La Conférence internationale sur l’harmonisation (ICH) a annoncé la création prochaine d’une Agence mondiale du Médicament (AmM) qui siègera probablement à Monaco. Ce projet vise à réduire le coût de la recherche pharmaceutique en évitant notamment la multiplication des essais nécessaires aux demandes d’autorisation de mise sur le marché (AMM). Dès 2015, l’AmM deviendra la seule porte d’accès au marché pour les nouveaux médicaments dans tous les pays du monde, sauf à Monaco.
Les pays membres de l’ICH soutiennent ce projet afin de mieux gérer leurs ressources humaines et financières en période de crise économique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) se réjouissent respectivement de « l’opportunité de pouvoir progresser sur les aspects normatifs et de science réglementaire » ; et de « parachever un marché mondial régi par une concurrence libre et juste des marchandises et des capitaux ».
Les firmes pharmaceutiques ont souligné la valeur ajoutée éthique du projet : enfin, un seul essai clinique suffira pour accéder au marché mondial, « économisant les angoisses et les souffrances des participants aux essais habituellement exigés par des bureaucrates pusillanimes ». Et de nombreuses associations de patients et de sociétés savantes ont salué ce projet, au nom de l’Histoire et du réalisme économique.
Seul le Collectif Europe et (dé)Médicamentation a fait entendre une voix discordante. Pour ce collectif, l’AmM signerait la mort des agences nationales et européenne du médicament, et menacerait certains droits fondamentaux des citoyens.
Face à cette position discordante, Prescrire envisage de "botter en touche" pour ne pas entraver la marche de cette révolution historique qu’est la création de l’AmM.
> Lire les conclusions de la Rédaction
©Prescrire 1er avril 2013
"Agence mondiale du Médicament : révolution historique !" Rev Prescrire 2013 ; 33 (354) : 293. (pdf, accès libre)
