Chez les patients obèses ou en surpoids, la perte de poids et son maintien dans le temps reposent entre autres sur des mesures diététiques équilibrées, associées à une activité physique régulière. De nombreux médicaments ont été proposés pour favoriser la perte de poids, sans efficacité démontrée pour réduire les complications liées à l'obésité, notamment cardiovasculaires. La plupart ont été retirés du marché européen en raison de leurs effets indésirables graves, voire mortels.
La bupropione est une substance chimiquement proche de certains amphétaminiques. Une association à dose fixe bupropione + naltrexone (Mysimba°) à visée amaigrissante, a été autorisée sur le marché européen chez des patients obèses ou en surpoids.
Certains essais cliniques ont montré que la perte moyenne de poids sous bupropione + naltrexone est en moyenne limitée à quelques kilogrammes après un an de traitement, sans preuve d'un maintien dans le temps après l'arrêt, et sans efficacité démontrée vis-à-vis des complications de l'obésité.
Or, les effets indésirables de cette association sont nombreux et parfois graves : convulsions, anxiétés, troubles du sommeil, symptômes psychotiques, hypertensions artérielles, troubles du rythme cardiaque, et des effets indésirables digestifs.
En 2015, aucun médicament n'a de place pour aider à perdre du poids. Il n'est pas justifié d'exposer les patients aux nombreux effets indésirables, parfois graves, de l'association bupropione + naltrexone.
©Prescrire 1er juin 2015
"Bupropione + naltrexone (Mysimba°). Trop de risques pour la perte de quelques kilos" Rev Prescrire 2015 ; 35 (380) : 406-412. (pdf, réservé aux abonnés)