Non aux flacons-vrac !

Vrac : « marchandise qui n'est pas emballée ou conditionnée pour le transport, la distribution » selon le Petit Robert. C'est justement le problème des flacons-vrac de médicaments, marchandises particulières, dangereuses, parfois mortelles en cas d'erreur d'utilisation ou d'ingestion subreptice par un enfant.

À domicile ou sur les lieux de soins, le rôle des conditionnements des médicaments est aussi d'aider à ne pas se tromper de médicament, ne pas se tromper de dose, ne pas se tromper de rythme de prises. Il doit protéger contre un accès trop facile par les enfants.

Un flacon-vrac remplit-il ce rôle ? Fermé et muni d'un bouchon-sécurité, il prévient un accès facile au contenu. Mais comment identifier le médicament, son dosage, un rythme de prise une fois stocké dans un pilulier ? Bouchon-sécurité ou non, une fois ouvert ce flacon donne un accès très facile à un grand nombre d'unités, ou à leur dissémination par maladresse.

Alors que les firmes se targuent d'innover, de nombreux médicaments continuent d'être commercialisés dans des flacons-vrac, y compris des cytotoxiques. Sur l'année 2017, près d'un tiers des nouveaux médicaments, comprimés ou gélules, que nous avons analysés, sont en flacon-vrac. Le méthotrexate, un cytotoxique, était commercialisé en France depuis une vingtaine d'années uniquement en flacon-vrac. Une spécialité est enfin disponible en plaquettes depuis fin 2017 (lire aussi "Méthotrexate oral hebdomadaire (Novatrex°) : en plaquettes").

Au 21e siècle, les caractéristiques d'un conditionnement de qualité pour les formes orales solides sont largement connues. Il n'est pas acceptable que les firmes continuent d'utiliser des flacons-vrac, même avec bouchon-sécurité, et que les agences du médicament autorisent ce type de conditionnement.

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