Le traitement de l'obésité, et du simple surpoids, repose avant tout sur une diminution de l'apport calorique et une augmentation de l'activité physique. Aucun médicament n'a une balance bénéfices-risques favorable dans cette situation. Aucun médicament n'a d'efficacité démontrée pour réduire les complications cliniques liées à l'obésité, notamment les complications cardiovasculaires. De nombreux médicaments ont été proposés pour favoriser la perte de poids, mais très peu restent commercialisés fin 2013.
En 2013, la lorcasérine (Belviq°) a fait l'objet d'un rejet de demande d'autorisation de mise sur e marché européen après avoir été autorisée aux États-Unis d'Amérique en 2012, en tant qu'aide à la perte de poids de certains patients, en ajout à l'activité physique et à des mesures diététiques.
Chez les patients obèses, les trois essais cliniques comparant la lorcasérine au placebo ont des résultats concordants entre eux et avec ceux observés avec les autres coupe-faim : un an de traitement est nécessaire pour observer une perte de poids d'en moyenne un peu plus de 3 kg, ce qui est peu pour des patients pesant initialement environ 100 kg, suivie d'une reprise de poids après l'arrêt du médicament.
Les effets indésirables de la lorcasérine observés lors des essais cliniques ont surtout été digestifs (bouches sèches, nausées) et neuropsychiques (vertiges, fatigues, maux de tête, euphories). Un surcroît de risque d'atteinte des valves cardiaques (avec insuffisance valvulaire) est constaté. La durée des essais a été trop courte pour exclure un risque cancérogène. La lorcasérine ne représente pas un espoir pour les patients obèses.
©Prescrire 1er février 2014
"Lorcasérine (Belviq°)" Rev Prescrire 2014 ; 34 (364) : 99. (pdf, réservé aux abonnés)