La prise d'un médicament par une femme enceinte expose à ce médicament à la fois la mère et l'enfant à naître.
Les risques d'effets indésirables pour la mère et l'enfant et les risques de malformations en particulier, liés aux médicaments pris par une femme enceinte, sont globalement mal connus. Les études disponibles, dans l'espèce humaine et chez l'animal sont très insuffisantes.
Les principaux risques connus diffèrent selon le stade de développement de l'enfant : embryogenèse au premier trimestre de la grossesse ; maturation des organes aux deuxième et troisième trimestres ; période autour de l'accouchement.
Jusqu'au 12e jour après la conception, on estime que les échanges maternofœtaux sont encore peu importants, et le risque pour l'embryon est réputé faible. La période du 12e jour au 56e jour de grossesse est la période durant laquelle le risque d'atteinte morphologique est le plus important. Les perturbations de l'embryogenèse induites par un médicament sont le plus souvent attribuées à la structure moléculaire du médicament, qui interfère avec les messages chimiques de mise en place des organes. Les conséquences pour l'enfant à naître sont des anomalies morphologiques, anatomiques, constatées le plus souvent dès l'échographie morphologique du 5e mois de grossesse.
Aux deuxième et troisième trimestres de grossesse, les conséquences sur le fœtus sont le plus souvent en rapport avec les effets pharmacodynamiques du médicament connus par ailleurs et donc davantage prévisibles : défauts de maturation d'un organe, trouble fonctionnel, troubles du développement, etc.
En fin de grossesse, des médicaments peuvent interférer avec l'accouchement, ou imprégner le nouveau-né qui va manifester des effets indésirables plusieurs jours ou semaines.
Au total, les effets des médicaments sur l'enfant à naître, y compris à base de plantes, sont largement méconnus et très peu étudiés.
©Prescrire 1er août 2013
"Choisir un traitement avec une femme enceinte" Rev Prescrire 2013 ; 33 (358) : 583-592. (pdf, réservé aux abonnés)