Depuis une dizaine d'années, Prescrire analyse régulièrement divers documents élaborés par la Haute autorité de santé (HAS) française : guides de pratique clinique, recommandations en santé publique, fiches de pratique clinique, etc. Par ce travail, Prescrire cherche à aider ses abonnés à trier ces documents, pour ne tenir compte que de ceux qui sont élaborés de façon fiable et qui aident à mieux soigner.
Dans ce numéro, vous trouverez l'analyse par Prescrire d'un guide de pratique clinique publié par la HAS : "Accès à la liste d'attente nationale de transplantation rénale" (lire aussi "Accès à la liste d'attente nationale de transplantation rénale : une aide à l'information des patients").
Ce guide répond à des questions pertinentes en termes d'amélioration de la santé des patients. Il a été élaboré selon une méthode rigoureuse. Une recherche documentaire explicite cherchant à répondre au mieux aux questions posées a été menée. L'argumentation est cohérente avec les données d'évaluation. Le niveau de preuves des recommandations est explicité et argumenté. La balance bénéfices-risques des interventions recommandées est clairement présentée. Et les recommandations paraissent applicables dans le système de soins français, même celles fondées uniquement sur des avis d'experts.
Au bout du compte, Prescrire a conclu que l'argumentaire solide et les deux fiches de synthèse de ce guide, brèves et claires, sont de vrais outils pour mieux soigner. Et a attribué à ce guide de pratique clinique de la HAS la cotation : "Intéressant".
Comme quoi, c'est possible ! C'est possible qu'un organisme financé par des deniers publics veille à la qualité des fondements de ses travaux, pour mettre à disposition des professionnels de santé des outils solides et utiles pour les patients. C'est possible, par la volonté de personnes attachées à fournir un travail bien fait, malgré des déficiences d'organisation générale.
Et c'est aussi possible que Prescrire porte un avis positif sur des productions de la HAS, quand celle-ci concentre sa mission sur l'impératif fondamental de tout acteur de santé : placer en premier l'intérêt des patients. En somme, au nom des patients et des soignants, Prescrire dit bravo à la HAS d'avoir élaboré un outil de soins de bonne qualité.
Reste la question des autres guides qui n'ont pas ce niveau de qualité. Ceux qui sont inutiles pour mieux soigner, ou pire, ceux entachés de recommandations potentiellement dangereuses pour les patients. Prescrire encourage la HAS à les réviser ou à les retirer. Ça aussi, c'est possible.