La dénomination commune internationale (DCI), attribuée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), permet de nommer une substance pharmaceutique de la même façon, partout dans le monde. Les DCI renseignent aussi, le plus souvent, sur l'activité pharmacologique ou le mode d'action d'une substance, sur son groupe thérapeutique, et sa structure chimique. La DCI comporte un segment-clé, formé de quelques syllabes, identifiant un groupe pharmacologique ou une parenté chimique. Ce segment-clé est surtout placé en fin de DCI, parfois au début ou au milieu, et il est généralement commun à toutes les substances d'un même groupe.
Depuis plus de 30 ans, Prescrire présente chaque mois un exemple de segment-clé, en mettant en exergue les caractéristiques communes au groupe de substances qu'il représente. Ce mois-ci, le segment-clé -rénone (lire aussi "Le segment-clé du mois : -réno(ne)), qui caractérise les dérivés de la spironolactone, présenté à l'occasion de l'analyse de l'évaluation de la spécialité pharmaceutique Slinda°, à base de drospirénone, un progestatif autorisé dans la contraception (lire aussi "Drospirénone non associée (Slinda°) et contraception orale").
La spécialité Slinda° est nouvelle sur le marché. Ce nom commercial n'est pas informatif. Il ne renseigne pas sur le fait que ce médicament contient de la drospirénone, une substance connue qui est un dérivé de la spironolactone, un diurétique hyperkaliémiant, et qui a des effets antiandrogènes. Ce nom ne dit rien des hyperkaliémies qui sont donc à prévoir avec ce médicament, ni des troubles du rythme cardiaque graves liés à l'effet antiandrogène.
Faire de la DCI un langage commun aide à faire des rapprochements avec ce qui est connu, en démasquant les fausses nouveautés. Cela permet d'échapper aux pièges des noms commerciaux de fantaisie choisis pour vendre et non pour aider à prévoir certains risques des médicaments.
