prescrire.org > Tous les articles en Une > Les articles en Une depuis 2002 : 2013 > Nouveaux anticoagulants : gare aux hémorragies

Article en Une : Archives

Chaque mois, la Rédaction publie des informations en accès libre.

2013 : 1 | 30 | 60 | 90 | 120 | 150

Nouveaux anticoagulants : gare aux hémorragies

L'absence d'antidote et de test de surveillance du traitement avec dabigatran, rivaroxaban ou apixaban justifient de préférer la warfarine, l'antivitamine K de référence.

Dans certaines situations à risque de thrombose (formation de caillot dans un vaisseau sanguin), un traitement anticoagulant est proposé. La warfarine (Coumadine°), un antivitamine K, est l'anticoagulant oral ayant la meilleure balance bénéfices-risques dans cette indication.

Début 2013, de nouveaux types d'anticoagulants oraux sont commercialisés, dabigatran (Pradaxa°), rivaroxaban (Xarelto°) ou apixaban (Eliquis°), promus comme plus simples à utiliser.

Des hémorragies ont été rapportées avec ces nouveaux anticoagulants dès les premiers essais cliniques, avec une fréquence similaire à celle des anticoagulants plus anciens (antivitamine K et héparine, autre médicament de référence, en injectable). Des hémorragies graves ont été observées après commercialisation. Des facteurs de risque d'hémorragie ont été identifiés : insuffisance rénale, grand âge, poids extrêmes, association avec des médicaments, notamment aspirine, anti-inflammatoires non stéroïdiens et de nombreux médicaments à visée cardiovasculaire.

Aucun test de coagulation de routine n'est adapté à l'évaluation du risque hémorragique et à la surveillance des patients traités par ces nouveaux anticoagulants. Or la prise en charge des patients présentant des hémorragies sous dabigatran, rivaroxaban ou apixaban est délicate : contrairement aux autres anticoagulants tels que la warfarine ou l'héparine, on ne dispose pas d'antidote, ni de traitement spécifique d'efficacité prouvée en cas d'hémorragie grave liée à ces médicaments.

Mieux vaut donc utiliser les anticoagulants à balance bénéfices-risques mieux connue, et dont le suivi du traitement et la prise en charge des accidents hémorragiques sont bien établis. En matière d'anticoagulant oral, mieux vaut choisir le plus éprouvé, la warfarine, un antivitamine K, sauf dans de rares situations où il s'avère impossible d'obtenir un INR (test de surveillance) durablement dans la zone thérapeutique.

©Prescrire 1er mars 2013

"Saignement sous dabigatran, rivaroxaban ou apixaban" Rev Prescrire 2013 ; 33 (353) : 202-206. (pdf, réservé aux abonnés)

Lire le texte complet
Pdf, réservé aux abonnés

Pour en savoir plus :

Dabigatran et valves mécaniques :
moins efficace, plus risqué
que warfarine
Rev Prescrire 2013 ; 
33 (353) : 189.
Pdf, réservé aux abonnés

Dabigatran (Pradaxa°) :
un anticoagulant à l'origine
d’hémorragies graves
parfois mortelles
(Novembre 2012)
Accès libre

Fibrillation auriculaire :
la warfarine, médicament
de référence
(Juillet 2012)
Accès libre

Rivaroxaban - Xarelto°.
Fibrillation auriculaire :
en rester à la warfarine,
voire parfois au dabigatran
Rev Prescrire 2012 ;
32 (345) : 488-492.
Pdf, réservé aux abonnés

Dabigatran - Pradaxa°.
Fibrillation auriculaire :
une alternative à la warfarine
dans certains cas
Rev Prescrire 2011 ;
31 (338) : 888-892.
Pdf, réservé aux abonnés

Rivaroxaban - Xarelto°.
Après prothèse de hanche
ou du genou : une HBPM
semble plus sûre
Rev Prescrire 2009 ;
29 (307) : 326-329.
Pdf, réservé aux abonnés