Le traitement de l'obésité et du surpoids repose avant tout sur des mesures diététiques et sur l'exercice physique. L'association phentermine + topiramate (Qsiva°) n'a aucun effet démontré sur les complications cliniques liées à l'obésité, notamment cardiovasculaires.
Selon les essais cliniques, après 1 à 2 ans de traitement avec l'association topiramate + phentermine, les patients ont perdu plus de poids qu'avec un placebo : environ 8 kg de plus en 2 ans chez des personnes pesant en moyenne 103 kg.
Les patients ont regagné en moyenne un quart du poids perdu au cours de la première année de traitement, en cas d'arrêt du médicament. Il n'y a pas eu de modification des facteurs de risques cardiovasculaire et diabétique. Les anorexigènes amphétaminiques (phentermine) et les antiépileptiques (topiramate) sont à l'origine d'effets indésirables graves, notamment neuropsychiques et cardiovasculaires.
L'association phentermine + topiramate prise pendant la grossesse augmente le risque d'anomalies foetales, alors que de nombreuses femmes jeunes risquent d'être exposées.
En France, il a fallu des années pour se débarrasser des anorexigènes amphétaminiques responsables de troubles cardiovasculaires graves. Voir revenir l'un d'eux, la phentermine, en association avec le topiramate, aurait été un recul important en termes de santé publique. L'Agence européenne a eu raison de ne pas suivre le mauvais exemple des États-Unis qui ont autorisé ce médicament ; il faut qu'elle persiste dans cette position.
PS : lire aussi l'analyse de Prescrire "Médicaments à visée amaigrissante : au moins ne pas nuire !", disponible ICI.
©Prescrire 1er février 2013
"Topiramate + phentermine (Qsiva°)" Rev Prescrire 2013 ; 33 (352) : 98. (pdf, réservé aux abonnés)