Les États-Unis d'Amérique sont souvent présentés
par les firmes pharmaceutiques européennes comme le pays
idéal où elles menacent de s'implanter, si les pays
européens, et notamment la France, n'adoptent pas des politiques
qui leur soient plus favorables.
Aux États-Unis d'Amérique, la liberté des prix
des médicaments permet aux firmes non seulement de fixer
le prix qu'elles souhaitent au moment de la mise sur le marché,
mais de le faire évoluer ensuite à tout moment, tout
en négociant des ristournes pour tel ou tel organisme. En
pratique, le prix des médicaments qui ont rencontré
leur marché est souvent revu à la hausse, en conséquence
d'un pari sur la fidélité (ou dépendance) des
"consommateurs". Quant aux ristournes, elles sont d'autant
plus importantes que l'organisme négociant (assureur, etc.)
est plus puissant. Ainsi, aux États-Unis, les personnes les
moins bien assurées paient-elles plus cher leurs médicaments
que les autres, et cela de leur poche.
L'augmentation du prix des médicaments les plus consommés
et la charge financière grandissante pour les personnes les
moins bien assurées sont deux conséquences d'un choix
de société aux États-Unis, et correspondent
à des valeurs sociales et politiques largement répandues
dans ce pays.
Cette situation est de plus en plus contestée aux États-Unis
mêmes. De plus en plus d'individus et d'organismes critiquent
le comportement des firmes pharmaceutiques et notamment le prix
des médicaments, au point d'en faire désormais un
enjeu à chaque élection présidentielle.
Coût de recherche et développement : l'étude du Tufts Center n'est pas crédible
Public Citizen, association de consommateurs basée à
Washington, réagit à la première annonce par
l'équipe du Tufts Center du fait que le coût de recherche
et développement des médicaments aurait atteint 802
millions de dollars.
Public Citizen, 4 décembre 2001. Site internet : http://www.citizen.org
Recherche et développement : une activité
à productivité insuffisante
L'auteur, économiste dans un organisme officiel des États-Unis
d'Amérique, relativise les évaluations du coût
de recherche et développement et s'interroge sur l'intérêt
pour la société, et sa capacité financière,
à prendre en charge des médicaments de plus en plus
chers.
Riggs TL "Research and development costs for drugs" Lancet
2004 ; 363 : 184
Prix des médicaments : trop de profits
sur la douleur
L'étude "Profiting from pain : where prescription dollars
go", publiée en 2002 par Families USA, association de
consommateurs basée à Washington, fournit des informations
sur les profits des firmes et le salaire de leurs dirigeants, et
les met en perspective avec les difficultés des personnes
âgées couvertes par Medicare à pouvoir payer
leurs médicaments
Families USA. Site internet : http://www.familiesusa.org
Prix des médicaments : crise financière dans le cancer
Dans ce texte paru dans la revue financière américaine
Forbes le 8 juin 2004, le journaliste s'interroge sur la capacité
des États-Unis d'Amérique à pouvoir payer encore
longtemps le prix de plus en plus démesuré des nouveaux
médicaments contre le cancer.
Forbes, 8 juin 2004.
Prix des médicaments : la guerre des
États-Unis d'Amérique contre les médicaments
à prix abordable
Donald W. Light est professeur à la faculté de médecine
et d'odontologie de l'Université du New Jersey et Fellow
du Centre de bioéthique de l'University de Pennsylvanie.
Joel Lexchin est professeur associé à l'École
de politique et de gestion de la santé, York University,
Toronto. Dans ce texte les auteurs s'opposent à l'idée
que les pays européens profiteraient indûment des efforts
de recherche réalisés aux États-Unis d'Amérique,
en ne voulant pas payer les médicaments aussi cher que le
souhaiteraient les firmes.
© La revue Prescrire 1er décembre
2004
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