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Oméga-3 : troubles du rythme cardiaque

Une supplémentation en oméga-3 n'a pas d'efficacité démontrée pour prévenir un nouvel accident cardiaque après un infarctus du myocarde. Elle expose à des troubles du rythme cardiaque, parfois sources d'accident cardiovasculaire.

Les acides gras oméga-3 polyinsaturés sont présents dans l'alimentation, notamment dans des poissons gras (saumon, thon, etc.) et leurs huiles. Ils sont aussi vendus en France avec le statut de complément alimentaire, ou de médicament, parfois à des posologies journalières allant jusqu'à 1 g ou plus. Depuis fin 2018, en raison de l'absence d'efficacité démontrée pour prévenir un nouvel accident cardiaque après un infarctus du myocarde (prévention secondaire), les médicaments contenant des esters éthyliques d'acide gras oméga- 3 polyinsaturés ne sont plus autorisés dans cette situation.

Une supplémentation en acides gras oméga-3 polyinsaturés expose notamment à des troubles digestifs, de l'acné, de l'eczéma, des augmentations des transaminases hépatiques ainsi qu'à des saignements.

Au cours d'essais cliniques, un surcroît de risque de fibrillations auriculaires a été mis en évidence chez des patients recevant des acides gras oméga-3 polyinsaturés. Une synthèse méthodique avec méta-analyse a rassemblé les essais randomisés ayant inclus au moins 1 000 patients avec une durée de suivi au minimum de 1 an. Il y apparaît qu'une supplémentation en acides gras oméga-3 polyinsaturés expose à une augmentation du risque de fibrillation auriculaire (rythme cardiaque irrégulier, avec risque d'accident vasculaire cérébral ou d'embolie) ou de flutter auriculaire (rythme cardiaque très rapide), de façon statistiquement significative. L'augmentation du risque est observée dès 1 g par jour ; au-delà de 1 g par jour, le risque augmente d'environ 50 % par rapport à un placebo.

Compte tenu des risques, et de l'absence de bénéfice chez les patients en prévention cardiovasculaire primaire ou secondaire, une supplémentation en oméga-3 polyinsaturés est à déconseiller.

Chez les patients ayant des antécédents cardiovasculaires, un régime alimentaire diversifié de type méditerranéen est à privilégier.

Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er août 2022

• Texte complet : 

"Oméga-3 : fibrillations et flutters auriculaires" Rev Prescrire 2022 ; 42 (466) : 596-597. Réservé aux abonnés.

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