prescription d'un traitement inutile ou devenu tel, a fortiori inutilement dangereux en termes de bénéfices-risques » (4,7)

Prologue. Sommaire

Rose ou bleu, rond ou ovale, sécable ou non, liquide ou solide, le médicament est souhaité, craint, vénéré, critiqué, utilisé, abandonné, choisi, gobé, prescrit, dispensé, administré, refusé. Nous y avons tous affaire, en tant que patients, en tant que proches d'un patient, en tant que soignants. Objet dont les propriétés pharmacologiques sont à l'origine d'effets cliniques, bénéfiques et indésirables, il est plus complexe qu'il n'y paraît, empreint de représentations personnelles et culturelles. C'est aussi, collectivement, un objet social, aux dimensions politiques et économiques

Trajectoires de prescriptions. Quelques idées-clés liées aux ateliers des Rencontres Prescrire 2017

Atelier "De l'ordonnance écrite à la prescription de soins : tous acteurs ? tous prescripteurs ?Implications - Responsabilités - Coordinations - Influences"

Aspects symboliques du médicament. Sommaire

Questionner la place du médicament dans la relation patient-soignant, prendre en compte la valeur symbolique du médicament pour le patient et le soignant : cela aide à construire une relation de confiance. Le choix d'utiliser ou non un médicament s'inscrit alors dans une alliance thérapeutique particulière, probablement plus pertinente

Médicament et cultures : quand « la façon de donner vaut mieux que ce qu'on donne »…

Vision anthropologique Ce texte est issu du travail d'Olivier Bouchaud, médecin impliqué en médecine transculturelle, qui est intervenu dans un atelier des Rencontres Prescrire 2017

Aspects symboliques du médicament. Quelques idées-clés liées aux ateliers des Rencontres Prescrire 2017

Atelier "Culture et perception du médicament : se détacher des idées reçues pour mieux soigner. Essayons de prendre de la distance par rapport à nos réflexes culturels pour limiter les freins à une bonne alliance patient-soignant"

Pression sociétale. Sommaire

« Beaucoup de maux sont en partie soulagés par un médicament. Beaucoup de patients comptent sur le médicament pour se porter mieux. Mais le médicament n'est pas toujours la bonne solution. (…) C'est particulièrement vrai pour les psychotropes » ("Non merci" n° 296 p. 405)

Acteurs et situations à risques. Sommaire

Lors de son développement, le parcours du médicament croise de nombreux acteurs avant d'arriver jusqu'au patient. Les intérêts des acteurs qui le croisent ne sont pas forcément convergents. Que l'on soit professionnel de santé, décideur, patient, journaliste, ou tout autre acteur de santé, il est décisif de questionner ces influences et de les prendre en compte pour optimiser l'information transmise sur le médicament et l'utilisation qui en est faite, quel que soit son rôle dans la société

Désintoxiquer

L'imprégnation des patients par les médicaments psychotropes n'a de cesse. Même quand la balance bénéfices-risques est clairement défavorable. Même quand l'emploi d'un psychotrope est une erreur manifeste. […]

Antidépresseurs à écarter : des millions de personnes concernées

En 2016, en France, selon les données de l'assurance maladie obligatoire, des millions de personnes ont été exposées à ces 7 antidépresseurs à balance bénéfices-risques défavorable. Il n'est pas démontré qu'ils soient plus efficaces que d'autres antidépresseurs exposant à moins de risques (1,2)

Deux psychotropes à écarter

→ L'étifoxine (Stresam°) est d'efficacité mal évaluée dans l'anxiété. En 2016, en France, environ 930 000 personnes ont été exposées sur prescription à l'étifoxine. Les atteintes hépatiques liées à l'étifoxine, connues depuis le début des années 2010, rendent sa balance bénéfices-risques défavorable. Quand un anxiolytique est justifié, mieux vaut choisir une benzodiazépine pour une durée la plus courte possible (1à4)

Dopage : quelques repères

Où commence et où finit le "dopage" ? Où commence et où finit l'intervention raisonnable visant à amplifier ou à sauvegarder telle ou telle fonction biologique ? Les affaires de dopage sportif ne doivent pas restreindre l'étendue de la réflexion

Méthylphénidate : banalisé malgré les dangers

Cité à plusieurs reprises dans ce dossier (n° 406 p. 595, p. 597 et aussi p. 638), le méthylphénidate (Ritaline° ou autre) est d'un usage « banalisé aussi bien par les prescripteurs que par les jeunes en milieu scolaire où le produit circule » et son utilisation a augmenté, que ce soit aux États-Unis d'Amérique ou en Europe (1à4)

Pression sociétale. Quelques idées-clés liées aux ateliers des Rencontres Prescrire 2017

Atelier "Médicaments et culte de la performance : comprendre, repérer, résisterQuel recul avons-nous par rapport au culte de la performance dans notre société ? Quelle est la place du médicament dans ce culte ? Sommes-nous tous dopés ?"

Diversité des influences sur les choix thérapeutiques
Médicamentation de la société : l'affaire de tous. Sommaire

Médicamentation de la société : l'affaire de tous

Médicamentation de la société, l'affaire de tous : le point de vue de la pharmacologie sociale

Vision de la pharmacologie sociale Ce texte est inspiré de l'intervention de Jean-Louis Montastruc, pharmacologue médical, lors des Rencontres Prescrire 2017. Il dresse un panorama des influences rationnelles et irrationnelles sur l'utilisation du médicament. Certaines de ces influences sont approfondies dans ce dossier

Médicament et ressorts de la relation médecin-patient

Vision sociologique Ce texte est issu d'une enquête et du travail de thèse de Christine Rolland, sociologue, qui est intervenue aux Rencontres Prescrire 2017. Le terme de médecin et non de soignant est employé à dessein car l'analyse présentée dans ce texte est circonscrite à ce cadre

Médicaments psychotropes : usage détourné chez les jeunes

En France, l'usage détourné de médicaments psychotropes par les jeunes adultes reste peu visible et peu étudié (1,2)

Dépendance aux médicaments opioïdes aux États-Unis : une énorme épidémie mortelle par surdose

Entre 1999 et 2015 aux États-Unis d'Amérique, plus de 183 000 personnes sont mortes de surdose liée à des médicaments opioïdes : environ 22 000 morts sur la seule année 2015, soit 62 morts en moyenne par jour, en augmentation par rapport à 2014 (environ 19 000 morts) (1,2). Les médicaments opioïdes les plus souvent impliqués dans les surdoses mortelles ont été la méthadone, l'oxycodone (Oxynorm°, Oxynormoro°, Oxycontin LP° ou autre) et l'hydrocodone (non commercialisée en France) (1)

Personnes âgées : moins de benzodiazépines grâce à une formation directe des patients

Chez les personnes âgées, la prise de benzodiazépine expose à un risque accru de chute et de fracture de la hanche, de déficits cognitifs, d'accidents de la circulation, etc. (1)

Soins dangereux ou inutiles : un gâchis humain et économique

Pour que les patients bénéficient au mieux des apports de la médecine, un des enjeux est d'utiliser à bon escient ses moyens, ni trop peu, ni trop, et d'éliminer les soins dangereux ou inutiles. Ce constat, partagé par de plus en plus de soignants, est fait aussi par des économistes

Des soldats sous amphétamines (1939-1945)

En 2008, le scandale du Mediator° a rappelé les dangers des amphétamines et de leurs dérivés, des substances couramment utilisées, et depuis longtemps, malgré une balance bénéfices-risques souvent défavorable

Quelques principes de choix rationnel d'un médicament pendant un allaitement maternel

Le lait maternel apporte une protection vis-à-vis des infections infantiles les plus courantes telles que les diarrhées ou les infections respiratoires, et des allergies précoces, ce qui se traduit pour les enfants ainsi allaités par une moindre mortalité par diarrhée ou infection respiratoire dans les pays démunis et moins d'hospitalisations pour infection respiratoire dans les pays riches (1). Globalement, pour la santé des enfants, le lait maternel comme alimentation exclusive de la naissance jusqu'à l'âge de 6 mois au moins, est généralement préférable à une alimentation par lait industriel. À titre individuel, d'autres éléments interviennent dans le choix des mères : conditions de vie et de travail, accès à un accompagnement en cas de difficultés d'allaitement, désir ou non d'allaiter, etc

Accès facilité à la contraception des mineures

En France, depuis mars 2013, les contraceptifs remboursables par l'assurance maladie obligatoire sont gratuits pour les jeunes filles mineures âgées d'au moins 15 ans, dans le but de faciliter l'accès à la contraception et réduire le nombre de grossesses non désirées et d'interruptions volontaires de grossesse (12 000 en 2010). Il s'agit : des estroprogestatifs à base de lévonorgestrel ou de noréthistérone (qualifiés de 2e génération, Minidril° ou autre) et qui sont ceux de référence, des progestatifs à base de lévonorgestrel (Microval°), des implants à base d'étonogestrel (Nexplanon°), des dispositifs intra-utérins au cuivre ou à base de lévonorgestrel (Mirena°, Jaydess°) (1à3)

Pesticides à usage domestique et leucémies aiguës chez les enfants

La France est l'un des principaux pays utilisateurs de pesticides en Europe et dans le monde (1). Le terme "pesticide" regroupe un ensemble hétérogène de substances, dont diverses catégories sont utilisées notamment au domicile (1,2)

Médicaments en Questions : une démarche d'amélioration qui s'est confirmée en 2016Des soignants s'expriment sur leurs progrès : extraits

Depuis l'automne 2014, Prescrire propose aux abonnés le programme d'Amélioration des pratiques professionnelles Médicaments en Questions. Ce programme en ligne vise à aider les soignants à prendre davantage en compte dans leur pratique quotidienne les effets indésirables des médicaments et à mieux y faire face, dans le but de les réduire. Médicaments en Questions est un programme de formation continue, organisé en sessions annuelles, de novembre à octobre (a). Un descriptif détaillé a été publié dans le numéro 393 (1)

Excipients à risques : trop peu d'informations

La fabrication industrielle des médicaments consiste en une mise en forme pharmaceutique de substances actives pour une utilisation en comprimés, gélules, solutions buvables, etc. Pour cela, diverses autres substances sont nécessaires, constituant les excipients, notamment des solubilisants, des diluants, des colorants, des conservateurs, etc. (1,2)

Facs et conflits d'intérêts : peuvent mieux faire

Des études ont montré que beaucoup d'étudiants futurs soignants, comme leurs aînés, se croient à l'abri de l'influence du marketing des firmes (1). Cette erreur d'appréciation montre l'intérêt de former les futurs soignants à déjouer les techniques de marketing des firmes, et à se protéger de leur influence (1). Cette protection passe aussi par une politique de prévention et de gestion des conflits d'intérêts dans les facultés et les lieux de stage

Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté : un contre-pouvoir utile

En France, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté est une autorité administrative indépendante instituée en 2007, chargée de s'assurer que les droits fondamentaux des personnes privées de liberté sont respectés et de contrôler les conditions de leur prise en charge (1). Quel est son rôle, quels sont ses moyens et comment peut-on y avoir recours ?

Contention physique en psychiatrie : souvent excessive

En 2015, en France, 5,4 % des patients (âgés de plus de 16 ans) suivis au moins une fois dans l'année par un établissement psychiatrique relevaient du cadre des soins sans consentement (1,2). Les personnes hospitalisées sans consentement sont parfois placées en chambre d'isolement et soumises à une contention chimique et/ou mécanique au moyen de sangles ou de camisole, afin de prévenir ou de faire face à des conduites d'agitation (a)(3). En 2015, environ 34 000 séjours hospitaliers ont donné lieu à des mesures d'isolement (4). La proportion de personnes hospitalisées en psychiatrie soumises à une contention est variable selon les pays (5)

Compte pénibilité : prévenir et compenser les risques professionnels

En France, la réforme des retraites de 2010 a prévu un volet dit de "compensation de la pénibilité" liée aux expositions à certains facteurs de risques professionnels, et ouvrant droit à un départ anticipé à la retraite en cas d'incapacité permanente liée au travail (1). Ce dispositif ne compense que des incapacités, c'est-à-dire des effets sur la santé déjà reconnus, sans compenser réellement la pénibilité, dont les effets n'apparaissent parfois qu'après le départ à la retraite (1,2). Au lieu des 30 000 personnes annoncées comme concernées chaque année par un départ anticipé à la retraite au titre de ce dispositif, seulement 3 000 personnes par an en ont bénéficié (1,2)

Interdictions de fumer : un effet salutaire

Les interdictions de fumer au travail et dans les lieux publics visent à protéger les non-fumeurs et les fumeurs des dangers de l'exposition à la fumée de tabac, et à encourager la diminution de la consommation de tabac. Ces interdictions réduisent l'exposition à la fumée de tabac ambiante et l'imprégnation des non-fumeurs (enfants et adultes), avec diminution des hospitalisations pour syndrome coronarien aigu dans certains pays (1)

Sages-femmes : droit de prescription et pratiques étendus

En 2016, le droit de prescription et les pratiques autorisées aux sages-femmes ont été étendus par la loi dite de modernisation de notre système de santé (1)

Accouchement déclenché : information et consentement des femmes encore insuffisants

Le déclenchement de l'accouchement est un acte pratiqué partout dans le monde et qui ne cesse d'augmenter. En France, en 1980, 10 % des accouchements étaient déclenchés, 20 % entre 1995 et 2003, et environ 23 % en 2010 (a)(1,2)

Pesticides agricoles : la santé au travail négligée

En France, plus d'un million de travailleurs en milieu agricole sont plus ou moins exposés aux pesticides, avec des conséquences néfastes sur leur santé : certaines sont suspectées mais d'autres sont avérées, telles que cancers, maladies neurologiques, troubles de la reproduction et du développement, etc. (1à4)

Naissance de l'auscultation au 19e siècle

En 2017, la démarche diagnostique du médecin comporte plusieurs étapes : entretien avec le patient, examen physique, recueil de données paracliniques, etc. L'écoute des sons du corps humain, alias auscultation, occupe souvent peu de place dans cette démarche. Elle a pourtant été en son temps la technique la plus moderne d'exploration du corps

Lobby du sucre et santé cardiovasculaire

Les auteurs de la recherche historique sur les rapports entre le lobby du sucre et la politique étatsunienne de santé dentaire (lire aussi "Le lobby du sucre contre la santé dentaire") ont poursuivi le dépouillement des documents déposés dans les archives de l'Université de l'Illinois par un ancien membre du conseil scientifique du lobby du sucre. Ces documents apportent aussi un éclairage sur l'intervention du lobby du sucre dans les recherches sur les causes des maladies cardiovasculaires (1,2)

Le lobby du sucre contre la santé dentaire

La consommation de sucre, de boissons et d'aliments sucrés expose notamment au surpoids et à un risque accru de caries dentaires, en particulier chez les enfants (1,2). Pourtant, la publicité et la promotion des produits sucrés n'épargnent pas les plus jeunes (3)

Consommation excessive d'alcool en France : conséquences sanitaires et humaines importantes

En France, la consommation d'alcool a globalement diminué de 50 % depuis 1960, en lien avec une réduction de la consommation de vin (1). Elle s'est modifiée dans ses modalités : consommation plus occasionnelle, et fréquence plus élevée chez les jeunes d'une consommation sur un mode compulsif ("binge drinking") (2). Quoi qu'il en soit, la consommation d'alcool demeure un problème de santé publique majeur. Plusieurs études publiées entre 2013 et 2015 permettent de préciser l'impact sanitaire de la consommation d'alcool (3à6)

Faire face aux conflits d'intérêts

Les conflits d'intérêts sont-ils une fatalité chez les soignants ? Le directoire de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) a chargé un groupe de travail de faire des propositions pour limiter les risques que les liens des soignants avec les firmes font peser sur les trois activités des centres hospitaliers universitaires : le soin, l'enseignement et la recherche (1)

Médicaments à effets indésirables mortels : retraits du marché trop tardifs

Des médicaments plus dangereux qu'utiles restent trop longtemps sur le marché. Cette situation a-t-elle évolué au cours des dernières décennies ?

Retraits de médicaments du marché pour effets indésirables : nombreux mais souvent tardifs

Début 2016, une équipe britannique a publié les résultats d'une analyse des retraits du marché (par les agences ou les firmes) ayant eu lieu entre 1953 et 2013, dans le monde, en raison d'effets indésirables jugés disproportionnés (1)

2016 : des mesures pour faciliter l'accès à l'IVG

En France, chaque année, environ 220 000 femmes ont recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG) (1à3). Ce nombre ne diminue pas depuis 2002 (2). Plus d'une femme sur trois a recours à une IVG au cours de sa vie, de toutes origines et de tous milieux sociaux (3,4). En 2016, diverses mesures ont été mises en place pour améliorer l'accès à l'IVG, notamment suite à la loi de modernisation de notre système de santé (5)

Dissimulation du risque de suicide : accès aux données brutes d'un essai de la paroxétine

En 2012, la firme GlaxoSmithKline (GSK) a été condamnée aux États-Unis d'Amérique à 3 milliards de dollars d'amende, notamment pour avoir promu la paroxétine (Deroxat°) hors autorisation de mise sur le marché (AMM) dans la dépression chez les adolescents (1,2). Les juges ont notamment retenu contre la firme le fait que la paroxétine n'était pas « remarquablement efficace et sûre », contrairement à ce que prétendait la firme en s'appuyant sur l'essai dit 329(1)

Médicaments de maladies rares : une dérive risquée pour les patients

Les maladies rares entraînent parfois les familles dans des situations dramatiques et désespérées. Ces familles sont défendues par les associations avec souvent beaucoup de passion et de détermination. Au risque parfois de mettre leur cause en danger

Recommandations de l'ANSM sur les dispositifs doseurs : un progrès

Les formes buvables multidoses permettent de préparer diverses doses d'un médicament, ce qui est souvent le cas chez les enfants chez lesquels les doses sont à adapter au poids. Elles impliquent l'utilisation d'un dispositif doseur. Les analyses de conditionnements par Prescrire pointent la dangerosité de nombreux dispositifs doseurs (1). En 2016, l'Agence française des produits de santé (ANSM) a publié des recommandations en matière de dispositifs doseurs à l'égard des firmes (2). Prescrire avait répondu à la consultation publique de 2013 de ce projet de recommandations (3)

Le DDT : un "pesticide miracle", perturbateur endocrinien et cancérogène probable

Après la découverte, en 1938, des propriétés insecticides du dichlorodiphényltrichloroéthane, alias DDT, les premiers produits à base de DDT sont commercialisés à partir de 1942 (1,2). En 1943, l'efficacité du DDT dans une épidémie de typhus à Naples (Italie) accroît sa notoriété. À partir de 1946, il est introduit en Afrique du Sud pour lutter contre les moustiques vecteurs du paludisme (3)

Sein ou biberon ? L'influence des experts sur les pratiques d'allaitement (1900-1950)

Les formes d'alimentation des bébés ont toujours été très variées : allaitement par la mère ou par une nourrice, bouillies, etc. (1,2). À partir de la fin du 19e siècle, l'influence des médecins s'accroît dans ce domaine, car la réduction de la mortalité néonatale et infantile devient un enjeu majeur de santé publique (2,3)

Risque tératogène : une interprétation souvent difficile

Au cours du développement fœtal, la période la plus à risque d'atteinte morphologique liée à un médicament (risque tératogène) ou une autre substance s'étend du 12e jour au 56e jour de grossesse. Pendant cette période, il y a diverses étapes précises de mise en place des organes, et l'embryon est sensible aux altérations que pourrait créer un médicament (a)(1)

Savoir trouver une notice à jour sur internet et identifier la dernière version

L'autorisation de mise sur le marché (AMM) d'un médicament évolue au fil du temps : découverte ou confirmation de risques parfois graves, ajout de données chez des patients souvent écartés des essais cliniques (enfants, femmes enceintes, insuffisants rénaux, etc.), changement des posologies, restriction ou extension des indications, nouvelle contre-indication, etc. Ces évolutions conduisent à modifier le résumé des caractéristiques (RCP), destiné plutôt aux soignants (annexe I de l'AMM), et la notice, destinée aux patients (annexe IIIb)

Cancers du sein liés aux expositions in utero au DDT

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes, à l'échelon mondial et dans de nombreux pays dont la France (1,2). En constante augmentation au cours des dernières décennies du 20e siècle, son incidence régresse lentement aux États-Unis d'Amérique et en France depuis le début des années 2000, en raison notamment du recours moins fréquent aux traitements hormonaux substitutifs de la ménopause. Mais l'incidence des cancers du sein continue de progresser dans la plupart des régions du monde (1,3). L'augmentation du nombre de diagnostics de cancer du sein n'est pas entièrement expliquée par le recours croissant aux mammographies de dépistage, ni par l'évolution de certains facteurs de risque connus tels que la diminution de l'âge à la puberté, l'augmentation de l'âge à la première maternité et à la ménopause (4)

Édito. Obésité : les lobbys font la loi

En France, en 2016, dans le cadre de la prévention de l'obésité, la loi dite de "modernisation de notre système de santé" a introduit une très timide recommandation, en précisant que la mention des informations nutritionnelles obligatoires sur les étiquettes des aliments industriels « peut être accompagnée d'une présentation ou d'une expression complémentaire au moyen de graphiques ou de symboles » (1). C'est déjà beaucoup trop pour les lobbys agroalimentaires

Médicaments à écarter des soins : la sécurisation du marché est trop lente

La 5e édition du bilan annuel "Pour mieux soigner : des médicaments à écarter" est l'occasion de faire un point sur les décisions des autorités et des firmes mettant en France les patients à l'abri de ces médicaments

Suspension d'Uvestérol D° par l'Agence française des produits de santé (ANSM)

Suite à une divulgation dans la presse de la mort d'un nouveau-né qui avait reçu une dose d'Uvestérol D°, l'Agence française des produits de santé (ANSM) a annoncé le 6 janvier 2017 la suspension de la commercialisation de ce médicament

Oui à un fonds pour toutes les victimes de médicaments

Les médicaments Mediator° (benfluorex) et Dépakine° (acide valproïque) sont associés à des désastres de santé publique, avec des procès en série, une intense couverture médiatique et des réactions politiques spectaculaires

État de santé alarmant des Roms migrants en France

On distingue en général les Roms qui ont des origines en Europe centrale ou orientale, des Manouches et des Gitans (1). Ces populations, présentes en France depuis le 15e siècle, sont regroupées sous l'appellation de Tsiganes. Leur nombre est estimé à plusieurs centaines de milliers (1)

Le film "La fille de Brest" : un témoignage exceptionnel

Le film "La fille de Brest", tiré du livre "Mediator° 150 mg. Combien de morts ?", est une occasion sans pareille pour prendre la mesure des intérêts contradictoires qui traversent le système de soins, et de ce qu'il reste à accomplir pour que l'intérêt des patients soit la priorité

Conciliation des traitements médicamenteux : une démarche pour diminuer le nombre d'erreurs

Des études épidémiologiques montrent que les erreurs de transmission des informations sur le traitement médicamenteux d'un patient sont très fréquentes, à son entrée à l'hôpital, lors de son transfert dans une autre unité de soins ou un autre établissement, et à sa sortie (1). Les conséquences sont parfois graves

Exposition aux agents chimiques cancérogènes : des mesures de protection encore insuffisantes

En France, l'enquête dite Sumer (Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels) a montré qu'en 2010 plus de 2,2 millions de salariés, soit plus de 10 % de l'ensemble des salariés, ont été exposés au cours de la semaine travaillée précédant l'enquête à au moins un produit chimique cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction (a)(1). Les expositions aux cancérogènes constituent à elles seules 90 % de ces expositions : soit en 2010, environ 1,9 million de salariés exposés

"AMM fractionnées" : le flop de l'EMA

L'Agence européenne du médicament (EMA) a lancé son projet-pilote controversé d'"AMM fractionnées" ("adaptive pathways") en 2014. Il s'agit d'un projet de nouveau processus, menant à des autorisations de mise sur le marché (AMM) accélérées des médicaments, sur la base de résultats obtenus sur des critères intermédiaires d'évaluation lors d'essais cliniques de phase II, qui sont des essais cliniques exploratoires souvent sur un petit nombre de patients. L'évaluation étant complétée après AMM avec des données obtenues "en vie réelle" (1,2)

Recherche et développement des médicaments : l'Europe, l'OMS, l'OCDE cherchent un nouvel équilibre

Face notamment aux prix devenus extravagants des nouveaux médicaments, de plus en plus d'institutions appellent à promouvoir des corrections ou des alternatives au système actuel de recherche et développement (R&D)

L'imagination au pouvoir en Belgique et aux Pays-Bas

Les agences d'évaluation des technologies de santé de la Belgique (Centre d'Expertise des Soins de Santé belge (KCE)) et des Pays-Bas (Zorginstituut Nederland (ZIN)) ont chargé un groupe de réflexion international de proposer des scénarios de futurs possibles pour « sortir de l'impasse des prix toujours plus élevés des nouveaux médicaments » (1). Voici le résumé de ces 4 scénarios

Colliers "antidouleurs", ou comment vendre un remède inefficace

La croyance dans les vertus thérapeutiques de certains objets, par exemple les colliers contre le mal de dents, est ancienne (1). Leur commercialisation est soutenue dès le 18e siècle par des campagnes de marketing, comme le montre l'exemple des colliers antidouleurs vendus en Grande-Bretagne (2)

Recherche et développement de médicaments : changer de système

 Le système d'incitation à la recherche et développement (R&D) de médicaments, en cours depuis quelques dizaines d'années, atteint ses limites. Depuis le début des années 2000, les médicaments mis sur le marché ont été globalement de moins en moins nombreux, de plus en plus chers, souvent sans avancée thérapeutique. Ces médicaments répondent davantage aux demandes du marché qu'aux besoins réels de la population mondiale

Accès à l'assurance maladie obligatoire en France : importants changements en 2016

En France, jusqu'en 2015, la prise en charge des frais de santé par l'assureur maladie obligatoire était soumise à certaines conditions, notamment : avoir travaillé suffisamment pour ouvrir des droits et les conserver en cas de cessation d'activité, ou être ayant droit d'un assuré ; demander la couverture maladie universelle (CMU) (1). Les démarches administratives nécessaires pour faire valoir les droits pouvaient causer des ruptures de droits lors de changements professionnels ou familiaux (1)

Saturnisme infantile : abaissement du seuil de plombémie de déclaration obligatoire

Le plomb a des effets nocifs sur la santé, y compris à des niveaux de plombémie dits faibles. Chez les enfants, des plombémies inférieures à 100 microgrammes par litre (microg/l) ont été associées à des troubles cognitifs, comportementaux et à des déficits auditifs. Le plomb est considéré comme un toxique sans seuil de dose connu, c'est-à-dire qu'on ne connaît pas de dose d'exposition, ni de plombémie, sans effet nocif pour la santé (1)

Neuroleptiques : trop banalisés

En France comme dans d'autres pays, la consommation des neuroleptiques (alias antipsychotiques) est en forte augmentation depuis la mise sur le marché des neuroleptiques dits de seconde génération (ou "atypiques") à partir des années 1980 : amisulpride, aripiprazole, clozapine, olanzapine, quétiapine, rispéridone (1). Cette augmentation est-elle médicalement justifiée ?

Suisse : consultations pour situations courantes par les pharmaciens d'officine

La Suisse, comme d'autres pays en Europe, fait face à une pénurie de médecins généralistes et à une surcharge des services d'urgence hospitaliers (1). Depuis les années 1990, la société suisse des pharmaciens, pharmaSuisse, a mis en œuvre diverses actions d'amélioration des soins à l'officine, en général en collaboration avec d'autres professionnels de santé (a)(2,3). En 2012, pharmaSuisse a créé un service de consultation à l'officine pour des situations courantes, netCare, visant à faciliter l'accès aux soins de premier recours. Fin 2014, environ 6 300 patients avaient utilisé ce dispositif de consultation à l'officine (4,5). Une étude a rassemblé les principaux résultats de la phase pilote de cette action qui s'est déroulée d'avril 2012 à janvier 2014 (1). 162 pharmacies d'officine regroupant environ 500 pharmaciens ont participé à la phase pilote du dispositif netCare

Le commerce de cadavres en Grande-Bretagne au 19e siècle

La dissection humaine à but scientifique se développe en Europe à partir de la fin du 13e siècle. Elle contribue à faire progresser la médecine grâce à une meilleure connaissance du corps humain (1,2). À l'origine, elle se pratique à un rythme peu soutenu. En Italie au 15e siècle, on compte en moyenne une dissection par an et par université. Les corps proviennent de criminels exécutés ou de vagabonds (1). Le nombre de dissections augmente au cours des siècles suivants, car elles deviennent une étape jugée incontournable de la formation médicale (3). Cette multiplication pose des problèmes nouveaux d'"approvisionnement en corps", aboutissant parfois à des solutions extrêmes comme en Grande-Bretagne

Assurance maladie complémentaire en France : généralisée mais avec moins de solidarité

En France, en 2016, la prise en charge financière des soins est répartie à près de 99 % entre l'assurance maladie obligatoire publique, une assurance maladie complémentaire éventuelle et les patients (1à3)

Irradiation chronique dans l'industrie nucléaire : des effets nocifs avérés

Les rayonnements ionisants exposent à des effets nocifs à long terme tels que des cancers et des anomalies génétiques. La fréquence de survenue de ces effets augmente avec la dose reçue, mais ils n'ont pas de seuil connu d'apparition (1,2). Quelques études montrent un lien entre irradiation à faibles doses et cancers, notamment des leucémies (3à7)

Les patients veulent être entendus

Les patients demandent à être davantage consultés et entendus dans les décisions qui concernent leur santé, du choix des soins individuels aux décisions des autorités de santé

Participation d'usagers à la maison de santé Saint-Claude (Besançon)

En France, les associations de patients ont activement contribué à faire évoluer le système de santé dans différents domaines : infection par le HIV, soins autour de la naissance, psychiatrie, maladies rares, etc. (1à4). Et, depuis les années 1990, la représentation des usagers s'est progressivement développée dans les établissements de santé et certaines instances et agences de santé, et a été officialisée par divers textes législatifs et réglementaires (a)(5à8)

Hippocrate

Hippocrate est resté jusqu'à nos jours une figure tutélaire de la médecine. Il est surtout connu pour le serment qui porte son nom et pour une soixantaine de textes rassemblés sous le nom de Corpus ou Collection hippocratique (1). Il symbolise le renouveau de la médecine grecque au 5e siècle av. J.-C

Tenir compte des données manquantes dans la pratique quotidienne

En pratique de soins, de nombreuses données d'évaluation manquent aux professionnels de santé. Il s'agit parfois de données cruciales, cliniquement pertinentes, qui seraient susceptibles d'améliorer les décisions au service des patients, ou de mieux informer les patients ou leur entourage (a)

Pesticides : des coûts très sous-estimés

L'usage des pesticides est considéré par certains comme une nécessité, avec des bénéfices allégués en termes économiques et alimentaires. Mais les coûts réels des pesticides sont-ils bien connus et pris en compte dans les calculs et les réflexions sur leur intérêt global ?

Partager l'information avec les patients : antidépresseurs et neuroleptiques

Les patients s'informent sur leurs problèmes de santé et sur leurs traitements auprès de multiples sources : blogs, réseaux sociaux et forums sur internet, télévision, brochures, magazines, entourage… et auprès des soignants qu'ils consultent

Henri Dunant et la création de la Croix-Rouge

Henri Dunant (1828-1910) est un homme d'affaires né à Genève dans un milieu de la bourgeoisie protestante, à forte tradition sociale et caritative. Lui-même est influencé par le mouvement évangéliste du Réveil, alors très actif en Suisse (1,2)

Suicide de patients et responsabilité médicale

Le suicide est un acte au déterminisme complexe : « plusieurs facteurs de risque sont maintenant identifiés (…) : des facteurs socio-environnementaux, psychopathologiques, génétiques et biologiques, qui interagissent entre eux de façon variable » (1). Des échelles de risques suicidaires ont été constituées afin de permettre des stratégies de prévention ou d'améliorer les interventions (1,2). Toutefois, « si certains suicides sont prévisibles et évitables, notamment en phase aiguë, d'autres sont imprévisibles et inévitables, voire prévisibles et inévitables » (1). En pratique en 2016, les méthodes visant à prévoir un risque de suicide sont décevantes et encore en développement (2)

Principes d'hygiène alimentaire : prévenir les toxi-infections par contamination

L'ingestion d'aliments contaminés par des micro-organismes pathogènes (principalement bactéries, virus, parasites, ou moisissures) ou par leurs toxines est susceptible de provoquer des effets néfastes sur la santé (1,2). Les effets se manifestent le plus souvent par des symptômes digestifs ou de la fièvre (3). Mais des affections graves sont parfois observées, selon l'agent pathogène en cause et les personnes concernées (grossesse, immunodépression, etc.)

Crise économique : impact négatif aussi sur les enfants de pays riches

L'Unicef (Fonds des Nations Unies pour l'enfance) a évalué l'impact, depuis 2008, de la crise économique sur le bien-être des enfants dans les 41 pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et de l'Union européenne (1)