Savoir faire

Réaliser un geste technique est pour les soignants une question de savoir, de savoir-faire et de savoir-être. Savoir dans quel but et comment. Savoir ce qui est à faire avant, pendant le geste, puis après. Savoir aussi prévenir les erreurs et limiter les effets indésirables liés à ce geste.

Certains gestes techniques sont connus pour être compliqués à réaliser. C'est le cas par exemple des ponctions lombaires chez les personnes âgées. Ce type de geste requiert un apprentissage accompagné et beaucoup d'entraînement pour, notamment, limiter les échecs, réduire l'angoisse partagée de l'échec et la souffrance du patient.

D'autres gestes techniques sont considérés comme simples tant ils sont fréquemment exécutés et rapidement faits. Ainsi, les injections sous-cutanées sont couramment pratiquées par de nombreux soignants. Et de nombreux patients les pratiquent eux-mêmes quotidiennement. Cependant, ces injections, aussi simples et sans danger qu'elles paraissent, sont parfois redoutées par les patients, surtout quand elles doivent être répétées, car elles sont, pour certains, sources de douleurs, d'hématomes ou d'autres réactions locales pénibles.

Même quand le geste paraît simple, il est utile de se concentrer chaque fois sur certains points de technique qui semblent rendre les injections sous-cutanées moins douloureuses : ramener la solution à température ambiante ; remplacer, quand c'est nécessaire, une aiguille standard par une aiguille de longueur adaptée ; choisir au mieux le site d'injection en fonction du médicament injecté ; laisser – dans certaines circonstances – une bulle d'air dans la seringue ; ne pas aspirer avant d'injecter ; injecter lentement ; parfois passer un glaçon sur la peau avant l'injection ; etc. (lire dans ce numéro, dans l'article "Effectuer une injection sous-cutanée").

Ces éléments de technique sont des détails qui ont toute leur importance. Ils contribuent à ce que l'injection sous-cutanée apporte, avec le moins de douleurs et de réactions locales possible, la dose voulue de médicament à l'endroit voulu : ni dans le muscle, ni dans le derme.

Les "petits" gestes, réalisés avec application et précision, contribuent à améliorer la qualité de vie de nombreux patients, voire à allonger la durée de vie de certains d'entre eux. Aussi, même quand un geste paraît simple, mieux vaut cultiver son savoir-faire, pour un meilleur service rendu aux patients.

Prescrire