Les menaces de mort proférées contre des soignants et scientifiques qui s'efforcent dans les médias d'éclairer le grand public sur la pandémie de covid-19 sont déroutantes. L'agressivité de certains patients à l'encontre de ceux qui cherchent à les soigner l'est tout autant.
Invectives et harcèlements
Depuis le début de la pandémie de covid-19 et dans de nombreux pays, des scientifiques et soignants se sont fait insulter et menacer, notamment en réaction à leurs positions critiques sur l'hydroxychloroquine et l'ivermectine ou à leurs positions en faveur du confinement, de l'usage des masques ou de la vaccination (1,2). Jusqu'au cas extrême, en Belgique, où un virologue et sa famille ont dû être placés en résidence sous protection policière (1,3).
En France, les débats sur l'hydroxychloroquine dans la maladie covid-19 ont très vite basculé dans l'anti-scientifique (2,4). Des soignants et scientifiques s'étant prononcés de façon critique au sujet de ce médicament ont été victimes de harcèlements entretenus par quelques autres scientifiques, qui sont allés jusqu'à re-twitter une publication du blog complotiste FranceSoir appelant à mots couverts à ressortir la guillotine contre eux (5).
Soutenir l'analyse critique, sans agressivité
Prescrire ne prend pas part aux discussions sur les réseaux sociaux, quel que soit le sujet, covid-19 compris. Prescrire a préféré apporter des synthèses, des analyses critiques et des propositions pratiques sur l'actualité covid-19, visant avant tout à mieux soigner, dans l'intérêt premier des patients. Nos outils numériques ont permis de diffuser rapidement ces analyses aux abonnés. Certaines ont été mises à disposition en accès libre, sur le site internet de Prescrire.
Certains scientifiques et soignants ont été sollicités par les médias pour apporter des éclaircissements rationnels sur la pandémie de covid-19 et la prévention de la transmission du coronavirus. Ils ont été la cible de menaces. Prescrire a choisi de s'inscrire parmi leurs soutiens (6).
Quelles sont les motivations de ceux qui mettent de l'huile sur le feu ?
Certaines personnes conservent un mélange d'appréhension généralisée et de colère face aux nombreuses contraintes. C'est probablement un des effets indésirables de règles rapides et évolutives à l'échelle d'une population entière, depuis mars 2020. En réaction, l'anxiété et le manque de discernement ont été à l'origine d'agressions de soignants, perçus comme l'interface entre les autorités de santé et la population. Dans cette situation tendue, quelques leaders d'opinion s'obstinent à défendre leurs positions initiales erronées et entretiennent un niveau d'agressivité élevé, par motivation personnelle éloignée des données probantes de la science et de l'intérêt des patients. Quel gâchis !