L'ostéoporose est une déminéralisation des os. Elle se traduit parfois par des fractures aux conséquences graves. Elles sont moins fréquentes chez les hommes que chez les femmes.
Malgré une balance bénéfices-risques défavorable connue depuis plusieurs années, le ranélate de strontium (Protelos°) reste autorisé dans l'ostéoporose post-ménopausique chez les femmes. Il est devenu aussi autorisé pour le traitement de l'ostéoporose masculine, sur la base d'un essai clinique chez 261 hommes. Cet essai n'a pas montré d'efficacité sur les fractures : après 2 ans de traitement, l'incidence des fractures symptomatiques non vertébrales a été voisine entre le groupe traité et le groupe non traité.
Les nombreux effets indésirables du ranélate de strontium sont graves, voire mortels : troubles digestifs ; atteintes musculaires ; troubles neuropsychiques, surtout chez les patients âgés ou insuffisants rénaux ; thromboses et embolies pulmonaires ; hypersensibilités graves.
Une réévaluation du ranélate de strontium par l'Agence européenne du médicament (EMA) n'a conduit qu'à des demi-mesures, sous forme de modifications des contre-indications et mises en garde officielles. Pourtant, le nombre d'effets indésirables graves notifiés ne cesse de croître. Depuis le milieu des années 2000 jusqu'à septembre 2011, 146 embolies pulmonaires ont été rapportées, mortelles dans 9 % des cas. Plus de 1 700 réactions d'hypersensibilités ont été notifiées dont environ 7 morts. Ces données confirment que le ranélate de strontium est à éviter car il est plus dangereux qu'utile.
Pour prévenir les fractures ostéoporotiques, les mesures non médicamenteuses sont à privilégier : réduction du risque de chutes, exposition à la lumière du soleil, exercice physique, supplémentation en calcium et en vitamine D si nécessaire.
©Prescrire 1er avril 2013
"Ranélate de strontium (Protelos°) et ostéoporose masculine. Plus dangereux qu'utile" Rev Prescrire 2013 ; 33 (354) : 256. (pdf, réservé aux abonnés)